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EAN : 9782507051075
320 pages
La Renaissance du Livre (07/05/2013)
5/5   2 notes
Résumé :
Ce soir, mon père est mort et je ne pleure pas. Je me répète cela comme une mélopée, une incantation, le refrain d'une chanson triste dont je suis l'auteur, le compositeur et l'interprète, et que je suis la seule à écouter
Séparés par la guerre du Vietnam, un père et sa fille se retrouvent trente ans plus tard. Happy end. Mais qu'est ce qui les lie encore , après tant d'années ? . Les liens du sang suffiront - ils à rapprocher ces deux êtres aux histoires si... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre suit "le journaliste français" et "soleil fané", romans autobiographiques de la vie de l'auteure, son enfance.dans le contexte dramatique de la guerre dans la Saîgon des années 60 et après.

Tuyet est seule, une mère intermittente, mondaine et son père présumé mort à Dien Bien Phü. Tuyet a quitté le Vietnam avant la chute de Saïgon a fait sa vie en Belgique. Un jour elle reçoit une lettre du Vietnam, de son père....

Il est vivant, il a mené une vie errante misérable et justifiera son silence par une noble motivation. Il s'est effacé pour ne pas détruire la famille recomposée qui offrait à sa fille un cadre de vie qu'il était incapable de lui offrir. La réalité est plus sordide, il est définitivement broyé par la traumatisme de la guerre, incapable de revenir à une vie sensible, affective apaisée.

Après plusieurs années, le statut de réfugié obtenu en Belgique, les retrouvailles, plutôt la découverte de ce père qu'elle n'a jamais connu. Son coeur bat la chamade, espère, prête à s'embraser. Il y a tant à découvrir à se dire..

Tuyet découvrira e silence, l'indifférence de ce père mais l'accompagnera jusqu'au bout.

Un roman d'une infinie tristesse mais la profondeur des émotions, le style attachant justifient pleinement sa lecture.

Sur un mode plus personnel ce livre m'a singulièrement ému par l'évocation de situations très proches de mon vécu.
Je remercie l'amie qui m'a recommandé ce livre
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"Les guetteurs de vent" ferme la trilogie qui lui a permis de dire à ses enfants, nés de père belge, ce qu'elle a toujours tu : l'autre moitié de ses origines.
Dans cet ouvrage l'auteure retrouve un père qu'elle n'a pratiquement pas connu . c'est l'histoire d'une rencontre entre deux êtres si proches par le sang et pourtant si éloigné par la vie . C'est aussi pour l'auteure la redécouverte de ses racines vietnamiennes un peu oubliées dans son exil. Un livre émouvant et même bouleversant par moment comme l'étaient les deux précédents ouvrages. Une trilogie qui permets d'appréhender un peu ce que fut cette tragédie que la guerre du Viêt Nam .
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
De toute façon, notre correspondance n'avait jamais été délirante d'amour, car passée la première lettre où mon père se disait heureux d'avoir pu renouer contact avec ma mère et moi et espérait nous revoir bientôt, sur quoi j'avais répondu que moi aussi, les suivantes étaient techniques, c'est-à-dire centrées sur la façon dont je devais m'y prendre pour soudoyer et obtenir son visa de sortie,sans plus aucune référence au lien qui nous unissait.
Sans doute partagions-nous le même scrupule, celui qui nous retient de dire ce que l'on ne ressent pas, et comment peut-on ressentir à partir du rien, le rien créé par le vide, le vide issu d'une séparation commencée à mon berceau, à quelques mois près?
Pour autant, la réserve que j'admettais chez moi, je la comprenais mal chez mon père: si je n'avais aucun souvenir de lui, ne devait-il pas en avoir
de moi?
Ne m'avait-il pas tenue dans ses bras, il était une fois?
Si bref fût-il, ce moment ne devait-il pas lui permettre de se rappeler, assez,
en tout cas, pour me dire cette phrase que je traquais dans chacune de ses lettres sans l'avoir jamais trouvée:
«Tu m'as manqué »?
J'ai perdu toutes ses lettres
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Notre maison, un rez-de-chaussée surmonté d'un étage, s'ouvrait sur la mer qu'elle dominait de son jardin, une grande pelouse bordée d'arbres et se terminant par un talus qui descendait à grandes enjambées vers une petite route longeant la plage.
Cette position surélevée nous permettait d'avoir en permanence la brise du large, et si nous grimpions sur la terrasse qui coiffait l'étage, les toits blancs de Mombasa s'étendaient devant nous, à perte de vue.
Quand le ciel était clair, nous pouvions distinguer les minarets, et par vent
mvorable, le chant du muezzin appelant les fidèles à la prière nous parvenait. Lorsqu'il s'élevait dans les couleurs de laube ou du crépuscule, l'instant m'émouvait, car j'avais beau ignorer la langue, je savais que, comme
les mantras des pagodes et les cantiques des cathédrales, il parlait d'amour et de paix.
Mais alors, pourquoi toutes ces guerres?
Pourquoi tant de contradictions entre ce que nous voudrions être et ce que nous sommes, entre nos aspirations et nos réalités ?
Peu après notre départ, le Burundi a sombré dans la guerre civile
opposant les Tutsis-minoritaires mais influents, alors au pouvoir- aux Hutus, dégénérant dans un conflit armé larvé puis ouvert avec le voisin rwandais, peuplé majoritairement de Hutus.
Il en résulta un génocide comptant 800 000 victimes
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Pour autant il s'agissait d'un homme dont le sang coulait dans mes veines, faisait battre ms tempes, irriguait mon coeur, et sur mon banc, la lettre déposée par le vent sur les genoux, incapable de me réjouir,parce que mon père m'était rendu, m'en fustigeant tout en refusant de me jeter la pierre, à la fois ministère public et avocat de la défense, coupable et innocente, éclatée,.
J'avais envie de crier : kill all my demons and my angels must die too "tuez tus mes démons et mes anges aussi pourraient mourir",
Seulement j'ignorais quels étaient mes démons, quels étaient mes anges.
Quelle partie d emoi devait mourir.
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Il se serrait souvent, ces jours-là, tant le Dr N. K Viên, auteur du texte publié dans le Routard, avait raison quand il parlait des graves inégalités sociales créées dans le pays par un appareil étatique gangrené au sommet par les
pratiques mafieuses et la corruption.

