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4,2

sur 548 notes
Darwyne Massily, dix ans, est né avec une malformation des pieds. Il vit avec sa mère Yolanda dans un bidonville relégué entre deux mondes, d'un côté la ville qui le repousse sur ses hauteurs, de l'autre, la forêt amazonienne de Guyane dont il faut sans cesse refouler la pression expansionniste. Yolanda semble une mère exemplaire, digne et courageuse, et l'enfant lui voue une véritable adoration, troublée de loin en loin par une succession de beaux-pères qui ne s'éternisent jamais longtemps avant de disparaître sans préavis. Un jour, l'aide sociale à l'enfance est alertée anonymement sur la situation de Darwyne...


Frêle silhouette contrefaite et boitillante se tenant toujours à l'écart, le taciturne et sauvage Darwyne ne présente aucun signe visible de maltraitance, et, même si sa mère en parle étrangement « comme [d']un animal » à « redresser », Mathurine, l'éducatrice des services de protection de l'enfance, devrait en toute raison classer sans suite son dossier. Elle ne peut cependant s'y résoudre et, décidant d'apprivoiser l'enfant, elle entreprend de l'approcher au travers de leur passion commune : cette jungle amazonienne que leurs semblables combattent comme un ennemi monstrueux, menaçant et grouillant, toujours prêt à reprendre ses droits, mais que tous deux aiment explorer, fascinés par ce monde vivant d'une richesse infinie.


Peu à peu, au contact de cette forêt bruissante et enveloppante, qui, tel un organisme vivant, vibre et respire, s'incruste dans le moindre interstice pour mieux repousser à peine défrichée, et, selon le regard, se pare d'une merveilleuse fantasmagorie ou prend les allures d'une hydre dévoreuse, se précise, en même temps que se craquellent les masques des personnages et que se révèle leur vraie nature, un antagonisme fondamental, socle du roman. Tandis que l'on découvre la cruauté cachée sous les dehors bien lisses de la mère et que Darwyne apparaît transfiguré, épanoui et à son aise dans une jungle-refuge où, loin du mépris normatif des hommes, il a su développer d'incomparables talents, le combat entre les misérables habitants du bidonville et la luxuriante forêt appuyée par les éléments déchaînés se fait le symbole de l'opposition entre civilisation et sauvagerie, hommes et nature, la barbarie n'étant pas forcément là où l'on l'attendait le plus.


Habité par cette forêt amazonienne quasiment élevé au rang de personnage fantastique, Darwyne est un roman déconcertant et fascinant, et surtout, un magnifique appel à la réconciliation de l'homme avec son environnement. A tenter avec autant de présomptueuse inconséquence de domestiquer la planète, l'on en oublie la miraculeuse beauté de ses mystères et le bonheur de vivre en harmonie avec le monde.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Magnifique ...
( et j'ai envie d'ajouter : comme tous les romans de Colin Niel...)

Parce qu'à partir d'un fait “banal”, en Guyanne , une énième "enquête" d'une employée de la Protection à l'Enfance, (cette fois-ci , à propos d'un signalement anonyme effectué sept mois plus tôt ), Colin Niel dépasse son sujet . Il en fait quelque chose de plus grand, quelque chose d'infini, de presque magique et pour cela , il est aidé par trois personnages ultra charismatiques du point de vue littéraire

Tout d'abord , Darwyne, un garçon de dix ans dont la vie est loin d'être un long fleuve tranquille.
Cet enfant habite sur le flanc d'une colline, dans un carbet (une sorte de cabane faite de bric et de broc), dans un bidonville où sont rassemblés tous les miséreux, envahie par la végétation . Et comme il faut bien réparer l'habitation, il faut bien repousser cette forêt , Darwyne, subit la présence de beau-père 1, beau-père 2... jusqu'au n° 8 ; qui tous “arrivent comme par magie et disparaissent aussi vite ”qu'ils sont rentrés dans la vie du garçon et sa mère. Sa mère qu'il aime à la folie, et dont il voudrait bien être aimé en retour.

