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EAN : 9791030703610
304 pages
Au Diable Vauvert (20/05/2021)
3.68/5   55 notes
Résumé :
Gabriel Salin, double de Nicolas Rey, apprend à 47 ans qu'il n'a plus que quelques mois à vivre.
Errant comme un fantôme dans un terrain vague depuis que son dernier amour l'a quitté, aveuglé par la dépression, assommé par la télé, il ne trouve plus de sens à son existence, n'a plus aucun désir. Lorsque sa toux persistante se change en arrêt de mort, les dés sont jetés : cancer du poumon.
Que faire de ce compte à rebours ? Affronter la réalité ou s'ass... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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On avait laissé Gabriel Salin / Nicolas Rey en plein désespoir amoureux, incapable d'accepter la rupture unilatérale voulue par Joséphine. le revoilà deux ans et deux confinements plus tard. Guéri ? Pas vraiment… Mais pas grave, sa nouvelle urgence est ailleurs : Gabriel va mourir. Dans quelques semaines.

Loin de l'accabler, cette nouvelle le sort - un peu - de son abandon dépressif et le contraint à s'interroger sur sa vie passée tout en voulant se conserver le faible espoir d'un avenir. Gabriel ne craint pas la mort, mais il tient à être en règle avec ceux qu'il aime pour l'affronter, et se lance dans une émouvante et souvent pitoyable tournée d'adieu. En oubliant que l'amour, à défaut d'être au coin de la rue, attend parfois sur le même palier.

Chronique névrosée de journées où le destin peut balancer de tous côtés, La Marge d'erreur est une délicieuse farce foutraque où se mêlent le portnawak délirant d'un auteur insolent, et la grâce (oui, oui, la grâce) d'un écrivain capable au détour d'une phrase de déclencher une émotion d'autant plus forte qu'elle débarque sans prévenir.

D'aucuns crieront au grotesque ou au crado ; d'autres au génie ou au poète. Comme d'hab'. Nicolas le sait, et je pense même qu'il s'en fout. Ce qui est sûr, c'est que l'apparente facilité du style direct et cru de Rey cache en fait un énorme travail pour réussir à ce que l'ensemble soit autant traversé de poésie amoureuse et de fulgurances réfléchies - et souvent bienvenues – sur l'époque.

Lire ce nouveau Nicolas Rey fut un plaisir ; l'écouter ensuite en rencontre Vleel en mai dernier restera inoubliable, tant la sensibilité à fleur de peau de l'auteur permet d'expliquer les émotions ressenties lors de ma lecture, et tant Rey semble se nourrir et survivre de l'amour reçu de l'autre.

Une phrase enfin pour finir, qui résonne fort depuis ma lecture : « Je suis un homme, parce que je suis décevant mais qu'on ne pourra pas me reprocher d'avoir essayé ».
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Pour les quadras un peu lettrés et un peu parisien que je suis, un nouveau roman de Nicolas Rey est toujours un évènement.

Celui que j'avais tendance à voir dans ses premiers romans comme un dandy plutot fier de ses dérives et qui versait souvent dans l'auto fiction avec un petit sourire ironique de condescendance au coin des lèvres, est devenu, au fil de ses écrits et des années passant, un romancier touchant qui réussit à émouvoir et à faire rire par des tournures très bien senties et un romantisme échevelé.

Revenu de tous ses excès, Nicolas Rey n'avoue désormais qu'une seule dépendance : celle au sentiment amoureux et à la passion.

Il le prouvait déjà dans ses deux derniers textes et le montre à nouveau dans cette marge d'erreur qui vient de sortir.

"Je ne comprenais absolument pas ce qui se tramait derrière sa démoniaque cervelle. Comme d'habitude, elle avait toujours un coup d'avance. Je n'osais pas dire un seul mot. Je tentais de comprendre. Elle venait de dire : pourquoi s'en priver? Mais se priver de quoi? je n'en avais pas la moindre idée.
Je me suis contenté de la regarder encore et encore. J'ai bien fait parce qu'elle a relevé son manteau et sa jupe en même temps."

Entre désinvolture et grâce déchue, débandade et érotisme débridé, autofiction et fantaisie romanesque, La Marge d'erreur est le portrait hilarant d'un dépressif plein de rage de vivre, pour les dernières semaines qu'il semble lui rester au début de son nouveau roman .

Son fameux double littéraire, ce Gabriel Salin qui lui ressemble tant, semble être ce dernier romantique véritable romantique en littérature.

Parfois excessif, parfois émouvant, souvent cru, encore plus mélancolique et passionné, Nicolas Rey en fait certes parfois trop.

