AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 70 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Amour, amore, à mort.

L'amour comme le soleil d'une vie, sa perte comme ses ténèbres. Une fleur qui pousse, pousse, pousse en vous, et qu'on oublie parfois d'arroser. Elle est pourtant accrochée à vos entrailles et peut vous pousser aux pires extrémités.

Marie Neuser raconte une histoire d'amour, de perte, d'arrachement. Une thématique intemporelle, universelle, antique et contemporaine. Délicieuse est une Tragédie 2.0.

Youtube, une femme face à son mari par écran interposé, face au monde aussi, et face à soi-même. Une longue confession, peut-être catharsistique, sans aucun doute vengeresse. Une femme blessée dans sa chair et meurtrie dans son âme, et qui expose sa douleur et ses sentiments dans les moindres détails. A l'homme qu'elle aime à s'en arracher les tripes. Aux réseaux sociaux comme spectateurs, comme s'il fallait démultiplier ces témoins à l'infinie entre mariage et rupture.

Martha Delombre côtoie l'ombre au quotidien dans le cadre de son travail. Psychologue criminelle, elle est le réceptacle des pires confessions. Pas étonnant qu'elle ressente à son tour le besoin de s'épancher.

Délicieuse est une mise à nu. Couche après couche, pelée jusqu'à l'os. de pelures de pommes juteuses (le sucre c'est de l'amour) jusqu'aux pelures d'oignons (qui agressent les yeux).

Par-delà l'histoire personnelle entre deux adultes (ou trois, selon le point de vue), l'écrivaine propose nombre de belles et profondes réflexions sur ce qu'est le sentiment amoureux, ce qu'est la peur du vide. Elle met en scène une foultitude de pensées face à la vie de couple, la trahison… La vie, dans ce qu'elle a de plus fort et de plus cruel parfois.

Ce qui frappe de la première à la dernière ligne, c'est l'écriture sublime de Marie Neuser. Hyper expressive, imaginative, profonde, ciselée. Elle donne du sens et de l'émotion aux ressentis de la narratrice bafouée.

Ses manières d'entrer au plus loin des pensées de son personnage sont d'une intensité folle. On s'abîme dans l'abîme de détresse d'une femme qui tombe de haut. On suit son cheminement mental, en décalé puisqu'elle nous le raconte, mais en prise directe avec la moindre parcelle de son être.

Délicieuse est un récit noir, vraiment noir. Quand l'amour se brise sur les récifs de l'infidélité, il n'y a plus qu'à ramasser les morceaux pour tenter de les assembler à nouveau. Sauf que ce nouvel agglomérat de chair, de sang et de tripes ne peut que ressembler à un monstre.

Marie Neuser nous plonge dans les excès que peut engendrer le sentiment amoureux. le récit aurait peut-être pu gagner en plus de concision parfois, mais est totalement en phase avec cette outrance des sentiments. Une sensation totalement balayée une fois la lecture achevée, tant j'ai été bluffé par le talent éclatant de l'auteure.

Ce livre est une aventure intérieure, même si elle est jetée sur la place publique. Ce n'est pas l'action qui prédomine (ce n'est pas ce style de livre), mais c'est une dramaturgie incroyablement riche, jusqu'à un dernier tiers étouffant.

Marie Neuser est une écrivaine exceptionnelle. Son talent narratif éclabousse cette sombre histoire d'amour déchu et de vengeance. Délicieuse est un roman rare, une vraie tragédie antique transposée au XXIème siècle.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
Commenter  J’apprécie          141
Une immersion en profondeur.
Scénario introspectif par excellence. Pourtant, la situation de base est banale : une femme après 20 ans de mariage est trompée par un homme qui part avec une plus jeune.

Contrairement à ce que j'ai pu lire, Martha n'a pas tout perdu. Aristocrate de naissance, il semble qu'elle vit tjrs dans le confort même après que Ralph l'ait quittée. Par contre, quelle verve chez Marie Neuser pour analyser avec une plume incisive comme un scalpel les états d'âme ! de la perplexité à l'abattement en passant par la colère, la peur du vide qui tel un trou noir, grossit dans sa poitrine, on assiste à un monologue d'une rare intensité. Marie Neuser prête toute sa fougue introspective à ce personnage, à priori commun, à qui elle offre sa force psychologique. Martha Delombre comme son nom l'indique a toujours vécu dans l'ombre et ce malgré, les atouts de sa classe : en tant que psychologue, elle n'a eu de cesse d'écouter des criminels ou encore en tant qu'épouse, de seconder son mari dans ses projets...Entre le boulot, son fils, l'époux, son sens indéfectible de l'écoute, pas de temps pour elle. Surtout que ce dévouement aux autres est mal payé car il semble qu'elle soit seule à se rendre compte de cette qualité. En comparaison d'elle, ô combien le mari volage paraît fade, superficiel : lâche, il esquive, refuse le dialogue face à son épouse qui l'appelle en vain, retire peu à peu ses affaires. le motif de sa séparation est d'ailleurs tellement bateau : le sexe qui avec le temps dans un couple ne peut que s'user. On est saisi par le contraste entre le plaisir de l'époux adultère et le chagrin de l'épouse trahie bien que là aussi, ce soit un fait très répandu. Bref, Marie Neuser a l'art de traiter un drame banal en le sublimant, l'art de prêter sa voix à une épouse bafouée. Quand on songe qu'elles existent depuis les débuts de la civilisation, il était temps que quelqu'un se penche sur elles et décrive leurs états d'âme...