Et puis , il y a Mathurine, assistante sociale qui doit enquêter pour savoir si elle peut laisser Darwyne dans cet environement -là, avec ce dernier beau-père, le "number 8" . Mais l'enfant ne lui facilite pas la tache. Il n'est pas facile, il ne communique pas avec les gens, n'a pas d'amis à l'école. Son refuge, c'est la forêt amazonienne dont il connait chaque bruissement, et ça tombe bien, parce que Mathurine, la forêt , c'est sa passion, aussi.
Respect. d'un côté, fascination, de l'autre, Darwyne va livrer de lui-même , un peu plus qu'il n'aurait voulu...

C'est une histoire formidable que nous conte Colin Niel, étrange et si originale, inspirée d'une "créature forestière et magique bien connue des peuples d'Amazonie, Maskilili". On est entre enquête "policière", roman noir, magie et genre fantastique.

La forêt, territoire méconnu est un décor immense, elle est aussi perçue par le lecteur, comme le troisième " personnage" de part sa présence envahissante et inquiétante. Un décor qui avance "gloutonnement" , qui envahit, qui donne asile, qui dissimule, qui protège, qui avale, qui recrache...

Le lecteur découvre des personnages , mais aussi des conditions de vie : la débrouille, un territoire méconnu qui n'a livré qu'une partie de ses trésors (faune et flore), un métier (protection de l'enfance) qui manque de “bras”.

Elle est passionnante cette assistante sociale généreuse, elle prend des risques à aller et venir tôt le matin, dans la nuit, à poser des questions sur des disparus, des gens qui n'ont peut-être pas envie qu'on s'intéresse à eux de trop près...
Elle est touchante, cette Mathurine, à vouloir un enfant alors qu'on lui dit qu'elle est trop vieille .
Elle est formidable dans son approche, dans son “apprivoisement ” de Darwyne.

Et quand s'affiche le mot FIN, on espère que tout ce petit monde va s'en sortir, quel que soit ce qu'on entend par là...Parce qu'une fois terminé, son livre, Colin Niel vous aura fait voir les choses autrement, le bien et le mal différemment , Colin Niel vous aura retourné le cerveau ! Ça fait cet effet-là, la forêt amazonienne, à moins que ce ne soit le petit Darwyne, dix ans qui voulait tellement être aimé. Quel personnage !

Un coup de coeur...
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Un petit bijou de roman noir , trés noir écrit par un auteur de talent qu'il est bien inutile de présenter .
Lui , c'est Darwyne , jeune garçon de dix ans au handicap si particulier qu'il en deviendra un atout...ou un inconvénient selon le point de vue .Sa mère , c'est Yolanda , belle à en tomber , attirant les hommes , tous ensorcelés ,et semblant les"jeter" aussi vite . Tous disparus brutalement .La preuve ? Johnson , c'est le huitième à céder à ses charmes , à renoncer à toute activité avec les autres habitants infortunés du bidonville de Bois Sec , hameau ou plutôt ilôt de misère coincé entre la ville et la forêt amazonienne ...Il y a ces trois personnages et Mathurine , une éducatrice de la protection de l'enfance , une personne complexe , en mal d'enfant et chargée de savoir ce qui pourrait bien porter préjudice à Darwyne . Sa mère ? Ses beaux - pères ?
Tâche ardue .Rien . Rien . Et si la forêt venait mettre son " grain de sel " dans toutes ces interrogations ? Et si les animaux ...?
Il faut dire qu'elle est fascinante cette forêt , profonde , mystérieuse mais ...personne ne'ose s'y aventurer , alors ?
L'histoire est addictive , racontée avec talent , le rythme va crescendo jusqu'à un final aussi inattendu que proche du fantastique.
Un régal pour les amateurs du genre et , sans doute aussi pour tous ceux qui aiment pénétrer dans des forêts aussi obscures que l'âme humaine .
Le gamin , il s'appelle Darwyne . Je vous dis ça comme ça , ça m'est passé par la tête ....
Allez , les amis et amies , l'histoire vous plairait bien ? Moi , j'en suis ressorti indemne et je n'ai pas envie de tenter le diable en y retournant avec vous . Pourtant , Yolanda , c'est mieux que le petit tailleur qui"en avait eu 7 d'un coup ", vous vous souvenez ? . Elle , c'est 8 à la suite .... Et tous ...disparus ...
Alors bon courage et à bientôt .On se retrouve dès que possible .... si possible !
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Darwyne Massily vit seul avec sa mère, Yolanda, qu'il aime par-dessus tout, dans un minuscule carbet accolé à la jungle, sur les hauteurs de la colline de Bois Sec. Seuls tous les deux quand les beaux-pères, qui se succèdent, ne finissent pas disparaître sans même dire au revoir. En ce dimanche, de retour chez eux après la messe, en voyant la quantité de blaff cuisiné, le jeune garçon devine déjà que tout va à nouveau recommencer. Aussi n'est-il pas surpris d'entendre le portail crisser et de voir apparaître la silhouette d'un homme. Il sait que ce Jhonson, le beau-père huit, va venir habiter avec eux...