Mais en même temps, ce côté too much qui lui colle à la peau, il le fait bien.

Surtout sa sincérité et a propension à reconnaitre ses failles et ses faiblesses font du bien dans ce monde où il est toujours compliqué d'avouer ses torts.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Adolescente, j'étais une lectrice exigeante. J'avais besoin de livres qui me bousculaient, m'emmenaient ailleurs, sans compromis. D'une littérature qui brûle, de romances sans mievreries. D'un regard aigu sur le monde et un peu je-m'en-foutiste J'avais plusieurs auteurs fétiches, Beigbeder tout en haut. Et Nicolas Rey.
Depuis, je suis une lectrice souvent bien plus consensuelle. Je lis toujours autant mais à trop faire dans la variété, je me perds parfois. Alors, un retour aux sources est nécessaire.

Ce nouveau roman de Nicolas Rey a été le bain de littérature salvateur. Je l'attendais sans l'attendre vraiment. Longtemps que je ne m'étais pas replongé dans un roman de cet auteur. Et quel erreur! Dès les premières pages j'ai su. A la phrase "j'ai la mobilité d'un boudin de porte" (page 28, il m'aura fallu si peu de temps), j'avais retrouvé un univers littéraire connu et aimé.

J'ai dévoré les trois derniers mois de vie de Gabriel, son histoire qui n'en finit pas avec Josephine et sa rencontre avec Diane, sa voisine. Sa relation sans faux semblants avec son fils, Hippolyte. Ce retour sur son chemin amoureux, sarcastisque et touchant. Les pages brûlantes sur Marseille. L'hommage aux professeurs et à ce métier où plus personne n'espère de reconnaissance.
J'ai aimé ce roman parce qu'il est aussi desesperé que lumineux. Parce qu'il y a du sexe joyeux et consenti. Une histoire folle d'un amour normal et l'histoire banale d'un amour fou.

J'ai été emporté dans ma lecture et en refermant le livre j'ai su que je devais faire bien plus confiance à la lectrice adolescente que je suis encore au fond et qu'il est bon d'être fidèle en littérature. Nicolas Rey je ne le quitterai plus.
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AMOUR ÉTERNEL

Un nouveau roman de Nicolas Rey est toujours un évènement savoureux. Lui qui a bercé mon retour à la lecture il y a une quinzaine d'années, continue d'exceller dans son oeuvre. Il fait partie de ces écrivains talentueux capables de vous faire rire et de vous émouvoir au même moment. Son parcours de vie n'était pas un long fleuve tranquille alors il en écrivit l'esquisse. Dans la marge d'erreur Gabriel Salin s'avère être le double de l'auteur, l'homme écorché mais terriblement amoureux, sevré d'alcool et de drogue. Personnage tendre et cru, la relation qu'il aura avec son fils demeure un fil rouge qu'on ne peut qu'apprécier. Nicolas Rey, de son propre aveu ne fait rien de ses journées excepté regarder des séries, il bénit le confinement permettant au monde de vivre de la même façon que lui. Nicolas Rey est-il un génie ? La réponse est oui•••

Gabriel Salin apprend qu'il lui reste trois mois à vivre. Abandonner ou tenter de vivre ? Il errera dans ses pensées et ses actes avec une certaine évolution devant laquelle j'ai frémi. Ne s'épargnant jamais, il charge la mule considérant qu'il a commis de nombreuses erreurs dans sa propre vie. Dans une société où accepter nos fautes est devenu un sacrilège indécent, l'honnêteté dont il fait preuve rafraîchit le paysage éditorial.

Avec une écriture dont on ne se lasse pas, il est arrivé une fois de plus à casser les codes. Critiquant la profusion de romans sociaux mélangeant tous les concepts et un système éducatif en danger, Nicolas Rey rayonne dans ce roman où une fois n'est pas coutume il s'engage à travers certains sujets sociétaux. Avec une satire qu'on lui connaît, avec un langage parfois cru.

À travers les autres souvent. À travers sa relation filiale où toute sa tendresse exulte « Je n'ai pas osé lui répondre que pour qu'une chose soit vraiment il est souvent préférable qu'elle se termine vraiment mal », à travers sa nouvelle compagne, enseignante, rencontrée au hasard qu'il tient en admiration la plus totale et avec qui le sexe sera le point de départ.
Nicolas Rey est peut-être le dernier romantique véritable romantique en littérature.

