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EAN : 9782354081188
237 pages
Mnémos (05/05/2011)
3.36/5   21 notes
Résumé :
Chef de guerre perdu en territoire hostile, épouse martyrisée par le mari que pourtant elle aime, nains terrifiés par un dragon endormi, gourou indifférent à la souffrance de ses adeptes, criminel de guerre en quête d'une impossible rédemption : vous n'oublierez pas de sitôt les héros de Victimes et bourreaux !

Partenaires de longue date des Imaginales, le festival des mondes imaginaires d’Épinal, les éditions Mnémos ont accepté le principe d’éditer c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Troisième anthologie ayant vu le jour suite au festival des Imaginales d'Épinal après « Rois et capitaines » en 2009 et « Magiciennes et sorciers » en 2010, « Victimes et bourreaux » nous propose à nouveau de découvrir les textes de certains des plus grands noms de la fantasy française de ces dernières années. Douze nouvelles ont été retenues pour cet ouvrage (dont Stéphanie Nicot assume encore une fois la publication), et si la qualité n'est évidemment pas toujours la même d'un texte à l'autre, il n'en reste pas moins que nous avons ici affaire à une excellente anthologie, presque à la hauteur de la toute première. Si le thème peut, au premier abord, paraître surprenant, il semble en tout cas avoir beaucoup inspiré les auteurs présents au sommaire de l'ouvrage qui ont choisi d'aborder le sujet sous des angles très différents. Certains mettent ainsi en scène des victimes et leur calvaire, comme Charlotte Bousquet et sa « Stratégie de l'araignée » dans laquelle elle reprend le personnage de son dernier roman (« Matricia »), ou encore Sam Nell qui nous fait vivre une scène de torture particulièrement atroce dans « Le deuxième oeil ». D'autres, en revanche, s'interrogent sur la frontière ténue qui sépare parfois la victime du bourreau comme Lionel Davoust et son ambiguë personnage d'« Au-delà des murs », ou encore Pierre Bordage et sa nouvelle au titre évocateur « Qui sera le bourreau ? ».

Comme dans toute anthologie, certains textes se révèlent évidemment plus marquants que d'autres, et c'est notamment le cas ici de ceux qui ouvrent l'ouvrage. Parmi les douze, cinq m'ont ainsi particulièrement séduite, à commencer par deux textes parmi les plus courts : « Porter dans mes veines l'artefact et l'antidote » de Justine Niogret qui signe encore une fois une nouvelle follement originale, pleine de poésie et de mélancolie, et « Ton visage et mon coeur » de Nathalie Dau, nouvelle dans laquelle un homme victime d'un trop grand amour en vient à se changer en son propre bourreau. Michel Robert réussit également son coup avec « Qjörll l'assassin » où l'on fait connaissance avec une troupe de mercenaires en mission pour livrer un malfrat de la pire espèce à la justice, de même que Maïa Mazaurette et son « Que justice soit faite » qui nous plonge dans l'horreur de la grande peste du Moyen Age et la folie dévastatrice d'un homme d'église. J-P. Jaworski, enfin, se distingue quelque peu de ses confrères et nous offre avec « Désolation » un texte atypique mettant en scène une troupe de nains en expédition dans une cité oubliée, et dans lequel on reconnaît sans mal le talent et la maîtrise de l'auteur qui répond ici au sujet tout en rendant un bel hommage à une fantasy que l'on pourrait qualifier de plus « classique ».

Des auteurs talentueux, des textes tour à tour originaux, dépaysants, dérangeants ou captivants, voilà ce que vous trouverez en vous plongeant dans cette excellente anthologie dédiée aux amoureux de l'Imaginaire. A noter qu'à « Victimes et bourreaux » a succédé en 2012 « Reines et dragons » (cette fois sous la direction de Sylvie Miller et Lionel Davoust) et qu'en 2013 un « Elfes et assassins » devrait voir le jour.
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Victimes et Bourreaux… Réalisée en partenariat avec les Imaginales, le festival d'Épinal où le meilleur des auteurs de la fantasy française et mondiale se retrouve chaque année, cette anthologie s'inscrit dans la lignée de Magiciennes et Sorciers et de Rois et Capitaines, salués par une critique enthousiaste qui y a vu « sans doute la meilleure anthologie de fantasy francophone parue à ce jour » (ActuSF).

