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EAN : 9782361832544
270 pages
Les Moutons Electriques (03/06/2016)
3.2/5   15 notes
Résumé :
La grande armée de Foi avait déployé deux légions de diacres pour en finir avec un monde maudit, siège d’une très ancienne et très abominable Puissance qu’il était grand temps de faire périr par le feu, comme l’ordonnait le Saint Catéchisme.

Quand Wangen se réveille de sa transe de combat, de la boue jusqu’à la taille, il découvre avec horreur que ses pouvoirs guerriers l’ont abandonné. Lui et ses quelques camarades survivants doivent échapper à la j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Vous connaissez sûrement déjà Alex Nikolavitch en tant que scénariste de bande dessinée, traducteur ou même en tant qu'essayiste, notamment sur la mythologie super-héroïque, la cosmologie et la fin des temps. Toutefois, avec ce roman Eschatôn, paru chez Les Moutons électriques, il se lance aussi en tant qu'auteur, et auteur de science-fiction/fantastique en l'occurrence.

Ce roman qui devait au départ se titrer « Eschatôn Diakonoi » nous fait suivre, par une alternance de points de vue, la croisade spatiale de la Foi grâce à des légions de diacres dirigées par des épiscopes et des ecclésiarques, croisade ayant pour doubles destinataires, les hérétiques ayant renié la Foi et les « Puissances », êtres quelque peu surnaturels la mettant à mal. Clairement, nous sommes là dans une transposition de la Chrétienté médiévale dans un univers très space opera. Ce n'est pas gênant du tout, et c'est au contraire très bien fait : l'auteur mêle un vocabulaire technique intéressant avec une transposition bien fichue des termes catholiques comme diacres, hérétiques, hiérarques et autres inquisiteurs. C'est là l'aspect le plus réussi du roman : l'aventure trouve un souffle épique quand l'intrigue commence à s'épaissir et que les personnages s'influencent enfin mutuellement. C'est dans ces moments d'épopée spatiale que le roman trouve ses meilleurs pages. Et ce n'est pourtant pas simple d'allier cela à des réflexions métaphysiques sur le poids de l'histoire, la cohérence d'une cosmogonie et la relativité d'une mythologie. L'auteur le réalise efficacement, car cela vient prolonger le conflit entre la rectitude de la Foi, la relative liberté des Puissances et la soif de connaissances des hérétiques ; d'ailleurs, ce triptyque de la raison semble être symbolisé par ce triangle qui sépare tous les paragraphes entre eux. À la suite des personnages, le lecteur découvre sur quelle histoire est fondée cette partie d'un univers très éloigné et l'auteur respecte ensuite un principe très important quand on essaye d'intéresser des lecteurs à un univers tout neuf : raconter l'histoire la plus importante de cet univers-ci.
Dès les premiers chapitres, nous plongeons dans la chasse des ennemis de la Foi par des légions de diacres, dont nous suivons avant tout un représentant en la personne de Wangen, jeune diacre qui va subir bien des tourments et dont la foi sera mise plusieurs fois mise à l'épreuve. Toutefois, et heureusement car finalement je n'ai pas accroché à sa vision manichéenne à outrance, celui-ci n'est pas seul dans cette traque sans fin ou presque. D'autres personnages peuvent réclamer le titre de protagoniste, au premier rang desquels figurent Alania, une ancienne lictrice qui découvre au fur et à mesure la complexité de la société portée par le Saint Catéchisme, et surtout Lothe (mon préféré, indubitablement), déclaré tout à la fois relaps et inquisiteur, devant enquêter sur les raisons qui lui ont fait perdre deux légions sans raison apparente. Je ne vais pas plus loin dans la présentation des personnages, car la galerie proposée peut elle-même parfois offrir la possibilité de s'y perdre, en témoignent les débuts de certains chapitres qui n'expriment pas toujours clairement le point de vue que nous allons adopter et c'est de temps en temps au bout d'une page ou deux que le doute n'est plus permis. Pour autant, le sommaire est, lui, très carré, et met en valeur la progression de l'intrigue : d'abord une première partie faite pour présenter les personnages (diacres, limiers, relaps, hérétiques, etc.), puis une deuxième partie qui replace dans leur contexte les objets de l'intrigue qui vont faire sens au fur et à mesure et surtout faire se réunir certains personnages (les livres, la communion, les envahisseurs), et enfin une troisième partie qui reprend les éléments qui vont se déchaîner (puissance, anathème) pour aller jusqu'à la conclusion (la courte quatrième partie).
Et là, vous allez me dire, on a le bon sujet, on a les personnages, on a un univers à découvrir, il ne reste plus qu'à se délecter de l'horreur lovecraftienne promise dès le quatrième de couverture et dès la couverture elle-même ! Eh bien (et je peux tout à fait me tromper, c'est évident), cet aspect horrifique très spécifique est quand même bien restreint, malgré la belle composition graphique de Melchior Ascaride en couverture, et c'est bien à une croisade space opera à laquelle nous assistons avant tout, il ne faudrait pas imaginer que ces deux thématiques passionnantes soient mises en avant d'égale manière. Je dirais que trois chapitres font fondamentalement référence à la fameuse « Puissance » Cthulhu (même si j'ai plutôt pensé à une créature « qui bave et qui glougloute »), mais il n'y en a vraiment qu'un seul qui nous saisit grâce à une horreur toute fantastique, et à ce titre le premier chapitre sur « Les diacres » est particulièrement bon, nous traînant à travers une jungle angoissante pour déboucher sur un mausolée étrange dont le souvenir marquera quand même les personnages présents. À partir de ces aspects-là, on peut regretter quelques maladresses de différents types : la montée très intéressante vers un climax final n'offre finalement pas de fin, nous laissant dans une expectative métaphysiquement perturbante (en même temps, cela signifie que l'auteur a réussi son coup pour nous faire réfléchir sur notre sens de la vie) ; certaines tournures de phrases m'ont bien gêné, notamment sur certaines propositions au subjonctif ; enfin, même si ce n'est pas du niveau du premier tirage des Âmes envolées, je regrette, sur quelques chapitres, les petites faiblesses de la relecture qui nous laissent au moins une fois sur un paragraphe qui n'a pas de sens du fait d'une phrase complètement tronquée, c'est quand même dommage et, personnellement, c'est le genre de choses qui me sort bêtement de ma lecture.

