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EAN : 9791034814749
160 pages
Evidence Editions (15/06/2020)
3/5   3 notes
Résumé :
GIL SCOTT-HERON est un personnage peu connu du grand public. Il est pourtant un artiste majeur de la scène noire américaine.
Écrivain, poète, musicien, il a à son actif 15 albums studio et plusieurs ouvrages (recueils de poèmes, romans, mémoires).
Moins connu que ses contemporains Curtis Mayfield ou Marvin Gaye, il n’en reste pas moins un musicien soul jazz accompli et extrêmement respecté.
Une figure emblématique et engagée souvent considérée c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Été 1970, Flying Dutchman Records, label musical plutôt branché jazz de son état balance sur le marché « Small Talk at 125th and Lenox », disque d'un tout New Black Poet de 21 ans dénommé Gil Scott-Heron. Avec ce LP, le spoken word était né, la légende aussi...
Gil Scott-Heron, un nom qui bien souvent n'éveille pas grand chose dans les esprits hexagonaux. Il fut pourtant un artisan majeur de la scène soul-jazz-funk et littéraire américaine pour peu qu'on souhaite lui trouver des qualificatifs tant il fut un artiste inclassable.

A pied d'oeuvre durant une période marquée par le racisme et l'instabilité politique, entre guerre du Vietnam et Reagan à la barre, Gil Scott-Heron surnage et envoie un message mobilisateur de fraternité, appelant sa communauté malmenée et brutalisée à resserrer les rangs, défendant la cause des Noirs, dénonçant les conditions de vie dans les ghettos ainsi que celles de ses ancêtres qui semblent vouloir se répéter ad nauseam pour les africains-américains dont les générations se suivent et se ressemblent... Des dénonciations qui lorgnent aussi au-delà des frontières avec l'immense morceau « Johannesburg » (n'hésitez pas à y jeter une oreille ou deux) à propos de l'apartheid.

En un peu plus d'une dizaine d'albums (dont mon ultime favori : Winter in America) aux influences aussi riches que variées et quelques ouvrages de fiction et de poésie, Gil Scott-Heron a secoué et réveillé les consciences outre-Atlantique et, sous l'égide de Stéphane Nicolas, ce livre-hommage en forme de pêle-mêle nous donne à (re)découvrir la vie et les textes de cet artiste novateur, entrecoupé de photos, dessins et témoignages de ceux qui l'ont connu, aimé et ont souhaité, à travers ce projet collégial, saluer une fois encore l'homme et le génial interprète qui voulait croire à une solidarité trop souvent mise à mal, qui pensait que la culture ne pouvait qu'élever sa communauté mais qui hélas fut, en 2011, définitivement rattrapé par les démons qu'il tenta de combattre sa vie durant.
Repose en paix, poète.
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Je me souviens du concert de Gil Scott-Heron programmé au New Morning à Paris en 2010 auquel je n'ai malheureusement pas pu assister, pensant que je pourrai le voir une prochaine fois. C'était son dernier concert et Stéphane Nicolas l'évoque dans ce beau livre qui vient d'être publié "Gil Scott-Heron : A new black Poet".
Il s'agit d'une biographie du musicien, grand poète engagé et écrivain. Peu connu du public français, Gil Scott-Heron est pourtant un artiste majeur de la scène noire américaine.
La grand-mère de Gil l'a élevé dans l'amour du blues et du gospel. Il a pour idole John Coltrane et se fait connaitre en remplaçant Bob Marley malade pour faire la tournée de Stevie Wonder et Michael Jackson.
L'oeuvre musicale de Gil Scott-Heron est essentiellement fondée sur les textes. Certes, la musique est bien présente (il s'accompagne au Fender Rodhes) mais les mots priment. Il invente le Spoken word, une façon bien particulière de dire un texte. D'ailleurs, c'est pour cela qu'on dit qu'il est le père fondateur du mouvement rap.
Il va enseigner à l'université la littérature noire américaine et s'intéresse à la littérature de la Harlem Renaissance qui est un mouvement de renouveau de la culture afro-américaine de l'entre-deux-guerres.
Il écrit de nombreux textes poétiques et s'abreuve de la littérature noire engagée comme les écrits de James Baldwin mais aussi de la Beat Generation. Ses mots sont justes, pleins d'humour, mais également incisifs.
Politiquement, il a appartenu au mouvement Black Power et vouait une admiration aux deux grands leaders noirs des années 1960, Martin Luther King et Malcom X. Mais selon lui, les solutions aux problèmes sociaux et politiques résident non pas dans le combat armé mais dans la connaissance de soi et de l'histoire, notamment celle de l'esclavage. D'ailleurs l'histoire du peuple noir américain est au coeur de sa poésie.
Mais si les valeurs familiales et communautaires comptaient beaucoup pour lui, il avait aussi ses faiblesses. Alors qu'il mettait en garde contre les ravages de l'alcool et de la drogue il deviendra malheureusement un junkie et en succombera.