Rois et Capitaines et Magiciennes et Sorciers abordaient des thèmes plutôt classiques de la fantasy épique, Victimes et Bourreaux abandonne les figures traditionnelles de la fantasy et aborde des sujets qui ne sont pas sans rapport avec l'actualité. Un sujet original qui sort le genre des sentiers battus, mais difficile à aborder sans tomber dans le pathos ou dans le gore. Douze auteurs ont retroussé leurs manches pour écrire sur le sujet. Douze nouvelles ont donc été retenues pour cet ouvrage , et malheureusement la qualité se révèle d'un niveau très largement en dessous de Rois et Capitaines, que j'avais lue lors de sa sortie.

Des victimes et des Bourreaux est un schéma qui, au premier abord, semble simple... mais les histoires proposées mettent en scène des victimes pas aussi démunies qu'elles pourraient l'être et des bourreaux qui ne sont parfois pas ceux que l'on croit...

Comment peut-on imaginer que de tels personnages puissent faire des héros sympathiques, auxquels les lecteurs auront envie de s'identifier ? C'est pourtant le défi qu'ont relevé onze auteurs avec des textes très différents les uns des autres, allant de la science-fiction à la fantasy en passant par un réalisme à faire frémir les lecteurs les plus avertis.

Lucie Chenu - nooSFere.



La Stratégie de l'araignée. - Charlotte Bousquet

Charlotte Bousquet place sont intrigue dans l'univers de ses romans. C'est la seule a avoir pris le titre au pied de la lettre. Dans sa nouvelle, elle narre l'histoire d'une femme accusée sorcellerie à cause de ses dons de prescience et qui est torturée dans une geôle orientale.

Or, elle a précédemment sauvé Tessa, la soeur de Savino, un homme influent, avant de tomber dans les griffes d'un bourreau particulièrement vicieux. Sera-t-elle secourue à temps?

Cette histoire d'une femme soupçonnée de sorcellerie et torturée dans un cachot n'est pas franchement convaincante, même si l'auteur introduit in fine une petite dose d'ambiguïté qui lui évite de sombrer dans la caricature. Si le thème est bien respecté, la notion d'imaginaire est à peine esquissée. La nouvelle se rapproche plus d'un roman sur les Sorcières de Salem, en effet, les « pouvoirs » n'apparaissent que tardivement, en laissant la grande part à un examen de conscience. le rapport de force entre l'héroïne et son geôlier aurait pu être plus développé.


Qjörl, l'assassin – Michel Robert.

L'auteur mise sur l'action en nous narrant péripéties d'un groupe de mercenaires chargés de convoyer un assassin pour qu'il puisse être jugé. Mais nos aventuriers doivent traverser des territoires ô combien dangereux.

L'auteur nous livre un mauvais roman de western mâtiné d'un peu de moyen-âge, rapport à l'armement, qui selon moi n'entre pas dans l'imaginaire, ni dans ses sous-genres ; on y retrouve aucun soupçon d'imaginaire. N'ayant pas encore abordé l'auteur dans d'autres ouvrages, malgré quelques achats, cette nouvelle ne m'invite en aucune façon a ouvrir l'un de ses romans.


Porter dans mes veines l'artefact et l'antidote – Justine Niogret

Dans un texte qui se démarque sensiblement de l'univers de « Chien du heaume » et de « Mordre le bouclier », l'auteur nous entraîne dans les coulisses d'un cirque futuriste. Un cirque où la situation d'une jeune femme est dramatique, de force elle doit représenter, en duo avec une créature végétale.

Dans la nouvelle très originale de l'auteur, l'Imaginaire est présent : voyages entre les planètes, cheval-arbre. On retrouve dans cette nouvelle une part de fantastique, et une autre de science-fantasy. La nouvelle est très bien écrite et immersive, mais j'aurais aimé que le rapport de force ente les protagonistes soit un peu plus développé. On retrouve dans cette nouvelle tout l'habilité de l'auteur avec son style minimaliste. Une nouvelle très intéressante.

Que justice soit faite – Maïa Mazaurette.