Finalement, j'attendais sûrement trop d'Eschatôn et du mélange « fantastique lovecraftien » et « space opera religieux », mais ce premier roman vaut vraiment le coup pour ses réflexions métaphysiques et son aventure spatiale. Pour se rattraper davantage sur le fantastique d'horreur, nous attendons avec impatience la prochaine sortie d'Alex Nikolavitch : sa biographie de H. P. Lovecraft chez 21g !
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Nous avons une institution ecclésiastique (au sens grec d'ecclesia) très hiérarchisée avec ses ordres et ses grades qui ne sont pas sans rappeler les Warhammer 40k et ses space-marines. Cette église régit une grande partie de la galaxie, celle sous sa domination par la crainte qu'elle inspire, et aussi par le respect. Elle tire sa puissance de la Foi… une foi spectaculaire. En effet, certains corps – composés d'hommes et de femmes – ont un contact avec le Mental suffisamment étroit pour que ceux-ci y puisent de l'énergie permettant le fonctionnement d'un armement « divin ». Il leur est également possible de décrypter les cerveaux, de manipuler un nombre conséquent de personne, d'influencer les pensées,… La Force vous connaissez ?

Cette église est en guerre contre les Puissances, des êtres globuleux qui agissent également dans le Mental, dévoyant des hommes, esclaves de leurs désirs et de leurs bien-être. L'éditeur fait référence à Lovecraft pour ces entités de cauchemars, informes et repoussantes. Je ne me prononcerais pas sur ce parallèle, je les ai trouvées bien moins terrifiantes que ce à quoi je m'attendais et insuffisamment présentes pour réellement peser dans mon imaginaire, et accessoirement sur le roman. Cet adversaire de la Foi manque de percussion, un peu comme le sénat dans l'épisode 3 de Star Wars. Une menace pas si terrible finalement.

