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Critique de Stelphique


Ce que j'ai ressenti:…Instantané de féminité…

Clic! L'air ambiant est saturé de monoxyde de carbone, et une chaleur suspecte se fait sentir dans la petite ville de Shaker Heights. le départ de ce feu est une incohérence dans ces lieux idylliques. Ça ne cadre pas avec l'atmosphère si pleine de disciplines et de réglementations utopistes des Shakers. Il est grand temps de déblayer les cendres et les secrets enfouis sous les décombres nés de la saison des feux. L'objectif fait une mise au point, et nous passons en mode zoom pour mettre plus de profondeur à cette scène de désastre carbonisé, grâce à la plume émotionnelle de Celeste Ng. Et nos coeurs de brûler, avec ses instantanés perdus aux flammes…Mais que se passe t-il vraiment dans cette ville où tout y est planifié jusqu'aux moindres détails?

« Toute sa vie elle avait appris que la passion, comme le feu, était une chose dangereuse. Elle devenait si facilement incontrôlable. Elle escaladait les murs et bondissait par-dessus les tranchées. »

Clic! Intime et féminin, rien ne laissait paraître que ce roman noir partirait vers ses eaux instables des relations Mère/Fille, et j'ai donc été agréablement surprise parce que c'est un thème que j'aime particulièrement retrouvé en lecture. Au fur et à mesure, les dames prennent les rennes de cette intrigue, et nous emmène à repenser les différentes formes d'éducation, de filiation, d'amour, de schéma familial. le pouvoir de donner la vie, le devoir de donner de l'affection viennent attiser les feux des liens du sang et c'est toute une couche de mensonges et de sombres mystères que, nous lecteurs, devront observer avec pudeur, derrière les fenêtres de ces maisons à l'apparence si tranquilles…Mères, filles, amantes, amies, voisines, soeurs dans un tourbillon de sentiments souvent déstructuré et volubile, parasite ou fusionnel. Chacune d'entre elles chamboulant la cellule de l'autre, pour donner d'autres vents terribles qui animeront avec plus de force, les passions…

(On en revenait, encore et encore, à la question suivante: qu'est-ce qu'il faisait de quelqu'un une mère? Etait-ce la biologie seule, ou était-ce l'amour?).

Clic! Il y a toute une dualité électrisante dans La Saison des Feux qui est, comme une braise ardente sur le point de s'embraser… Des pôles d'énergies contraires qui se disputent les regards, entre richesse et pauvreté, liberté et contrôle, entraide et indifférence, superficialité et compassion. Tant de différences, de divergences, de cultures qui se racontent dans les sangs, dans l'oeil de l'artiste, dans les lignes de ce roman noir aux rougeoyantes étincelles de ses phénomènes de sociétés délicats. Celeste Ng, tout comme Mia, aime à toucher aux clichés et les transformer de manière artistique, pour nous faire monter les larmes aux yeux…

"Ils ne gâchaient rien, surtout pas leur temps."



Ma note Plaisir de Lecture 9/10
Lien : https://fairystelphique.word..
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