AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782203359208
78 pages
Casterman (20/01/2002)
3.75/5   8 notes
Résumé :
De Lisbonne, Nicolas de Crécy a ramené une quarantaine d'aquarelles où se mêlent les différentes atmosphères de la ville. L'auteur du texte, Raphaël Meltz, a décidé de raconter Lisbonne sans s'y rendre, suivant ainsi les recommandations de Pessoa : À quoi bon voyager ? Pour voyager, il suffit d'exister. Ce voyage imaginaire est construit en quatre journées qui mènent l'auteur en de nombreux lieux. Il décrit les aspects les plus traditionnels de la ville, comme le tr... >Voir plus
Que lire après Lisbonne : Voyage imaginaireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voyager ? Pour voyager il suffit d'exister, écrivait Pessoa cité par Raphaël Meltz dans le prologue de son texte illustré par les aquarelles de Nicolas de Crécy où il imagine quatre journées fictives dans cette ville. Publié en 2001 l'album est réédité aujourd'hui, augmenté de quelques notes et d'illustrations supplémentaires. “A quoi bon voyager, si dans les livres j'en vois plus ?”, poursuit-il devenant voyageur à Lisbonne grâce à eux et s'emparant d'une myriade de documents existant sur la ville de l'illustre Fernando. Il tente le premier jour une description par procuration sélectionnant quelques récits écrits signées de voyageurs authentiques et notamment des XVIIIe et XIXe siècles (entre autres ressources il dispose de huit-cent-cinquante-huit voyages à Lisbonne depuis l'Antiquité établis à ses dires par une liste de 1896, sans compter tous ceux du XXe siècle !). Des “livres que plus personne ne lit” et qui questionnent vues de leur époque lointaine mille et une choses que le voyageur contemporain veut toujours découvrir aujourd'hui, lors d'un premier contact avec une ville inconnue ou avec ses habitants. Ces données textuelles plus ou moins fiables et objectives avec leurs approximations et préjugés accompagnent d'abord le lecteur et font ressortir l'image d'une ville peu engageante, mal construite, malpropre et malodorante selon un ambassadeur bougon dont on peut oublier le nom ; mais image irrémédiablement battue en brèche par la beauté des aquarelles attenantes de N. de Crécy et leurs éblouissants contrastes (p. 37, p. 75, p. 81), leurs escaliers plongeant dans la mer ou grimpant vers des ciels glorieux (p. 40, p. 43), par-dessus tuiles et toits enchevêtrés parfois éventrés (p. 13, p. 15, p. 29).

A côté de ces récits et souvenirs de voyages chevauchant les siècles, moult publications plus « modernes » aussi vagabondes qu'éclectiques tantôt littéraires, tantôt documentaires, journalistiques ou touristiques, d'aménagement urbain, avoisinent et mélangent allègrement leur profusion sans guillemets (quitte à induire une certaine confusion malgré une légère différence de police), aux propos directs de l'auteur qui fait pénétrer dans Lisbonne comme par effraction. Accès au port le deuxième jour, grâce à des cartes maritimes, mouillages et balises, toutes odeurs de mazout et d'embruns océaniques inclus. Lisbonne, entre secousses telluriques et vibrations du tramway, le troisième jour, ruinée par les tremblements de terre successifs, reconstruite. La ville disparue devinée sous certains pavés défoncés (aquarelles p. 46, p. 53) ; pavés alignés plus paisiblement aujourd'hui qui accueillent l'emblématique réseau lisboète en montagne russe de la CARRIS dont la ligne 18 retrace l'histoire qui se poursuit jusqu'au Canada (une voiture du tramway échouée sur la neige p. 59). Le jour des poètes et des écrivains vient enfin, Almada-Negreiros, Camoes et Pessoa, ce sera le dernier jour de ce voyage à Lisbonne alors que la question canine déjà soulevée par les voyageurs d'antan revient hanter les fantasmagories de l'illustrateur (p. 82). Cette manière brouillonne, revendiquée, hypothétique et foisonnante d'interroger la légitimité d'écrire sur un lieu ou de prétendre le connaître sans y avoir mis les pieds est ma foi très convaincante et valide pleinement les thèses de Pierre Bayard (Comment parler des lieux où l'on n'a pas été, 2012) ; au leurre du déplacement physique touristique tous azimuts se substitue dans ce magnifique album le dépaysement rêveur immobile incarné par le voyage distancié dans les livres. Lisbonne se prête parfaitement à cet exercice magnifié par la puissance graphique suggestive ou elliptique des visions de Nicolas de Crécy qui font écho au texte.
Commenter  J’apprécie          150

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Emporté par la fougue de mon récit de voyage, j'ai oublié de douter. Je n'ai pas pensé que, peut-être, le lecteur, à un moment allait s'agacer - est-il légitime de parler d'une ville qu'on ne connaît pas ? (A ce moment-ci, la fin du deuxième jour, je suis prêt à l'affronter, cette question.) Oui, le lecteur pourrait s'agacer, de ces pages et pages sur une ville où je ne suis pas allé - mais aurait-il oublié qu'avant personne ne voyageait ? (p. 41)
Commenter  J’apprécie          133
A quoi bon voyager, si dans les livres j’en vois plus ?

