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3,93

sur 569 notes
Un excellent roman psychologique aux allures de thriller que j'ai dévoré en quelques heures, gagnée par la tension et le suspense qui se dégagent d'une situation qui devient de plus en plus explosive de jour en jour.

Opposant une famille en apparence parfaite - même si l'on identifie dès le début qu'elle abrite un vilain petit canard parmi les 4 adolescents – à une famille bancale, sans figure paternelle et dont la mère est une artiste sans le sou, Céleste Ng réussit à poser une intrigue prenante où elle développe abondamment la difficulté des rapports entre mères et filles qui ne se comprennent pas.
Sa manière d'aborder d'autres thèmes qui pourraient s'avérer clivants comme ceux de l'adoption ou de l'avortement est empreinte d'intelligence et d'une compréhension généreuse qui nous interpellent, nous rappelant que rien n'est jamais totalement blanc ou noir.

Challenge Multi-défis 2023
Challenge Plumes féminines 2023
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Elena et son mari Bill habitent Cleveland, dans un quartier calme, pour familles aisées, Shaker Heights. Ils sont les parents de quatre adolescents. le livre démarre avec un incendie dévastateur de la maison familiale, incendie provoqué par la cadette de la fratrie, Izzy.
Peu à peu, on va comprendre comment cette idée a pu germer dans son esprit.
Quelques mois avant, Elena a loué à Mia, et à sa fille, Pearl, un logement dans une maison qu'elle a héritée. Mia est artiste et élève seule Pearl. Elles ne se sont jamais fixées dans un endroit et déménagent toujours, après quelques mois, dès que Mia a terminé un projet et a besoin de retrouver de l'inspiration. Mais cette fois, elle a promis à sa fille de ne pas repartir. Pearl va se lier avec les enfants d'Elena et cette dernière va même proposer à Mia d'être employée de maison pour elle.
La vie de la famille et celle du quartier de Shaker Heights vont se trouver chamboulées par cette arrivée. de nombreux sujets sont abordés : les relations adolescentes, le désir d'enfant, l'avortement, l'adoption, les relations mère/fille... Pearl, elle, va être confrontée à un milieu social qu'elle ne connait pas. de nombreuses questions sont soulevées : peut-on accepter de retirer un enfant à sa mère ? Qui est plus apte à élever un enfant : sa mère biologique ou sa mère adoptive qui l'a recueilli alors que la vraie mère, dépassée, l'avait abandonné ? Peut-on être plus à l'aise au sein d'une famille qui n'est pas la sienne ? Beaucoup d'interrogations qui vont perturber la vie trop lisse de ce quartier huppé...
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Dans une banlieue « léchée » et sécurisée de Cleveland vit la très convenable famille Richardson, et ses quatre enfants adolescents. La mère est le prototype de la femme au foyer américaine, parfaite en tous points, jusque dans ses bonnes actions. Les Richardson possèdent ainsi un appartement qu'ils louent à des personnes qui leur semblent méritantes. Une mère célibataire artiste, Mia, et sa fille Pearl, sont les dernières locataires en date. Pearl noue rapidement des relations avec l'un des enfants Richardson, puis passe beaucoup de temps chez eux, fascinée par leur mode de vie.
L'incipit qui montre un incendie volontaire dans la très cossue villa, et qui met en cause Izzy, la plus jeune des Richardson, annonce sans ambiguïté que les relations vont se tendre entre les deux familles, si opposées, jusqu'au drame. Reste à savoir le pourquoi et le comment !

Mélange de roman psychologique, de roman d'apprentissage et de roman à suspense, La saison des feux ne réussit pas cependant à faire aussi fort que Tout ce qu'on ne s'est jamais dit, le premier roman de l'auteure. La citation ci-dessus est par exemple révélatrice, l'idée en est très intéressante, mais un peu étirée en longueur, comme si l'auteure craignait de ne pas être comprise. J'aurais aimé moins d'explications psychologiques et plus d'ellipses, sans doute. le début du roman, l'exposition des personnages, m'a plu davantage que la fin, avec un dénouement qui met beaucoup de temps à survenir… Quant au style, au milieu d'une surabondance très américaine de détails vestimentaires ou alimentaires, quelques phrases font mouche et réussissent formidablement bien à mettre le doigt sur les deux modes de fonctionnement des familles, sur leurs façons de penser très éloignées aussi.
Le thème de l'antagonisme de classes, celui de la maternité aussi, le secret de famille qui tarde à se dévoiler, tout cela en fait un roman qui se lit facilement et sans déplaisir, mais qui donne toutefois l'impression de ne rien apporter de bien nouveau.

