Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions TartaMudo pour m'avoir permis de lire cette oeuvre à l'occasion d'une Masse Critique.
O.S.E. s'inscrit dans un projet participatif présenté en 2019 lors de la Japan Expo. Dans une intéressante mise en abyme, l'histoire nous plonge en 2022, lors de l'Asian Virtual Expo. Un tout nouveau concept de jeu vidéo ultra immersif est présenté au public. 15 personnes ont eu le privilège d'être tirées au sort pour participer à une session inaugurale. "O.S.E.", c'est son nom, est un jeu d'un nouveau genre, dont le but n'est plus la simple "détente" : à travers la réalité virtuelle, il vise en effet à combattre les peurs et les phobies de son utilisateur. Cependant, cette toute première session de jeu pourrait bien mal tourner...
Si le premier tome (reçu en complément, merci pour la surprise !) permettait aux auteurs de planter le décor et les principaux personnages, le second s'ouvre directement sur la partie de jeu. Ainsi, nous avons sous les yeux une histoire un peu plus active que précédemment, bien que les enjeux restent encore très flous. En effet, après un règlement de compte qui s'est un peu éternisé lors du premier tome, cette nouvelle partie du jeu O.S.E. met extrêmement longtemps à se mettre en place.
L'IAV antagoniste principale, Shiina Mai, reste un peu trop mystérieuse pour qu'on puisse s'y attacher ou au contraire la craindre. A l'instar des autres personnages, qui, s'ils sont intéressants dans leurs interactions, manquent de profondeur, voire sont caricaturaux à l'extrême (cf. Tahar). Leurs réactions aux différents évènements laissent un peu de marbre, voire agacent. Difficile ainsi de s'identifier à eux ou de s'inquiéter pour eux au fur et à mesure de leur avancée dans le jeu.
Côté graphisme, si le trait est agréable, l'agencement des cases et la perspective donnent parfois le tournis, et certains moments de fan service auraient pu être évités (les culottes qui se révèlent faute à un coup de vent...). Les moments d'humour sont marqués par des déformations des proportions, qui peuvent rappeler les procédés utilisés dans les mangas des années 80-90, comme Dragon Ball. Peut-être un hommage déguisé ?
Pour en finir avec les aspects négatifs, j'avoue avoir été un peu agacée par le mélange, au sein des dialogues, entre français et japonais. Cela permet de marquer une différence entre certains personnages, mais rend néanmoins une impression diffuse de malaise.
Est-ce à dire que je n'ai pas apprécié ma lecture ? Ces deux tomes de l'aventure O.S.E. ne m'ont certes pas transcendée. Néanmoins, j'y ai senti la patte de passionnés de culture japonaise et pop en général, rendant hommage, parfois avec maladresse mais toujours avec honnêteté, à cet espace d'émerveillement que nous avons le loisir de voir grandir d'année en année. Que des Occidentaux s'emparent des codes du support manga pour proposer des histoires originales, c'est une très bonne nouvelle. Cela ouvre des perspectives gigantesques pour l'avenir du genre.
Par conséquent, toute critique ne pourrait être entièrement négative. Certes, l'histoire aurait besoin de quelques ajustements, les personnages de plus de profondeur (et de maturité, n'est-ce pas Akiko ?). Mais on sent à travers les pages que le récit tout comme les auteurs s'améliorent, preuve en est les excellentes pages, très graphiques, au moment des "attaques" par les éclairs ou bien lorsque Shiina Mai commence à révéler son vrai visage. Ma note révèle mon avis mitigé, mais j'espère sincèrement que
Loiki NIhon et Shaos continueront à faire vivre leur oeuvre !