Mathurine est éducatrice spécialisée à la protection de l'enfance. Quand elle n'est pas en charge des nombreux dossiers qui trainent sur son bureau, elle n'aime rien moins que de se balader en pleine forêt. Aujourd'hui, elle s'empare d'un nouveau dossier : Darwyne Massily. Il y a 7 mois déjà, un appel anonyme a été passé au 119. Sans être précis, l'homme en ligne affirmait que quelque chose n'allait pas là-bas. Ses courriers ne recevant aucune réponse, ni ses tentatives d'appel, Mathurine décide de se rendre à Bois Sec. Mais le garçon est insaisissable et peu loquace...


Colin Niel délaisse, cette fois, la Guyane et nous embarque quasiment en pleine forêt amazonienne... Une forêt que Darwyne, 10 ans, a presque fait sienne tant il y évolue avec assurance et calme, lui, l'enfant boitillant à cause de ses pieds qui rentrent, lui, dont tout le monde aime à se moquer. Outre la forêt, le garçon voue un amour inconsidérable, éperdu à sa mère, Yolanda. Une femme droite, rigide, courageuse qui peine à aimer son fils. Elle qui, pourtant, n'en manque pas tant les beaux-pères se succèdent dans leur minuscule carbet. L'arrivée de Mathurine, cette femme dynamique et grande marcheuse, qui tente par tous les moyens d'enfanter, va bouleverser cet équilibre précaire. Ce roman, aussi envoûtant qu'inquiétant parfois, nous plonge dans une atmosphère étrange, un brin fantasmagorique où les hommes et la nature cohabitent. Si l'immensité de la forêt amazonienne, véritable personnage à part entière, nous enveloppe de par son omniprésence, son foisonnement et ses mystères, celui de Darwyne, ce garçon si étrange et particulier, nous touche et nous émeut autant qu'il semble fasciner Mathurine. Un roman aussi fascinant que déroutant, d'autant que l'épilogue, malgré quelques indices voilés, nous cueille par surprise...
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Si ce roman ne manque pas de qualités je ressors néanmoins de cette lecture avec un avis partagé. Je m'attendais à un roman policier pur jus or ce n'est pas le cas, c'est un roman noir certes, mais davantage social que policier à mon goût, il ne prend une tournure policière qu'à la toute fin.

Il y a peu de suspense et de surprises dans ce roman d'atmosphère à l'ambiance dérangeante comportant des scènes parfois sordides.

Pour ce qui est de l'histoire on suit l'enquête sociale menée par une éducatrice spécialisée Mathurine après que la situation préoccupante d'un enfant de 10 ans, Darwyne, a été signalée par un appel anonyme. L'enfant vit avec sa mère dans un bidonville jouxtant la forêt amazonienne. Voûté, solitaire, la démarche claudicante en raison d'une malformation du pied, cet enfant sauvage fait tout pour se faire oublier.
Dans le cloaque où il réside avec sa mère, un « carbet » minuscule et insalubre, l'étrange Darwyne a du mal à faire sa place d'autant qu'un défilé de « beaux-pères » entame sa relation avec sa mère Yolanda qui le compare à un animal et s'acharne à le « redresser » « pour son bien ». L'enquête mènera Mathurine au fin fond de la forêt d'Amazonie mais aussi de la noirceur humaine…
Malgré un début prometteur, même si certains passages sont très beaux et les messages sous-jacents intéressants, j'ai trouvé le récit un peu poussif, gangrené par des redondances et des personnages selon moi trop caricaturaux pour être tout à fait crédibles.

