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EAN : 9782714475657
504 pages
Belfond (17/08/2017)
3.71/5   413 notes
Résumé :
Au Vietnam et en Californie, de 1975 à 1980
Avril 1975, Saïgon est en plein chaos. À l'abri d'une villa, entre deux whiskies, un général de l'armée du Sud Vietnam et son capitaine dressent la liste de ceux à qui ils vont délivrer le plus précieux des sésames : une place dans les derniers avions qui décollent encore de la ville.
Mais ce que le général ignore, c'est que son capitaine est un agent double au service des communistes. Arrivé en Californie,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (115) Voir plus Ajouter une critique
3,71

sur 413 notes
Voici les confessions d'un agent communiste infiltré qui retrace sa vie à partir de la chute de Saigon en 1975 et de sa fuite du pays vers les Etats-Unis dans les bagages du général de l'armée sud-vietnamienne dont il était le conseiller.

Non, ce n'est pas un énième livre sur la guerre du Vietnam, mais tellement plus que cela, complètement affranchi des genres habituels, ni roman d'espionnage, ni roman de guerre. Avant tout, une réflexion puissante sur l'ambiguité de l'histoire, tour à tour tragédie et farce ; une méditation quasi existentialiste sur la solitude de l'existence humaine, l'engagement idéologique, la légitimité de la violence et la place de l'immigré. Très dense, forcément..

L'auteur, lui-même Américain d'origine vietnamienne ( famille de boat-people ), évite tout manichéisme grâce à un personnage profondément ambiguë, né sous le signe de l'ambivalence, fils illégitime d'un prêtre et d'une très jeune Vietnamienne, brillant étudiant aux Etats-Unis après une vie de misère.

Ce qui m'a le plus étonné dans ce roman, c'est son mélange percutant de farce et de tragédie, qu'il s'agisse de décrire le sort des exilés vietnamiens aux Etats-Unis, déclassés et mal considérés ou les camps de rééducation communistes. de nombreux passages sont magistraux comme l'épisode du tournage en Philippines d'un film type Apocalypse Now sur lequel le Sympathisant est «  conseiller en authenticité », dénonçant au karcher mais avec subtilité l'emprise d'Hollywood sur L Histoire ou comment les Etats-Unis qui ont perdu la guerre du Vietnam ont remporté la guerre culturelle en imposant leur vision. Ces passages m'ont presque fait pensé au M.A.S.H d'Altman ( sur la guerre de Corée lui ), réjouissants donc mais terrible dans ce qu'ils disent.
En fait, ce qui est très impressionnant, c'est qu'on sent à quel point ce roman n'est pas écrit pour plaire, ni aux Américains, ni aux immigrés vietnamiens ( souvent tendrement ridicules ), ni même aux lecteurs dilettantes ou distraits tant ce premier roman est exigeant et demande une lecture attentive.

«  La plupart des Américains nous regardaient avec ambivalence, sinon avec dégoût, car nous étions le rappel vivant de leur défaite cuisante. Nous menacions la sacro-sainte symétrie d'une Amérique noir et blanc, dont la politique raciale du yin et du yang ,e laissait place à aucune autre couleur, notamment ces petits jaunes pathétiques qui venaient piquer dans la caisse. Nous étions d'étranges étrangers, réputés avoir un petit faible pour le fido americanus, le chien domestique qui coûtait, par tête, plus que le revenu annuel d'une famille de crève-la-faim bengalis. »

Viet Thanh Nguyen est en train d'écrire une suite, elle se déroulera en France, une réflexion sur la diaspora vietnamienne et la colonisation. Intéressant de voir ce qu'il fera de la guerre d'Indochine qui a une image très romantique en France entre Catherine Deneuve du film Indochine et les mots de Duras dans l'Amant.

