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3,61

sur 70 notes
Un titre aguicheur et une couverture à la fois sublime et inquiétante m'avaient attirée, une envie de changer de style de lecture. Malheureusement, j'ai mis 1/3 du livre à résister à l'envie de le lâcher, car c'est délayé à l'extrême : il y a des redites et des reformulations, le style en est alourdi.

L'intrigue est pourtant fort audacieuse et le déroulé de l'histoire très bien vu, mais un gros élagage aurait rendu la lecture fluide sans rien enlever à l'histoire, dommage.
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S'il y a une chose qu'il faut reconnaître à Délicieuse, le roman de Marie Neuser, c'est qu'il se montre efficace. J'ai trouvé que par moments, l'intrigue se diluait dans des détails, des phrases ampoulées et de répétitions. Plus de concision n'aurait pas nui, bien au contraire. Malgré ces quelques longueurs et effets de manche superflues, l'efficacité prédomine puisqu'on reste accroché à la voix de Martha.

L'histoire pourrait se résumer à un banal adultère. Sauf que banal, ça ne l'est pas. de son nuage moelleux et doré où elle culmine depuis vingt années avec son mari et son fils de huit ans, Martha, psychologue criminelle travaillant dans une prison, est précipitée brutalement sur Terre un dimanche de janvier. Son cher et adoré Raphaël est tombé amoureux d'une autre femme. Les jours de cauchemars et de souffrances commencent avec cette annonce.

Martha partage dans son monologue face à la caméra les affres de la trahison, son amour foudroyé et la sensation d'être rejetée comme une vieille chose pour un produit plus neuf. Et comment ne pas compatir à sa douleur alors?
Les choix de Martha m'ont pourtant de plus en plus mise mal à l'aise. Tout comme les nombreux passages recourant aux réseaux sociaux. Ces déballages sans pudeur, voire carrément exhibitionnistes, me révulsent. Je comprends la tactique de Marie Neuser de déployer sous nos yeux les modes de "communication" contemporains, fatras de "moi-moïsme" exacerbé, de clichés, de médiocrité, de violences abjectes bien cachées derrière les pseudos, ... Écoeurant et inquiétant car ça ne sort pas uniquement de l'imagination de l'auteure.

Le roman contient donc de multiples thèmes qui s'emboîtent dans l'intrigue principale. Sans doute de par sa formation professionnelle, Martha réfléchit beaucoup sur les peurs du vide existentiel, qu'il faut remplir à tout prix. D'où les pulsions nombrilistes sur les réseaux sociaux, celles meurtrières de certains de ses patients, ... Il y a aussi la question prégnante du temps qui passe. le couple Martha-Raphaël est quadragénaire. Ce coup de foudre pour la jeune architecte est-il vraiment de l'amour ou une poussée de fièvre de la crise de la quarantaine? Ce qui renvoie Martha, malgré sa minceur et sa beauté, aux ridules au coin des yeux, à l'ovale du menton qui va se relâchant. Elle qui vivait jusque là sans se poser de questions sur son âge se voit jeter ses décennies en pleine face ce fameux dimanche. le poids des ans soudain abattu sur son visage et son corps. Avec toute la mauvaise perception dans le miroir que donne le chagrin.

Bref, beaucoup de qualités dans Délicieuse. Même si certains points sont prévisibles. Même s'il y a des longueurs et des effets stylistiques qui m'ont paru trop ostentatoires. Mais il y a surtout la capacité à mettre le lecteur très mal à l'aise. Je me suis sentie, au vu de la construction narrative, placée dans une situation de voyeurisme et j'en ressors comme salie à l'intérieur. Plutôt dérangeant et désagréable. Marie Neuser n'a pas écrit pour chouchouter les lecteurs mais pour leur jeter avec violence ce que Martha avait à dire. C'est réussi. Mais voilà un livre que je n'oserais pas offrir.
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Martha est d'une femme profondément blessée. Après vingt ans de mariage, son mari lui annonce qu'il aime une autre femme. Qu'il la quitte… alors qu'ils ont toujours été heureux ensemble.
De l'anéantissement à l'envie de vengeance, en passant par le désir de reconquête, elle ne parvient pas à faire face au sentiment d'abandon suscité par cette rupture. Elle a l'impression de n'être plus rien.
Martha imagine alors un stratagème diabolique pour s'approcher de sa rivale afin de lui empoisonner la vie.

