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EAN : 9782228910194
152 pages
Payot et Rivages (08/01/2014)
3.52/5   29 notes
Résumé :
« Je sens mon cœur battre, mes poumons respirer, mon corps vivre, et pourtant je ne sens pas que j’existe », dit une jeune femme victime d’un abus sexuel. « J’ai l’impression d’être transparente », dit une autre. « Je ne me sentais plus exister », explique un homme pour justifier d’avoir brutalement décidé de quitter femme et enfants. Un grand nombre de personnes expriment leur souffrance en disant que leur sentiment d’exister a été anéanti ou, du moins, fortement a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Très bon petit livre qui offre un autre point de vue sur la psychiatrie et la maladie psychiatrique. L'auteur commence par décrire ce qu'est « exister ». C'est différent de vivre. On peut vivre sans avoir le sentiment d'exister. Exister c'est d'abord se construire à travers la relation à la mère, la relation au père, la relation fraternelle (au sens large) et une relation amoureuse. Mais exister, c'est aussi « appartenir » au monde à travers différents groupes comme une famille, une aire culturelle, une activité, une profession, un couple… « Le sentiment d'exister se construit dans une interface où chacun recherche ce qui peut le nourrir en termes d'appartenances et de relations et ce que le monde extérieur peut ou veut offrir. C'est un rapport entre soi et le monde extérieur. » peut-on lire page 50.
C'est quand on perd sa raison d'exister qu'il y a problème. Et que ce que l'on appelle la dépression peut survenir. Mais Neuburger insiste bien sur le fait qu'une dépression n'est qu'un symptôme d'une maladie liée à la perte du sentiment d'appartenance. Bon, c'est un peu grossièrement résumé, mais c'est un peu l'idée du livre. Écrit simplement, agrémenté de beaucoup d'exemples puisés dans la littérature et dans le vécu de l'auteur.
Pour ceux que le sujet intéresse.
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Ouvrage conseillé. Exister , être, appartenir à...
Exister suppose que l'on appartienne à un groupe, quelqu'il soit, d'une appartenance sociale, professionnelle, religieuse, affective ou d'intérêt commun. Hors ce postulat, point de salut . On ne peut s'auto-appartenir, être à la fois l'ensemble et le contenu, tenter de créer sa propre bulle ne peut être que provisoire et fort dangereux, pas d'échappatoire à avoir, si ce n'est le mot "fin", c'est à dire, le suicide, constat d'échec absolu, dans lequel la notion même de dignité a disparu. Je ne me respecte plus, je n'existe plus, je me supprime. La transcendance peut se concevoir que dans la création, artistique ou autre, un prolongement de soi donne une reconnaissance des autres, une appartenance à un univers dans lequel vous êtes le pôle unificateur, vous créer alors votre propre cellule d'appartenance, fragile équilibre, dépendance complète d'une sensibilité, outil de dépassement de soi, dans un sens ou dans un autre, du sublime au...désespoir, de la lumière à l'obscurité, celle dont on ne sort pas. L'auteur est thérapeute, cite moult exemples de la méconnaissance des maux existentiels dont souffrent nos contemporains et surtout, la mauvaise lecture qui en est faite, lecture médicalisée, normative, qui aggrave souvent une souffrance par un traitement unilatéral. Pas ou peu d'écoute de celle ou celui qui souffre, diagnostic, mot qui tue, jugement définitif qui fait entrer le sujet dans une spirale médicamenteuse mortifère et destructrice.
Souvent, une crise existentielle vient de ruptures dans le schéma de fonctionnement de la personne, professionnelle , affective, géographique, ou le tout conjugué. Remonter à la source de la "dépression" permet de lire un lien de causalité entre cet état et un évènement antérieur, détricotant le noeud initial, source de blocage et de désintégration psycho-affective, le déni de soi en étant la forme la plus criante.
Ouvrage clair, qui m'a donné à titre personnel quelques éléments de compréhension.