Lu dans le cadre de l'US Book Challenge
Lire un Pulitzer ( ici 2016 )
https://www.facebook.com/groups/294204934564565/
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Durant la guerre du Vietnam, le narrateur, nommé Capitaine, est une taupe, officiellement bras droit d'un général du Vietnam du Sud. Comme le dit un de ses amis, il est bien planqué :”La mission d'un espion est de se cacher là où tout le monde peut le voir et où il peut tout voir”. Ce livre est sa confession.
A l'époque, en 1975, ils sont trois amis, trois frères de sang, Capitaine, Bon et Man. Ils se nomment Les trois mousquetaires. Bon est nationaliste, Man et Capitaine, communistes. Un peuple, des familles divisés, et entre eux Les États-Unis, un sujet qui ne fera que du mal. C'est cette triste histoire que nous abordons dans ces pages, d'un passé qui semble lointain mais qui se répète depuis à volonté sur d'autres scènes géographiques mondiales, une guerre civile menée d'une main de maître, celle des différentes puissances mondiales....et qui finit toujours mal.
Tout est ambigu chez cet homme, fils naturel d'un prêtre catholique et de sa bonne vietnamienne, né dans le Nord,enfui lorsque les communistes l'occuperont, et passé au sud, leur espion, pas facile une identité nette avec cette donne-là. Il en souffre aussi, d'où le nom du livre....un sympathisant, un homme capable de sympathiser avec les deux côtés.
À la chute de Saigon, ces «  hauts dignitaires » des forces armées du Vietnam du Sud , on les retrouve en Californie, où ils poursuivent leurs «business », y compris notre taupe. le business de la taupe va se corser.....

J'ai trouvé cette histoire trop américanisée, fortement teintée du racisme de “l'homme blanc” pour la race jaune mais aussi vice versa, de la condescendance du narrateur pour eux. Ces deux dernières remarques ne sont pas nécessairement dans le sens négatif. Les dialogues du Capitaine avec l'arrogant « Auteur » de Hollywood soulignent bien l'arrogance couplée d'ignorance de l'Américain et d'autres vérités sur un peuple qui a voté dernièrement à la majorité pour un type comme Trump, sont très juste vues. J'attendais juste une histoire plus originale, une perspective plus vietnamienne, alors que c'est hybride, vu que déjà, c'est écrit en anglais.
Ce personnage de taupe aussi ne m'a pas vraiment convaincue, même à la fin,....un personnage ordinaire, que le narrateur lui-même confesse (« such a man best belonged in a low-budget movie, a Hollywood film », un homme pareil ne pouvait être qu'un personnage de film hollywoodien bon marché). J'ai eu du mal à saisir certains points dans son histoire, comme l'interêt de raconter et comparer ses ébats sexuels zoophiles ( ici il est question d'une poulpe) avec le massacre, la torture,.....de la guerre; il pense que le premier n'est pas obscène, comparé au massacre et à la torture de milliers de personne, quel rapport ? ; j'ai été peu convaincue de l'intérêt pour les communistes de ses lettres à la tante, ou de ses réflexions analytiques ou philosophiques, genre "fast food", des recettes à l'américaine, simplistes, sur des questions existentielles, “A person's strength was always his weakness, and vice versa.”( la force de quelqu'un est toujours sa faiblesse et vice versa), rien de bien profond. Même la fin est hollywoodienne,....ce n'est que mon avis bien sûr .

Bref ce livre ne m'a rien apportée de nouveau sur cette guerre ni sur ce pays, ni en réflexions, en générale, sinon qu'une fois encore à me faire révolter à la pensée de tout ces morts, ces vies gâchées. Pour quel résultat ? le pays est toujours communiste, dans le sens de ce qui reste de cette idéologie. Ceux qui les gouvernent sont toujours aussi corrompus et maintiennent toujours étroitement leur joug sur les civiles, sauf que peut-être le peuple vit un tout petit peu mieux mais toujours assez loin de l'aisance. Finalement qui en a profité ? les marchands d'armes et de toutes sortes de drogue et autres contrebandiers, sans compter les dirigeants communistes du pays, qui eux-mêmes peinent à croire à leur propre idéologie. Si on les avait laissés seuls se débrouiller, ils s'en seraient beaucoup mieux sortis que tout ce gâchis, car c'est un peuple très travailleur et très débrouillard.
Mais je ne regrette pas de l'avoir lu. C'est bien écrit ( v.o.), un anglais bien manié mixé à un humour subtile, d'où je pense son prix Pulitzer plutôt que pour l' histoire (à moins que appréciée pour son côté très américain :) ), dont le coté humain des contradictions du narrateur et sa lucidité à la fin, ajoutés à la nostalgie de l'exil n'en restent pas moins émouvants .
La seule chose importante que je retiens de ce livre c'est l'Amitié, primordiale pour moi.
Je remercie palamede dont l'excellent billet m'a poussée à le lire, alors que je n'en avais nullement l'intention.
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Le Sympathisant nous plonge dès la première phrase dans l'ambiance ; avec un incipit qui sonne comme une confession, nous savons d'emblée à quel type de héros nous avons affaire : « Je suis un espion, une taupe, un agent secret, un homme au visage double ». En fait, tout le livre, et c'est un choix narratif original, est au sens propre une confession.

