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Thai Quoc Bach (Préfacier, etc.)Kim Lefèvre (Traducteur)
EAN : 9782752604163
162 pages
L'Aube (07/02/2008)
3.77/5   11 notes
Résumé :
La fin de la vie et la mort d'un vieil officier qui fut une figure emblématique de la révolution, la malédiction qui poursuit durant cent ans la progéniture mâle d'une lignée, un chasseur qui redécouvre en lui des restes d'humanité en observant une famille de singes. Au fil de ses nouvelles, Thiêp quête chez ses personnages une grandeur d'âme disparue.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Plongée dans un Vietnam à la fois modernisé et éternel. A travers quatre nouvelles, nous parcourons un pays complexe, aux apparences trompeuses, que nous croyons pouvoir saisir avec nos esprits d'occidentaux cartésiens, avant qu'un élément radicalement irrationnel ne surgisse.

Deux des nouvelles se déroulent en ville. Dans la première, qui donne son titre au recueil, un vieux général vietnamien vient vivre chez son fils et sa bru. La cohabitation n'est pas toujours simple entre le vieil homme pétri d'idéaux aussi bien nationalistes que communistes, et la jeune génération qui de fait s'est déjà engagée dans le capitalisme, pas particulièrement par choix, mais simplement parce qu'on ne va pas contre son époque. Quand le vieux soldat découvre les ressorts de leur business, tout à fait légal mais tout sauf ragoutant, les choses se compliquent…

La deuxième nouvelle urbaine met elle en scène un jeune homme pauvre, travailleur et studieux, mais ambitieux. Quand il rend un appréciable service à la mère d'un de ses amis, celle-ci lui offre en remerciement un billet de loterie. Mais elle en achète un pour elle aussi, et le fait bénir à grande pompe (et à grand frais) dans un temple pour obtenir la bienveillance des génies de la bonne fortune. Et l'envie s'empare de celui qui jusqu'ici avait toujours mené une vie chiche mais honnête : quel génie résisterait à tant d'attentions ? L'autre billet va gagner, c'est sûr…

Puis, une nouvelle en milieu rural. Très simple, et sans vraiment d'intrigue. Simplement un adolescent qui passe une nuit à chasser les grenouilles dans les rizières, et des tranches de la vie quotidienne des paysans. Et enfin, une histoire qui fait le lien entre les deux. Celle d'un jeune paysan prometteur, gros bosseur, qui attire l'attention du Parti. On l'envoie en ville pour qu'il reçoive une formation en agronomie, en comptabilité, en économie… de quoi transformer un paysan modèle en agriculteur moderne en somme. Bon, c'est un échec total : malgré son enthousiasme, il est incapable de retenir quoi que ce soit – il n'est tout simplement pas fait pour les bancs de l'école. En revanche, il fait la connaissance d'une jeune fille. Elle est baptisée, elle porte un prénom chrétien, et pourtant il en est sûr : c'est un génie des eaux…

Plongée dans un pays entre deux ères, entre deux temps, entre deux mondes. Mais qui n'en est pas pour autant écartelé. On n'écartèle pas un pays comme le Vietnam.
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Un intéressant recueil de 1987 qui fut l'un des signaux du renouveau littéraire vietnamien.

Publié en 1987, ce recueil de quatre nouvelles, et tout particulièrement la nouvelle-titre, "Un général à la retraite", fit scandale au Vietnam, et établit Huy Thiep Nguyen parmi les intellectuels du "renouveau littéraire vietnamien" après la longue éclipse des guerres de libération et l'étouffoir du réalisme socialiste des années 1970.

Rien pourtant de tonitruant dans cette écriture, qui accumule les petites touches d'apparent "quotidien" pour construire doucement un paysage de cynisme, de corruption, d'ennui et d'absence de perspectives, insistant au fond sur les "déconnections sociales", qu'elles soient persistances de la société traditionnelle ou au contraire développements du régime socialiste, à l'image de la faille entre hauts responsables militaires et leurs familles restées paysannes ("Un général à la retraite"), de l'abîme pouvant séparer citadins et campagnards, telle que la compréhension en apparaît chez un adolescent ("Leçons paysannes"), les obsessions de la lignée et de l'argent, et leur pouvoir paradoxalement profondément délétère ("La dernière goutte de sang"), ou encore l'impossible attachement à une nature qui échappe désormais au citadin moderne ("Le sel de la forêt").

"Sur ce, il s'étendit voluptueusement sur l'herbe tendre. "Fais-en autant" m'invita-t-il. Puis, dès que je fus allongé : "Toi qui es citadin, est-ce que tu éprouves du mépris pour les paysans ?" "Non" dis-je. "Tu as raison de ne pas les mépriser. Tous autant que nous sommes, gens des villes et gens instruits, nous avons de grands torts envers la classe paysanne. Nous les avons contaminés avec nos plaisirs matérialistes, avec notre pseudo-éducation et notre pseudo-science. Et nous continuons à les opprimer au nom de la supériorité de notre système avec son poids de paperasses et ses notions creuses du progrès... Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ?". " ("Leçons paysannes")
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De jolis contes et nouvelles, réalistes et surprenants, d'où ressort la cruauté de la vie ou de la société. Les pires attitudes sont souvent décrites, mais le meilleur point aussi. le général à la retraite, par exemple, est un idéaliste. La réussite, à travers la filiation masculine, ou la toute puissance sur ses contemporains, agitent les protagonistes de "La dernière goutte de sang" (plus longue nouvelle). En contraste, les conditions féminine et enfantine apparaissent peu enviables. "Le sel de la forêt" mêle avec absurde la succession de bêtise et de tendresse qui peut animer d'un instant à l'autre la même personne. le sens de l'honneur confine tantôt au ridicule, tantôt au sublime. L'auteur sait croquer en peu de mots le sens de la vie et l'essence de la société vietnamienne. Nguyên Huy Thiêp était aussi dessinateur.
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Ces quatre nouvelles se passent au Vietnâm entre le 19 ème et le 20 ème siècle. L'une d'entre elles se déroule sur cinq générations. Toutes les histoires, très succintes, sont relatives à l'argent. Il y a de la cruauté, des croyances. Les femmes sont malmenées et si elles ont à peine de l'importance, elles sont alors peu sympathiques. Je n'ai pas été marquée par ce livre trop rapide car je n'y ai pas trouvé d'humanité et encore moins de crédibilité même si cela se lit bien sur le moment.
Pudeur de l'auteur ? Décalage de civilisation ? Problème de traduction ?
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Sais-tu ce qu'est le mot poète ? Un terme de dérision, une plaisanterie employée pour se moquer des ratés. La poésie n'est rien d'autre qu'une mélodie impuissante ! Si tu y verses la joie du succès, alors elle n'existe plus. (Nouvelle : La dernière goutte de sang)
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