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Ayant lu bien longtemps "Ainsi, parlait Zarathoustra", j 'ai essayé de me frotter au "Le Gai savoir"du grand philosophe allemand, Nietzsche. Pour ce qui ont lu ce philosophe savent en quoi se résume son système philosophique. Faire table rase de toutes les doctrines et les religions du passé et fonder de nouvelles bases et de vivre le réel tel qu 'il se présente à nous et ne pas fonder des espoirs sur l'au-delà .Le Gai Savoir est un essai où l' on retrouve à la fois de la poésie et de la philosophie.
On note le nouveau souffle qu 'apporte cet essai à l'oeuvre du philosophe .
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Après le sobre et abrasif « Humain...trop humain » que Nietzsche dicte à Peter Gast au cours des sombres jours qui suivent sa rupture avec son idole Wagner et au cours desquels il est particulièrement atteint par le mal qui le rongera désormais, l'espérance d'une rémission a bien fini par se faire sentir et, de son esprit convalescent, l'« Aurore » fragile a surgie avec légèreté, esquissant d'une manière encore indéterminée de sublimes possibilités à développer.
Et nous voilà soudain devant « le gai savoir »! Nous pénétrons, attirés par les rythmes mystérieux et gracieusement dansants des poèmes d'introduction, dans un monde où l'eau plate du savoir nous est présentée sous la jolie forme d'un pétillant Champagne. Quel esprit saura en jouir sans y perdre sa sobriété? Voilà le défi qui nous y est lancé!

13 Pour les danseurs
Glace lisse
Un paradis
Pour qui sait danser

35 Glace
Oui, parfois je fais de la glace :
La glace est utile pour digérer!
Si vous aviez beaucoup à digérer,
Oh, comme vous aimeriez ma glace!

Le moment est venu de prendre du recul devant les folies qui nous entraînent d'une main de fer. La religion, la morale, l'art, la science ne valent pour nous que si nous le voulons bien. Aucune voie ne saurait en imposer à notre joyeuse envie de nous esclaffer. Rien n'est exempt de travers ridicules, d'absurdités, d'erreurs de calcul dans l'économie des fins et des moyens. Et pourtant, l'intention demeure toujours de viser la vérité la plus sérieuse et la plus dure. La santé, c'est l'état de liberté qui découle de cette prise de distance à la fois lucide et ironique par rapport à la vérité, car cette dernière n'est rien d'autre que la mort.
Alors apprenons à nous baigner librement de sublimes illusions. Non pas pour en faire notre état permanent et sombrer ainsi dans la médiocrité ambiante, mais pour s'éclater dans l'enthousiasme le plus pur, dans l'instant fugace d'un spasme d'existence inoubliable, avant de retourner toujours, de plus en plus profondément, à l'implacable vérité. Voilà ce qu'est Nietzsche pour moi, mes amis. Ecce Homo!
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« Nous autres, athées », dit le père Nietzsche ; « vous autres, croyants ». Je suis croyant, mais j'aime beaucoup Nietzsche. Vous allez comprendre pourquoi.
D'abord, on ne lit pas Nietzsche, on l'épluche, on le décortique, un peu comme les crevettes dont on se délecte ensuite.
De quoi s'agit-il ici, en 1882 ?
C'est une lutte contre :
1 ) La croyance religieuse ;
2 ) La morale religieuse ;
3 ) et un peu contre le travail.
On peut opposer le Gai Savoir au savoir grave des prêtres, et l'auteur, fils de pasteur, luttera sur plusieurs livres contre la religion, mais surtout sur l'influence des prêches sur le peuple.
Friedrich Nietzsche est un lutteur, sa carrure ramassée, ses écrits puissants en font à mes yeux, bien que sur un terrain différent, l'égal de Victor Hugo ou Emile Zola, mes deux autres chouchous du XIXè siècle.
Le Gai Savoir, est, je pense, un livre essentiel dans la pensée nietzschéenne : il annonce la venue de Zarathoustra.
Nietzsche est un naturaliste, un moniste : il pense qu'une âme transcendante n'existe pas.
Dans le contenu de l'oeuvre, pendant les quatre premiers « livres », Nietzsche lutte, à coup d'aphorismes contre la religion.

En général, Nietzsche conçoit ses aphorismes en deux parties.Quand on comprend que son mode de fonctionnement est binaire, c'est gagné :
"vous autres croyants", "nous autres athées", et chaque aphorisme est en général dédié à "vous autres", puis à "nous autres".

