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EAN : 9782360135189
230 pages
Riveneuve éditions (10/01/2019)
2.5/5   6 notes
Résumé :
À Hanoi, au crépuscule du XXe siècle, une jeune fille vit deux amours. Elle n’a plus de prise sur le réel mais balance entre une certaine nostalgie du passé et un obscur désir de changement. Elle est à la charnière de deux mondes – ceux de ses amants –, deux époques – sa jeunesse étudiante et le présent –, deux ères – les XXe et XXIe siècles.
Le récit est traversé par le « tu » d’un narrateur à l’identité incertaine, peut-être un des doubles de l’héroïne. Nou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"L'histoire d'un orage issu d'un autre ciel."

Elle vit à Hanoï. Son coeur est égaré entre deux garçons, ses deux amours. Vu et Tuan. Tuan qui est parti pour l'Europe et Vu qui vit près d'elle. Elle vit sa routine, son quotidien, entre son travail, ses amis et cette relation amoureuse. Elle erre dans ses sentiments, en même temps qu'elle parcoure la ville au guidon de sa moto.

"Te voilà avec Vu à gauche et Tuan à droite, une grave maladie passée et une immense aiguille future."

Un autre ciel, c'est une histoire douce et nostalgique, un court texte très singulier. La narration se fait à la deuxième personne. Ce « tu » résonne tout au long du récit sans que l'on sache si l'héroïne se parle à elle-même ou si le narrateur est extérieur. A moins que les points de vue alternent.

"Vingt-six ans, au coeur d'une atmosphère moite, sans nostalgie excessive de quiconque, ni analyse approfondie de tes rêves."

La langue vietnamienne est complexe. On ne dit pas « tu » de la même manière selon qui l'on s'adresse. Un homme ou une femme, jeune, âgé, connu, proche, inconnu. Il y a tellement de façon de dire « tu ». Alors, au fil de ma lecture, je me suis interrogée quant à la traduction, j'aurai aimé en savoir plus sur le texte original – je ne parle pas le vietnamien, mais c'est une langue qui m'est familière et à laquelle je suis sensible.

"Conjuguées aux émotions tumultueuses liées à la couleur rouge de la nuit, quelque chose émerge de la multitude des jeunes aux légers vêtements élégants. Les feuilles de lotus vertes dérivent au milieu de centaines de paillettes d'or qui irradient dans le courant. Chaque feuille est semblable au vers d'un poème, un chuchotement, un songe pur car le rêveur ne sait encore qu'il est en train de rêver."

Un autre ciel, c'est un récit déstabilisant, déconcertant et dans le même temps tellement poétique. Les mots sont beaux. La plume est dense, précise et floue à la fois. On se perd dans les méandres poétiques du Vietnamien. On passe d'une idée à une autre, sans aucune transition. C'est souvent confus. Il faut reprendre le fil, se rattraper à la corde. Ou au contraire, se laisser guider par le narrateur, sans réfléchir, comme on se laisserait descendre une rivière au gré du courant.

"Chaque chose peut échouer ici, y rester éternellement, reprendre son chemin, être reprise par son ancien propriétaire ou partir à l'aventure."

En bref, Un autre ciel est un texte déconcertant, qu'il faut lire avec une certaine concentration si l'on veut ne pas s'égarer dans les mots. Un court roman à découvrir, si le Vietnam, ça vous parle et ça vous intéresse. Un texte original empreint d'une très grande singularité.

"Abasourdie, tu as lâché ces mots sans réfléchir, puis tu t'es tue. Tout bourdonnait autour de toi."
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Je ne lis pas souvent de littérature vietnamienne mais ce roman m'a donné envie de m'y plonger plus amplement !

Ce qui est le plus épatant dans ce roman c'est la plume de l'auteur (merci au traducteur) et la narration innovante. En effet, le narrateur semble extérieur à l'histoire car tout est écrit à la deuxième personne du singulier. C'est comme si l'auteur parlait à son personnage principal. J'étais très troublée au début par cette forme narrative puis le charme de l'innovation a pris le dessus. Il est vrai que le "tu" interpelle plus le lecteur et fait qu'on se sent pris à part pendant tout le récit.
La plume est très poétique. On a l'impression de lire de la prose poétique. Les descriptions sont très vivantes, on a l'impression de tout sentir, de tout vivre. Il faut même relire certains passages car ils sont durs à saisir d'emblée tellement ils contiennent des sous-entendus et figures de style diverses.

En soi je n'ai pas apprécié l'histoire car il m'a été impossible d'apprécier le personnage principal. de plus, l'histoire est trop brouillonne à mon goût. Ce roman est avant tout pour moi un texte esthétique et sa force ne tient absolument pas en son histoire mais bien en son style. Étant une personne plus attachée à l'histoire qu'au style, j'avoue que cela m'a fait beaucoup de bien de changer un peu et de découvrir une nouvelle forme de narration.

Je vais sans doute poursuivre ma lecture des ouvrages de cet auteur.
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Un autre ciel, c'est une ambiance, des odeurs, des couleurs, des scènes de vie. Entre rêves nocturnes et égarements diurnes, l'héroïne se perd, y compris entre ses 2 amants. Elle déambule dans les rues d'Hanoï, autre personnage du livre, à part entière.

Les relations avec Vu, son premier amant sont évoquées avec pudeur, tandis que le premier amant est parti au loin.

On devine que l'héroïne se retrouve face à un dilemme provoqué par sa ou ses relations amoureuses.