Ces premiers mots renvoient bien sûr aux maîtres du genre. On pense à Graham Greene (L'Agent secret, Un américain bien tranquille) et à John le Carré (La Taupe). Il est d'ailleurs fait référence dans le livre, comme par un effet de miroir, à Un Américain bien tranquille et à son personnage Alden Pyle (page 136). Logique, nous sommes à Saïgon. le narrateur, dont on ne connaîtra jamais le nom, a écrit un mémoire sur le livre de Graham Greene. Mais ici, le narrateur à la double face ne peut se contenter du côté Pyle… car il est plutôt de l'autre bord !

Le Sympathisant est un agent communiste infiltré qui roule en réalité pour le Viêt-Cong, et qui, après une première période aux côtés des Français d'Indochine, dont nous retiendrons du récit quelques madeleines de Proust bien croustillantes (les biscuits Petit Ecolier), aura passé presque toute sa vie aux côtés des Américains, en adoptant « l'American way of life » pour mieux se fondre dans le décor et mieux observer ses ennemis.

Cette position l'amène à tout moment à devoir trancher des choix cornéliens intenables. Si les situations sont prises au début avec cocasserie et humour par le narrateur (avec un rire que l'on peut toutefois qualifier de « jaune »), le ton général ne tarde pas à plonger dans la désillusion, l'amertume et la noirceur.

Le héros cornélien peut s'aventurer sur le terrain de la tragédie grecque, une sorte de voyage au bout de l'Enfer personnel. Car contrairement aux apparences, on est plus ici chez Cimino que chez Coppola. Notre homme dont on ne connaît pas le nom a fait un pacte avec ses deux amis d'enfance, Bon et Man. Un pacte du genre : on se mélange nos sangs et on devient des frères à vie, ce qui va quand même un peu plus loin que la simple fanfaronnade du juré craché par terre. Or, Bon deviendra le bon soldat du Sud-Vietnam, anticommuniste, assassin sans sourciller des basses oeuvres de l'armée en exil, un peu bourrin mais pour la bonne cause. Man lui, deviendra l'officier traitant du narrateur, resté au pays, anticapitaliste et commissaire politique de l'autre bonne cause. Trois frères, deux camps, un frère dans chaque camp et le troisième au milieu. le narrateur, le traître quoi qu'il puisse arriver, devra choisir. Ou pas. le drame peut donc se jouer.

L'effet cornélien est renforcé par le choix de personnages archétypaux, dont on ne connaît jamais les noms. Ce procédé donne un côté allégorique et théâtral à la tragédie. Certains des personnages (mais pas tous) sont nommés par leur rôle : le général, Madame (la femme du général en question), L'adjudant glouton, le congressman, L'Auteur, le Comédien, etc. Dans cette tragédie, les personnages, tout comme le narrateur, avancent masqués.

Un épisode du roman évoque le tournage mouvementé du film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. L'auteur (avec un a minuscule) ne s'en cache pas, et cite dans sa postface sa source d'inspiration. L'American way of life montre alors un visage plus cynique et beaucoup moins souriant.

Mais le pire reste à venir, avec la confession d'un souvenir occulté, l'aveu des méthodes de torture de la CIA, à la guerre comme à la guerre, c'était pour la bonne cause n'est-ce pas mon général ?

Quant aux camps de rééducation de l'autre bonne cause, auxquels le narrateur, le « sympathisant », sera confronté tout en restant fidèle jusqu'au bout à ses convictions, ils montrent in fine comment se terminent généralement toutes les idéologies révolutionnaires.

Je m'interroge sur la phrase de Man, le commissaire politique, qui écrit à son agent de terrain dans une correspondance cryptée : « Ne reviens pas. On a besoin de toi en Amérique, pas ici. C'est un ordre. » A posteriori, cela ressemble plus à une mise en garde qu'à un ordre de mission secrète, cela sonne comme une mise à l'abri de son frère de sang, comme l'aveu d'un mauvais choix idéologique et d'une cause qui tourne mal.

Presque tous les personnages du roman, sympathiques et pleins de bonnes intentions au départ, se révèlent être les bourreaux ou les victimes d'un système, guidés par leur aveuglement idéologique. le sympathisant est un livre étonnamment ambitieux pour un premier roman, qui donne à réfléchir, mais qui en n'adoptant aucun autre point de vue que celui de son narrateur au double visage, brouille les pistes et reste finalement assez ambigu dans son éventuel message.

