L’embryologiste Nicole Le Douarin évoque sous forme de dictionnaire les avancées passionnantes de la biologie moléculaire.
Lire la critique sur le site : Liberation
La vie recèle depuis longtemps un mode à certains égards comparable de stockage et d’usage de l’information. Il existe en effet un code pour déchiffrer le sens du « patrimoine héréditaire » contenu dans la molécule d’ADN, celle qui assure à la fois la vie et sa continuité, le code génétique dont les quatre lettres renferment, pour chaque être vivant, le secret de ce qu’il est et de la manière dont il peut, à chaque génération, générer le semblable par le semblable.
Chaque fois que les avancées de la science ouvrent à la liberté humaine un éventail de choix dans un domaine dont elle devait jusqu’alors subir les contraintes comme un destin, nos valeurs morales, ou du moins les interprétations que nous en faisons, sont déstabilisées : il en fut ainsi à l’époque de Galilée quand il a fallu admettre que la Terre n’était pas au centre de l’univers ; c’est de nouveau le cas aujourd’hui face aux techniques de clonage, au projet de régénérer un tissu lésé par des cellules souches, à la possibilité de modifier les gènes…
Le progrès des connaissances et de leurs applications fait parfois peur. Il est sage de contrôler l’usage qui en est fait afin que seuls ses bienfaits soient retenus. Ils sont d’ailleurs souvent le résultat d’une coopération des avancées de plusieurs disciplines scientifiques. L’exemple, avec d’autres, des prothèses qui permettent à des coureurs amputés des jambes de se mesurer à la course avec des individus normaux n’est-il pas l’amorce d’un homme « bionique » ou « semi-artificiel » comme on en trouve dans les romans de science-fiction ?
Les caractéristiques essentielles des êtres humains sont le bipédisme, l’accroissement de la taille du cerveau ainsi que des capacités cognitives et comportementales exceptionnelles uniques dans le monde vivant, la production d’outils, le langage et la culture.
Deux de ces aptitudes seront considérées ici : l’accroissement de la taille du cerveau et la capacité de parler, car elles relèvent plus particulièrement de la biologie.
On peut considérer que, si les progrès de la science le permettent, chaque être humain devrait pouvoir, s’il le désire, avoir un enfant qui lui soit génétiquement apparenté. Le clonage pourrait en effet fournir une solution à des couples dont la stérilité ne relève pas de méthodes courantes de la procréation médicalement assistée : le cas des hommes qui ne produisent pas de sperme en est un exemple.
La chercheuse Nicole le Douarin réalise depuis son entrée au CNRS en 1962 des recherches en biologie du développement. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages destinés à tous, sur le fruit de son travail. le dernier, "Les Secrets de la vie", retrace son parcours scientifique, dessinant en filigrane une carrière professionnelle autant que l'histoire récente de la science en France.
La Grande table Culture d?Olivia Gesbert ? émission du 12 septembre 2019
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