AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,48

sur 41 notes
5
1 avis
4
2 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis
Suite de mes lectures sur l'agriculture industrielle. le nouvel essai de Fabrice Nicolino se présente sous la forme d'une lettre écrite à un paysan fictif, appelé Raymond. Il tombe à pic après ces manifs d'agriculteurs qui ont eu lieu un peu partout.

Nicolino rappelle brièvement les débuts de l'agriculture industrielle, les premiers tracteurs, les pesticides, le rôle pas innocent de l'INRA (je ne me remets pas du coup des vaches à hublot !!), le pouvoir grandissant de la FNSEA, et puis surtout, les technocrates se mettent à décider, à calculer et contrôler le monde paysan. Ce dernier fait figure de dinosaure face à l'agriculture américaine, qui sert de modèle. Progrès, rentabilité deviennent une obsession au détriment des bêtes et des gens. Remembrement, attaques répétés contre le bocage (adieu biodiversité...), premiers élevages intensifs. Et le désastre perdure jusqu'à aujourd'hui. Les grandes multinationales, le pouvoir politique et la FNSEA ont achevé leur mission : la campagne s'est vidée, les petits paysans sont devenus des esclaves, les végétaux sont utilisés à d'autres fins que de nourrir (les agrocarburants, entre autres) et partout dans le monde, les terres agricoles sont convoitées, achetées, transformées dans les pays les plus pauvres.

L'agriculture s'est déshumanisée, les bêtes sont devenus des outils-machines, et tout cela a pu se produire car une immense majorité d'agriculteurs a accepté ce système, et souhaite le maintenir tel quel. Seuls les paysans qui se sont convertis au bio s'en sortent. Humainement et financièrement. Et à mes yeux, seuls ceux-là méritent d'être aidés.

L'essai de Nicolino a le mérite de rappeler l'essentiel et d'inciter à la réflexion. Si tous les gens réduisaient leur consommation de viande et faisaient l'effort d'acheter local et bio, l'agriculture industrielle serait obligée de plier, et notre vie en serait transformée…
Lien : https://labibliothequedefolf..
Commenter  J’apprécie          129
J'ai lu ce livre chez ma soeur qui prépare une pièce de théâtre sur le monde paysan en Suisse. Heureusement la situation de l'agriculture y est un peu moins dramatique qu'en France.
En refermant ce livre, vraiment, je ne sais pas si on peut parler encore d'agriculture quand on voit comment elle est envahie par les produits chimiques, l'industrie et la technocratie ! Ce qui est aussi révoltant, c'est de voir comment, sous l'alibi du progrès, ce modèle américano-européen a été imposé à d'autres continents où il a détruit une agriculture traditionnelle au lieu de l'aider à se développer.
Commenter  J’apprécie          90
Achat après une flânerie parmi les livres à La librairie des Mots passants.

Le titre était drôle et intéressant. Ces temps derniers, j'ai lu et visionné pas mal de textes ou films sur le sujet de l'agro-écologie. Je tenais donc à me faire une idée sur les décisions, les actes et la démarche générale qui nous ont conduit, en quelques décennies, d'une société majoritairement paysanne à une société de consommation. L'auteur parle même d'une civilisation mercantile soumise à l'industrie agro-alimentaire.

Nicolino déplore la mort programmée du monde paysan depuis les années 50. Il dénonce l'exode rural qui désertifie les campagnes au profit de banlieues où prolifèrent le chômage, quand il ne s'agit pas de bidonvilles surpeuplés. Il s'insurge aussi contre le traitement infligé aux animaux dans ces usines à viande et je ne peux acquiescer.

Le seul souci de ce livre réside dans une dénonciation, je trouve, très ciblée, presque nominative, de responsables politiques et de plans économiques (Marshall en tête) précis dont la plupart des lecteurs (à moins d'être déjà des écologiste ou des professionnels de l'agriculture) ignorent la teneur. du coup, le curieux se perd. le curieux intrigué dont je me revendique ira jusqu'au bout, le simple curieux attiré par le titre et l'envie de se faire une idée globale (comme noté dans mon introduction) risque de laisser choir le livre dès les premières précisions de noms, de systèmes économiques, de politiques impliqués et c'est un peu dommage...