Le récit de l'auteur nous entraîne dans un long monologue avec en toile de fond l'Inquisition et tout ce qui résulte d'atrocités autant physiques que morales. La nouvelle narre le récit du père Antoine, alors que la baronnie subie une grave crise : la peste a durement frappée le château.

L'auteur nous entraîne dans une nouvelle, à la fois originale et mélancolique. le thème, avec l'art de la torture psychologiques est respecté et le fantastique transparaît sous forme de tension jusqu'au dénouement final. Malheureusement, la part de l'Imaginaire n'est pas assez présente et le roman dénote une part de roman-historique part trop présente, car seule la folie du prêtre nous rattache au genre précédemment évoqué. le traitement est sans doute un peu bref, mais le portrait de cet illuminé compte parmi les moments les plus marquants de cette anthologie.

Qui sera le bourreau ? – Pierre Bordage

Un dictateur vient de tomber et il a été décidé que son bourreau sera la personne qui a le plus souffert. Pierre Bordage nous invite à suivre le procès de Stadimir, l'Empaleur. Procès d'un tyran dont on découvre dont on découvre qu'il fût autrefois victime.

Cette nouvelle placée sous l'angle politique n'est pas sans nous rappeler à nouveau le thème du procès des sorcières de Salem mâtiné d'un peu de Dracula de Bram Stocker en nous rappelant très brièvement l'histoire originelle de Vlad l'empaleur. Un texte simple nous démontrant que souvent le bourreau est peut être à la base une victime aussi. Cette nouvelle a de très bon côtés, elle est très bien écrite et le thème est respecté, mais malheureusement de manière caricaturale.L'idée de base et le traitement du thème sont bien réalisés, mais la répétition des faits donne l'impression de répétition alors que la nouvelle ne fait que seize pages.


Ton visage et mon coeur – Nathalie Dau.

Nathalie Dau nous entraîne dans une nouvelle qui s'apparente au conte médiéval et où elle nous narre, dans un cadre intimiste, l'habituelle histoire de la jalousie conjugale ; un sentiment qui use et ronge les sentiments les plus purs.

Avec une très belle écriture, l'auteur sert merveilleusement le thème et nous livre un texte où l'on trouve des hommes bien et des femmes infernales, a contrario de l'idée reçue que se sont toujours les hommes qui tabassent les femmes.

Une nouvelle finement distillée où le fantastique transparaît par le biais d'une statue.


Frères d'armes - Jeanne A. Debats.

A l'école de Sabëlfell, les enfants sont formés pour maîtriser le Talent, afin de combattre l'ennemi. Les groupes sont formés de Poings et d'une Lame. Il faut une parfaite symbiose entre chaque élément. L'arrivée d'un jeune prodige déséquilibre l'harmonie de manière dramatique.

Bien qu'elle n'évoque d'assez loin le sujet, cette nouvelle rappelle par certains aspects le sujet de son roman Plaguers, mais traité de manière intéressante et plus originale. L'auteur propose un univers de contrôle de l'âme qui n'est pas sans rappeler le Sorcier de Terremer.

Il s'agit ici du premier texte de fantasy de l'auteur qui joue avec les codes pour nous surprendre. Une histoire d'amitié et de mort qui dégage un sentiment d'étrangeté de par son univers peu décrit. Une lecture plutôt sympathique.

Jeanne-A DEBATS en tant qu'enseignante, se bat contre les professeurs qui formate l'esprit de leurs étudiants et essaye avec cette nouvelle de faire réfléchir sur la responsabilité de ceux qui forment les enfants.



Désolation – Jean-Philippe Jaworsky

Désolation met en scène une petite troupe de nains et leurs porteurs gnomes tentant de ravitailler une cité alliée assiégée par des peaux vertes, en passant par une cité troglodyte abandonnée où sommeille un dragon.

L'auteur a exploré les univers plein de créatures Tolkiennesques dans les jeux de rôle. Dans sa nouvelle, il imagine l'expédition d'un groupe hétéroclite composé de nobles nains et de lètes, des gnomes. Ils poursuivent leur mission dans la vallée interdite malgré la menace du dragon qui hante les lieux. Mais le chef du clan sait de quoi il retourne, et sa principale crainte n'est pas un dragon, mais la vérité...