Marie Neuser, offre avec ce roman une "délicieuse" variation sur le thème de la femme abandonnée qui transforme une banale histoire d'échec conjugal en un thriller psychologique particulièrement bavard et pervers. Martha y dissèque ses états d'âme en long, en large et en travers, et n'évite pas quelques digressions inutiles à mon avis. Malgré son ton sarcastique, assez réjouissant par moment, elle aurait largement gagné à faire preuve d'un peu plus de concision pour encore mieux percuter.
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Amour, amore, à mort.

L'amour comme le soleil d'une vie, sa perte comme ses ténèbres. Une fleur qui pousse, pousse, pousse en vous, et qu'on oublie parfois d'arroser. Elle est pourtant accrochée à vos entrailles et peut vous pousser aux pires extrémités.

Marie Neuser raconte une histoire d'amour, de perte, d'arrachement. Une thématique intemporelle, universelle, antique et contemporaine. Délicieuse est une Tragédie 2.0.

Youtube, une femme face à son mari par écran interposé, face au monde aussi, et face à soi-même. Une longue confession, peut-être catharsistique, sans aucun doute vengeresse. Une femme blessée dans sa chair et meurtrie dans son âme, et qui expose sa douleur et ses sentiments dans les moindres détails. A l'homme qu'elle aime à s'en arracher les tripes. Aux réseaux sociaux comme spectateurs, comme s'il fallait démultiplier ces témoins à l'infinie entre mariage et rupture.

Martha Delombre côtoie l'ombre au quotidien dans le cadre de son travail. Psychologue criminelle, elle est le réceptacle des pires confessions. Pas étonnant qu'elle ressente à son tour le besoin de s'épancher.

Délicieuse est une mise à nu. Couche après couche, pelée jusqu'à l'os. de pelures de pommes juteuses (le sucre c'est de l'amour) jusqu'aux pelures d'oignons (qui agressent les yeux).

Par-delà l'histoire personnelle entre deux adultes (ou trois, selon le point de vue), l'écrivaine propose nombre de belles et profondes réflexions sur ce qu'est le sentiment amoureux, ce qu'est la peur du vide. Elle met en scène une foultitude de pensées face à la vie de couple, la trahison… La vie, dans ce qu'elle a de plus fort et de plus cruel parfois.

Ce qui frappe de la première à la dernière ligne, c'est l'écriture sublime de Marie Neuser. Hyper expressive, imaginative, profonde, ciselée. Elle donne du sens et de l'émotion aux ressentis de la narratrice bafouée.

Ses manières d'entrer au plus loin des pensées de son personnage sont d'une intensité folle. On s'abîme dans l'abîme de détresse d'une femme qui tombe de haut. On suit son cheminement mental, en décalé puisqu'elle nous le raconte, mais en prise directe avec la moindre parcelle de son être.

Délicieuse est un récit noir, vraiment noir. Quand l'amour se brise sur les récifs de l'infidélité, il n'y a plus qu'à ramasser les morceaux pour tenter de les assembler à nouveau. Sauf que ce nouvel agglomérat de chair, de sang et de tripes ne peut que ressembler à un monstre.

Marie Neuser nous plonge dans les excès que peut engendrer le sentiment amoureux. le récit aurait peut-être pu gagner en plus de concision parfois, mais est totalement en phase avec cette outrance des sentiments. Une sensation totalement balayée une fois la lecture achevée, tant j'ai été bluffé par le talent éclatant de l'auteure.

Ce livre est une aventure intérieure, même si elle est jetée sur la place publique. Ce n'est pas l'action qui prédomine (ce n'est pas ce style de livre), mais c'est une dramaturgie incroyablement riche, jusqu'à un dernier tiers étouffant.