En première partie, ce n'est pas dit clairement, mais d'abord il sous-entend beaucoup :
« Vous autres, les chrétiens, êtes... on dirait maintenant
basés, conditionnés, manipulés sur une morale de préjugés collectifs, avec un impératif : du muss ! »….
Pour lui, la religion est un « prêt à penser » qui rassure et occupe le peuple, un peu comme « panem et cicenses » au temps de Rome, et empêche les gens de réfléchir par eux-mêmes.

En deuxième partie de l'aphorisme, il passe à « nous autres, les philosophes, ou les penseurs, ou les athées… », et nous convie au Gai savoir, qui est au contraire, un militantisme pour le recueillement à partir du vécu intime et individuel propre, dans son « connais-toi toi-même », afin d'évoluer vers l'art philosophique, c'est-à-dire la création de pensées propres, permettant à l'être humain d'évoluer vers son libre-arbitre, sa liberté :
la morale est à bannir, il faut voyager, danser par dessus la morale chrétienne, "par-delà le bien et le mal", pour acquérir chacun son libre-arbitre. Ultérieurement, il fera d'ailleurs un livre sur ce thème.
Ses arguments tournent autour du fait que la pensée et la morale chrétienne sont des jugements globaux et culpabilisants, mettant les gens dans des cases, une sorte de prison mentale, alors qu'il vaut mieux aller vers la vraie Lumière, la liberté de penser.
Il avoue avoir été précédé par :
1 ) Luther (c'est un hommage indirect à son père, pasteur ), qui a permis une première libération mentale du peuple par rapport au catholicisme rigide, puis
2 ) une deuxième libération par Schopenhauer, premier philosophe allemand athée.

Là où Nietzsche est innovant, c'est que :
1 ) Il attaque la morale : elle est composée de valeurs et de jugements. Il est d'accord que des valeurs doivent exister, mais pas les jugements, paroles condamnantes, humiliantes.
2 ) Il attaque aussi, dans un aphorisme, le travail, qui empêche le peuple de réfléchir.

Enfin, au livre 5 de l'oeuvre, grande nouvelle, l'auteur annonce que « Dieu est mort » !
Grande nouvelle ! Nous savons maintenant que les ténèbres de la morale se sont enfuies, une grande lumière nous éblouit !
Mais que va faire le vieux lutteur, maintenant qu'il n'a plus d'adversaire ?
Eh bien, il va bâtir un projet : Dieu et Jésus sont morts, un nouveau prophète va émerger et se recueillir sur la montagne : Zarathoustra !

Cependant, il s'aperçoit que ce projet ne se montera pas sans difficultés :
En effet, le peuple, croyant et pratiquant dans l'ensemble, communique plus avec le prêtre qu'avec le philosophe, trop distant. Nietzsche s'aperçoit que créer un nouveau Jésus athée ayant autant de renom que l'original, ne sera pas chose facile.

D'autant plus qu'il a conscience que dans nos projets, "nous autres philosophes" avons tendance à nous éloigner du peuple... Mais c'est volontaire, dit-il à la fin, nous choisissons nos lecteurs par une "écriture incompréhensible".
Je passerai sous silence son "fourbi" habituel : recettes de savoir-vivre, hors sujets, incohérences dû à un vocabulaire volontairement ou non imprécis ou confus, vocabulaire spécifique, aphorismes "planants", où il a peut être fumé la moquette, et même quelques hypothèses fausses.
.
Cependant, lire Nietzsche, ce "conquérant-explorateur de l'idéal" est, à chaque fois, une belle expérience, et j'ai éclaté de rire quand il a sorti, vers la fin du livre :
" nous autres, élus de Dieu" !!!
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Un des livres les plus tonitruants de Nietzsche ! le Gai Savoir marque une forme de renaissance à la vie et s'inscrit en tant que tel dans l'existence de l'auteur. Après avoir été totalement abattu par affres de la maladie et de la souffrance, après avoir écrit, dans une lettre à Overbeck : « Je ne comprends plus du tout à quoi bon je devrais vivre, ne fût-ce que six mois de plus [...] », Nietzsche connaît une rémission qui le fait passer des bas-fonds au faîte de l'énergie et du dynamisme. Modèle du maniaco-dépressif ? On lit alors des pensées situées à l'antithèse de ses écrits les plus désespérés, condamnant les volontés de vivre affaiblies en même temps que le pessimisme à la Schopenhauer ou le romantisme à la Wagner.