Reste à saluer les descriptions marquantes de cette immense et luxuriante jungle, tantôt protectrice, tantôt menaçante, qui fourmille de vie et semble avoir une âme.
Mais aussi l'osmose entre l'écosystème forestier amazonien et Darwyne en connexion avec plusieurs espèces donnant lieu à de très beaux paragraphes surtout dans les derniers chapitres.
Enfin et surtout plus d'un lecteur sera touché par cet enfant hors norme, peu gâté par la vie mais digne et combatif.
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Roman dérangeant ! Darwyne est un enfant 'spécial', sauvage et pauvre qui vit dans un bidonville aux abords de la forêt amazonienne avec sa mère qui collectionne les amants. D'ailleurs quand ils partent personne ne les revoit jamais, tiens, tiens... La vie de Mathurine va changer quand elle va faire une enquête sociale sur ce môme pas comme les autres. Elle va s'y attacher, elle qui depuis des années tente d'en avoir un. Difficile d'en dire plus au risque de dévoiler ce par quoi le lecteur est happé. Seulement que la relation mère-fils est troublante, marquante et inoubliable. Colin Niels m'épate avec ce quatrième livre que je lis de lui. Les personnages sont fouillés et attachants. le décor est toujours différent. Ici la forêt amazonienne qui nous fascine, nous effraye et nous attire tout au long de ces belles pages.
Merci à Visages, Cannetille, Diablotin0. Lu en voyant passer leurs critiques enthousiastes.
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Lorsque j'ai dit à visages que j'étais en train de lire Darwyne elle m'a dit :"oh tu as de de la chance de ne pas l'avoir encore lu !"
Effectivement, je comprends ses paroles car à présent moi aussi j'envie les personnes qui n'ont pas encore eu ce livre entre les mains. Elles ont de la chance car elles vont rencontrer un être exceptionnel, Darwyne, petit pian, âgé de 10 ans .
Entrer dans ce livre, c'est entrer dans un monde, certes de pauvreté, mais aussi, grâce à Darwyne, dans un monde de pureté, dans un monde où la nature est reine.
Nous sommes en Amazonie, dans la jungle, nous côtoyons de près les oiseaux de toutes sortes,nous les voyons, les admirons , nous entendons leurs chants, nous rencontrons les félins, nous marchons à travers les arbres, les branches, les racines, l'humus, les lianes... C'est, comme je m'en étais déjà aperçue lorsque je suis allé écouter Colin Niel dans ma librairie préférée, un moment enchanteresque que de suivre ce petit Darwyne . Et non, Darwyne tu n'es pas "un petit sale pian dégueulasse", comme le dit ta maman que tu aimes tant, tu es un merveilleux petit garçon de 10 ans que l'on a envie d'accompagner , tu as tant de choses à nous apprendre !!!
C'est un coup de coeur. J'ai ai eu un réel plaisir que de vivre à tes côtés pendant quelques heures Darwyne.
Comme nous l'a dit, Colin Niel lors de sa conférence, si le pian n'est pas particulièrement beau, il a un réel attachement, une grande sympathie pour lui. Et moi grâce à toi, je peux dire aujourd'hui que j'adore les petits pians.
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En Guyane française, la vie est difficile pour les plus démunis.
Darwyne, dix ans, a une malformation des pieds. Il vit avec sa mère, la belle Yolanda, dans un bidonville.
Après plusieurs signalements, ils sont convoqués par Mathurine, employée à la protection de l'enfance.
Yolanda aime son fils, mais à sa façon...
Les « beaux-pères » qui se succèdent, se sont-ils montrés violents avec Darwyne ?
Mathurine, passionnée par son métier, et aussi par la nature, traverse une période difficile elle aussi.
Quels liens vont se nouer entre ces personnages ?

L'auteur nous propose une intrigue originale dans un cadre dépaysant, l'Amazonie, et cette nature devient le personnage principal du livre car c'est bien la forêt, envoûtante et pleine de sortilèges , qui va être le lien entre eux.
Entre roman noir, social et environnemental, et atmosphère magique, ce récit d' « enfant sauvage » reste en mémoire.
Après « Entre fauves »,c'est ma seconde lecture de l'auteur, et « Seules les bêtes » m'attend.,,
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Il est de ces personnages dont vous sentez, dès les premiers mots de la rencontre, qu'ils vous resteront gravés en mémoire. Darwyne est de ceux-là.

