Ce n'est pas réellement un secret, depuis quelques années, j'ai du mal à trouver des séries manga auxquelles j'accroche à 100%. Trop de publications, et peut-être pas assez de présélection de la part des maisons d'édition. Je suis donc toujours un peu frileuse lorsqu'on me conseille une nouveauté nippone. Pourtant avec Beyond the clouds je n'ai pas trop réfléchi et cela pour plusieurs raisons.
Le graphisme tout d'abord. Il me fait beaucoup penser à celui de
Hiroyuki Asada que j'adore. Tout en douceur et en poésie, sans pour autant engloutir le récit. On ne se focalise pas uniquement sur l'impression que dégage le dessin. Il y a bien entendu un côté "enfantin" (ce qui n'est absolument pas une critique) mais cela n'empêche pas Nicke de traiter de sujet sérieux, mature voire violent. le style graphique est aussi assez complexe, sans être étouffant. Nous sommes dans un univers steampunk et je trouve toujours assez important d'avoir des détails des machines et de la ville où nos héros évoluent. Un sans faute donc à ce niveau-là.
En ce qui concerne l'histoire, je retrouve aussi Letter Bee (toujours de
Hiroyuki Asada). Ce sont deux histoires totalement différentes, mais les héros sont des enfants qui essayent de vivre leurs vies et leurs rêves malgré les aléas de la vie. Et forcément, je suis touchée. La douceur et la poésie sont aussi présentes dans le récit. le mélange steampunk et onirique fonctionne d'ailleurs très bien aussi. Cela laisse tellement de place à l'imagination et aux surprises surtout. Tout est possible, de base dans la littérature, mais là, je ne sais pas, je me dis que la mangaka n'a pas de limite et qu'elle peut créer ce qui lui plait. Cette liberté peut être à double tranchant mais pour l'instant pas de couac.
L'éditeur présente aussi le manga comme étant proche de l'univers de Ghibli. Je suis assez d'accord. Si vous aimez les films d'animation du Studio vous serez probablement enchantés en lisant Beyond the clouds. Sans que cela soit du copier/coller encore une fois. C'est surtout une ambiance et des valeurs semblables.
Trêve de comparaison et venons en à l'histoire et aux personnages. Nous entrons à peine dans le récit, il est donc difficile de dire où la mangaka va nous mener, mais pour l'instant j'aime beaucoup ce que j'ai lu. Nous découvrons les personnages, l'univers, l'élément "perturbateur". Théo est un jeune orphelin qui vit avec ses collègues et son patron. Son travail consiste à réparer des objets et il mène une vie plutôt agréable. C'est un rêveur qui voudrait explorer le monde et qui a une âme d'enfant toujours présente. Il est d'ailleurs assez jeune... Difficile de lui donner un âge. Je dirais une douzaine d'années environ. On sent qu'il y a une tristesse en lui mais qu'il est parvenu à aller de l'avant. Sa rencontre avec Mia va cependant bouleverser totalement son univers, et en bien. On a l'impression rapidement que ces deux-là étaient destinés à se rencontrer et ce sentiment apporte encore plus de tendresse au manga. Leur périple ne sera pas facile, mais il y a aussi beaucoup d'espoir dès le départ et je n'arrive pas à me dire qu'ils ne parviendront pas à réaliser leurs rêves. Je sais, c'est le premier tome mais déjà cette sensation est très encourageante.
Des personnages attachants, un univers intéressant, une trame mystérieuse... Un premier volume réussit à tous les niveaux. J'ai hâte de poursuivre.