Ce livre n'est pas seulement une biographie. On y trouve aussi une fiction de Nicolas Roges et de nombreux témoignages dont ceux de Jean-Jacques Milteau, Mélissa Laveaux et Sandra Nkaké. Plusieurs textes originaux de Gil Scott-Heron ne sont pas traduits de l'anglais, ce qui est dommage (je parle pour moi).
Et puis, j'ai malheureusement des critiques à faire sur la forme, ce qui est regrettable.
D'abord, il n'y a qu'un nom sur la couverture alors qu'il s'agit d'un ouvrage collectif. Ensuite, je n'aime pas la façon d'appeler Gil Scott-Heron par ses initiales GSH, je trouve cela réducteur dans un beau livre. Enfin, la couverture souple est de très mauvaise qualité car la tranche se décolle à l'intérieur et le livre ne ferme plus normalement alors que je l'ai lu avec précaution.
Je regrette de baisser la note de ce livre pour ces raisons de forme parce que je trouve important de l'avoir publié, en hommage à "Gil Scott-Heron : A new black Poet".

Je remercie vivement Babelio et Evidence Editions qui m'ont offert ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique.


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Un livre écrit par des passionnés du grand Gil Scott Heron avec la volonté de la faire plus largement connaître.
Je n'ai pas été convaincue par le côté très hétéroclite des textes, témoignages et images et par la mise en page n'aidant pas à la lecture.
J'ai apprécié de retrouver certains de ses textes en anglais (au milieu d'un texte en français et sans traduction) mais je n'ai pas le sentiment d'avoir appris quelque chose sur lui et je suis donc déçue.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Gil Scott-Heron par ses textes engagés symbolise la contestation des minorités noires américaines. Les mots sont justes, pleins d'humour, mais également incisifs. Il devient pour beaucoup le parrain de la protest-soul, le « God-Father of Rap » ou encore le « Bob Dylan de la soul » (The Black Bob Dylan). Terme journalistique qui est assez critiquable et agaçant : certains vont jusqu'à indiquer qu'il ne faut pas se tromper et que Dylan est en réalité le « White Gil Scott-Heron » (le Gil Scott-Heron blanc).
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Cet album* contient le morceau Message to the Messengers, dédié ouvertement à la communauté hip-hop. Il indique aux rappeurs qu'il apprécie énormément le respect qu'ils lui portent, mais que les 4 syllabes « F*** » ne font pas d'eux des gens importants, ni des poètes. Il leur suggère de perpétuer le changement et d'élever leur communauté, de faire attention aux messages qu'ils véhiculent au plus jeunes, de respecter les femmes, et de poser les armes.

*Spirits (1994)
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L'œuvre musicale de Gil Scott-Heron est essentiellement fondée sur les textes. Certes, la musique est bien présente mais les mots priment. Il développe son art, entre écriture et musique. Le spoken word qui littéralement se traduit par "mot parlé" est une façon bien particulière de dire un texte. Le ton, la dynamique, la gestuelle de celui qui scande les textes à toute son importance. Les séances de slam en public sont une évolution directe du spoken word.
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C'est au départ Bob Marley qui devait accompagner Stevie Wonder et Michael Jackson, mais, Marley étant tombé malade, Stevie Wonder la propose à GSH. Cette tournée milite pour défendre la nécessité de commémorer le jour de naissance du Dr Martin Luther King, et de faire de son anniversaire un jour férié. Ils y sont parvenus.
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La discographie de Gil, c'est un condensé de l'histoire américaine, une suite de défaites et de moments de grâce, avec des prophéties, des fulgurances, des imprécations et beaucoup de poésie.
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