La nouvelle se distingue quelque peu de celles des autres auteurs par un texte atypique de facture plus classique où la thématique ne se révèle, malheureusement, que dans le final. Malgré l'originalité et l'univers complet décrit dans la nouvelle, l'auteur nous convie à un long voyage,... un trop long voyage,... pour un rapport aussi faible avec le thème ! L'auteur ne m'avait déjà pas convaincu avec Janua Vera et malgré la programmation d'achat de son dernier roman Même pas mort, cette nouvelle m'incite plus a en faire l'impasse.

Le deuxième oeil – Sam Nell

Dans le Deuxième Oeil, l'auteur nous narre les souffrances spirituelles d'un disciple qui rejoint le palais du Lamï-Vara pour suivre la voie de l'Éveil et guérir de la gangrène qui lui ronge un sein.

Dans ce texte boudhisant, la souffrance est décrite dans la plus grande cruauté. Une nouvelle sympathique mais le mélange fantasy et exotisme ne m'a pas convaincu, mais m'a toutefois donné l'envie de découvrir un peu plus l'auteur.



Au-delà des murs – Lionel Davoust

Lionel Davoust inscrit sa nouvelle une fois encore dans l'univers magique d'Evangenyre, un monde qu'il battit patiemment texte après texte. Laenus est un guerrier qui a participé à la campagne de Hieral, une province séparatiste de l'empire. le problème, c'est qu'il a tout oublié ou presque de l'assaut final du monastère de la capitale où un drame effroyable s'est produit. Il est en réhabilitation dans un hôpital.

L'auteur reconstitue le puzzle pièce par pièce l'histoire au travers du prisme subjectif du narrateur. C'est à une torture davantage psychologique que nous assistons et l'on ne sait plus si le narrateur se range dans la catégorie des coupables ou des victimes. Une nouvelle bien plus convaincante que ses précédents textes et l'immersion dans cet univers d'Evangyre nous invite à lire les récits futurs que l'auteur nous proposera. Un très bon texte qui relève quelque peu le niveau de l'anthologie..



Le Démon de Mémoire – Paul Beorn

La Sylve Edeline est en mission. Elle doit accompagner Dame Maronne à Quiercy pour exécuter un Sâdi, un démon.

Dans cette nouvelle, Paul Beorn aborde la question de vengeance dans une fantasy traditionnelle plutôt rafraîchissante où l'héroïne refuse de se transformer en bourreau pour détruire un démon, au risque d'en susciter un autre.
Une nouvelle qui malgré m'a semblé quelque peu mal construite et qui se termine malheureusement par des élans trop sirupeux.

Mazbaleh – Xavier Mauméjean.

L'auteur clôt le recueil avec une nouvelle biblique qui revisite le Livre de Job .


Xavier Mauméjean, assez jubilatoire dans son écriture comme dans son propos, où un Dieu particulièrement sadique trouve en un croyant à la foi indéfectible la victime idéale. Une nouvelle composée de courts chapitres, tels des versets et, qui colle au thème de l'anthologie avec cynisme


Comme pour les deux autres tomes, chaque auteur est agréablement présenté avant d'enchaîner avec sa nouvelle. La formule fonctionne, permettant une coupure propre entre les nouvelles.

Globalement, quelques bons textes à quelques exceptions près, mais pas assez pour gâcher la lecture, mais il manque toutefois un ou deux textes capables à eux seuls de porter l'anthologie.
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de retour des Imaginales de l'année passée, duquel j'ai ramené Atomic Bomb et une dédicace de Fabrice Colin (dans un livre que je n'ai toujours pas lu d'ailleurs ...), un ami a rapporté une petite pile de livre qu'il continue encore de lire actuellement, et notamment trois anthologies de ce festival, compilations de nouvelles selon un thème donné par des auteurs présent lors dudit festival. J'ai attaqué celle-ci rapidement, pour pouvoir lui rendre le plus tôt possible (je déteste garder des livres qu'on m'a prêté pendant trop longtemps). Et j'avoue, j'ai été bien plus accroché que je ne pensais.

Si je met le terme Mémoire, c'est que cette notion intervenait dans plusieurs nouvelles au final, et j'ai trouvé cela curieux, la façon de lier le thème "Victimes et bourreaux" avec la notion de mémoire, notion que je ne juge pas toujours à sa juste valeur, mais qui rentre assez bien en adéquation avec ce thème, il faut le confesser.