Heureusement que pour relever le défi, la Foi combat des hérétiques. Ces derniers luttent contre l'hégémonie de l'église et le pouvoir des chantres, diacres, licteurs,… Cette faction rebelle ose s'imprégner de Sapience, faire commerce avec les Puissances, construire des machines dans un monde où les engrenages sont tabous et les chiffres bannis. Seule la Foi « compte"!

Critique plus complète sur mon blog.



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En Résumé : J'ai passé un sympathique moment de lecture avec ce roman qui se révèle divertissant et entraînant, même si j'avoue j'en attendais peut-être un peu plus. L'intrigue s'avère efficace, se complexifiant au fil des pages pour nous offrir un récit qui gagne en tension aboutissant à une conclusion assez explosive. Entre rebondissements, révélations et construction de l'univers l'auteur oscille de façon réussie sans jamais trop tomber dans des lourdeurs. L'univers ne manque pas non plus d'attrait, que ce soit dans la construction de ce monde aux lois physiques bouleversés, comme dans les nombreuses réflexions qu'il soulève et débats qu'il lance. J'aurai juste aimé que certains aspects soient plus développés. En effet il y a un vrai travail de fond, je trouve, sur la notion de dogme et la facilité de s'y enfermer. Concernant les personnages, même si j'ai trouvé Wangen un peu trop figé dans son rôle, cela n'empêche pas les autres d'offrir des héros complexes, avec leurs doutes et leurs failles. Je regretterai par contre certaines longueurs, mais aussi que les Puissances soient finalement peu présentes là où j'en espérais plus et enfin une fin qui m'a paru trop précipité. La plume de l'auteur est efficace, soignée et entraînante, proposant un récit qui, certes possède des défauts, mais reste divertissant à lire.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Si j'apprécie beaucoup les oeuvres de science-fiction et fantasy que je découvre au cinéma, en séries télévisées ou même en comics, je reste une grande débutante et ma culture en romans SFF reste très pauvre, et ce d'autant plus concernant les classiques des deux genres… Comme il n'est jamais trop tard pour y remédier (et suivre l'une de mes perspectives 2017…), je prends des notes quand je tombe sur de superbes chroniques ou recommandations, et je profite d'occasions telles que Livres Paris, où j'avais acheté Eschatôn. Si j'avais pu lire quelques chroniques, je ne savais pas ce que j'en penserai, puisque les avis venaient tous de chevronnés de la SFF.

Eh bien chers amis novices en science-fiction et fantasy, n'ayez crainte, Eschatôn est tout à fait abordable, sans être simpliste et rempli de lieux communs ou clichés. On découvre un futur si éloigné de notre présent, par le temps et par les manières de vivre, que les personnages n'ont guère de connaissance sur les passés de leurs mondes ; et pour cause, le savoir est une denrée distribuée avec parcimonie et à des personnes choisies… C'est un détail, mais que j'ai beaucoup apprécié : quand l'un des personnages se renseigne sur les scientifiques des temps passés, et alors que écrits et les langues ont tellement bougés, il s'agit de comprendre de qui on parle. Un peu comme des easter eggs : un certain Nioutonn' aurait travaillé sur la gravité, par exemple… Ce qui me fait penser, je suis certaine d'avoir raté tout un tas de références, mais je ne doute pas qu'elles sont semées un peu partout dans le livre, de façon plus ou moins explicite.

L'auteur ne nous prend pas par la main avec une introduction toute en douceur et une explication sur le monde (ou plutôt les mondes) dans lesquels l'histoire se déroule ; on entre in medias res dans l'intrigue, et c'est au lecteur de remettre les pièces en place, petit à petit, jusqu'à ce qu'on puisse avoir une idée plus globale du fonctionnement de cet univers. Tout est très bien amené et il suffit d'être attentif au texte pour ne pas être perdu, même si certains éléments surprennent au début, notamment des expressions telles que « des mains de mains ». Car oui, si la connaissance est réservée à une élite, certaines disciplines sont complètement bannies, dont les calculs, les chiffres, et les « eqwatio ». Cela a dû demander une véritable gymnastique de l'esprit pour l'auteur puisque les personnages ont donc leur propre système de contage, avec « des mains de mains » ou des « vies d'homme » pour la durée par exemple.