Mais ce n'est pas tout car elle va plus loin. Par allusion, l'auteure suggère que Martha concocte un plan de vengeance. Déjà avec le mythe de Procné et Philomèle qui est rapporté par Eric Perotta (allusion faite à Lucas Perotta) on sent que l'on saisit vaguement quelque chose. Ce récit légendaire raconte un crime passionnel noir, très noir d'un prince qui séquestra sa belle soeur, la viola, lui coupa la langue avant qu'en retour, elle n'empoisonne son fils. Philomèle est comme Martha, bien que son sort soit encore plus terrible en tant que femme de l'ombre, elle qui tissait de mystérieux fils dans les textes qu'elle envoyait à sa propre soeur cocue dans l'espoir que celle-ci ne les déchiffre à son tour : en vain...Ensuite, à cause de l'irruption de Sakura, plus de la moitié du roman, cette femme serpent qui est née d'une métamorphose à coup de pistolet qui grave sur son dos le monde, l'essence des êtres. Son striptease en dansant qui se termine par un cercle sous ses pas est un autre moment mythique. Après, Martha s'identifie à Héra et fait ses préparatifs pr un voyage vers une terre inconnue. Un ultime départ au milieu d'une tempête de destruction de masse qui est accompagnée de ses derniers mots pour son ex et son fils. C'est surprenant car tout est fait soigneusement par allusion. Si l'on devine qu'il y a dans l'esprit de Martha, un petit air divin qui châtie bien, on ne voit pas vraiment ce dont il s'agit....

Par contre, vous ne me croiriez sans doute pas si je vous dis que je connais la vraie. Encore une enfumeuse ou une prétentieuse penseriez-vous... Quoiqu'il en soit, comme Martha à la fin du roman, j'ai publié sur youtube sous le nom de wickafate et j'ai cherché à faire des révélations via un roman qui porte sur l'apocalypse.
Commenter  J’apprécie          80
L'amour peut entrainer une femme dans un tourbillon de folie.

Martha, elle n'accepte pas que son mari l'ai trahi, elle raconte dans cette histoire ses sentiments les plus profonds, ses rendez-vous avec ses patients les plus atteints et sa vie de famille avec son homme et son fils.

Elle sombre petit à petit dans un jeu de revanche terrible en entrant dans la vie de celle qui lui a pris son mari.

C'est Sakura qui va devoir entrer en jeu afin de régler cette affaire en toute discrétion.

Elle avait tout pour être heureuse, une vie de famille idéale quand un jour, une femme, Aline Pélissier va lui prendre l'amour de sa vie.

Aline, encore une de ces femmes qui volent le mari des autres, sans aucuns remords.

Elle n'aurait jamais dû se frotter à Martha, la femme rousse et belle qui cachent en elle une entité diabolique.

Tout en délicatesse et en finesse sa revanche sera terrible.

J'ai trouvé le début un peu long mais je me suis accrochée à l'histoire qui tout compte fait ne manque pas d'actions et de piment.

L'auteur nous parle des réseaux sociaux qui peuvent parfois être très dangereux car on ne sait jamais qui se cache sous un faux pseudo.

L'abandon peut entrainer au désespoir quitte à tout détruire, son récit va être passionnant et son plan machiavélique m'a emporté au-delà des limites de la cruauté humaine.

"Il n'y a toujours qu'un pas de l'amour à la haine. "

"Aimer à la folie c'est souffrir en silence, quand l'amour s'en va ailleurs, la mort rôde toujours pas très loin. "

"Le vengeance est un plat qui se mange chaud "



J'ai bien aimé ce roman alors je vous le conseille vivement et je vous souhaite une délicieuse lecture.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
Commenter  J’apprécie          50
Le monde de Martha vient de s'écrouler. Après vingt ans de mariage, Raph lui annonce qu'il la quitte. La raison ? Il a rencontré quelqu'un d'autre. Celle qui le fait vibrer, se sentir fort, se sentir homme, celle qui lui procure toutes ces émotions que Martha n'est plus capable d'éveiller en lui. Vingt ans de partage, de soutien mutuel, de complicité qui a donné naissance à un enfant, vingt ans d'amour, balayés un dimanche soir, par quelques phrases désormais impossibles à ravaler.

Et Martha ? Martha essuie les reproches, ouvre les yeux sur les certitudes, affronte le dégout qu'elle n'aurait jamais cru inspirer à celui qui est toute sa vie. Martha n'est plus bonne à donner au chien. Mais elle ne va pas se laisser faire. Dans sa blessure, comme dépossédée de son identité, elle va trouver la force de faire payer à Raph et à sa maîtresse de l'avoir réduite à néant.