Colin Niel revient sur les terres guyanaises qui ont fait l'écrivain qu'il est, au plus près de cette jungle gigantesque et des femmes et des hommes qui tentent d'y survivre. Parce que la misère est bel et bien là, aussi pesante que l'environnement même.

Darwyne vit avec sa mère dans le Bidonville de Bois Sec, dans une maison qui n'en a presque que le nom, bringuebalante et directement accolée à la forêt infinie. Régulièrement surgissent des beaux-pères, qui ne font pas long feu dans le décor, le numéro huit venant de faire son apparition.

Tout le monde dit que l'enfant n'a pas été gâté par la nature, du fait de son infirmité et du peu d'allant qu'il montre face à l'instruction des Hommes. Pour lui, seules comptent deux choses. Sa mère comme la prunelle de ses yeux. Et la jungle où il se sent comme dans son élément, partie intégrante d'elle.

L'arrivée de Mathurine, employée à la protection de l'enfance, va chambouler cet « équilibre » très précaire.

Darwyne est de ces enfants de la littérature qui traînent, bien malgré eux, une aura magnétique, presque magique. Cet enfant est touché par le sort mais aussi par la grâce ; différent.

Son amour fou pour sa mère est une des pièces centrales de cette histoire aussi noire que profondément émouvante. Attendez-vous à ressentir des émotions fortes, ambivalentes, à travers des scènes parfois déchirantes.

Il n'est pas aisé de créer ainsi un personnage de papier qui marque autant les esprits. Colin Niel fait preuve d'une épatante expressivité, et a trouvé le liant pour qu'on s'attache fermement aux basques de ce petit être étonnant.

A travers lui, c'est une peinture en noir obscur de la Guyane et de sa pauvreté endémique. Il est compliqué de préserver l'innocence dans de telles conditions, surtout quand elle transparaît dans la différence.

Mais ce gamin n'est pas qu'une banale victime expiatoire, sa dissemblance est sa force, d'avantage encore au sein de cette Amazonie terre de mystères.

Le roman est relativement court, moins de 300 pages, mais suffit à faire passer un flot puissant d'émotions.

J'ai bien un regret, celui de ne pas voir l'auteur aller plus loin dans le sentier qui mène aux croyances, mythologies et superstitions de cette région du monde. Il y avait matière à aller plus en profondeur encore et lâcher la bride de l'imaginaire. C'est cependant un choix qui se tient, à rester au plus près du vrai, et qui ne remet pas en cause la force de ce récit.

Car il est aussi question de monstres, dans cette histoire à plusieurs niveaux de lecture.

Darwyne, le bien nommé, enfant forêt, questionne les racines qui sont en nous. Hurle son amour de la terre et des espèces ; respect de la différence comme une richesse.

Colin Niel touche au coeur avec ce roman noir qui ne peut laisser indifférent ceux qui en ont un. Sans aucun doute un roman et un personnage qui laissent des traces au fur et à mesure où la magie se révèle et où les secrets se dévoilent.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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L'histoire se déroule de nos jours en Guyane, dans un bidonville appelé Bois Sec et dans la forêt qui entoure le carbet où vivent Darwyne et sa mère Yolanda.

Mathurine travaille aux services sociaux de protection de l'enfance, un service qui manque de moyens au regard de tous les enfants dont il faudrait s'occuper. Elle est informée d'un signalement préoccupant concernant Darwyne Massily, un garçon de dix ans qui a subi plusieurs opérations du pied, qui marche péniblement et qui semble rester dans son propre monde. Elle enquête alors, interroge sa mère, son institutrice, la précédente conseillère. Tout à l'air d'aller pour le moins mal pour cet enfant qui demeure dans un bidonville. Mais Mathurine s'obstine à le rencontrer, jusqu'à l'apprivoiser.

Darwyne est un livre noir, très noir. L'intrigue est aussi dense que la forêt amazonienne de Guyane, à la différence près, que, grâce au talent de Colin Niel, vous ne vous y perdrez pas.

L'écriture est subtile, elle laisse place à l'imagination du lecteur, sans pourtant le laisser dans le flou. J'ai beaucoup aimé ce dosage qui permet d'anticiper certaines choses, mais pas toutes.

Lien : https://dequoilire.com/darwy..
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