Lu grâce au Picabo River Book Club ! Merci !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Le feu brule entre ces pages ! Il consume le lecteur, comme il consume les personnages…

Des personnages vivants dans une autre sphère, qui pensent avoir tous les droits mais surtout toutes les réponses… Il suffit d'un grain de sable pour que tout parte en fumée, à l'image de ces non-dits et des secrets qui jalonnent le récit.

Une intrigue que l'auteur construit sur des bases que l'on pourrait penser branlantes, mais tout est étudié, millimétré pour que le récit soit d'une rare qualité. La plume, raconte détaille, décortique avec minutie, pour terminer sa course folle avec une psychologie des personnages qui enflamme le lecteur.

Chacun sera touché par la grâce… La grâce ou la révélation de leur identité propre… Ils vont passer d'êtres lisses, insipides pour prendre de l'épaisseur et trouver leur identité. Une identité qui sera gravée en eux… Mais leur sera peut-être salvatrice un jour… Sans qu'eux même ne sachent réellement d'où leur vient ce goût amer… Une amertume qui devient palpable au fil du récit et qui prend tout son sens… Mais les regrets sont-ils salvateurs ? Les regrets corrigent-ils la trajectoire que l'on peut prendre ?

Parfois oui ! Parfois les regrets, nous font prendre conscience de nos erreurs et nous tentons de corriger le futur. Mais certaines personnes, ne sont pas prêtes à assumer leurs erreurs et leurs regrets les consumeront. Jamais ce feu ne s'éteindra…

La saison des feux est non seulement physique et réelle avec cette maison qui se consume littéralement… Mais c'est surtout un feu, que chaque être de cette intrigue va effleurer. Chacun aura sa part de doute, sa part de remise en cause… Mais parfois le feu laisse des cicatrices indélébiles qui marquent au fer rouge, et celles qui font le plus souffrir ne sont pas les plus apparentes.

J'ai plongé dans cette histoire qui m'a prise dans ses filets, pour me recracher en deux jours, sonnée, meurtrie au même titre que ces personnages que l'auteur malmène, mais qu'elle va faire évoluer, grandir et cela d'une manière lente, douce, emplie de rage. Chacun sortira différent, le lecteur aussi… Un lien ténu mais invisible se créé, non pas avec des révélations qui laissent sur le carreau, mais par cette trame, ce tissage solide que les êtres arrivent à créer…

Avec sa plume, l'auteur dissèque l'existence lisse d'une certaine frange de la population américaine, en livrant une vraie étude sociétale mais surtout livre un thriller d'une rare densité.
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J'avais adoré "tout ce qu'on ne s'est jamais dit " et j'ai retrouvé avec bonheur la plume de Céleste Ng et ses thèmes de prédilection : l'adolescence, les relations familiales, l'apparence. Même si on connaît l'issue de l'histoire dès le départ, c'est passionnant de découvrir comment on arrive à cette conclusion. La tension monte au fil des pages au fur et à mesure que les personnages et leurs secrets se découvrent. Tous sont attachants dans leur faiblesse et j'aurais aimé faire un bout de chemin supplémentaire à leur côté. Un roman palpitant, un vrai coup de coeur !
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Un petit bijou. le portrait d'Elena Richardson et Mia Warren sont poignants, un constat d'une justesse étonnante sur les rapports sociaux et familiaux aujourd'hui.
Si certains personnages sont attachants, d'autres semblent plus antipathiques, il faut regarder au-delà les apparences. Personne n'est entièrement bon ou mauvais dans cette histoire.
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Plus un roman noir qu'un thriller. Une histoire de familles que tout oppose. Des vérités et des mensonges, des secrets et des fourberies. Tout un gloubi-boulga de ces choses qui font de ce roman une très bonne lecture. J'ai adoré ces heures en compagnie de cette panoplie de personnages qu'on aime, qu'on déteste ou qu'on aime détester.
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Le deuxième roman de Celeste Ng, on prononce « ing » (ŋ), est au moins aussi réussi que le premier : Tout ce qu'on ne s'est jamais dit ! Comme dans le précédent roman, l'histoire commence par ce que l'on suppose être la situation finale : Mme Richardson regarde sa belle maison de Shaker Heights en proie aux flammes… Trois de ses enfants, sa fille Lexie (en terminale) et ses deux garçons, Trip (en première) et Moody (en seconde) la rejoignent au matin. Pas de doute, c'est Isabelle (Izzy), la plus jeune des enfants Richardson, qui a fait le coup et personne ne l'a vue depuis la veille. Et la veille au soir, justement, Mia et sa fille Pearl avaient rendu, dans la boîte aux lettres des Richardson, les clés de l'appartement que ceux-ci leur louaient, et elles étaient parties dans leur petite voiture chargée de bagages. Jusqu'à l'incendie, toute la ville ne parlait que de la petite Mirabelle McCullough « se demandant si le juge avait pris la bonne ou la mauvaise décision, si ses nouveaux parents auraient dû avoir la garde ou si elle aurait dû être rendue à sa mère ».