Une banale histoire de femme plaquée ? Non. Marie Neuser a concocté bien plus diabolique que ça. Dans un long monologue, Martha Delombre, psychologue criminelle, va raconter la trahison, l'humiliation, la honte de la comparaison avec sa remplaçante, l'agonie de n'être plus rien dans les yeux de celui qu'elle aime, de perdre les repères d'une existence qu'elle croyait bâtie sur la confiance.

Les cent premières pages valent à elles seules qu'on lise ce roman. J'ai commencé à relever certains passages, mais chaque virgule est à garder. Il y a une telle douleur, une telle colère qui émanent du personnage. Ce quotidien décrit par Martha, ces habitudes auxquelles on ne prête plus attention, ce feu sous la cendre que personne n'est venu attiser parleront à beaucoup. Je ne suis pas fan du tout du discours « Je suis une épouse, je suis une mère, j'ai oublié d'être une femme », mais l'auteur a su étoffer le sujet. Elle a bien mené sa barque, Marie Neuser. Un mot me vient à l'esprit quand j'y repense : machiavélique. Au fil des jours, Martha devient la vengeance qui l'anime, sans ménagement aucun (pas même pour elle-même). Si devais reprocher une chose à ce roman, c'est que dès la première page, j'ai deviné la fin. Est-ce que ça a gâché ma lecture ? Non. Délicieuse est un très bon bouquin, très bien écrit, qui n'abuse pas des clichés, et dans l'air du temps malgré son intrigue très classique – je suis toujours curieuse de voir de quelle manière un auteur, aujourd'hui, intègre les réseaux sociaux à son histoire. Tragique, ironique, violent.
Commenter  J’apprécie          51
Je ne dirai qu'un mot, Waouh ! Quel livre infernal ! Nous allons suivre Martha dans une confession intense qui débute devant une caméra et un bon repas. le jour où son mari décide de tirer un trait sur leurs vingt ans de mariage, sur la famille qu'ils ont fondé avec le petit Alex au profit d'une plus jeune, d'une plus belle, Martha est sonnée. Pourtant cette psychologue criminelle dont le métier consiste à rencontrer des tueurs abominables, à écouter tous ce qu'ils ont à dire, ne va pas se laisser faire. Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour tenter de récupérer son homme. Marie Neuser a pris le partie de ne pas faire de Raphaël (le mari) un salaud, juste un homme rattrapé par le démon de midi, la quarantaine, l'ennui dans sa vie de couple et la tentation en la personne d'Aline.
J'ai beaucoup aimé les références à la mythologie, à tous ces mythes qui ont encore une importance quasi psychanalytique dans la compréhension des travers des humains. J'y ai découvert le mythe de Philomèle et Procné. Même dans le choix de ses prénoms il y a ces références « Messaline », « Narcisse » qui sont très bien trouvées. Martha aura ainsi accès à plusieurs personnalités sombres dont elle saura tirer une force insoupçonnée et notamment, celle d'Héra (déesse extrêmement jalouse, qui se plaît à persécuter les maîtresses de Zeus. Ce dédoublement de personnalité n'est que le début d'une lente transformation qui apporte au lecteur étonnement et stupéfaction. Les deux premiers tiers du livre, ont manqué à mon goût de rythme et d'action, on subit un long monologue qui heureusement est entrecoupé par les chapitres concernant les séances de thérapies carcérales. Martha rencontre et écoute les confessions de différents tueurs, jusqu'à ce qu'apparaisse le fameux tueur de Montréal : Luka Perotta Magnotta. C'était génial, après avoir lu « Une forêt obscure » de Fabio M.Mitchelli de découvrir de quelle façon Marie Neuser a choisi de pointer avec son personnage de « Petit Narcisse » la place importance des réseaux sociaux dans Délicieuse.
Le dernier tiers est venu me faucher comme un grand coup de poing, c'était puissant et d'une intensité incroyable, j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir en suivant le cours nouveau de ce récit aboutit et dont la fin n'aurait certainement pas eu la même portée sans la lente montée en puissance des deux premiers tiers. Bonne lecture.

Lien : http://latelierdelitote.cana..
Commenter  J’apprécie          40
Le lecteur est dans la tête de Martha tout au long du roman. Il plonge avec elle dans les réseaux sociaux pour connaître sa rivale suite à l’infidélité de son mari. La manipulation est racontée à la perfection par Marie Neuser. Le suspense tient en haleine, jusqu’à une fin pourtant surprenante et inattendue. Peu de dialogues mais beaucoup de pensées nous plongent dans cette histoire à coupée de souffle. Certaines longueurs sont parfois pesantes dans la lecture et m’ont invité à sauter quelques pages. Cela ne gâche en rien le suspense que j’ai ressenti dans la dernière moitié du roman.

J’ai apprécié cette lecture tant par la qualité de l’écriture que par le contenu du scénario. Je ne peux que le recommander !
Lien : http://insomnielivresque.fr/..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (172) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2832 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}