Je marchais dans les rues et mes yeux s'écarquillaient.
Ces: fortunes colossales n'existaient pas avant, ni cette misère abyssale. Tout était au nom du peuple: comités populaires, tribunaux populaires, armée populaire, mais le peuple n'avait rien à dire.
On se serait cru au temps des seigneurs et des serfs.

Et toujours, aux carrefours ou surplombant les rues, en posters ou en banderoles, comme une plaisanterie, une ironie, une torture
"Mille ans à Oncle et au Parti l "
« Vive le marxisme-léninisme ! "

Aussi mon coeur se serrait-il.

Le vôtre également si vous étiez à ma place, je n'en doute pas, mais comme
moi, vous ne diriez rien, parce que vous étiez un touriste, une invitée, et pour peu que vous croyiez à la roue, vous deviendriez un guetteur de vent.

Sinon, laissez passer l'automne, laissez passer l'hiver, et quand le printemps reviendra, plantez dans votre jardin !'Arbre de !'Espoir,
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Et je me suis dit qu'il est des pays comme des gens, non faits pour le bonheur, et que le Viêt-Nam en faisait partie, en voulant pour preuve les guerres qui s'étaient suivies comme les grains d'un chapelet, contre les Chinois pendant mille ans, contre les Français pendant cent ans, contre les Japonais pendant cinq ans, entre compatriotes pendant vingt ans, et au bout de ce tunnel traversant des siècles, une paix où l'on tuait toujours et mourait encore,
une paix plus cruelle qu'une guerre puisque victimes et bourreaux partageaient les mêmes ancêtres et le même mot pour dire aimer: yêu.

Plus besoin d'étrangers pour nous massacrer, nos frères feraient l'affaire. Et que je te fasse pousser des camps comme des champignons, et que je te déroule des barbelés à ceinturer la terre, et que je te convertisse des orphelinats des écoles, des hôpitaux en prisons pour pouvo1r enfermer plus et rééduquer ces petites voix qui réclament tout et n'importe quoi.

Et ne viens pas me parler des deux millions de morts, des cinq millions de blessés et de handicapés, du million de veuves et d'autant d'orphelins: c'est le prix de ta libération!

Veinarde, je n'avais pas été libérée mais interdite de rentrer chez moi, j'étais 'devenue une exilée. Exilée pour exilée, faisons les choses proprement, et en conclusion de mon second auto briefing, j'ai décidé de couper les
ponts avec la terre où j'étais née, comme on se délivre d'une chaîne, rompt avec une fatalité refuse un héritage. Comme on se débarrasse d'un talon d'Achille pour mieux avancer
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