Quand vous le lirez, vous me direz : « romantique really ? ». Allez plus loin que la passion dévorante, que l'érotisme percutant ou glauque car avant toute chose Nicolas Rey est un amoureux qui ne peut se renier. Lui « à la conscience pleine de cambouis crasseux » aime l'amour. Passionné, il aime les mots sans jamais tomber dans le piège de se regarder écrire. À la fois tendre et sarcastique, à la fois juste et énergique, il a cette faculté à faire jaillir des idées de génie tout en simplicité. Nous voyons poindre les douleurs du passé avec Joséphine qu'il ne lâche quasiment jamais et puis un peu et puis beaucoup et puis… amour explosif qui lui fera entrevoir certaines vérités. Ce roman est l'apologie de la grâce à travers l'humain. Fondamentalement humain. Parfois impudique, parfois révolté, j'ai succombé une fois de plus à ce roman et à cet homme rempli de douceur et d'une absence de confiance en lui totale. Parfois gauche et délicat, puis actif et passif, il respire la sincérité. Indubitablement je me reconnais dans cet amour dévorant où une journée sans aimer ne peut exister.

La rencontre en @vleel_ avec lui, le mois dernier fut un des plus beaux moments que j'ai pu vivre. Pouvoir échanger avec cet auteur que j'apprécie tant et voir les fêlures derrière l'écrivain que je me suis imaginées. Un immense moment que je vous conseille en replay.

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SORTIE DE SCENE
Il y a ceux qui découvrent Nicolas Rey à l'adolescence et il y a ceux, qui comme moi, le découvrent… plus tard. Mais peut-être ne l'aurais-je pas autant apprécié qu'aujourd'hui- je crois en ces livres qui un jour viennent à vous (et non l'inverse) au bon moment.

Et l'heureux hasard d'une rencontre VLEEL m'a fait rencontrer celui qui peut parfois passer pour désinvolte mais qui au fond est un puits de tendresse et de mélancolie.

Car oui, certains dans La marge d'erreur pourront se sentir mal à l'aise face au sexe débridé raconté par Gabriel (pourtant très ponctuel dans le roman) mais ce serait passer à côté de toute la tendresse caressante et l'émotion que renferme ce roman et son personnage.

Gabriel- trois mois encore à vivre- un vrai névrosé mélancolique, occupé par le peine de se savoir condamné sans le dire à personne.
Alors certains refuges s'offrent à lui :
 L'absurde et des passages excellents d'humour et de dérision, soulignant sans doute l'aberration d'une vie face à l'incontournable mort.
 Les somnifères pour oublier son fatal destin, sa souffrance, ne plus rien ressentir, pas même les émotions, et chaque soir s'endormir devant « N'oubliez pas les paroles ».
 Et l'amour- le plus fou pour Joséphine et surtout l'incommensurable pour Hippolyte, son fils- sa) plus belle histoire, son refuge vital, celui qui fait se répandre en lui une profonde mélancolie à l'idée de le laisser.

Alors oui, parfois la digression érotique va loin mais elle reste élégante et ne doit jamais occulter les passages qui m'ont beaucoup émue.

Alors oui, Nicolas Rey est venu à moi (sans le savoir), Nicolas Rey m'a fait rire, Nicolas Rey m'a touchée, dans La Marge d'erreur puis par sa sensibilité non feinte, ce qui pourra peut-être échapper à certains mais à quoi bon : « les gens normaux sont des gens très étranges » dirait Gabriel.
Alors vive la fantaisie et l'impertinence !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je ne comprenais absolument pas ce qui se tramait derrière sa démoniaque cervelle. Comme d'habitude, elle avait toujours un coup d'avance. Je n'osais pas dire un seul mot. Je tentais de comprendre. Elle venait de dire : pourquoi s'en priver? Mais se priver de quoi? je n'en avais pas la moindre idée.
Je me suis contenté de la regarder encore et encore. J'ai bien fait parce qu'elle a relevé son manteau et sa jupe en même temps.
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Au moment de nous dire au revoir, il me livre sa conclusion : c'est beau papa, mais ça se termine vraiment mal"

Je n'ai pas osé lui répondre que pour qu'une chose* soit vraiment mal, il est vraiment préférable qu'elle se termine vraiment mal."
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On s'y ennuyait beaucoup. Il fallait donc boire et baiser pour que le temps passe un peu plus vite.
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Pourquoi es-tu si triste Gabriel ?
— Parce que ma vie a commencé à quarante ans. Le soir où j’ai rencontré la femme de ma vie. Je ne me souviens pas de mes quarante premières années. Ma vie s’est terminée cinq ans plus tard, le soir où elle m’a quitté. En fait, mon existence aura duré cinq ans. C’est déjà pas si mal. Il y a des gens qui passent toute une vie à ne pas exister.
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Il est possible de soulager la souffrance et d’apporter du réconfort dans les tout derniers jours avec d’innombrables produits morphiniques.
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