L'argument est bon et la cause est juste.
Commenter  J’apprécie          70
Après cent ans d'industrialisation le monde paysan se meurt.
Les derniers "traditionnels" disparaissent un à un sous les coups répétés des nécro-semenciers et des planificateurs de tout poil.
Le monde rural disparaît laissant place aux banlieues surpeuplées et leur pesant de chômeurs gavés de pesticides .
La révolution verte nous avez promis l'éradication de la faim dans le monde et pourtant rien a changé sinon les profits engrangés par un poignée de profiteurs.
Certes, paysan moi-même, ce livre ne m'a rien appris, cela va sans dire... mais finalement, ça va mieux en le disant.
Commenter  J’apprécie          60
Tel est le rêve, qui tournera finalement au cauchemar
Avec brio et sous forme d'une lettre à Raymond, Fabrice Nicolino revient sur l'histoire accablante de la l'agriculture construite par les pouvoirs publics depuis le début du vingtième siècle et particulièrement depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Car il s'agit bien de la construction d'un « vaste merdier »…

L'auteur montre que sous le plan Marshall, il y avait bien « un plan ». Il présente l'inondation des « marchés européens d'aides matérielles sous la forme de belles productions américaines », le rôle de l'industrie cinématographique, « un pulpeux imaginaire », dans la construction du « seul avenir désirable ». Et avec le plan, le rôle de la chimie de synthèse, du DDT…

Pouvoirs publics, INRA, CNJA et FNSEA, « révolution définitive de l'agriculture », pesticides, maïs industriel, herbicide (l'acide 2,4-dichlorophénoxyacétique… plus connu sous le nom d'agent orange, massivement déversé sur le Vietnam par l'aviation étasunienne). Changer de nom, habiller d'un nouveau nom une « modernité » frelatée et toxique, parler de « phytopharmacie »… La « France consommerait des pesticides par centaines de milliers de tonnes, qui pourriraient les sols, les rivières, les nappes phréatiques, les fruits, les légumes, l'air, l'eau de pluie et la rosée du matin », pour le intérêts bien compris de Rhône-Poulenc, Monsanto, Bayer, Syngenta, BASF, etc.

N'oublions pas la transformation des animaux « vivants et sensibles en simples choses, en autant d'objets », de la barbaque sur pied… Je me souviens de cette infâme campagne « sauvez le boeuf ». Et déjà les sélections génétiques à outrance, les puretés de la race…

Les savoirs paysans confisqués par les experts, des « sachants » déniant les choix démocratiques. Il fallait nourrir mais surtout « conquérir les marchés extérieurs ». Une grandeur agroalimentaire comme la grandeur nucléaire…

Et après « le triomphe d'une vision industrielle de la forêt. Les pins sont aussi monotones que les épis de maïs de l'agriculture intensive », le remembrement des terres, « une révolution des paysages et un incroyable hold-up sur les terres »… « A l'arrivée, 17 millions d'hectares – 170 000 km2 ! – sur 29,5 millions d'hectares de surfaces agricole utile (SAU) ont été remembrés », des kilomètres de haies et de talus boisés arasés, entrainant l'augmentation du ruissellement, la disparition des animaux…

Ici l'INRA, au niveau mondial, la Food an Agriculture Organization (FAO) et plus que l'accompagnement de l'industrialisation de l'agriculture. Surabondance, malnutrition et famines, « le nombre d'affamés croît, dans un monde où l'obésité explose ».

Et aujourd'hui, les agrocarburants, les « nécrocarburants » comme les nomme l'auteur, « Changer une plante alimentaire en carburant automobile, dans un monde qui compte un milliard d'affamés, n'est-ce pas sans discussion possible un acte criminel ? ». Et aussi, les millions d'hectares de terres achetés par des Etats, des transnationales, les industriels français, un accaparement sous forme d'accumulation et d'expropriation, la redistribution de l'espace par « le carnet de chèques »…

Il faut raconter cette histoire et souligner les responsabilités et les culpabilités dans la construction de ce « vaste merdier ».
Lien : https://entreleslignesentrel..
Commenter  J’apprécie          60
Un bref – peut-être trop bref – historique des dérives et erreurs de la politique agricole des 100 dernières années. Tout y passe, agrochimie, productivisme, industrialisation, remembrement, déshumanisation, mécanisation… pour arriver au gros merdier actuel.