Marie Neuser est une écrivaine exceptionnelle. Son talent narratif éclabousse cette sombre histoire d'amour déchu et de vengeance. Délicieuse est un roman rare, une vraie tragédie antique transposée au XXIème siècle.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Je pourrai écrire que c'est l'histoire banale d'une séparation.
Après 20 ans passés ensemble, Raph annonce à Martha qu'il ne l'aime plus, qu'il a rencontré la Femme de sa vie, son double, son autre moi et qu'il part vivre avec elle.
"C'est si merveilleux, si exceptionnel, cette harmonie entre nous, c'est...surnaturel. le même être dans un miroir. Des jumeaux d'âme."
Le temps de la mise à nue d'une vie entière est arrivé : les reproches, les certitudes, les excuses, les prédictions, la haine, la fureur, tout y passe.

Sauf que ce n'est pas une histoire banale.
C'est le cheminement d'une femme trompée, trahie, déchirée qui n'a rien rien vu venir et plus grand chose à perdre puisqu'elle a déjà tout perdu.
C'est l'histoire tragique d'une femme face à elle même, qui regarde sa vie avec hauteur, en fait un film, et le poste sur utube.
"Martha, il faut que je te parle."
La gravité des mots qui laisse entrevoir des paroles que ne pourront être reprises une fois prononcées. Et le contraste, saisissant, entre la douleur insupportable de l'un et le bonheur réjouissant de l'autre. Marie Neuser décrypte, dissèque, dépèce les émotions de l'un, les réactions de l'autre, les réflexions, les attitudes, avec un réalisme qui frôle ou le vécu, ou le génie.

C'est aussi l'histoire d'une femme qui a vieilli.
Qui ne l'a pas senti, qui s'est toujours vue rayonner dans les yeux de l'autre et qui entrevoit, pour la première fois, la décrépitude du corps par les années parce qu'elle est confrontée à la présence de cette autre femme qui a dix ans de moins qu'elle.

C'est l'histoire d'une femme qui est devenue mère, et qui a oublié d'être femme.
Pas par choix conscient, par habitude inconsciente. Et personne ne l'a réveillée cette femme là.
C'est vingt ans de couple, vingt ans de sexe... ou d'absence de sexe... ou de relations sexuelles molles, fades, qui n'existent encore que par habitude, quelques minutes entre la poire et le fromage, volées à l'horripilante machine de guerre qu'est le quotidien. Excuse banale, puisqu'il en faut une, d'être allé voir ailleurs.
La machine intellectuelle se met en branle pour incomber à l'autre la faute et la justification d'avoir cherché ailleurs ce qu'il ne trouvait plus chez lui.
"Tu as la libido au point mort (...), tu n'écoutes plus mes besoins (...) ton absence de désir a étouffé le mien (...). Elle, elle me veut. (...) Quand on fait l'amour, on est deux planètes en osmose. Elle me donne l'intensité qui est morte avec toi.(...) Tu es devenue asexuée Martha. Tu as rangé le sexe tout en bas de la pile."

L'histoire d'une femme qui passe par toutes les étapes d'un deuil : le choc et le déni, la colère, le marchandage, la dépression, l'acceptation.
Toutes ces phases sont étudiées au microscope, passées au peigne fin de l'analyse par l'écriture inouïe et prodigieuse de Marie Neuser.
Ce roman est écrit comme un gigantesque monologue qui peut rebuter, entrecoupés de dialogues sans dialogue qui peuvent laisser circonspect. Elle utilise des phrases longues pour marquer la tension nerveuse qui suit cette collision, une femme dont le débit de paroles est proportionnel à la force du choc, qui ne peut plus s'arrêter de parler, de penser, de raisonner.
Une caméra qui filme le flot ininterrompu de ses paroles, comme le film qu'elle est entrain de tourner, et qu'elle postera plus tard sur les réseaux sociaux, les mêmes réseaux qui ont fait d'elle une femme aux abois.
Dans la multitude des émotions qui sont transmises, le style n'est pas dénué d'humour.
J'ai souri, et ri aussi, quand emportée par la révolte, Martha utilise la vulgarité, des mots crus et cinglants pour enfoncer les clous de sa pensée. Les paroles qu'on prononce quand on est rendu à être un animal blessé.
"Oui je sais. La sacro-sainte intensité, tu l'as déjà dit. Est-ce que ce sera toujours aussi intense quand vous serez débarrassés des oripeaux de la clandestinité, quand vous partagerez au quotidien les haleines à l'ail et les odeurs de chiotte ? Quand votre union ne sera plus faite de fièvre corporelle et de séduction mais de vaisselles, de lessives et de poils aux pattes ? Et pardonne-moi de me faire l'avocate du diable, mais cette sublime gémellité dont tu me parles aujourd'hui, et qui concrètement n'est étayée par rien, excepté par l'argument on aime la peinture, quand tu devras vraiment construire un couple avec elle, est-ce que ça tiendra le coup ?"

