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Kim Lefèvre (Traducteur)
EAN : 9782876784895
178 pages
L'Aube (02/03/2003)
3.71/5   12 notes
Résumé :
" Bac Ky Sinh chantait avec simplicité, comme on parle.
Je n'ai jamais entendu quelqu'un chanter de cette façon : sans artifice et sans effort, d'une voix indiciblement douce quand il s'agissait de souligner le sens d'un mot ou de faire vibrer une note ; une voix qui raconte sans trémolos et sans apitoiement les meurtrissures du cœur, les incertitudes de l'âme, où s'exhalent tour à tour la plainte de la solitude et l'impatience du désir ; une voix pleine, san... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Troisième lecture de l'auteur vietnamien Huy Thiêp Nguyên, troisième déception. Les nouvelles qui composent ses recueils se ressemblent beaucoup, tant par le style que les thèmes abordés. J'ai l'impression de relire toujours les mêmes histoires d'un livre à l'autre. La vie difficile dans les campagnes, des intrigues amoureuses, sociales ou politiques, portées par des personnages dont les noms se ressemblent. Vinh, Nguyên, Lê, Tham, etc., je vous laisserai le soin de les démêler, si l'envie vous en prend. On pourrait croire que tous les Vietnamiens descendent des mêmes dix familles… Pourtant, les nouvelles ne sont pas sans qualités, Nguyên réussit toujours à capter mon attention dès les premières lignes. Il a un talent certain pour situer l'action, décrire les lieux, créer une atmosphère. À chaque nouvelle, je me disais : « Ça y est, je vais accrocher à celle-là ! » Mais non… le désenchantement n'est jamais très loin. Même le style poétique, empreint d'onirisme, parvient à peine à me garder accroché. Si j'ai apprécié quelques histoires, c'était très fugace comme impression. Une fois le bouquin refermé, j'éprouvais de la difficulté à les différencier tellement elles ne se démarquent pas, exception faite des plus longues, l'éponyme Conte d'amour un soir de pluie ainsi que La fille du génie des eaux. Il faut dire que suivre un personnage sur une cinquantaine de pages (au lieu de vingt) permet de mieux s'y attacher et de mieux s'intéresser à ses aventures. Mot de la fin : joli mais éphémère.
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Je découvre Nguyên Huy Thiêp par la lecture de ce premier ouvrage, un livre de huit nouvelles. La première, "Conte d'amour un soir après la pluie", lu d'un seul trait, a été un moment de surprise et de délice : une écriture d'une grande qualité, précise, mystérieuse et délicate; la traduction est certainement très réussie.... Jusqu'à présent, dans mon souhait de connaître la littérature vietnamienne, je n'ai lu qu'un livre de Duong Thu Huong "Sanctuaire du coeur" et un autre de Kim Thùy "Ru" : aussi ce troisième ouvrage, d'un auteur non exilé, m'apparait-il tout particulièrement d'une belle érudition nourrie d'amour pour la littérature vietnamienne et d'une richesse, exigence et qualité littéraires qui me touchent beaucoup. Je poursuivrai mes lectures de cet auteur. Dans cette première nouvelle, comme dans celles qui suivent, l'espace mental est large et laisse aux personnages comme l'instituteur, le "voleur" Thài Bac Ky Sinh ou la jeune Muôn une place à la fois précise socialement mais indéterminée, mystérieuse et secrète dans leur personnalité. Celle-ci reste ouverte. Comme le blanc dans un dessin ouvre l'espace imaginaire et aussi une liberté. Nous connaissons ou appréhendons ces personnes aussi peu qu'elles se connaissent elles-même. Elles échappent. Il en est de même pour Chrong dans la nouvelle "la fille du génie des eaux"....J'apprécie de la part de l'auteur cette non prise de pouvoir, cette non maîtrise de ses personnages. Nous somme loin de l'illustration codifiée d'un personnage.
Cette écriture est une écriture très plastique.

Et, dans ma recherche d'une meilleur connaissance du Vietnam, ce livre que je suis en train de lire m'apporte-t-il quelque chose? Oui, pour la première fois, j'ai l'impression de rencontrer la littérature vietnamienne, dans une épaisseur qui me parait lui être propre. Peut-être j'aborde pour la première fois un ancrage dans une tradition (que j'ignore totalement pour l'instant) et qui fait appel à elle; Nguyen Binh (XX°siècle), le philosophe Nguyen Trai (1380-1442) etc... je perçois également, en terme de contenu le monde d'un imaginaire à la fois propre à l'auteur mais certainement un peu collectif, également un monde de croyances de superstition ....
