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EAN : 9791025603949
Editions Thélème (14/06/2018)
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3.94/5   220 notes
Résumé :
Ecce homo est une autobiographie à la fois parodique et philosophique de Friedrich Nietzsche. C’est aussi le dernier ouvrage original, avant la période de démence de ses dernières années de vie.

Malgré sa brièveté, c'est l’un des livres les plus importants pour comprendre la pensée nietzschéenne dans son originalité. Au cours de ces quelque cent pages, Nietzsche invente un nouveau type d’écriture, tonitruant et virtuose, qui lui permet de réaliser son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Quel homme fascinant, ce Friedrich Nietzsche !
Dans un de ses derniers essais, "Ecce Homo", 1888, il révèle enfin cet homme : Friedrich Nietzsche lui-même ! C'est une autobiographie.
En trois chapitres, il fait le bilan de sa vie jusque là :
Pourquoi je suis "sage" ;
pourquoi je suis malin ;
pourquoi je fais des livres aussi bons !
.
Même si le livre est plus lié, plus fluide que ses oeuvres précédentes remplies d'aphorismes sans transitions, à la dernière page, on se demande toujours qui il est :
dyonisien, ça veut dire quoi : excès, folie, démesure ? ça, oui !
Est-ce un visionnaire ? Solitaire, dans quelle mesure ? "Dur" comment ? "Malmeneur " de l'humanité ? Incompris ? Une sorte d'Einstein de la philosophie ? Un asperger non détecté à l'époque ? Tout ça, je ne sais toujours pas, car il semble jouer avec nous, se jouer de nous !
Mais ce qui est sûr selon moi car il le démontre, c'est qu'il est immoraliste et anti-chrétien, il le revendique haut et fort, anti-Allemand, excepté pour Goethe et Henri Heine, affirmatif, très sûr de lui et même mégalomane ( sauf si c'est un jeu), mais il est aussi et toujours flou même s'il s'améliore, et toujours contradictoire, en dépit de ses dires !
Dans ce livre, il est accompagné de ses deux "frères", Dyonisos et Zarathoustra ( je suis flatté de m'appeler Denis ! ).
.
Les biographies de Stefan Zweig : "Nietzsche", et de Michel Onfray : "Les avalanches de Sils-Maria" s'inspirent beaucoup de "Ecce Homo", et même si je commence enfin à cerner la "Bête" sur ce pourquoi il est anti-chrétien, il y a encore bien des zones d'ombre pour moi, notamment sur ... en vrac :
L'idéal, les idoles et statues, l'esprit libre, Dieu, la solitude, l'âme, la "guerre" (comme concept ), la méchanceté, ...qui sont un ensemble de concepts malheureusement non définis par l'auteur.
.
Malgré tout, c'est avec une grande joie que j'ai retrouvé mon "Blacksheep" !
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Avec ce livre, Nietzsche fait un cadeau à ses lecteurs les plus cons. En effet, il exprime point par point le contenu et l'objectif de chacun de ses textes antérieurement commis. Ainsi, si vous aviez lu « le Gai savoir » en croyant qu'il s'agissait d'un genre de traité sur l'histoire épistémique de l'homosexualité, vous apprendrez que vous avez foiré.


Il se peut toutefois que malgré cette explicitation criminelle, vous trouviez toujours que Nietzsche reste obscur dans son propos. En effet, rappelons que peu de temps après avoir bouclé ce paperon, nous considérons que Nietzsche sombra dans la folie –ce qui est un peu présomptueux de notre part. Quelques passages sentent parfois l'inflation. Jacques Lacan dirait que Nietzsche se prend pour le Sujet Supposé Savoir ; or, Lacan avait bien précisé qu'aucun individu ne peut être son propre SSS et qu'il fallait le projeter avant tout sur le personnage de son psychanalyste, ce qui est assez rentable pour ce dernier. Donc, Nietzsche aime bien prendre des airs grandiloquents pour bien faire comprendre à la populace qu'il a tout compris et qu'il emmerde le monde. Même s'il a raison, au bout de trois pages de ce discours, on commence à avoir envie d'entendre autre chose.