L'anthologie est assez disparate, et je ne pourrais résumer mon sentiment en un seul bloc, étant donné que les nouvelles varient du tout au tout et que je n'ai pas été charmé par toutes, mais je dois avouer que l'ensemble est très intéressant, ne serait-ce que pour découvrir des auteurs que vous n'avez jamais lu. Ici, j'en connaissais deux, dont un que je m'étais juré de ne pas relire un jour, mais qui m'a au final plus intéressé que je ne l'aurais pensé.
En tant que tel, plusieurs auteurs m'ont laissés froid, notamment celui de la deuxième nouvelle qui a fait quelque chose d'ultra-classique et dispensable, qui ne m'a pas intéressé un seul instant, mais d'autres par le simple fait que l'univers qu'elles présentaient n'était pas à mon gout, sans pour autant remettre en cause la qualité des nouvelles.
J'ai d'ailleurs retrouvé avec plaisir Jaworski pour une nouvelle sur les nains qui m'a beaucoup intéressé et que j'ai apprécié jusqu'au bout. Par contre, j'ai été soufflé par une nouvelle venue de Nathalie Dau, parfaitement bien mise en place dans le sujet, et superbe jusqu'au final. Une petite perle que j'ai trouvé extraordinaire et qui m'encourage à me pencher sur la littérature de cette auteur. D'autant que son style était plaisant.

