Dura Lex Sed Rollex

J'ai lu beaucoup de romans qui se voulaient drôles et y parvenaient parfois. Celui-ci déroge à la règle : il est drôle à chaque page ou presque.
Dans des narrations toujours soutenues, l'auteur plante le décor d'un pays que nous avons connu, gouverné par un président égocentrique, mauvais, à l'ego surdimensionné, bref, un véritable salopard pour ne pas dire une ordure.
Ce pays où règne une ambiance quasi apocalyptique est placé dans un univers de science fiction mais ne vous inquiétez pas si vous n'êtes pas amateur de ce genre (ce qui est mon cas), ce n'est qu'un cadre.
Ce qui compte, c'est tout le reste : les dialogues percutants et souvent hilarants, les réflexions sur les mesquineries et autres bassesses des hommes de pouvoir, le tout dans un langage parfois cru, des phrases joliment troussées.
En prime, le sentiment amoureux, la passion, la perte de l'être aimé, tout ici n'est alors que finesse.
Emmanuel Neuman est un écrivain, un vrai, de ceux que je suivrai sans hésiter, les yeux fermés.
Jubilation et addiction (on en veut plus, toujours plus et quand ça s'arrête on a envie d'un nouveau shoot) sont au rendez-vous.
Vous voici donc prévenus avant de faire le grand saut : prévoyez quelques heures afin de pouvoir consacrer à ce roman le temps qu'il mérite, pas seulement lire mais relire certains passages qui sont des morceaux d'anthologie.
Je remercie l'auteur et ne me risquerai pas à des comparaisons hasardeuses, il est unique, son roman aussi et vous savez quoi ? TANT MIEUX

Un mélange des genres explosif, mais avant tout c'est un concentré de bonne humeur à l'humour un peu barré… Tout ce que j'aime donc !

Dans le coin droit, le président Karcincsky (chapitres rédigés à la troisième personne), un chef d'état qui cultive l'incompétence avec une incroyable ferveur… pour vous nos leaders politiques passeraient pour des modèles de compétence et d'efficacité comparés à notre gugusse.

Dans le coin gauche, le fantassin Arb Umad (chapitres écrits à la troisième personne), troufion de son état qui n'a rien d'un héros, son credo serait plutôt la lose mais il se retrouve bien malgré lui embarqué aux premières lignes d'un conflit auquel il ne pige pas grand chose.

Au centre des éléments de contexte, qui, comme leur nom l'indique, nous informe de la situation et de son évolution.

Ajoutez à cela des extra-terrestres insectoïdes belliqueux (quoique ?) dont l'intelligence et la technologie dépassent largement celle de l'humanité… qui, fidèle à son habitude, est trop occupée à se foutre sur la gueule plutôt que d'aller de l'avant ! Des IA qui parfois auraient bien besoin de psychologues virtuels pour se remettre les idées en place.

Sous couvert d'humour l'auteur prend aussi un malin plaisir à jouer la carte de la satire politco-sociale, des piques qui peuvent s'adresser à toute la classe politique sans distinction d'étiquettes ou de partis. Bref un cocktail qui n'explosera que vos zygomatiques et qui s'ingurgite d'une traite. C'est à regret que l'on voit s'afficher le mot FIN.
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