Je pourrai décrire aussi les passages sublimes de la reconquête de l'autre par le désir quand Martha redevient une femme sexuée et sexuelle, les passages brillants quand détentrice de tous les indices, elle parvient à remonter le fil de la trahison, les passages incroyables de transformation de l'état de victime à celui de guerrière, les réflexions si justes du mécanisme de fonctionnement de l'autre qu'après vingt ans on connaît si bien, la connaissance du fonctionnement de l'Homme, la clairvoyance sur le futur, mais aucune de mes phrases ne pourra retranscrire les papillons dans le ventre ressentis comme lorsque l'on désire quelqu'un pour la première fois, ou la douleur tripale de l'abandon.

J'écris cette chronique et j'ai mal au ventre, mal au coeur, mal partout.
Marie Neuser est parvenue, par le seul biais de l'écriture à faire remonter des émotions, des sensations de la femme des premières fois. La femme que nous avons toute été un jour que le quotidien a simplement endormi. En ce sens, ce livre est un électrochoc qui frappe l'esprit d'incessants coups de boutoir et martèle à celui qui le lit de ne jamais oublier, de ne jamais s'endormir, d'être toujours sur ses gardes pour entretenir la flamme et le désir, de se souvenir qu'en un seul claquement de doigts, tout peut changer.

Enfin, je pourrai vous dire que ce livre est bien un roman noir, vous parler du métier de Martha qui assoit ses capacités d'analyse, de l'incroyable twist qui survient à la page 330, de la fin si logique qui exacerbe et conclue, comme un feu d'artifice, les émotions d'une femme à cran, mais je n'en ai pas vraiment envie, parce que ce livre, c'est tellement plus que ça....

Mangez-le, dégustez-le, avec ou sans curry mais gardez-en la substantifique moelle.
Merci Marie.


Lien : https://audebouquine.blogspo..
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Une immersion en profondeur.
Scénario introspectif par excellence. Pourtant, la situation de base est banale : une femme après 20 ans de mariage est trompée par un homme qui part avec une plus jeune.

Contrairement à ce que j'ai pu lire, Martha n'a pas tout perdu. Aristocrate de naissance, il semble qu'elle vit tjrs dans le confort même après que Ralph l'ait quittée. Par contre, quelle verve chez Marie Neuser pour analyser avec une plume incisive comme un scalpel les états d'âme ! de la perplexité à l'abattement en passant par la colère, la peur du vide qui tel un trou noir, grossit dans sa poitrine, on assiste à un monologue d'une rare intensité. Marie Neuser prête toute sa fougue introspective à ce personnage, à priori commun, à qui elle offre sa force psychologique. Martha Delombre comme son nom l'indique a toujours vécu dans l'ombre et ce malgré, les atouts de sa classe : en tant que psychologue, elle n'a eu de cesse d'écouter des criminels ou encore en tant qu'épouse, de seconder son mari dans ses projets...Entre le boulot, son fils, l'époux, son sens indéfectible de l'écoute, pas de temps pour elle. Surtout que ce dévouement aux autres est mal payé car il semble qu'elle soit seule à se rendre compte de cette qualité. En comparaison d'elle, ô combien le mari volage paraît fade, superficiel : lâche, il esquive, refuse le dialogue face à son épouse qui l'appelle en vain, retire peu à peu ses affaires. le motif de sa séparation est d'ailleurs tellement bateau : le sexe qui avec le temps dans un couple ne peut que s'user. On est saisi par le contraste entre le plaisir de l'époux adultère et le chagrin de l'épouse trahie bien que là aussi, ce soit un fait très répandu. Bref, Marie Neuser a l'art de traiter un drame banal en le sublimant, l'art de prêter sa voix à une épouse bafouée. Quand on songe qu'elles existent depuis les débuts de la civilisation, il était temps que quelqu'un se penche sur elles et décrive leurs états d'âme...