Pour terminer, je remercie comme il se doit l'éditeur Belfond et Babelio de m'avoir fait découvrir ce premier roman d'un écrivain prometteur qui possède déjà à son palmarès le Prix Pulitzer fiction 2016.
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Après le départ des troupes américaines au Vietnam en 1973, la guerre continue entre le Sud et le Nord malgré les accords de Paris. Et pendant les jours qui précèdent la chute de Saïgon, c'est le sauve-qui-peut pour beaucoup de Sud-vietnamiens qui cherchent à quitter leur pays.

Le sympathisant, agent double au service des communistes et aide de camp d'un général, est chargé d'organiser l'exil de celui-ci vers les Etats-Unis. Pour ses frères d'armes qui sont aussi ses ennemis c'est la fin de leur monde, alors que pour lui ce n'est qu'un changement de monde. L'homme, qui a des loyautés divisées car fils d'une Vietnamienne et d'un prêtre catholique français, communiste mais pas ennemi des capitalistes, se remémore avec humour et ironie sa carrière d'espion, la chute de Saigon, l'exil avec les boat people et son retour au Vietnam où il est prisonnier du régime.

Un récit original — puisqu'il raconte la guerre du Vietnam surtout du point vue des réfugiés vietnamiens — qui repose sur des faits historiques. L'histoire est en partie inspirée par celle de l'auteur : américain et vietnamien, immigré aux Etats-Unis avec ses parents, Viet Thanh Nguyen pendant ses études, sans devenir communiste, face au racisme anti-asiatique qu'il attribue au capitalisme, s'est radicalisé politiquement. Une prise de conscience qui a été le point de départ de ce roman dense et percutant sur l'ambivalence interdisant tout manichéisme, récompensé par le prestigieux prix Pulitzer.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Zut, me direz-vous, encore un roman sur le Vietnam ! En effet... Sauf que celui-ci ne ressemble pas tout à fait aux autres.
Écrit par un Américain d'origine vietnamienne, il raconte l'histoire des véritables perdants, ces Sud-Vietnamiens qui ont dû fuir leur pays sur des rafiots surpeuplés pour se soustraire aux déportations, aux équipes de déminage et à la rééducation forcée à laquelle voulaient les soumettre « pour leur bien » leurs gentils frères du nord. Un sauve qui peut tragique qui a conduit les plus chanceux d'entre eux jusqu'aux rivages de l'Amérique des années soixante-dix, une Amérique raciste, traumatisée par son échec et peu encline à faire une place à cette nouvelle minorité.
Toute l'histoire du Sympathisant est racontée par un narrateur anonyme, individu pas toujours fréquentable, que traversent la plupart des lignes de faille de la société vietnamienne : catholique, dans un monde majoritairement bouddhiste, marxiste, mais fasciné par le mode de vie et la culture occidentales, il est un espion communiste infiltré dans les rangs de l'armée capitaliste ; mais surtout, pour ses compatriotes, ce n'est qu'un « bâtard », né de mère vietnamienne et de père français : cette faute originelle lui est constamment reprochée et l'empêche de s'insérer dans quelque milieu que ce soit.
En résultera une personnalité complexe et douloureuse, jusqu'à la transformation finale du personnage, dont je ne dirai rien pour ne pas déflorer une intrigue extrêmement soignée.
Le Sympathisant, de Viet Thanh Nguyen, est un roman puissant, qui traite de la condition de l'exilé, et de la difficulté que celui-ci éprouve à se reconstruire une fois qu'il a coupé les ponts avec sa terre natale.
C'est aussi le livre des grandes amitiés et des idéaux défigurés, à l'image du visage d'un des amis du narrateur, calciné par le napalm (on songe à Dorian Gray).
C'est enfin à une satire férocement drôle de l'Amérique et de l'american way of life que se livre ce Persan d'Extrême-Orient, qui écrit régulièrement des lettres chiffrées à une mystérieuse parente :
« Oh, le nuoc-mâm ! Comme il nous manquait, chère tante, comme plus rien n'avait de goût sans lui, comme nous regrettions ce « grand cru » de l'île de Phu Quoc, avec ses cuves remplies des meilleures anchois pressés ! Les étrangers aimaient dénigrer ce condiment liquide et âcre, à la couleur sépia très foncée, pour son odeur supposément atroce, ce qui donnait un autre sens à l'expression : «  Ça ne sent pas bon ici », car c'est nous qui ne sentions pas bon. de même que les paysans de Transylvanie arboraient des gousses d'ail pour repousser les vampires, nous nous servions du nuoc-mâm pour tracer une frontière avec ces Occidentaux incapables de comprendre que ce qui ne sentait vraiment pas bon, c'était l'odeur nauséabonde du fromage. Qu'était le poisson fermenté comparé au lait caillé ? »
En dépit de quelques longueurs dans sa partie centrale (largement compensées par un "finale" digne du 1984 d'Orwell), le Sympathisant est une fresque superbement écrite et qui ne laissera personne indifférent.