Première journée (descriptions), p. 17
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Nicolas de Crécy (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas de Crécy
En 1999, au milieu des clips au budget faramineux qui mettent des stars devant et derrière la caméra, une petite vidéo graphique s'échappe. Elle va à la fois définir l'ambiance visuelle de la French Touch électronique, alors en pleine ébullition, et donner le ton de la publicité pour la décennie à venir.
Dans une ville entièrement construite à l'aide de typographies mouvantes, le clip de “The Child”, du DJ Alex Gopher, réalisé par la jeune agence de pub parisienne H5, raconte une histoire visuelle et sonore, en s'inspirant de l'ambiance de l'époque. Celle de bidouilleurs d'électronique pour qui les aspects graphiques et musicaux vont de paire.
Des pubards qui clippent, des clippeurs qui réalisent des pubs, des pubs qui reprennent des concepts de clips… Qu'importe le support alors, l'idée prime et peut même être recyclée. Quelques années plus tard, “The Child” donnera “Logorama”, court-métrage d'animation sorti en 2011 et toujours réalisé par H5 : un petit film où se sont des logos de grandes marques qui forment une histoire. Une mise à jour – avec un ajout de message politique en prime – de leur concept de ville en typographie qui va rafler un oscar, un César et un prix à Cannes. Un peu comme si, finalement, c'est un clip français qui avait gagné de prestigieuses récompenses cinématographiques internationales.
La playlist YouTube des clips cités dans l'épisode 3 : https://www.youtube.com/playlist?list=PLVqfjXoCgKbYpbasiEVulU18WbsVMISEG
Épisodes précédents : 1/ Comment un “Cargo” a placé la France sur la carte du clip https://www.youtube.com/watch?v=isSA-gKlxmc&list=PLVqfjXoCgKbaRd0gJl2__TpyXBzCMBSSo&index=1&ab_channel=Telerama
2/ Comment un clip français a fait tomber toutes les frontières https://www.youtube.com/watch?v=541NDNzYSTc&list=PLVqfjXoCgKbaRd0gJl2__TpyXBzCMBSSo&index=2&ab_channel=Telerama
Prochain épisode : jeudi 16 décembre, à 18h. “Comment le clip de rap est passé du béton (des cités) au sommet (de la Tour Eiffel)”
LE CLIP FRANÇAIS Une websérie de Télérama ÉCRITURE ET NARRATION Jérémie Maire RÉALISATION Pierrick Allain TOURNAGE INTERVIEWS Pierrick Allain François-Xavier Richard PRODUCTION Basile Lemaire Avec l'aide de Thomas Bécard ---- CLIPS et EXTRAITS “Miami”, Will Smith, 1998, Wayne Isham “La nuit je mens”, Alain Bashung, 1998, Jacques Audiard “Ray of Light”, Madonna, 1998, Jonas Åkerlund “The Child”, Alex Gopher, 1999, Antoine Bardou-Jacquet et Ludovic Houplain “Logorama”, 2011, François Allaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain “Le patron est devenu fou”, Étienne De Crécy, 1996, Marie de Crécy “Moon Safari”, Air, 1998 “Around the World”, Daft Punk, 1997, Michel Gondry “Midnight Funk”, Demon, 1999 “The greatest album covers of jazz”, Earworm, 2018, Vox “Une journée en enfer”, 1995, John McTiernan “God Bless the Child”, Billie Holiday, 1956 “Flat Beat”, Mr. Oizo, 1999, Quentin Dupieux “Night Owl”, Metronomy, 2016, Quentin Dupieux “Flat Eric”, Levi's, 1999, Quentin Dupieux “Crispy Bacon”, Laurent Garnier, 1997, Quentin Dupieux “La Ritournelle”, Sébastien Tellier, 2005, Quentin Dupieux “Party People”, Alex Gopher, 1999, Quentin Dupieux “Commute”, Photoshop, 2020, Antoine Bardou-Jacquet “Remind Me”, Royksopp, 2001, H5 “Expert en énergie”, Areva, 2004, H5 “Twist”, Goldfrapp, 2003, H5 “Touran train fantôme”, Volkswagen, 2007, H5 “Brainwashed (The Making Of)”, George Harrison, 2002 Cérémonie des César, 2011, Canal+ Cérémonie des Oscars, 2010
ANIMATIONS Vecteezy REMERCIEMENTS H5 Translab Mastering Studios Réalisé avec le soutien du CNC Talent Télérama - décembre 2021
----
Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤117LE CLIP FRANÇAIS82¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux ! Facebook : https://www.facebook.com/Telerama Instagram : https://www.instagram.com/telerama Twitter : https://twitter.com/Telerama
#clip, #LeClipFrançais, #CNCtalent, #FrenchTouch, #H5, #AlexGopher
+ Lire la suite
autres livres classés : lisbonneVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (15) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
599 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}