Mais ce n'est pas tout car elle va plus loin. Par allusion, l'auteure suggère que Martha concocte un plan de vengeance. Déjà avec le mythe de Procné et Philomèle qui est rapporté par Eric Perotta (allusion faite à Lucas Perotta) on sent que l'on saisit vaguement quelque chose. Ce récit légendaire raconte un crime passionnel noir, très noir d'un prince qui séquestra sa belle soeur, la viola, lui coupa la langue avant qu'en retour, elle n'empoisonne son fils. Philomèle est comme Martha, bien que son sort soit encore plus terrible en tant que femme de l'ombre, elle qui tissait de mystérieux fils dans les textes qu'elle envoyait à sa propre soeur cocue dans l'espoir que celle-ci ne les déchiffre à son tour : en vain...Ensuite, à cause de l'irruption de Sakura, plus de la moitié du roman, cette femme serpent qui est née d'une métamorphose à coup de pistolet qui grave sur son dos le monde, l'essence des êtres. Son striptease en dansant qui se termine par un cercle sous ses pas est un autre moment mythique. Après, Martha s'identifie à Héra et fait ses préparatifs pr un voyage vers une terre inconnue. Un ultime départ au milieu d'une tempête de destruction de masse qui est accompagnée de ses derniers mots pour son ex et son fils. C'est surprenant car tout est fait soigneusement par allusion. Si l'on devine qu'il y a dans l'esprit de Martha, un petit air divin qui châtie bien, on ne voit pas vraiment ce dont il s'agit....

Par contre, vous ne me croiriez sans doute pas si je vous dis que je connais la vraie. Encore une enfumeuse ou une prétentieuse penseriez-vous... Quoiqu'il en soit, comme Martha à la fin du roman, j'ai publié sur youtube sous le nom de wickafate et j'ai cherché à faire des révélations via un roman qui porte sur l'apocalypse.
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Quand Raphaël annonce à sa femme Martha qu'après 20 ans de mariage, il ne l'aime plus et qu'il en aime une autre, Martha perd pied…
Martha décide alors de jeter son histoire en pâture aux internautes et se confesse, face à une caméra. A poil. Sans tabou. Sans restriction. Juste son ambiguïté, sa douleur et sa rage.

Un monologue de Martha. Pas très vendeur hein ? Je t'entends d'ici (si, si je te jure) "Hein ? Quoi ? Un monologue de 480 pages ? Ca va le chalet ou bien ? (Expression bien de chez moi pour les non-initiés 😜)
Moi j'y ai vu l'excellence d'une plume capable d'aller dans une profondeur insoupçonnable, capable de te transpercer comme un glaive affuté pour te laisser pantelante et ce, sans aucun temps mort !

J'ai commencé ce récit et en quelques lignes à peine, j'ai su que ça allait être dur. J'ai su que j'allais me retrouver en immersion et que la boule au ventre ne me quitterait pas.

Des livres, j'en ai lu des milliers mais peu m'ont autant parlé, m'ont autant percuté pour de vrai, exactement, parfaitement. Relatant quelque chose que je pouvais à ce point avoir ressenti une fois dans ma vie.
D'ailleurs, je n'ai pas pu le lire d'une traite. J'ai dû le poser par moment pour reprendre mon souffle, pour digérer alors qu'il me brûlait de le continuer pour ne jamais le finir.

