Le sauveur

Jo Nesbo est un écrivain qui a le sens du scénario et de l'histoire. Et ce n'est pas parce que je suis peu sensible à son style et à la forme de sa narration que je chercherais à dissuader quiconque de le lire.
Je ne pense pas, que je puisse juger ce qui doit être lu ou ce qui ne doit pas être lu. Son travail est là, présent. Il a mis certainement des centaines d'heures à écrire un roman et il ne m'a fallu que quelques heures pour le lire ! Nous ne sommes pas du même côté des mots.
De manière général, je ne suis pas transportée par les mises en suspens (le suspense) de l'action que l'on retrouve résolu deux ou trois chapitre plus loin.
Si j'aime les romans organiques, ou une action entraine des réactions en chaine sur d'autres personnes et dans le cosmos du roman avec retour, je ne me sens pas à l'aise lorsque plusieurs intrigues sont menées en même temps, même si elles sont reliées au sein des personnages. Nesbo le fait très bien.
En conclusion c'est un roman que je n'ai pas particulièrement aimé. Mais je pense qu'il vaut la peine d'être lu, il y a de très beau passage sur l'intériorité des personnages.

Le Sauveur (2005) est un polar qui m'a intéressé moyennement, mais je sais que mon opinion va à contre courant du sentiment général. Et puis, j'ai laissé passer trop de temps avant de reprendre un Harry Hole: 64 livres exactement, j'ai quelque peu perdu le fil.

Dans ce tome très noir et au coeur du rude hiver norvégien, je retrouve un Harry Hole assez solitaire, avec un nouveau chef, Gunnar Hagen, et un coéquipier, Halvorsen, qui va se faire sérieusement amocher. L'intrigue m'a paru assez compliquée entre l'Armée du Salut norvégienne et un tueur venu de Croatie dont je n'ai pas compris clairement les motivations. Hole va prendre l'initiative de se rendre en Croatie à ses frais et sans en parler à la hiérarchie!

Si j'ai compris quelque chose, cette Armée du Salut est toute puissante et riche en capital immobilier. Il y a de la spéculation immobilière même pas camouflée et des assassinats louches au sein même de l'organisation dans cette histoire.

Je n'ai rien compris au problème des serbes et des croates sur fond de vieille guerre et de vendetta. Les voyages à Zagreb m'ont paru extravagants.

Au sujet de la vie privée de Harry, il a rompu avec Rakel, mais il continue de voir le fils de Rakel, Oleg, qui l'adore. Il va vivre une courte liaison avec Martine Eckhoff, la fille du plus haut gradé de l'Armée du Salut. Harry Hole se bat toujours avec l'alcool et continue de fréquenter les AA. On sent une grande détresse chez ce policier mais en même temps il est d'une témérité hors normes et plutôt bien toléré par son nouveau supérieur.

Un tome avec beaucoup trop de personnages et une intrigue peu claire, même si les meurtres sont assez spectaculaires. Et constamment des changements de narrateurs, ce qui rend le suivi plus difficile. J'ai aimé moyennement.
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