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3,82

sur 825 notes
Voici un premier roman écrit par une jeune américaine d'origine chinoise. Une maîtrise admirable. Chapeau!
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Et forcément ici elle parle de racisme, de difficultés d'intégration, de couple mixte. Ces évènements se passent dans les années 70, dans le Middlewest, dans l'Ohio plus précisément. Aujourd'hui, cela peut paraître banal de trouver des familles métissées mais 50 ans en arrière, ce n'était pas si simple.
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La famille Lee : le père James d'origine chinoise , la mère Marilyn, blonde américaine et leurs 3 enfants (Nath l'aîné, Lydia la première fille et Hannah la seconde).
Cette famille va connaître une souffrance indicible - la disparition et mort de Lydia - et on va , tout au long du récit, entrapercevoir à travers les différents protagonistes cette lente descente aux enfers.
La disparition de Lydia est le détonateur , le catalyseur d'un drame intime de l'inconscient familial.
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Avec un réel souci des détails (dans un mot , un geste, un souvenir), l'auteure réussit à nous dépeindre les fissures et les craquèlements d'un vernis social d'une famille américaine.
Le racisme (la notion de différences) et le sexisme (la place de la femme) sont omniprésents dans le récit.
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On entre directement dans le vif du sujet, par le bout de la lorgnette, on examine et dissèque chaque membre familial avec une psychologie poussée à l'extrême. Des non-dits, des espérances, des frustrations, des souvenirs douloureux, telles sont les pensées que chaque membre veut bien nous raconter. Et cela fait mal, très mal.
Les propos sont d'une telle justesse que c'en est douloureux. Beaucoup d'amour pourtant, ce qui fait le ciment d'une famille, on est d'accord sur ce point. Mais ici, cet amour est étouffé, caché, envahi par une violence intime et fulgurante.
Comment ne pas répéter les mêmes schémas "toxiques" inter-générationnels? Ne pas céder au poids de la pression venant des espoirs "refoulés" des parents? Ces enfants doivent se protéger et se forger une carapace. Difficile....
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Une puissance narrative, des émotions à me couper le souffle, une beauté dans cette violence singulière, une finesse des caractères, une sensibilité toujours en filigrane, voilà ce que j'ai ressenti à travers ma lecture.
Malgré un début un peu lent, je me suis laissée happer par cette galerie de personnages. Par ces destins brisés.



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Ce livre me faisait envie depuis un moment déjà. En attendant qu'il arrive dans ma bibliothèque de quartier qui a retenu ma suggestion d'achat, j'ai vu qu'il était sorti également en Pologne. Comme les grandes vacances approchaient, j'ai décidé de le découvrir en version polonaise. Mes attentes étaient grandes car le livre a été très bien accueilli en France et je pense que je n'ai lu aucun avis négatif le concernant. Une petite crainte d'être déçue s'est dissipée au bout de quelques pages au point de ne plus vouloir lâcher le roman.

Entrer dans la maison des Lee et côtoyer cette famille brisée a été un moment rempli d'émotions, d'inquiétude et de léger suspens. le passé de tous ses membres avec leurs doutes, leurs craintes et leurs secrets est dévoilé au fur et à mesure pour arriver jusqu'au dénouement et connaître l'origine de la tragédie. Ce roman psychologique, et non un thriller comme la couverture pourrait le suggérer, est un portrait très réussi d'une famille d'immigrés rongée par la crainte d'être rejetée par la société (le père) et par les ambitions non réalisées (la mère).

Le style travaillé et fluide de Celeste Ng est un atout supplémentaire de son premier roman et fait qu'on tourne ses pages avec un véritable plaisir. Ce fut donc un grand coup de coeur de l'été qui a adouci deux journées passées au lit à cause d'un méchant virus estival.

Lien : http://edytalectures.blogspo..
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"Tout ce qu'on ne s'est jamais dit", de Céleste NG, " a reçu il ya quelques semaines le prix Relay et a visiblement mis d'accord l'ensemble des membres du jury.