Je n'avais encore jamais lu d'anthologie, c'est à présent chose faite, et je comprend parfaitement l'intérêt de ce genre d'ouvrage où l'on picore les nouvelles sans jamais être écoeuré ou découragé, chacun venant avec sa patte et son style, son univers et sa façon de mettre en scène le sujet. Une anthologie qui m'a beaucoup plu quoique je ne la qualifierai pas de géniale, mais qui me donne envie de me pencher sur les deux autres en ma possession. A lire pour découvrir des auteurs !
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Voici une nouvelle anthologie présentée dans le cadre du salon des Imaginales d'Epinal consacrée aux oeuvres de l'imaginaire et de la fantasy en particulier. Chaque année depuis trois ans, sous la férule de Stéphanie Nicot, directrice artistique du festival, des auteurs français se réunissent pour écrire des nouvelles sur une thématique imposée.
Cette année ce fut les Victimes et les bourreaux qui ont été mis à l'honneur. Un sujet original mais difficile à aborder sans tomber dans le pathos ou dans le gore. Douze auteurs dont Pierre Bordage, Michel Robert et Jeanne A. Debats ont retroussé leurs manches pour écrire sur le sujet. Si l'ensemble nous donne un très bon recueil portant sur des univers variés, on peut citer quelques auteurs qui se démarquent.
L'anthologie débute sur une oeuvre de Charlotte Bousquet La stratégie de l'araignée, elle place sont intrigue dans l'univers de ses romans. Cette nouvelle est envoutante, on se prend d'affection pour cette femme accusée de sorcellerie.
Justine Niogret nous narre une très courte histoire sur un cirque futuriste. On retrouve ici toute l'habilité de l'auteure et son écriture minimaliste presque chirurgicale.
Jean-Philippe Jaworski réalise la meilleure nouvelle de ce livre en signant une histoire sur des nains et des gnomes qui se rendent dans une citée abandonnée habitée par un dragon. Désolation est une nouvelle poignante, elle réalise l'exploit de nous faire découvrir un univers complet en une trentaine de page. On y retrouve le panache et le dynamisme des romans de Jaworski.
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Des victimes et des bourreaux, c'est un schéma qui semble simple... Évidemment, vu la qualité des auteurs proposés dans ce recueil, les histoires mettront en scène des victimes pas toujours si démunies, et des bourreaux qui ne sont parfois pas ceux que l'on croit... avec quelques retournements de situation très malins.
Au départ, je l'avoue, j'ai emprunté ce recueil parce que j'avais envie de lire le texte de Jean-Philippe Jaworski, qui ne m'a pas déçu, surtout grâce à un dénouement que je ne voyais pas du tout venir, et qui est plus que convaincant... J'ai également particulièrement apprécié ma découverte de Lionel Davoust, qui, dans un univers très riche et très bien construit, réussit une réflexion sur la manipulation de l'esprit et la folie... Globalement, chaque nouvelle est réussie, dans des styles assez différents, mais l'ensemble du recueil est cohérent.
le thème m'a bien plu, il est vraiment original par rapport à ce qu'on peut lire ailleurs dans la production éditoriale, même si le sujet demande d'avoir le coeur et surtout l'estomac bien accrochés, parce que certains supplices risquent de vous donner la nausée !
Lien : http://chezradicale.canalblo..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
27 juin 2011
Cette anthologie vaut donc avant tout pour ses noms les plus connus mais n’offre pas de coup de cœur renversant pour autant.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Laissé seul, il tira son épée tandis que les Fils du Sang restant se plaçaient en éventail autour de lui. Acculé, le bretteur savait ce qui l'attendait. Une flèche le cueillit par derrière, se fichant dans le creux de son genou. Il l'arracha d'un geste sec, provoquant une onde de douleur cuisante. Alors qu'il se redressait un trait s'enfonça dans son épaule. Une flèche lui perfora la cuisse. Une autre se planta dans sa fesse droite. Lardé de traits, épuisé, il lâcha son épée et s'effondra. Il tenta une dernière fois de se redresser mais s'en révéla incapable. Alors les Fils du Sang rangèrent leurs arcs et dégainèrent leurs lames. Ils vinrent à lui, silhouettes tatouées aux faces grimaçantes de triomphe. Il avait fait preuve de courage jusqu'au bout. Il se raccrocha à cette idée. Il mourut impuissant mais fier. Sans gémir, sans implorer, sans injures. (M. Robert, Qjörill l'assassin)
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Je suis seule dans cette cellule. Seule avec la rage au ventre. Des souvenirs des anciens prisonniers affleurent, m'enveloppant d'impressions, d'images brumeuses. Lasse de lutter, je m'abandonne très légèrement à leur étreinte. Ce ne sont guère plus que des frôlements qui me permettent de fuir l'oppressant présent du cachot : colère de cet assassin, lion enfermé dans une cage trop exiguë ; larmes et tremblements de cette femme rongée par la drogue et la maladie ; accablement de cet homme à qui l'on a tout pris et qui s'est vengé. Toujours les mêmes histoires, toujours les mêmes rengaines : existences minables et désespérées, combines malsaines, morts en sursis. Cliquetis, crissements du bois frottant contre le métal. Je tourne les yeux vers la porte. Ça y est. On vient me chercher. (C. Bousquet, La stratégie de l'arraignée)
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La troupe s'ébranle, s'étire en un ruban sinueux le long de la pente. Elle escalade un coteau rocailleux où se devine encore la saignée d'une route pavée. Quoiqu'elle soit raide, cette côte n'est qu'une plaisanterie pour les montagnards. C'est un verrou, un épaulement à franchir avant de déboucher dans une vallée glaciaire. En d'autres circonstances, cela représentait la perspective d'une promenade tranquille, malgré l'air qui se raréfie à cette altitude. Mais dans la troupe du thane, les visages sont troublés. Même les huscarles n'ont pas le cœur à fanfaronner, car ce qui les attend, c'est la vallée de Wyrmdale, sa cité perdue et son dragon. (J-P. Jaworski, Désolation)
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Nous étions couchés sous un arbre duveteux, mon flanc sur le sol, sa tête à elle sur mon côté. Je me souviens qu'il a commencé à pleuvoir. Nous n'avons pas bougé, alors j'ai poussé tout autour d'elle. Mes branches, mes vignes, tout autour de son visage. Mes rameaux au creux de ses cheveux. Elle avait des bois de cerf. Elle avait sa ramure magnifique. Nous étions enfin mélangés. Elle et moi, Cernunnos brisé. (Justine Niogret, Porter dans son sang l'artefact et l'antidote)
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Elle avait menti. Elle avait menti afin qu'il se sente coupable. Afin qu'il soit détruit par l'idée d'avoir tout gâché. D'avoir tué pour rien, détruit lui-même ce qu'il guignait, et qu'il ignorait avoir déjà reçu. Non ! Mensonges. Infamie. Il était la victime. Pas le bourreau ! (N. Dau, Ton visage et mon coeur)
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