Un grand merci aux Éditions Belfond et à Babelio pour cette excellente lecture.
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critiques presse (6)
LeMonde
14 septembre 2018
Ecrite sous le signe de Graham Greene, cette confession d’un agent secret est un formidable roman doublé d’une réflexion subtile sur les ambiguïtés de l’Histoire « comme farce et comme tragédie ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
31 août 2018
1975, chute de Saigon. Un agent double fuit aux Etats-Unis et se confesse. Au-delà du roman d’espionnage, une méditation sur la condition humaine.
Lire la critique sur le site : Telerama
Liberation
20 novembre 2017
Le Pulitzer 2016 revisite de façon inédite la guerre du Vietnam par la voix d’un métis devenu espion.
Lire la critique sur le site : Liberation
LePoint
23 octobre 2017
Le lauréat du prix Pulitzer 2016 secoue l'Amérique en racontant la confession d'un agent double après la guerre du Vietnam. Magnifique.
Lire la critique sur le site : LePoint
Bibliobs
13 septembre 2017
Avec “le Sympathisant”, le prix Pulitzer 2016 publie un roman férocement drôle sur la Guerre du Vietnam.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
28 août 2017
L’écrivain et universitaire est un réfugié. Enfant, il a fui la guerre du Vietnam pour les Etats-Unis. « Le Sympathisant », son premier roman, est l’anti-« Apocalypse Now ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (203) Voir plus Ajouter une citation
"...admirant les jambes de Lana. Plus longues que la Bible mais mille fois plus amusantes,..."
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La country était le genre musical le plus ségrégationniste d’Amérique, où même les Blancs jouaient du jazz et les Noirs chantaient l’opéra. Mais il n’y avait pas de Noirs dans la country, et sans doute que les lyncheurs aimaient écouter de la country pendant qu’ils attachaient leurs victimes noires. La country n’était pas forcément une musique de lyncheurs, mais on ne pouvait penser à aucune autre pour accompagner un lynchage. La Neuvième de Beethoven était la musique des nazis, des commandants de camps de concentration et peut-être du président Truman quand il envisageait d’atomiser Hiroshima, la musique classique servant de bande originale raffinée à la noble extermination des hordes barbares. 
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Par rapport à tous les hommes du tournage, sauf James Yoon, elle avait trois avantages injustes : elle avait à peine vingt ans, elle était mannequin de luxe et elle était lesbienne. Tous, moi y compris, étaient persuadés de posséder la baguette magique qui la ferait redevenir hétérosexuelle. En cas d’échec, ils se borneraient à la convaincre qu’ils faisaient partie de ces hommes libérés tellement ouverts à l’homosexualité féminine qu’ils n’auraient rien, mais vraiment rien, contre le fait de la regarder faire l’amour avec une autre femme. 
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Ils font mon bonheur, murmura-t-elle tandis que nous regardions les jumeaux. Ils me maintiennent en vie dans ces moments difficiles, capitaine. Quand je pense à eux, je pense moins à moi ou à mon cher et tendre mari. Je dis, Ils sont magnifiques, ce qui était ou n'était pas un mensonge. À mes yeux ils n'étaient pas magnifiques, mais aux siens ils l'étaient. Je reconnais ne pas être un grand amoureux des enfants, l'ayant été et ayant trouvé mes congénères et moi-même généralement détestables. Contrairement à beaucoup de gens, je ne comptais pas me reproduire, ni par choix ni par accident, puisque j'avais déjà bien assez comme ça d'un seul moi. Mais ces enfants, tout juste âgés d'un an, n'avaient pas encore conscience de leur culpabilité. Dans leurs visages endormis et inconnus, je voyais les immigrants nus et farouches qu'ils étaient, si fraîchement exilés dans notre monde.
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Je note simplement que l'apparition de prostituées indigènes au service des soldats étrangers est une conséquence inévitable de toute guerre d'occupation, un de ces vilains petits effets collatéraux de la défense de la liberté, que les femmes, sœurs, fiancées, mères, pasteurs et politiciens du fin fond de l'Amérique font tous mine d'ignorer, derrière leurs murs de sourires lustrés, en accueillant leurs soldats de retour au pays, prêts à soigner n'importe quelle maladie honteuse avec la pénicilline de la bonté américaine.
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