Une récompense qui m'a paru d'une logique imparable tant le roman, édité chez Sonatine- ce qui prouve une nouvelle fois l'excellente qualité éditoriale de cette maison d'édition- est un magnifique roman, extrêmement poignant, bien plus profond et dense qu'un simple thriller psychologique.

Autour de la disparition d'une jeune fille de 16 ans en pleine Amérique profonde, c'est toute une famille, ses non dits et ses secrets que sonde admirablement la romancière Celeste NG, dont c'est pourtant le premier roman publié à ce jour

.Petit à petit, seront dévoilés ces secrets qui pourraient bien bouleverser toute une famille, si ceux-ci se révélaient aux autres et c'est ce drame- cetet disparition qui va vite se concrétiser en décès- qui va servir de catalyseur, et mettre chaque protagoniste face à ses responsabilités, ses rancoeurs et ses erreurs passées.

En mélangeant avec une grande élégance et une belle fluidité deux époques présente et passée, Celeste Ng nous plonge au plus profond des personnages en dévoilant progressivement une bonne partie de leurs zones d'ombres et de leurs frustrations.

Il y a bien dans Tout ce qu'on ne s'est jamais dit, et comme le quatrième de couverture le confirme, quelque chose de l'univers de Laura Kasischke; la même description d'un environnement d'une famille de la province américaine aux apparences plus trompeuses que l'image qu'elle renvoie- et le personnage de la mère semble tout droit tiré de son roman Un oiseau blanc dans le blizzard,- mais sans le coté fantastique chère à mon auteur culte et avec quand même un poil d'optimisme en plus chez Celeste NG.

Un roman profond et intelligent qui sonde superbement le malaise des adolescents, lorsque ceux ci sont amenés à vivre sous le poids des rêves de ses parents lorsque ces derniers n'ont pas réussi à les vivre de leur coté, nous interogeant en tant que parents sur cette ambition qu'on a pour nos enfants et leur crainte que ces derniers ont de nous décevoir.

Tout ce qu'on ne s'est jamais dit réussit à également nous fait également ressentir cette différence entre ce que l'on est au fond de nous et l'image que les autres perçoivent de nous.

Impossible d'oublier avant très longtemps cette famille à la fois ordinaire et exceptionnelle, la mère Marylin et ses rêves de grendeur brisés, le père James, un immigré asiatique qui toute sa vie a cherché en vain à s'intégrer dans une société américaine des années 70 ultra conservatrice, ainsi que leurs trois enfants Nath, Lydia et Hannah, tant chaque personnage de ce très beau roman est campé avec grand soin, et une dimension psychologique d'une acuité et d'une précision remarquables.

Un magnifique roman- qui m'a souvent mis au bord des larmes- pour un prix que je trouve - pour une fois que je suis entièrement d'accord avec la récompense d'un prix dont je fais partie d'un jury- mérité à 300%...

Et le livre récompensé étant forcément mis en avant dans tous les librairies Relay de France, si vous avez un voyage en train de prévu pour cet été, vous pouvez l'acheter les yeux fermés..