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Bonjour, je fais ici une petite présentation, mais si vous désirez lire la critique complète, il convient de suivre l'adresse de mon blog.
Nguyên Huy Thiêp est, dit-on, un écrivain ayant participé à la renaissance littéraire du Viêt-Nam dans les années 1980. Renaissance effectivement, les pages de l'histoire du pays ne cessèrent de brûler sous le napalm et autres fioritures, dont les Américains et les Français gardent jalousement le secret, qu'à partir de 1975. On sent dans ces nouvelles le désir aussi bien de renouer que de reconstruire, une histoire poétique d'un pays qui s'en est pris plein la gueule. On trouve alors une force à l'oeuvre dans ces pages, belle de mélancolie et puissante arborescence, qui croît dans le coeur et l'esprit du lecteur pour y déposer une sincérité poignante et crue. Dans cette poétique historique s'avance aussi un constat social, celui de la pauvreté, de la violence conjugale, de l'exploitation au travail, ce qui donne assez souvent au lecteur d'être pris dans les brisures du texte, balloté de l'un à l'autre en un sentiment de folie réaliste et très figurative.
Lien : http://lecturescritiques.fr/..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Finalement nous sommes quand même arrivés à nous comprendre : j'ai rejoint madame Phung au lit. "Ne soyez donc pas si pressé! me dit-elle. Au fond vous n'êtes qu'une bête. Pour des gens comme vous, l'amour est encore une besogne, vous ne faites aucune différence entre faire l'amour et labourer un champ. Or, la vie, c'est exactement le contraire : c'est un processus qui s'achemine inexorablement vers sa destruction ; aussi est-elle faite pour qu'on en jouisse, c'est aussi simple que cela!"
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"Tout dans la vie", poursuivait madame Phuong, "l'univers, la société, la fortune, la carrière, l'art... tout procédé de la libido. La grande obsession de l'homme, celle qui surpasse toutes les autres, y compris la religion et la politique, c'est le sexe. Mais vous les hommes, vous en avez peur. C'est pour cela que votre ordre est un ordre patriarcal, cruel, mensonger et obscène. [...]"
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- Personne ne m'a rendu aussi heureux ni aussi malheureux que Muôn. Avez-vous déjà aimé? L'amour est un Incendie qui ravage votre coeur. Il peut vous rendre fort, intelligent, agile, mais il peut également faire de vous un homme désespéré. Il vous donne la force indomptable du tigre, la démarche souple de la panthère. Il vous rend plus méfiant qu'un serpent, plus rusé qu'un renard. Il fait de vous quelqu'un de bon ou de mauvais...
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Allons-y une bonne fois pour toutes! Il faut reconnaître que dans mon aspiration à chercher ma voie somnole un démon. Il est égoïste, solitaire, humilié et intéressé; il doute de tout, se méfie de tout, et il est lâche. Il lance parfois quelques réflexions sur la religion et la nature humaine, juste pour faire avancer et aiguiser sa nature de démon. il est à la fois bête et intelligent. il est soupçonneux comme Cao Cao; Il connait notre époque, il comprend que les occasions d'agir sont rares; par conséquent, il fouaille, il cherche, il trahit mon coeur. Il tue les aspirations les plus nobles en moi pour maintenir sa vie de démon dans mon corps mortel. Je l'ai croisé plusieurs fois dans mon subconscient. Et lorsque je suis obligé de cacher mon visage dans mas mains par honte, ou quand je m'enfuis sous l'humiliation, il est assis au coin démonté âme et chante à voie basse sa chanson moqueuse qui persifle l'ordre, bien sûr, mais aussi l'amour, la morale, l'amitié, la fidélité, l'honnêteté, et même la religion. Il sait que tout ceci est de "l'à-peu-près", de l'éphémère, inventés juste pour répondre aux urgences du moment comme dans les cas de vie ou de mort. Celui qui les a inventés échouera lamentablement quand il rencontrera un obstacle. Le seul dieu que ce démon respecte et craint, c'est la Mort. J'en suis sûr et certain...
Je marchais.... Hier, il avait plu. Aujourd'hui, il fait beau. demain, encore du soleil. Je m'appelle Churong... Je marche... J'ai envie de jurer! Je marche!
Je suis en train de marcher... J'ai envie de jurer!
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