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Marianne Millon (Traducteur)
EAN : 9782742759057
233 pages
Actes Sud (01/02/2006)
2.5/5   7 notes
Résumé :

Ana se sait habitée par une " Chose " qui se déploie en son sein à la façon d'une chrysalide mortelle. Déjouant la surveillance de la jeune femme, La Chose s'attaque à Diego, son frère cadet, laissant sur son bras sans vie une étrange cicatrice en braille. Ana décide alors d'affronter l'hôte indésirable et devient lectrice dans un institut pour aveugles. Elle y rencontre un passeur qui l'introduit .au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
N°395– Février 2010.
L'HÔTE – Guadaluppe Nettel Actes Sud.

Ana est habitée par une « Chose » qui fait partie d'elle depuis l'enfance. Elle vit avec elle, ou plus exactement est en elle depuis toujours, elle ne la voit pas mais elle la sent et celle-ci se sert d'elle, s'en nourrit presque, jusqu'à à en devenir insupportable. La chose grandissait en effet en elle « comme une chrysalide »;

Durant l'enfance, elle a été sa compagne-complice ce qui meubla la solitude de la fillette. Seul son frère, Diego, échappait à son emprise, mais plus tard ses réactions furent inattendues, dévastatrices au point de s'attaquer à ce frère lui-même... et l'anéantir, le vider de sa propre substance! C'est à tout le moins l'explication qu'Ana donna à la mort prématurée de son frère, associant le sang de ses premières règles à celui qui accompagnait la mort de Diego. Parfois la chose alternait entre accalmie et violence, parfois se manifestait sous la forme d'une petite voix mais avant la mort de ce frère aimé, il semble que la « chose » a laissé sur son bras une sorte de cicatrice qui évoque le braille. Alors, message codé ou annonce de mauvaise augure, rite cabalistique ou volonté de voir un mystère à déchiffrer? Ce fut pour elle l'occasion d'entrer dans le monde des aveugles, pourquoi pas en devenant lectrice dans un institut pour non-voyants? Ce serait une façon bien originale et sûrement efficace pour Ana de se débarrasser de cette « chose » qui devenait de plus en plus un parasite, de l'exorciser en quelque sorte par une sorte de transfert, comme si l'hépatite dont elle souffrit un temps lui aurait permis de partager sa souffrance avec cet « hôte » encombrant?
Pourtant, à force d'explorer le monde souterrain des aveugles, de les fréquenter jusque dans leur quotidien, à la fois dans cet établissement qui l'emploie mais surtout dans un monde interlope fait de rencontres improbables, de mendicité, de handicap et de vie cachée dans le métro mexicain, véritable cloaque où pourtant elle finit par se mouvoir presque naturellement, elle finit par décrypter le message sur le bras de son frère!

Alors, manifestation d'un dédoublement de personnalité dont nous souffrons tous sans bien nous en rendre compte, peur intrinsèque à l'enfance de voir disparaître des êtres que nous aimons face à l'inconscience des adultes qui préfèrent transformer la mort en tabou, habitude prise dès les premières années de vivre avec autre chose qui fait que les adultes, et parfois nous-mêmes, craignons pour notre santé mentale, volonté de se recréer un monde différent de celui dans lequel nous vivons, sentiment de culpabilité ou désir de voir dans autre chose le responsable de ses propres malheurs, phobie irraisonnée de cette enfance qui pourtant s'en va, mythomanie dévorante qui confine parfois à la folie, itinéraire intime qui consiste à se libérer définitivement d'une obsession? Qui sait!

J'avoue que j'ai lu ce livre avec une certaine circonspection, partagé entre intérêt et curiosité... Je suis peut-être passé à côté de quelque chose, mais cet ouvrage, malgré les éloges que j'ai pu en lire par ailleurs m'a laissé une impression bizarre, non par le sujet traité qui me parlerait peut-être, mais par la manière de l'aborder, entre fiction et réalité.

© Hervé GAUTIER - Février 2010.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Voilà un texte fort. Une jeune femme tente de lutter contre son Mister Hyde en explorant la cécité : celle des autres, la sienne qui est simulée. La ville prend alors un aspect très différent : ses réseaux souterrains deviennent le refuge "d'amis" asociaux qui vont l'aider à faire ses choix. Remarquable est la progression des sentiments. Constamment au bord de la rupture, Ana doit apprendre sans cesse à maîtriser sa peur, à défaut de la surmonter. Et à vivre avec cette chose qui l'habite, modifiant son rapport au corps, la contraignant à imaginer une autre vie qui interfère en permanence avec la réalité.
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C'est, je crois, le premier roman de cet écrivain méxicain que j'avais tellement apprécié avec son recueil de nouvelles "Pétales". Ici elle nous entraîne dans un México DF glauque et underground où elle aborde deux thèmes: le dédoublement et la cécité. Ceci a déjà été abordé par d'autres écrivains, mais pas de cette manière elliptique qui mène nulle part.
Franchement je n'ai pas pu aller jusqu'au bout du roman car j'avais la sensation de perdre mon temps. Oui, une déception.
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Vidéo de Guadalupe Nettel
Boulder, la narratrice éponyme du roman d'Eva Baltasar, est cuisinière sur un cargo lorsqu'elle tombe amoureuse de Samsa ; attachée à son indépendance, elle décide néanmoins de s'installer avec elle en Islande. Leur amour est intense et sensuel, mais lorsque Samsa lui impose l'arrivée d'un enfant, leur couple se fissure ; tandis que le désir emporte la narratrice vers d'autres rives, elle réussit pourtant à nouer un lien singulier avec l'enfant biologique de Samsa. S'il est aussi question de maternité dans L'Oiseau rare, le désir ou le non désir d'enfant des héroïnes du roman de Guadalupe Nettel éprouve leur destin de femmes. La romancière y dépeint les multiples façons d'être mère et les mille façons d'aimer quand il faut faire face aux drames inattendus de la vie. Les deux autrices sondent avec poésie et justesse l'intimité de femmes ballottées par de puissants vents contraires.
Eva Baltasar est une écrivaine et poétesse catalane. Elle a fait paraître dix recueils de poèmes et trois romans. Ses deux premiers romans, Permafrost et Boulder, sont parus en français aux éditions Verdier (trad. Annie Bats, 2020 et 2022).
Guadalupe Nettel, née au Mexique, a partagé sa vie entre Mexico, Barcelone et Paris. Elle a écrit des recueils de nouvelles et quatre romans, dont le Corps où je suis née (trad. Delphine Valentin, Actes Sud, 2014), et Après l'hiver (trad. François Martin, Buchet-Chastel, 2016).
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