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Lydia est morte. Un début glaçant, choquant. Mais la mort de la jeune fille de seize ans n'est qu'un prétexte pour comprendre et pénétrer dans la famille Lee : James, le père, fils d'immigrés chinois, a souffert de sa solitude plus jeune. Marylin, sa femme, a été élevée par sa mère, qui n'a jamais accepté James. Nath, Lydia et Hannah, leurs enfants, ont chacun du mal à trouver leur place dans cette famille.
Un roman qui se lit en apnée : l'analyse de la famille Lee remonte à la rencontre des parents, une vingtaine d'années plus tôt. Marylin et James trainent tous les deux le lourd héritage de leur condition sociale. L'Amérique des années 50 n'est pas tendre pour les femmes et les étrangers, le décalage entre leurs envies et la réalité les a lourdement marqué. Inconsciemment, cette différence va marquer la famille ainsi que leur évolution dans l'avenir.
Un roman marquant sur le silence d'une famille, les non-dits, les faux accords. En tant que mère, il m'a particulièrement touchée par l'amour et l'attention qu'on porte à nos enfants. Est-ce que Céleste Ng s'est inspirée de son expérience personnelle pour écrire cette histoire ? Je ne sais pas… en tout cas, j'ai été séduite par son écriture puissante et lyrique. A découvrir.
Merci à Babelio, à Sonatine et au Prix Relay des Voyageurs pour cette lecture.
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C'est l'autopsie d'une famille, avec son compte de névroses, de frustrations, de regrets et de non dits.
Lydia a disparu, elle est retrouvée noyée, dans le lac à côté de la maison.Que s'est il passé ? C'était la préférée de ses parents, James et Marilyn. Ils avaient concentré sur elle tous leurs désirs refoulés et inassouvis. James est d'origine chinoise, il est complexé par ses racines et son seul souhait est de se fondre dans la société, de ne pas se faire remarquer, d'être un vrai américain, il enseigne l'histoire américaine à l'université . Marilyn, sa femme, à dû se résoudre à n'être qu'une épouse au foyer avec trois enfants, pleine de regrets, ancienne étudiante brillante, son rêve était d'être médecin, mais elle a abandonné ses études quand elle est tombée enceinte de son premier enfant.
Lydia est la somme de tous les désirs refoulés de ses parents , elle devra être sociable, avoir beaucoup d'amis et être un brillant médecin. Tandis que son frère et sa soeur sont transparents aux yeux de leurs parents, elle porte sur ses frêles épaules tous les espoirs
de ces derniers. Lydia essaiera d'être la fille parfaite, brillante et de donner l'illusion de la fille heureuse, entourée d'amis.
L'auteure dépeint la société américaine des années 60 où les mariages mixtes étaient encore interdits dans certains états et, où la place de la femme était au foyer. Elle analyse et décrit les méandres et les non dits d'un mariage qui croule sous les remords et les frustrations. Lydia sera la victime des désirs que ses parents projettent sur elle et qu'elle ne peut pas réaliser.
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Pour un premier roman, Céleste Ng fait très fort. Elle écrit un roman très touchant, édité chez Sonatine, qui a pour point de départ la mort de Lydia, 16 ans.

Le décès d'un enfant détruit, réduit à néant, explose l'équilibre d'une vie de famille, c'est évident. Mais quand on y regarde de plus près et que l'on avance dans l'histoire de la famille Lee, on s'aperçoit que cela va bien au delà. Une histoire noire, une histoire de relations familiales, un drame psychologique qui bouleverse le lecteur bien au delà de la mort d'une jeune fille.

Grâce à des retours dans le passé ainsi qu'à des intrusions dans les pensées des membres de cette petite tribu métissée, Céleste Ng nous raconte comment ils voient tous, leur monde et leurs espoirs s'effondrer en quelques minutes...
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Un roman noir plébiscité par la critique anglo-saxonne et vendu à plus d'un million d'exemplaires, voilà qui avait de quoi titiller ma curiosité. Succès d'estime et succès commercial ne vont pas si souvent de pair.

Lydia est morte. Ce n'est pas un scoop, ce sont les trois premiers mots du roman, qui donnent immédiatement le ton. Mais non ce n'est pas un thriller, non ce n'est pas un polar, c'est bel est bien un roman noir. Noir et pourtant si lumineux. Ce n'est pas donné à tout le monde d'éblouir ainsi le lecteur par le coté sombre de l'existence.

Lydia était une adolescente, fille modèle tiraillée par ses modèles. Car Tout ce qu'on ne s'est jamais dit est avant tout un drame familial. Un drame, qui se déroule en 1977, qui se noue autour de l'histoire de ses personnages et de la manière dont ils se sont construits (et déconstruits) tout au long de leurs vies.

Ce roman, d'une rare subtilité, décrit les réactions de cette famille à l'aune de leurs passés, dans une Amérique qui a tant de mal avec le concept d'intégration. le père de famille est d'origine chinoise, seul asiatique entouré de blancs, tout comme ses enfants métis plus tard. Celeste Ng a clairement puissé dans son histoire personnelle, elle dont les parents sont chinois et ont débarqué sur le continent américain dans les années 60.

C'est sans doute ce qui fait la grande force de ce roman, tout sonnant tellement juste, rien n'étant surjoué. A travers un récit admirablement bien écrit, l'auteure dépeint tout en finesse les relations interpersonnelles de cette famille et des rares personnes qui arrivent à entrer dans ce cercle restreint.