« Vivre –cela veut dire : rejeter sans cesse loin de soi quelque chose qui tend à mourir ; vivre –cela veut dire : être cruel et inexorable pour tout ce qui en nous n'est que faible et vieilli, et pas seulement en nous. »


Les exhortations à la vie sont virulentes et révèlent peut-être le regard d'un homme qui souhaite faire une croix sur un passé de souffrance. Ce qui semble s'écouler de la plume de Nietzsche, avec toutes les apparences d'une certitude inébranlable, n'est peut-être qu'une forme d'auto-persuasion d'autant plus affirmée qu'elle se sait bancale ? car quelle virulence Nietzsche emploie-t-il à condamner tous les instincts contraires à cette redécouverte de la vie dans toute sa puissance, alors même qu'il appelle au mépris des formes les plus affaiblies de l'existence. Il n'empêche, ces passages enflammés transcrivent une vitalité indéniable, qui stupéfie et qui véhicule un courage et une force bien réels –si tant est qu'ils prennent leur source dans une origine moins stable.


Ce sentiment d'être doté d'une énergie presque infinie enjoint Nietzsche à se séparer du commun des mortels, à ceux qu'il appelle, avec un mépris affiché et assumé : le « troupeau ». Ce qui le différencie semble se situer au niveau de la morale : une fois encore, avoir atteint des sommets de désespoir a fait rejaillir chez Nietzsche une vision du monde qui dépasse les exigences habituelles. Il ne voit plus que l'inanité d'une foule de « travestis » qui se réunit sur scène pour jouer une pièce d'un romantisme graveleux.


« Nous aussi nous fréquentons des « personnes », nous aussi nous revêtons modestement le vêtement sous lequel (et comme quoi) on nous connaît, estime, recherche, et ainsi vêtus nous nous rendons en société, c'est-à-dire parmi des travestis qui ne veulent pas qu'on les dise tels : nous aussi nous agissons en masques avisés et coupons court à toute curiosité qui ne se bornerait pas à notre « travestissement ». »


Et là où certains se perdent derrière leurs travestissements, Nietzsche et les autres « hommes supérieurs », sans être dupes de leur obligation à céder eux aussi à ce procédé, se contentent d'y voir une obligation sociale qui n'efface en rien la véritable personnalité de celui qui se pare pour les mondanités.


Superficialité, superficialité… à bannir, tout comme Nietzsche condamne la « profondeur » creuse des hommes de science de son siècle. A s'échiner à dévoiler une vérité qui abolirait toutes les autres, l'humanité risquerait de tomber dans un nouveau fanatisme –après celui qu'a pu engendrer, par exemple, le christianisme. Ces professeurs d'une foi nouvelle s'accapareraient une image de profondeur qu'ils ne méritent pas –en contre-exemple, Nietzsche cite les grecs antiques, véritables défricheurs des abysses qui ne livraient leurs découvertes qu'après être remontés à la surface des choses.


« Que seule une interprétation du monde soit légitime, où vous autres subsistiez légitimement, où l'on ne puisse explorer et continuer de travailler scientifiquement que dans votre sens (-vous voulez dire somme toute mécanicistement ?) et qui n'admette autre chose que compter, calculer, peser, voir et saisir, voilà qui n'est que balourdise et naïveté, quand ce ne serait pas de l'aliénation, du crétinisme. »


Peu à peu se révèle le concept de Gai Savoir situé à la fois au-delà des pensées moralisantes et avilissantes du « troupeau » mais aussi au-delà des airs empruntés et tortueux des hommes de science « spécialisés » à la vision du monde réductrice. le Gai Savoir s'abreuve plutôt à la Vie et aux grands espaces et s'amuse des tragédies qui parsèment les existences de ses sujets –ridicules à l'égard de la Vie dans l'absolu. Pour un savoir virevoltant et redevenu léger après avoir connu la profondeur, Nietzsche propose des formes brèves et clinquantes (« Plaisanterie, ruse et vengeance ») et des poèmes qui le surprennent lui-même (« Chanson du prince hors-la-loi ») :


« Toi, poète ? Toi, un poète ?
As-tu donc la tête dérangée ?
« Mon cher Monsieur, vous êtes un poète »
Dit l'oiseau Pic, hochant l'épaule. »


Et au-delà de Nietzsche et de son Gai Savoir, que peut-on espérer trouver ? Cette question, l'auteur ne semble pas se l'être posée et cette négligence est surprenante au regard d'un homme qui vilipende les certitudes du « troupeau ». Sa vision du monde est supérieure en ce qu'elle exalte la puissance de vie –il faut donc supposer que cette puissance est accompagnée d'un jugement de valeur, et veiller à ce que ce jugement ne soit pas l'initiateur d'une nouvelle morale- et qu'elle autorise l'expression des sentiments égoïstes : la fierté, la puissance, la combattivité qui, s'ils nuisent parfois à autrui, constituent un moteur essentiel pour l'individu pris en lui-même.