Toutes ces interdictions émanent d'une même entité, le Saint Catéchisme qui doit être respecté par tous, au risque d'être banni ou châtié. L'auteur présente donc bien une critique des religions organisées, de leur hiérarchie et du danger qu'elles peuvent représenter. En effet, les « simples » citoyens ne semblent être que des pantins au main de la Foi, et ce littéralement : les soldats entrent en transe avant les combats et sont commandés, manipulés par leur supérieur…

Le plus intéressant dans ce roman est le fait qu'on découvre tout cet univers via les personnages, leurs actions et leurs pensées. Pas de bourrage de crâne en vue ou de longues descriptions, on en apprend plus sur les personnages au fur et à mesure, et c'est au rythme de leurs propres découvertes qu'on comprend leur univers. Les personnages sont assez divers, ce qui nous permet d'avoir parfois des points de vues tout à fait opposés, et nous devons nous-mêmes décider du partie que nous voulons prendre. En revanche, dans cette immensité de mondes et de planètes, Alex Nikolavitch nous rappelle que l'existence de l'humain est bien infime, que de toutes façons, une vie d'Homme n'est rien en comparaison de la durée de l'univers… du coup, je ne sais pas si c'est lié ou si c'était voulu de la part de l'auteur, mais j'ai trouvé très peu de personnages attachants. Sans qu'ils soient détestables, la majorité est finalement froide, docile ou instable. Cela signifie aussi qu'on n'a pas de personnages parfaits et irréalistes, ce qui est toujours appréciable…

Eschatôn pose également la question de la « première rencontre » entre les humains et des créatures autres ; qu'elles soient extra-terrestres ou d'un autre monde. Au final, il semble difficile de savoir qui a attaqué le premier, chacun pensant qu'il s'agit de l'autre, probablement à cause de la difficulté (voire impossibilité ?) à communiquer. Difficile donc de ne pas penser au film Premier contact (même s'il est sorti bien après l'écriture du roman) qui traite extensivement de cette problématique seulement évoquée dans le livre.

Pour conclure, ce fut une très bonne lecture, qui m'encourage encore plus à lire de la science-fiction et de la fantasy, et à découvrir plus d'oeuvres d'Alex Nikolavitch (ce qui tombe bien, j'ai acheté L'île de Peter aux Intergalactiques)…
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
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Les légions de la Foi auraient dû facilement éliminer la Puissance maléfique régnant sur ce monde, mais de manière inattendue la Cathédrale spatiale, ses nautes mystiques et les milliers de diacres en transe ont succombé, coupés du Mental. Quelques rares survivants émergent de leur sainte transe au milieu de marécages visqueux, et quatre d'entr'eux vont parvenir à échapper à ce monde maudit, c'est à travers eux, qui évoluent chacun à leur manière à travers les épreuves, que nous commençons à découvrir cet univers …


Progressivement les particularités de la Galaxie se révèlent à travers les propos et tribulations des personnages, il faut cependant un bon moment avant de s'en faire une idée précise, ce qui donne une atmosphère spécifique à ce roman.
Suite à une catastrophe technologique les lois physiques de notre univers ont changé, l'ancienne technologie ne fonctionne plus et les pouvoirs mentaux se sont développés pour en venir à la remplacer. La Foi après 3000 ans de règne a remplacé la connaissance et le dogme est absolu, la religion dirige d'une main de fer la galaxie humaine, maintenant son pouvoir absolu grâce à sa maîtrise des pouvoirs mentaux et à la croisade permanente contre les envahisseurs diabolisés, les Puissances, monstrueuses masses amorphes et tentaculaires aux pouvoirs mentaux colossaux.
Le clergé, fortement hiérarchisé, impose un immobilisme absolu, la stagnation est garantie grâce au zèle des inquisiteurs qui sévissent à travers autodafés et exécutions, malheur à ceux qui savent compter ou qui ont taillé un engrenage en bois pour faciliter la tâche, la sentence est immédiate et définitive, l'ignorance est une vertu et les légions sont formées de diacres drogués et mis en transe pour être utilisés comme de vulgaires outils facilement remplaçables.
Lorsqu'un second opposant à la Foi se dévoile, des hérétiques qui ont continué à développer secrètement une technologie modifiée afin de se conformer aux nouvelles lois physiques de l'univers, et dont le but est de revenir aux anciennes conditions de l'univers, ce qui se ferait au détriment du pouvoir mental issu d'un autre univers, le dénouement rapide est proche, suivi d'un très bref épilogue tenant dans une page.