Je recommanderais cependant aux quelques déficients qui jugent Nietzsche inaccessible d'essayer de lire au moins le titre des chapitres de cet ouvrage avant d'abandonner définitivement. C'est drôle, Nietzsche a plutôt de l'humour. Ainsi, premier chapitre : « Pourquoi je suis si sage ». Puis : « Pourquoi je suis si malin ». Ensuite : « Pourquoi j'écris de si bons livres ». Enfin : « Pourquoi je suis une fatalité ». le passage sur « Pourquoi je suis un si bon coup » a été oublié.


Voilà pour la mise en page. Mais peut-être me lisez-vous depuis le début pour réussir votre baccalauréat ? Voici les bonnes réponses à fournir :


- « L'origine de la tragédie » : interprétation du phénomène dionysien chez les Grecs avant que Socrate ne vienne foutre le bordel en opposant la raison et l'instinct.
- « Les considérations inactuelles » : Attaque contre la culture allemande insignifiante, attaque contre la science empoisonnée, conception d'une culture supérieure détachée de tout personnalisme et de toute discipline.
- « Humain, trop humain » : Anéantissement du délire sacré, de l'idéalisme, des beaux sentiments et autres saloperies.
- « Aurore » : Début de la campagne contre la morale chrétienne avec tout ce qu'elle implique de renoncement à soi.
- « le gai savoir » : Reprendre « Aurore » et élever le propos au carré.
- « Ainsi parlait Zarathoustra » : Conception du dionysien comme acte d'éclat et d'affirmation de la plus haute santé. Apprentissage de la méchanceté.
- « Par-delà le bien et le mal » : Critique de la modernité, des sciences modernes, des arts modernes, de la politique moderne, etc.
- « Généalogie de la morale » : Psychologie du christianisme né dans l'esprit du ressentiment, présentation de la psychologie de la conscience qui est instinct de cruauté, résolution du problème de l'idéal ascétique
- « le crépuscule des idoles » : Anéantissement des vérités anciennes.


Et si vous croyez qu'en ayant lu cet « Ecce homo » vous avez bouffé une biographie de Ponce Pilate, vous êtes dans la merde.

Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Ecce Homo, courte autobiographie philosophique facile à lire, jette sur l'oeuvre de Nietzsche une lumière crue, celle émanant d'une conscience aiguë de la folie imminente tenue en respect par une puissance mégalomaniaque impressionnante...ce qui n'altère en rien la qualité intellectuelle de l'oeuvre, dans laquelle l'auteur raconte la genèse de ses textes, mais aussi et surtout la manière dont il se perçoit. Même si cela n'est jamais dit clairement, on devine une certaine lucidité sur ses limites qui permet au penseur le dépassement non pas de soi mais au sein de soi, à l'intérieur de l'espace et des frontières déterminés par sa propre humanité. La connaissance de soi comme fondement de la pensée, une interrogation qui traverse la philosophie, du "connais-toi toi-même" à la psychanalyse freudienne, que Nietzsche entrevoit dans ce texte visionnaire.
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C'est le dernier livre que Nietzsche rédigea avant de sombrer dans la folie sous forme végétative. L'auteur se raconte à travers chacune de ses oeuvres afin de mieux se faire comprendre lui et sa philosophie auprès de ses lecteurs, ce qui n'est pas une mince affaire quand on sait à quel point il est parfois difficile de percevoir toute la subtilité et la totale compréhension qu'il exige de ses lecteurs.