Un essai à charge, au pas de charge, pas de quartier !
Commenter  J’apprécie          50
Je ne sais pas si j'aurais vu ce livre en librairie si j'aurais craqué. C'est une connaissance qui m'a offert ce livre en me disant "lis-le et tu verras". Comme cela reste très rare que l'on m'offre un livre, il est passé sur le haut de la PAL. J'ai dévoré la lecture. Fabrice Nicolino écrit avec ferveur, force et courage. L'agriculture est un sujet qui lui tient vraiment à coeur. Il adresse la lettre à Raymond, paysan imaginaire né dans les années 20. le portrait qui va être dressé ne peut pas laisser insensible. Il sait de quoi il parle car il est syndicaliste de la FNSEA, scientifiques de l'Inra (Institut national de recherche agronomique) et ingénieurs du génie rural, des eaux et des forêts (Igref). 

Le fait que la productivité a été dopée est une réalité que personne ne peut réfuter. Mais à quel prix? L'usage massif des pesticides et de manipulations génétiques se fait aussi bien dans le cas des céréales ou de l'élevage. Cela soulève beaucoup de questions et où que cela soit dans le monde. La lettre est un moyen de pousser chacun à s'interroger et pourquoi pas changer sa façon de consommer. Les politiques sont soumis au lobbying et le changement doit venir d'en bas pour espérer des modifications en haut. Il est encore tant de ne pas céder aux sirènes de la productivité trop intensive. La société veut-elle changer? C'est à chacun de trouver la réponse. 

Une lettre qui ne pourra vous laisser insensible. Que vous soyez ou non d'accord, elle va vous pousser à réfléchir. 


Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
Commenter  J’apprécie          30
Fabrice Nicolino dresse le portrait d'une agriculture productiviste pollueuse, destructrice d'emploi et incapable de nourrir l'humanité. Il remonte aux origines de cette dérive, rapporte des évènements clefs qui permettent de comprendre comment on en est arrivé là.
(...)
Ce texte synthétique permet de mieux comprendre l'implacable logique des politiques agricoles. Il dénonce les puissances qui gouvernent et dictent leurs lois, au nom de leurs seuls profits.

Article complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
Commenter  J’apprécie          21
Un essai sous forme d'une longue lettre, voilà une idée qui me plaît. La maison d'édition, Les Échappés, en fait énormément et je pense me pencher de nouveau vers leurs écrits. Dans celui-ci, nous allons devenir la personne qui lit ce texte, adressé à un personnage fictif mais réaliste, Raymond, un agriculteur.

Fabrice Nicolino dénonce les méfaits de l'agriculture industrielle de ces dernières années, en démontrant les mauvais choix qui ont été faits, généralement pour des questions d'argent, sans prendre en compte la dimension écologique, animale et humaine. Il y parle du rôle de l'INRA, et comment ne pas être choqué.e devant les vaches à hublot, une véritable horreur..., de la FNSEA, Monsanto, etc.

C'est une analyse assez intéressante, qui éclaire vraiment sur la réalité de l'élevage et de l'agriculture aujourd'hui... Je savais certaines choses, mais cela m'a permis d'en apprendre d'autres, bien que je trouve que le livre reste assez court.

La forme de lettre est vraiment plaisante, cela évite qu'on s'ennuie, et cela ne donne pas tellement l'impression de lire un essai. J'étais vraiment d'accord avec son point de vue, notamment sur le traitement réservé aux animaux dits "d'élevage" qui est juste inqualifiable (on en reparle, des vaches hublots...?)

Je suis ravie d'avoir découvert ce livre, que je recommande vraiment, il est important et se lit très rapidement.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
Commenter  J’apprécie          10
Lettre à un paysan pour décrier l'absurdité qu'est devenu l'agriculture. le sujet n'est pas nouveau et nous explique à travers l'évolution historique de l'agriculture les dérives politiques qui mènent à la situation actuelle. La lecture est fluide et sans fioriture, j'y ai découvert des organismes peu connus du grand public et qui oeuvre soi disant dans notre bon intérêt. Ce livre m'a donné envie d'en savoir un peu plus sur cet univers assez opaque qui pourtant nous est vital.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (92) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}