Voilà, les principaux protagonistes nous ont été présentés. Remontons jusqu'au mois de juin de l'année précédente et voyons comment on en est arrivé là. Tout commence avec l'arrivée de Mia Waren, artiste photographe, plutôt bohème, survivant essentiellement grâce à de petits boulots, et de Pearl, sa fille adolescente. Madame Richardson va louer aux deux femmes, à un loyer modique, un appartement qu'elle possède, dans un quartier moins chic que le sien bien sûr, mais de là, Pearl pourra fréquenter une bonne école. Nous en sommes aux pages 24-25, et nous comprenons déjà comment fonctionne Madame Richardson : [Elle] considérait la maison comme une forme d'oeuvre de bienfaisance […] et ne louait qu'à des personnes qu'elle estimait méritantes […] M. Yang [au rez-de-chaussée] était exactement le genre de locataire qu'elle voulait : une personne gentille à qui elle pouvait rendre service et qui lui en était reconnaissante. »

À travers Mia Waren et Elena Richardson, deux mondes vont se côtoyer et chacun a de la difficulté à comprendre comment fonctionne l'autre. Tout diffère : la façon de vivre, les valeurs primordiales, l'importance attachée à l'avis des gens, les priorités, les moyens financiers, etc. Quant aux adolescents... Pearl envie la stabilité que les parents Richardson offrent à leurs enfants alors que Izzy, puis Lexie dans des circonstances difficiles, sont fascinées par la relation de Mia avec sa fille et voudraient bénéficier parfois d'une telle bienveillance... Pour leur part, les garçons tombent amoureux de Pearl, si différente des filles qu'ils sont habitués à fréquenter.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui avance par petites touches, s'attardant tour à tour sur les personnages, développant des relations improbables, riches ou décevantes, toujours avec une grande finesse psychologique et distillant une tension qui ne fait que grandir. Comme dans le premier roman de Celest Ng, les non-dits finissent par détruire les sentiments, et la découverte de la vie par les adolescents s'avère brutalement douloureuse. L'auteure observe surtout les relations entre les femmes : femmes et filles d'un milieu social différent, mère et fille et vice versa, mais aussi mère biologique, mère adoptive, mère porteuse…

Bref, vivement le troisième !
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Tout m'a plu dans ce roman, je me suis un peu méfiée du titre, mais non, pas de mièvrerie ni dans l'écriture, ni dans la traduction.
Beaucoup de sujets sont abordés : l'adolescence, le pouvoir des femmes, la vie en société, le désir fou d'enfant, l'abandon à la naissance par nécessité, mère porteuse, bref des vies de femmes . Les hommes aussi sont présents dans ce roman , mais en demi-ton.
Une lecture qui peut sembler légère , mais avec beaucoup de fond et de réflexion.
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Je me sens plutôt en décalage par rapport aux autres critiques publiées concernant « la saison des feux », mais en toute sincérité, je n'ai personnellement pas accroché à ce nouveau roman de Celeste Ng.

Cela tient essentiellement me semble-t-il à la relative froideur de cette histoire, de ces personnages. Je n'ai pas réussi à éprouver la moindre empathie pour les membres de la famille Richardson, et ceux qui gravitent autour. Ni-même un véritable intérêt d'ailleurs ... je ferai toutefois une petite exception pour Mia et sa fille Pearl, les seules dégageant, avec leur mode de vie assez différent, une certaine humanité.

Peut-être également n'ai-je pas particulièrement apprécié le lieu dans lequel se déroule ce récit, cette banlieue assez chic, bien ordonnée, bien propre sur elle, où les habitants aisés comme Elena Richardson aiment à se donner bonne conscience, en espérant bénéficier en retour d'une certaine gratitude. Sauf que parfois, cela ne se déroule pas toujours ainsi...

En dépit de mon avis mitigé, je remercie Babelio et les éditions Sonatine de m'avoir adressé un exemplaire de ce roman, et de m'avoir permis de découvrir Céleste Ng.
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