Marie Neuser raconte l'amour. Elle le décortique avec grand art. Elle nous montre à quel point c'est un sentiment compliqué, doux, enivrant. A quel point c'est une addiction qui suscite la rage, la haine, l'envie, le désir. A quel point c'est dur, perfide, sournois et destructeur. Un puit sans fond dans lequel on peut se perdre. Un puit dans lequel Martha plongera tête la première...

Ce livre, pour moi, n'est pas un coup de coeur mais un coup de foudre. Véritablement, littéralement. Un livre inoubliable.  Un chef d'oeuvre. Des extraits, j'aurai voulu en mettre des milliers tant les phrases sont belles. Te réécrire le livre, là, sur mon blog pour être sûre que tu le lises. Te montrer la poésie des mots, la force de l'histoire...
Ma tête tourne à l'idée de faire une chronique à la hauteur de ce récit. Te donner réellement envie de le dévorer...non de le déguster...comme un bon plat...et je suis même sûre que tu en reprendras…

Délicieuse, c'est un regard amusé ? Amusant ? Sur les réseaux sociaux. Faudrait-il dire effrayant mais tellement réaliste. Des médias, des réseaux mis en exergue. C'est ironique, sarcastique, c'est brillant !
C'est la preuve A + B qu'une femme bafouée est sans doute le prédateur le plus dangereux de la planète. Rotor, machiavélique. Qui, d'ailleurs, pourrait jurer que Machiavel était uniquement un homme ? Hein ? 😜
La violence derrière les mots de Martha est par moment insoutenable. Les mots d'une femme qui n'a plus rien à perdre si ce n'est elle-même au travers de son amour déchu.
C'est aussi un mélange entre les deux vies de Martha. Sa vie privée et son métier de psychologue criminelle qui nous emporte vers des esprits torturées qui feront clairement écho.
C'est le vase brisé de l'amour que tu peux tenter de recoller mais qui, lorsque tu y mettras de l'eau, pissera de tous les côtés...Quoi qu'il en soit...

Si toi, tu t'es retrouvé(e) dans ce rôle de l'homme ou de la femme trompée(e) --> Tu vas souffrir !
Si toi tu vis le grand amour --> Tu vas souffrir aussi car tu auras peur de ce que tu pourrais potentiellement vivre !

Un final flamboyant, ravageur, terrifiant mais prévisible... Prévisible parce que la trame ne tient pas? Oh que non...Prévisible parce qu'évident...pour moi...Simplement parce que je crois bien que j'aurai fait presque pareil…(J'ai dit presque hein ? 😉)

Un véritable orgasme littéraire et même multiple. C'est pas souvent et c'est diablement bon. C'est d'ailleurs ce moment où tu te rends compte que si tu lis encore et encore, c'est dans l'espoir de trouver LE livre qui te fera cet effet là…Me voilà bonne pour quelques années !

Chapeau Marie ! Vraiment !

Lien : https://sangpages.com/2018/0..
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L'amour peut entrainer une femme dans un tourbillon de folie.

Martha, elle n'accepte pas que son mari l'ai trahi, elle raconte dans cette histoire ses sentiments les plus profonds, ses rendez-vous avec ses patients les plus atteints et sa vie de famille avec son homme et son fils.

Elle sombre petit à petit dans un jeu de revanche terrible en entrant dans la vie de celle qui lui a pris son mari.

C'est Sakura qui va devoir entrer en jeu afin de régler cette affaire en toute discrétion.

Elle avait tout pour être heureuse, une vie de famille idéale quand un jour, une femme, Aline Pélissier va lui prendre l'amour de sa vie.

Aline, encore une de ces femmes qui volent le mari des autres, sans aucuns remords.

Elle n'aurait jamais dû se frotter à Martha, la femme rousse et belle qui cachent en elle une entité diabolique.

Tout en délicatesse et en finesse sa revanche sera terrible.

J'ai trouvé le début un peu long mais je me suis accrochée à l'histoire qui tout compte fait ne manque pas d'actions et de piment.

L'auteur nous parle des réseaux sociaux qui peuvent parfois être très dangereux car on ne sait jamais qui se cache sous un faux pseudo.

