Énergies : une pénurie au secours du climat ?

Voyant dans l'utilisation massive du pétrole, l'explication principale de la croissance accélérée des économies mondiales, la thèse de ce livre est que l'humanité aura à faire face très prochainement à une réduction de la quantité de pétrole disponible et que les conséquences en seront terribles car ce n'est que grâce à l'abondance du pétrole que la population mondiale a pu croître autant. le pétrole c'est la mobilité, le confort, la richesse mais aussi, avec les engrais, une nourriture plus abondante.
L'auteur passe en revue les avantages et les limites des nombreuses énergies de substitution qui existent. Certaines permettent dès aujourd'hui de pallier la réduction du pétrole disponible, réduction qui selon lui a déjà commencé et devrait se faire nettement sentir à partir de 2020. Mais même en jouant sur l'ensemble de ces sources, on restera très loin d'obtenir une énergie aussi abondante et aussi bon marché qu'avec le pétrole.
Les hommes politiques, très attachés au maintien de la croissance économique qui a marqué la deuxième moitié du 20ème siècle, s'illusionnent donc en pensant que celle-ci pourra être maintenue grâce des techniques "vertes". Adolphe Nicolas anticipe des famines et, même en Europe, avec un retour au champ d'une partie de la population, un mode de vie qui rappelerait celui des années de la 2ème guerre mondiale. En contrepartie, l'humanité échapperait à un réchauffement climatique trop marqué (d'où le titre du livre).
Outre la grande culture générale de l'auteur, quels sont les mérites de l'ouvrage ?
- Bien montrer les limites de tous les scénarios prospectifs : beaucoup sont possibles, on peut longuement se demander quels sont les plus probables et, de toute façon, aucun n'est exclu, même le plus improbable.
- Rappeler que si la technique peut beaucoup, elle ne permettra jamais de s'affranchir des lois de la physique.
- Souligner la complexité de l'économie mondiale et le risque que les politiques passent à côté des vrais risques.
Parue en 2011, dans l'ambiance de la crise financière de 2008, la thèse de l'auteur serait-elle un peu différente aujourd'hui (2017) ? Allons-nous voir le prix du pétrole s'envoler définitivement dans les cinq années qui viennent ?