Merci
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Une lecture assurément intéressante. Les références, exemples et citations employés sont personnelles et bien agencés, ce qui permet de passer d'un sujet à l'autre avec fluidité.

Si l'on peut déplorer la platitude de certains développements, j'ai trouvé l'ensemble instructif, cohérent et convaincant.

La partie sur le sublime et le désespoir m'a particulièrement marquée, tant elle m'a semblé claire et éloquente.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Une façon de se donner le sentiment d'exister ou de le réparer est de laisser des traces. Si ce n'est produire une oeuvre d'art, cela peut-être faire un enfant, construire une maison, planter un arbre, laisser une fortune... C'est ce qui explique la prolifération extraordinaire de livres, de mémoires, de blogs, de productions de toutes sortes qui ont comme fonction de nous faire exister dans le regard des autres,de nous donner une place sociale reconnue. Tout création est séparation. Le problème est donc la séparation. Une fois que l'oeuvre est produite, quel qu’elle soit, enfin, livre, tableau, elle ne nous appartiens plus, elle mène une vie autonome...
Tel est le drame du créateur : sa création ne le soulage que temporairement, car elle ne lui est pas destinée. Une fois produite, il n'y a plus qu'à recommencer.
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Rappelons ceci : pour savoir se faire exister, il faut d'abord avoir reçu de l'amour à la naissance et avoir été reconnu, essentiellement par sa famille. Ce capital inestimable fournit une sécurité de base.
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Le sentiment d'exister est fragile, car il repose sur une construction qui dépend étroitement des relations avec d'autres qui nous l'accordent ou pas. Comme l'écrit Hannah Arendt, « la dignité est le droit à la vie octroyé par la société ». Cela signifie qu'une société peut refuser ce droit ou le dénier. Ce pouvoir de reconnaissance, donc éventuellement de destruction, est également aux mains de tous ceux que nous aimons et des groupes qui nous acceptent en leur sein ou que nous avons contribué à construire.
Je distinguerai deux situations problématiques, celle où un être humain n'a pas reçu à sa naissance ou dans son enfance ce capital de confiance qui lui est dû, d'être reconnu, identifié, aimé. Puis celle où des événements survenus dans la vie ont pu déstabiliser, remettre en question cette construction personnelle qui est le sentiment d'exister.
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De plus, l'art n'est-il pas essentiellement un art de la séparation ? L'art, c'est ce qui fait signe, et le signe signifie la séparation. Le premier trait sur une toile, la première touche de couleur, la première lettre sur le papier sont des séparations. Que représente créer pour un artiste, sinon séparer, c'est-à-dire tenter l'impossible : représenter la séparation, autrement dit l'irréversible, l'irréparable, l'irrémédiable. Mais toute création échappe à son créateur, s'en sépare, car elle nous est offerte.
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La vie nous est donnée. Elle demande que nous l'entretenions. Le corps à ses exigences. Nous devons manger, boire, surveiller notre santé. L'existence est autre chose. Ce que j'entends par sentiment d'exister consiste à être en accord avec la façon dont se déroule notre vie. Ce sentiment est d'intensité variable. Parfois, nous existons pleinement dans notre vie, dans notre couple, dans notre profession, nous sommes en accord avec nous-même et avec notre entourage, proches du bonheur. Parfois, nous existons beaucoup moins. Et si cet état se prolonge, il arrive alors que nous éprouvions un sentiment de désespérance qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler - en reprenant une métaphore météorologique chère aux laboratoires pharmaceutiques - une "dépression."
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Video de Robert Neuburger (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Neuburger
Robert Neuburger - le couple, le désirable et le périlleux .Robert Neuburger vous présente son ouvrage "Le couple, le désirable et le périlleux" aux éditions Payot. Illustrations Tom Tirabosco. http://www.mollat.com/livres/neuburger-robert-couple-desirable-perilleux-9782228910163.html Notes de Musique : "Calling" by Anitek. Free Music Archive.
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