Nietzsche est tellement pétrit d'auto-complaisance qu'il en est comique, surtout quand il se vante d'avoir des lecteurs dans différentes parties du monde ou qu'il se vante d'un certain machisme envers les femmes et qu'il conseille de ne pas trop lire alors que lui n'a fait que ça sa vie durant. On y voit ses faiblesses qui sont son manque de connaissance en politique, en économie (tout le contraire du brillant économiste que fut Karl Marx), la preuve en est son amalgame entre les anarchistes et les socialistes et qu'il s'appuie trop souvent sur des livres de seconde main pour conspuer certains penseurs comme Rousseau. C'est exactement ce que Sartre reprocha à Camus lors du tollé que provoqua la publication de "L'homme révolté" dans la sphère intellectuelle parisienne. Sans oublier son ressentiment (un comble !) à l'encontre du peuple allemand qu'il houspille à n'en plus finir.

Malgré tout, Nietzsche fut un précurseur de la psychanalyse et probablement le plus grand ennemi du christianisme et de sa morale, rien que pour ça on peut tout lui pardonner même de jouer avec le feu face à la montée de l'antisémitisme qui donnera ce que l'on sait, bien qu'il y ait des preuves ici qu'il s'agit d'une simplification et d'une mécompréhension de ses concepts exprimés allégoriquement.

Un grand livre tout de même pour celui qui décida de philosopher à coup de marteau tel un médecin.afin de guérir le monde de sa décadence.
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J'ai moins aimé « Ecce homo » que les précédents ouvrages de Nietzsche.

Il ne contient pas le style flamboyant de « Ainsi parlait Zarathoustra » ni la brillante clarté structurelle du « Crépuscule des idoles ».

Malgré sa construction hétérogène, l'ouvrage est néanmoins intéressant par les clés partielles qu'il livre pour mieux comprendre le cheminement intérieur du philosophe et toutes les difficultés d'ordre privé qui forgèrent son incroyable détermination.

Ainsi la philosophie de Nietzsche bâtie pour les forts, les jouisseurs et les dominants trouve un écho étonnant dans l'état de grande faiblesse physique dans lequel il passa une bonne partie de sa vie.

On peut aussi imaginer que n'ayant plus rien à perdre, Nietzsche se lança dans une guerre philosophique kamikaze contre la toute puissance du christianisme et du nationalisme allemand.

Ce coté « David contre Goliath » avec un combat finalement perdu car trop en rupture avec les attentes de peuples faibles aimant à vivre dans la servitude réconfortante d'une religion ou d'une morale, me rend l'entreprise de ce fou génial éminemment sympathique même si cet égo démesuré peut par instant agacer.

On ne sent pas à vrai dire beaucoup de joie et d'apaisement dans un personnage féru d'élitisme et en perpétuelle lutte contre la médiocrité des autres.

Je ne suis pas sur non plus que la philosophie de Nietzsche complexe, atypique et à contre courant ait touché le grand public ce qui la rend unique, exotique et par endroit bouleversante.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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critiques presse (1)
LeMonde
31 août 2018
Ecce homo, déroutant manuel, porte remède à l’écrasante lassitude de l’exil intérieur. Il nous ramène sur terre, à la maison, au dire oui.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
Et pourquoi n’irais-je pas jusqu’au bout ? J’aime à faire table rase. Je m’enorgueillis même de passer pour le contem­pteur des Allemands par excellence. La méfiance que m’inspi­rait le caractère allemand je l’ai déjà exprimée à l’âge de vingt-six ans (troisième Considération inactuelle, page 71). Les Allemands sont pour moi quelque chose d’impossible. Quand je veux imaginer une espèce d’homme absolument con­traire à tous mes instincts, c’est toujours un Allemand qui se présente à mon esprit. La première chose que je me demande, lorsque je scrute un homme jusqu’au fond de son âme, c’est s’il possède le sentiment de la distance, s’il observe partout le rang, le degré, la hiérarchie d’homme à homme, s’il sait distinguer. Par là on est gentilhomme. Dans tout autre cas on appartient sans rémission à la catégorie si large et si débon­naire de la canaille. Or, les Allemands sont canaille — hélas ! ils sont si débonnaires… On s’amoindrit par la fréquentation des Allemands : les Allemands placent sur le même niveau.