Plus que dans ses autres livres Nietzsche ne s'expose ici à ses propres contradictions. On pourrait essayer de les critiquer, mais à quoi bon ? Quel serait l'intérêt de remettre en question des convictions qui sont nées d'une rémission –brève- de la dépression et qui sont, avant toute chose, une déclaration d'amour adressée à la vie et à l'espoir d'un avenir plus léger ?
Lien : http://colimasson.over-blog...
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C'est en passant dans une librairie champenoise cet été et voyant que le livre était inscrit au programme des étudiants du bac sciences de même que Les Contemplations d'Hugo, que je me suis dit, si un étudiant de dix-sept ans peut le lire, pourquoi pas moi ?

Et me voilà embarquée, avec ravissement, dans ce livre composé d'autant d'aphorismes ou de paragraphes plus ou moins longs, qui tous interpellent ou font réfléchir.

J'adore, j'adore lorsqu'un grand nom de la philosophie me fait croire intelligente juste parce qu'il a eu le bon goût de rendre intelligible et à la portée de tous des notions et idées que d'autres ont exprimées de manière nettement plus alambiquées.

Cela donne juste envie de lire ou relire le reste de son oeuvre. Et prônons la gaité, qui fait du bien et rend vivant !

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Certains livres sont de plain-pied avec le lecteur, qui s'y retrouve. C'est sans grand intérêt. D'autres condescendent au lecteur, le caressent dans le sens du poil, le font se sentir bien et meilleur qu'il n'est : ce sont des mensonges feel-good, souvent moralisateurs ; c'est déjà le romantisme hugolien, le socialisme déclamatoire de Zola, et Wagner qui cumule tous ces vices. D'autres livres enfin ne lui demandent rien : ils sont là comme des montagnes. En fera l'ascension qui voudra, ou pourra. Pour faire l'ascension du Gai Savoir, il faut laisser toute la vulgarité contemporaine, à commencer par ce qui s'attache désormais, dans notre langue que Nietzsche aimait tant, à l'adjectif "gai".

Cette gaieté ne résulte pas de l'absence de souci, de l'innocence juvénile, de l'enfance pleine de vie : elle n'est pas donnée naturellement puisque le temps et la vie nous en dépouillent sans pitié. Cette gaieté se gagne et se conquiert : c'est ça, la montagne nietzschéenne. Au début, le lecteur risque de se demander comment il pourra être jamais gai : une ascèse impitoyable est nécessaire, qui exige qu'il se défasse de toutes les illusions morales, de tous les grands "principes", et de toute l'expérience amère de la désillusion. Perdre ses illusions et aussi, perdre le chagrin de les avoir perdues ! A ce stade, le lecteur est arrivé au refuge de montagne nommé Cioran. Mais Nietzsche l'attend plus loin et plus haut : Dieu est mort, il ne te reste plus rien à quoi t'accrocher, c'est donc maintenant que tu as le devoir d'être gai, une fois débarrassé de tout ce qui t'encombrait. C'est une enfance retrouvée au-delà de la désillusion, une enfance supérieure à la première qui l'ignorait.

Une petite remarque, placée en fin de préface de ce livre de textes brefs et percutants, illustrera le propos. " ... on aura de la peine à nous retrouver sur les traces de ces jeunes Egyptiens qui ... veulent absolument dévoiler, découvrir, mettre en pleine lumière ce qui, pour de bonnes raisons, est tenu caché. Non, nous ne trouvons plus de plaisir à cette chose de mauvais goût, la volonté de vérité, de la 'vérité à tout prix' ... Peut-être la vérité est-elle une femme qui a des raisons de ne pas vouloir montrer ses raisons ! Peut-être son nom est-il Baubô, pour parler grec ! ... Ah ces Grecs, ils s'entendaient à vivre : pour cela il importe de rester bravement à la surface, au pli, de s'en tenir à l'épiderme, d'adorer l'apparence, de croire à la forme, aux sons, aux paroles, à tout l'Olympe des apparences ! Ces Grecs étaient superficiels - par profondeur !" Si l'on parvient à l'ultime désenchantement, qu'entraîne "la mort de Dieu", on ne porte pas le deuil, on n'est pas orphelin de son Père, on ne désespère nullement : on devient gai, de la gaieté grecque si bien décrite ici, la gaieté de ceux qui, ayant su et compris, savent vivre quand même ...