L'écriture de ce roman est très poétique, posée. le rythme lent colle à Hanoï, suave et peuplée de personnages pittoresques.
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Avez vous déjà lu de la littérature vietnamienne ? .
Si une première fois vous tente, lancez vous dans ce roman de Nhuyen Binh Phuong. Romancier et poète, il est considéré comme un des pionniers du renouveau littéraire vietnamien. .
« Dans quelques mois à peine, tu auras vingt-six ans. Tu portes en toi la complexité de la ville, et parfois, inévitables, les moments de rêve et d'illusion de ton passé d'étudiante. Une voix preste, limpide, qui ne s'altère pas même si tu es lasse. Cette voix elle même prolonge ses vibrations et retentit au loin, touchante, même quand les mots qu'elle porte sont durs. [...] Chaque jour à sept heures un quart précises, tu enfourches ton vélo pour aller au travail, j e chemise gris clair au milieu de tant d'autres dans les rues. Ces derniers jours, tu pressens la ruine brutale de ta mémoire, semblable à celle du goyavier devant ta maison l'année de tes dix ou douze ans. [...]
Aujourd'hui tu es un oiseau qui, trop longtemps, resté captif, est troublé par la liberté. »
Poétique et délicat, à l'image de ces romans asiatiques empreint de sentiments et d'émotions pures. Tout en métaphores, l'auteur nous propose une narration au « tu ». On ne sait pas vraiment quelle est l'identité du narrateur. Nous raconte-t-elle son récit, se parle t-elle à elle même ou bien est-ce quelqu'un qui s'adresse à elle. Peu importe finalement. .
Hanoï, XXe siècle. Elle a deux amours. Entre mélancolie du passé et désir de changement, on avale ce court récit (parfois un brin désordonné) d'une traite.
.
Un très joli roman pour une première immersion au Vietnam. .
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Merci à Babelio de m'avoir proposé ce livre.
Hanoï. de nos jours. Une jeune femme est amoureuse d'un jeune homme. Hélas il vit en Europe. Un autre garçon pourrait s'y substituer, il est peu maigrichon, maladif, mal gaulé, mais il vit à Hanoï et peut être disponible à l'envi. Voici la trame de ce court roman. Quel ennui !
Quelques digressions auprès d'un arbre gardé par « un fou », avec une ancienne copine qui gère un mont-de-piété, à l'observation de la vieille veuve, sa voisine, qui meurt dans l'indifférence totale, .... Quel ennui !
Le tout est présenté par un narrateur qui tutoie la jeune femme et qui souhaite faire couler son récit dans une atmosphère pseudo poétique. Quel ennui ! Heureusement 130 pages, ça passe vite !
J'en viens alors à me demander, moi qui ne connais rien de la langue vietnamienne, si ce bouquin n'a pas souffert d'une traduction «approximative », au moins jusqu'à la page 80. Les 35 dernières pages sont fluides, lisibles et dans un français correct qui contrastent avec certaines des pages qui précèdent.
A seule fin d'illustrer mon propos voici deux exemples de phrases absconses éditées dans ce roman :
« on dirait que tu ne sais pas ce que tu n'as aucun amour-propre. »
«  laisser un homme pénétrer ton corps est une question sérieuse. Ajouter ou retrancher un monde dépend de cette décision. »
A fuir absolument.
Une fois encore merci à Babelio mais pas à l'éditeur ni au traducteur.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Conjuguées aux émotions tumultueuses liées à la couleur rouge de la nuit, quelque chose émerge de la multitude des jeunes aux légers vêtements élégants. Les feuilles de lotus vertes dérivent au milieu de centaines de paillettes d'or qui irradient dans le courant. Chaque feuille est semblable au vers d'un poème, un chuchotement, un songe pur car le rêveur ne sait encore qu'il est en train de rêver.
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Abasourdie, tu as lâché ces mots sans réfléchir, puis tu t'es tue. Tout bourdonnait autour de toi. Puis vous vous êtes étreints. Son menton a touché ton crâne et ses lèvres se sont posées sur ton cou, avec la douceur d'un oison au réveil.
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Vingt-six ans, au cœur d'une atmosphère moite, sans nostalgie excessive de quiconque, ni analyse approfondie de tes rêves.
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Video de Binh Phuong Nguyên (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Binh Phuong Nguyên
* À regarder en HD*
Retrouvez "Un autre ciel" en librairie le 24 janvier 2019. Roman de Nguyên Binh Phuong et traduit du vietnamien par Emmanuel Poisson.
? http://bit.ly/UnAutreCiel
« Adolescente, tu as été clouée au lit pendant deux semaines, le cerveau dans les nuages, les membres dans les nuages, devenue toi-même un nuage. Seul ton sirop fébrifuge pouvait immobiliser le nuage. Guérie, tu trouvais tout étrange, depuis les cris humains, les bruits de voitures, les feuilles à la surface de l?eau jusqu?aux fleurs de temps à autre visibles dans la canopée. »
À Hanoï, au crépuscule du XXe siècle, une jeune fille vit deux amours. Elle n?a plus de prise sur le réel mais balance entre une certaine nostalgie du passé et un obscur désir de changement. Le récit est traversé par le « tu » d?un narrateur à l?identité incertaine, peut-être un des doubles de l?héroïne. Nous parle-t-elle, se parle-t-elle ou lui parle-t-on ? Ce jeu autour de la deuxième personne du singulier permet d?exprimer les sentiments ambigus de l?héroïne. Paru au Vietnam en 1999, ce roman est sans conteste un des plus originaux de l?auteur, chef de file de la nouvelle génération.
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