Si je fais abstraction de mes rapports avec quelques artis­tes, avant tout avec Richard Wagner, je n’ai pas vécu une seule heure agréable avec des Allemands… Admettons que l’esprit le plus profond de tous les siècles apparaisse parmi les Allemands, une créature quelconque, de celles qui sauvent le Capitole, s’imaginerait que sa vilaine âme a au moins autant d’importance que lui…

Je ne saurais tolérer le voisinage de cette race qui ne pos­sède aucun doigté pour la nuance — malheur à moi, je suis nuance ! de cette race qui ne possède aucun esprit dans les pieds et qui ne sait même pas marcher… Tout compte fait, les Allemands n’ont pas du tout de pieds, ils n’ont que des jambes… Les Allemands n’ont aucune idée à quel point ils sont vulgaires, et ceci est le superlatif de la vulgarité, — ils n’ont même pas honte de n’être que des Allemands… Ils veulent dire leur mot à propos de tout, ils considèrent eux-mêmes leur opinion comme décisive, je crains même fort qu’ils n’aient décidé de moi… Toute ma vie est la démonstration rigoureuse de ces affirmations. C’est en vain que j’ai cherché une preuve de tact, de délicatesse à mon égard. Je l’ai trouvée chez des juifs, jamais chez des Allemands.
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Fermer les yeux sur bien des choses, s’abstenir de les écouter, ne pas les laisser venir à soi, c’est le premier commandement de la sagesse, la première façon de prouver qu’on n’est pas un hasard mais une nécessité. Le mot qu’on emploie couramment pour désigner cet instinct de défense c’est celui de « goût ». Son impératif ne commande pas seulement de dire « non » quand le « oui » serait une marque de « désintéressement », mais encore de dire « non » le moins souvent possible. Eloignons-nous, séparons-nous de ce qui nous obligerait à répéter le « non » sans cesse. Rien de plus raisonnable : car, si petites qu’elles soient, les dépenses de force défensives, quand elles deviennent la règle habituelle, amènent une pauvreté extrême et parfaitement superflue. Nos grandes dépenses sont faites de la répétitions des petites. La défensive, la faction constante constituent – qu’on ne s’y trompe pas – une vraie dilapidation, un vain gaspillage des forces. En prolongeant l’état précaire que représente la défensive on s’affaiblit facilement au point de ne plus savoir se défendre…
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Il y a une façon d'écrire l'histoire conforme à l'Allemagne de l'Empire : il y a, je le crains, une façon antisémite d'écrire l'histoire. (p.144)
Les Allemands ont sur la conscience cette maladie, cette déraison, la plus contraire à la culture qu'il y ait, le nationalisme, cette névrose nationale. (p.147)
Les Allemands ont-ils seulement produit un seul livre qui ait de la profondeur ? (p.149)
C'est en vain que j'ai cherché une preuve de tact, de délicatesse à mon égard. Je l'ai trouvée chez des Juifs, jamais chez des Allemands. (p.150)
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À part ces travaux de dix jours, les années pendant et surtout après le Zarathoustra furent des années de détresse sans égale. On paie cher d'être immortel: pour cela on meurt plusieurs fois de son vivant.
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Accoudé au pont,
J'étais debout dans la nuit brune,
De loin un chant venait jusqu'à moi ;
Des gouttes d'or ruisselaient
Sur la surface tremblante de l'eau.
Des gondoles, des lumières, de la musique...
Tout cela voguait vers le crépuscule...
Mon âme, l'accord d'une harpe,
Se chantait à elle-même,
Invisiblement touchée,
Par un chant de gondolier,
Tremblante d'une béatitude diaprée.
Quelqu'un l'écoute-t-il ?...
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