"Le Gai Savoir" traduit le titre original "La Gaya Scienza" : ce n'est pas de l'allemand, c'est du provençal du Moyen-Age, langue des troubadours, tant admirés de Dante, d'Eliot et d'Ezra Pound. Ce savoir appartient aux "casse-cous de l'esprit, qui [ont] gravi le sommet le plus élevé et le plus dangereux des idées actuelles" : une élite, une aristocratie, qui s'exprime par le "nous" souverain de ce philosophe qui fut le plus seul des hommes. Chacun peut tenter l'ascension s'il le veut, à condition de se séparer des autres et de supporter de s'en distinguer. Aucun aristocrate de l'esprit ne l'empêchera de grimper, et ce livre l'aidera peut-être à aller plus haut. Pour moi, j'ai bien peur d'être resté dans le Piémont, avec une carte des sentiers de montagne, mais sans le courage de les arpenter.
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L'un des thème de l'essai se rapporte à la moralité : l'homme est préoccupé et attaché à un unique objectif, servir ce qui contribue à sa conservation, c'est à dire à l'instinct de conservation de vie. Et qu'il n'y a pas d'hommes utiles ou nuisibles, que chacun contribue à cet instinct de vie : « L'homme le plus nuisible est-il encore le plus utile, dans la perspective de la conservation de l'espèce ; car il entretient chez lui, ou bien, par son action, chez d'autres des pulsions sans lesquelles l'humanité serait depuis longtemps avachie ou aurait pourri ».
Deuxième principe nietzschéen : Comme tout est futilité, puisque Dieu est mort, nous pouvons rire de tout. Pourtant, l'époque de Nietzsche était encore l'époque de la tragédie, de la morale religieuse. Seuls les créateurs, les artistes, par leur imagination pouvaient bouleverser les apparences et les idées reçues sur l'existence.
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Je dois avouer avoir été surprise par cette oeuvre! Je l'ai débutée non sans appréhensions, qui toutefois ont rapidement été détournées.
Nietzsche nous propose dans cette oeuvre un certain nombre de pensées détachées, sur la morale, sur la littérature, sur l'homme, et bien d'autres encore. Ces pensées sont parfois liées, parfois sans rapports, et bien sûr certaines se révèlent plus intéressantes que d'autres (encore que, ce dernier point relève surtout de la sensibilité des lecteurs). L'écriture y est simple est claire, et c'est bien sur ce plan que j'ai été surprise. Jamais pompeux ni entortillé, Nietzsche nous faire suivre sans difficulté le flux de sa pensée. Vraiment une bonne oeuvre
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Cette oeuvre est peut étre la plus représentative de l'oeuvre de Nietzche sur le plan de l'écriture. Nietzsche présente ici sous fome d'aphorismes des pensées courtes et puissantes . Cela pour cerner le caractére de l'étre humain et décrire les maux de la société. le gai savoir c'est au fond un peu l'introduction à Ainsi parlait Zarathoutra . Ici Nietzche aborde principalement la morale commune qui selon lui etouffe l'individu. La condition de l'homme est également abordée ,entre autres l'aliénation de l'ouvrier qui s'oublie sous prétexte d'aider la société . Pour Nietzche l'homme ne peut étre compris qu'a partir de ces racines. Il dresse un constat impitoyable des illusions de l'homme par rapport à lui méme. L'on peut critiquer la vision de la gente féminine presente ici , l'un des points noirs de ce livre . L'on retrouve l'importance de l'art dans la perception de Nietzche . Ainsi bien sur que ces théories sur la mort de Dieu . La pensée de Nietzche n'est pas une ode a la mort , mais une ode à la vie . L'on voit bien ici l'homme qui remonte des limbes qu'il a cotoyer . Cet ouvrage c'est un peu sa thérapie pour tenter de sortir de la torpeur dans laquelle il s'était perdu pendant un certain temps . Hormis sa vision trés critique des femmes , du à une expérience sentimentale douloureuse , l'on a ici une oeuvre majeure de ce philosophe qui a tant inspiré une figure comme Camus .
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Une grande partie de l'ouvrage est axée sur la perte d'autorité régulatrice des valeurs de l'époque (surtout celles du christianisme), et cela mène au nihilisme, c'est-à-dire à la perte du sens de la vie.
Puis, Nietzsche a tué Dieu, sur lequel reposait jusque là tout le sens de la vie. Ce faisant, il tue en même temps ce sens.
Plus de sens à la vie? Créons-le, dit-il: par notre volonté de puissance (ou de vie), créons nos propres valeurs et donnons un sens à notre propre vie autour de celles-ci.
Passionnant discours, même si le style est parfois abscons.
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