Tout ce qu'on ne s'est jamais dit est une magnifique histoire sur la différence, sur les pressions extérieures et intérieures ; un récit empli de non-dits qui décrit comment un tel drame peut se produire. Un récit sur la notion de perte également.

Oui, j'insiste, ce roman est un bijou noir, subtilement ciselé par Celeste Ng et son écriture délicate. Une manière admirable de raconter cette histoire, à la fois cérébrale et émouvante. Tête et coeur, un antagonisme qui se rejoint pourtant pour créer un livre formidable qui fait autant réfléchir qu'il ne touche. Un roman rare et une auteure à suivre de près, nouvelle étoile qui brille dans la voûte céleste littéraire.

PS : à noter, l'étonnante variation du titre français par rapport au titre original, qui change un peu sa compréhension : Everything I Never Told You.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Un livre surprenant, bluffant, d'une incroyable maîtrise et sensibilité.

Acheté par hasard, je m'attendais comme souvent chez Sonatine à un bon polar bien ficelé, conforté en cela par l'accroche de 4e de couverture : Lydia Lee, seize ans, est morte. Mais sa famille ne le sait pas encore... Mais il n'en est rien, et au final c'est tant mieux. Car Tout ce qu'on ne s'est jamais dit est bien plus (mieux ?) qu'un polar.

Cela aurait pu être une histoire classique de famille américaine : mariage mixte, 3 enfants, vie paisible, ambitions sociales, école de la réussite... mais l'histoire ne s'écrira jamais comme cela.

A cause des parents bien sûr, eux-mêmes marqués par le poids de leur passé. Lui, James, luttant contre la différence qui lui colle à la peau depuis sa naissance, asiatique au pays de yankees. Elle, Marylin, conditionnée par sa mère pour une vie de bonne mère de famille américaine qu'elle n'aura de cesse de vouloir fuir pour réussir dans un "métier d'hommes", avant de renoncer à deux pas du but. Tout cela donne des vies bien rangées, mais tellement frustrées. Alors forcément, quand l'enfant paraît, le report est dévastateur.

Il se fera sur Lydia, enfermée dans l'emprise infernale de Marylin, aveuglée par un transfert destructeur. Et qui finira par la détruire... L'aîné, Nathan, connaîtra l'indifférence, celle qui naît chez celui pour qui tout semble bien aller, qui parle mais que l'on n'entend pas, parce qu'on ne l'écoute plus. Et qui comprendra vite que son salut ne viendra que de la fuite. Et puis il y a Hannah, la petite dernière, qui traverse le livre comme un fantôme que tout le monde ignore, comme une invitée de cette famille, qu'on tolère à la table en oubliant parfois qu'elle y a pourtant sa place.

Ente parents et enfants, tout n'est qu'incompréhensions, frustrations, maladresses et ressentiments. La plupart du temps cachés, inexprimés, mais qui peu à peu forment les couches successives d'un drame qui ne demande qu'à arriver.

Pour retarder ce drame, il y a l'espoir des relations entre la fratrie, et le lien si fort qui unit Lydia à Nathan. Si fort. Trop fort ? Et qui lui aussi se remplit peu à peu de non dits...

Le livre de Céleste Ng est incroyablement maîtrisé dans la montée en puissance de l'émotion qu'il procure au fur et à mesure que ce qui ne s'est jamais dit se dévoile. Alternant les époques sans jamais perdre son lecteur, positionnant successivement le lecteur à la place de chaque protagoniste, le faux rythme lent du livre l'amène crescendo au dénouement, qui n'a finalement plus vraiment d'importance. L'essentiel est avant.

L'écriture est remarquable - Bravo pour la traduction qui a su conserver la sensibilité et l'émotion - et le livre mérite tout le succès qu'il recueille actuellement.
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Quand la famille Lee se met à la table du petit-déjeuner en ce jour de semaine, Lydia, seize ans, est morte. Personne ne s'en doute pour l'instant, persuadé que celle-ci est juste en retard. Mais une fois sa chambre trouvée vide, l'angoisse s'installe. Est-ce une simple disparition ou quelque chose de plus grave ?