L'abandon peut entrainer au désespoir quitte à tout détruire, son récit va être passionnant et son plan machiavélique m'a emporté au-delà des limites de la cruauté humaine.

"Il n'y a toujours qu'un pas de l'amour à la haine. "

"Aimer à la folie c'est souffrir en silence, quand l'amour s'en va ailleurs, la mort rôde toujours pas très loin. "

"Le vengeance est un plat qui se mange chaud "



J'ai bien aimé ce roman alors je vous le conseille vivement et je vous souhaite une délicieuse lecture.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Le monde de Martha vient de s'écrouler. Après vingt ans de mariage, Raph lui annonce qu'il la quitte. La raison ? Il a rencontré quelqu'un d'autre. Celle qui le fait vibrer, se sentir fort, se sentir homme, celle qui lui procure toutes ces émotions que Martha n'est plus capable d'éveiller en lui. Vingt ans de partage, de soutien mutuel, de complicité qui a donné naissance à un enfant, vingt ans d'amour, balayés un dimanche soir, par quelques phrases désormais impossibles à ravaler.

Et Martha ? Martha essuie les reproches, ouvre les yeux sur les certitudes, affronte le dégout qu'elle n'aurait jamais cru inspirer à celui qui est toute sa vie. Martha n'est plus bonne à donner au chien. Mais elle ne va pas se laisser faire. Dans sa blessure, comme dépossédée de son identité, elle va trouver la force de faire payer à Raph et à sa maîtresse de l'avoir réduite à néant.

Une banale histoire de femme plaquée ? Non. Marie Neuser a concocté bien plus diabolique que ça. Dans un long monologue, Martha Delombre, psychologue criminelle, va raconter la trahison, l'humiliation, la honte de la comparaison avec sa remplaçante, l'agonie de n'être plus rien dans les yeux de celui qu'elle aime, de perdre les repères d'une existence qu'elle croyait bâtie sur la confiance.

Les cent premières pages valent à elles seules qu'on lise ce roman. J'ai commencé à relever certains passages, mais chaque virgule est à garder. Il y a une telle douleur, une telle colère qui émanent du personnage. Ce quotidien décrit par Martha, ces habitudes auxquelles on ne prête plus attention, ce feu sous la cendre que personne n'est venu attiser parleront à beaucoup. Je ne suis pas fan du tout du discours « Je suis une épouse, je suis une mère, j'ai oublié d'être une femme », mais l'auteur a su étoffer le sujet. Elle a bien mené sa barque, Marie Neuser. Un mot me vient à l'esprit quand j'y repense : machiavélique. Au fil des jours, Martha devient la vengeance qui l'anime, sans ménagement aucun (pas même pour elle-même). Si devais reprocher une chose à ce roman, c'est que dès la première page, j'ai deviné la fin. Est-ce que ça a gâché ma lecture ? Non. Délicieuse est un très bon bouquin, très bien écrit, qui n'abuse pas des clichés, et dans l'air du temps malgré son intrigue très classique – je suis toujours curieuse de voir de quelle manière un auteur, aujourd'hui, intègre les réseaux sociaux à son histoire. Tragique, ironique, violent.
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Si ce n'avait pas été dans le cadre de challenges, j'aurais abandonné ce livre car sa première moitié n'est qu'un long cri de désespoir, d'apitoiement, de rage aussi, d'une épouse dans la quarantaine que son mari plaque bêtement pour une plus jeune. L'auteure a la plume acérée et habile pour nous promener ainsi et aussi longtemps dans les méandres de ses émotions, parfois contradictoires. le problème n'est pas là: je ne me suis jamais senti touché par la peine de cette Martha, cette section m'a plus fait penser à un traité sur l'ambivalence qu'autre chose.

Quant à la suite, les choses s'animent quelque peu et on sort du voyeurisme de l'introspection de la dame pour suivre l'évolution du drame. le tout devient plus dynamique et amusant à observer, mais encore ici je me sentais totalement détaché...La finale est plutôt inattendue, mais encore faut-il s'y rendre...
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