Quand son corps est retrouvé quelques jours plus tard au fond du lac tout proche, la l'image de famille Lee, en apparence si soudée et parfaite, se craquelle, faisant apparaître une réalité tout autre…

Souvent les épreuves rapprochent, ici le deuil d'une fille et d'une soeur va éloigner chacun des membres de cette famille, les plongeant un peu plus dans leur propre solitude.
Marilyn, la mère, a toujours eu pour ambition de se démarquer de la masse et surtout de sa mère, parfaite femme d'intérieur des années 50 (le roman se passe dans les années 1970), en poursuivant ses études pour devenir médecin. Las, elle ne sera que femme au foyer, ressemblant par trop en cela à sa mère, et reporte sur sa fille son ambition médicale avortée.
James, le père, d'origine chinoise, souffre de son côté d'être différent (c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles ce professeur d'université est spécialisé dans la figure si américaine du cowboy) et pousse ses enfants à s'intégrer par tous les moyens, surtout sa fille Lydia, qui fait sa fierté en raison de ses yeux bleus et de ses traits moins asiatiques que ceux de son frère et de sa soeur.
Nathan, le fils, très brillant et futur astrophysicien, qui vit les aspirations que ses parents ont pour Lydia sans même qu'ils le voient, et Hannah, la deuxième fille, très discrète puisque personne ne s'intéresse à elle (sa chambre est dans le grenier…), vivent dans l'ombre de leur soeur, qui attire, sans le rechercher, toute l'attention parentale. A travers les pensées de chacun de ces personnages, se dessine le personnage de Lydia, loin de l'image idéalisée que s'en font ses parents…

Joli coup d'essai pour un premier roman ! Edité chez Sonatine, j'ai pensé à tort que ce roman était un polar, alors qu'on se rapproche plutôt du drame familial. Comment s'approprier son identité quand on est différent des autres ? Comment réussir à répondre aux désirs imposés par ses parents sans les décevoir, alors même qu'on souhaite au fond de soi prendre un autre chemin ? Comment vivre avec des non-dits ? Connaît-on aussi bien ses proches qu'on le pense ? Céleste Ng aborde ici avec finesse ces thèmes, sans tomber dans un pathos inutile, et parvient à imposer une petite musique mélancolique pas désagréable du tout vu le sujet dans un roman très marquant.
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Un livre bouleversant sous de multiples aspects.

Nous assistons, inéluctablement, à la destruction profonde, jour après jour, de cette famille de cinq personnes et aucun n'est épargné. Suite à la découverte du corps de Lydia, retrouvé dans le lac voisin, ils ont tous des reproches à se faire, y compris la victime. Mais ils ont également tellement de souffrances contenues qu'il est difficile d'en blâmer l'un d'entre eux. C'est d'ailleurs une particularité de ce livre que j'ai ressenti tout au long de la lecture. Les parents traînent derrière eux des souffrances, qui sont devenus des traumatismes et qui les encerclent dans leurs propres idées de ce qui est bien pour l'autre et surtout pour Lydia.
Lydia se voit donc porter les objectifs de ses parents meurtris par leurs propres échecs. Il faut qu'elle devienne le miroir de leurs ambitions piétinées par les difficultés de la vie.
Et Lydia tait sa propre souffrance. Sa petite soeur Hannah, spectatrice de cette famille à qui l'on n'a pas laissé de place, semble graviter en orbite. De même que le frère Nath, dont la passion et le travail scolaire sont ignorés parce qu'ils ne répondent pas aux désirs de son père.

Quelle profonde tristesse que l'aveuglement de ces parents, sertis dans leur désir d'intégration et d'ambition professionnelle.

Je suis époustouflée par le travail exceptionnel de l'auteur, par la profondeur des sentiments, par le ressenti réellement bouleversant de la souffrance de tous les membres de cette famille, uniformément.
Ce livre restera longtemps ancré dans ma mémoire. Il nous démontre, tragiquement, que les parents ne doivent pas élever et aimer leurs enfants afin d'assouvir leurs propres rêves.
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