Objectivement, si on se met à fouiller un peu sous le style narratif privilégiant le superficiel, ce n'est pas vraiment profond, les personnages n'ont pas une stature de héros, et il y a des choses qui frisent le ridicule, mais finalement ce roman de SF mâtiné de fantasy se lit assez agréablement, même s'il manque quelque chose pour que ce soit vraiment prenant. Ce premier roman d'Alex Nikolavitch mérite cependant d'être découvert, à chacun de se faire une opinion …
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critiques presse (1)
Elbakin.net
21 juin 2016
Eschatôn, par sa réflexion sur les notions de foi, de scientisme et de peur de l’inconnu, son rythme et son héros se révèle être une lecture sympathique, mais qui ne restera pas impérissable.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Quand il lui arrivait de plonger ses regards dans l’esprit d’un de ses congénères, Lothe n’y voyait souvent que des préoccupations communes et vulgaires. Et, quand elles ne l’étaient pas, elles n’avaient aucun sens à ses yeux. Ces gens se rendaient malades en se demandant de quoi demain serait fait. Pour la plupart d’entre eux, demain devait se maintenir à l’identique du présent. L’inattendu, le changement, la remise en cause du statu quo, tout cela les terrifiait. Ils s’accrochaient à de minuscules privilèges, à des bribes de pouvoir ou de réputation, sans jamais s’interroger sur le sens de leur vie et de ces colifichets dont ils encombraient leur esprit.

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Curieusement, c’est à ce moment que lui revint une histoire racontée par son père, une nuit qu’ils avaient été garder des bêtes dans les collines. « Les étoiles, ce sont les trous dans la toile de tente du ciel. De l’autre côté, c’est le monde lumineux des dieux, et c’est leur lumière qui nous provient ainsi, coulant par les trous. » Il se souvient avoir demandé alors : « mais papa, qu’est-ce que ça veut dire, quand il pleut ? » Et la mélancolique réponse de l’homme, prématurément usé par les travaux des champs et la perte d’une partie de sa famille, avait été : « ce sont les dieux qui pleurent sur le sort de notre pauvre monde, et leurs larmes qui nous baptisent de peine. »
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Une femme pouvait devenir hiérarque de son convent féminin, pas épiscope ni ecclésiarque. Une femme pouvait devenir lictrice et donner son sang pour la défense de la Foi, elle pouvait même devenir sergent, mais jamais capitaine, et Alania le savait. Quand elle s’était retournée contre l’inquisiteur, elle savait être montée aussi haut qu’elle le pourrait jamais. La chute était dès lors inévitable, tant la jeune femme ne se croyait pas faire pour la stagnation.

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Ce que vous ne voyez pas, tous les deux, c’est qu’avoir survécu suffit en soi. C’est ce qu’apprennent tous les soldats, en tout monde et en toute époque. Une journée où l’on finit vivant est une journée de plus, une journée où la mort n’a pas gagné. Quoiqu’on ait pu perdre par ailleurs, il y a là une raison de se réjouir.

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Lothe voulut revenir aux sources des textes anciens. Il découvrit des calculs ésotériques, concernant le poids des choses, appelé dans ce cadre « gravitation » et la trame de l'espace et du temps. Des litanies de noms barbares, que l'écriture sacrée avait du mal à tout à fait retranscrire, et ne semblait d'ailleurs le faire qu'à contrecœur. Des noms comme celui d'un certain « Nioutonn' » par exemple, dont une partie des ouvrages étaient encore licite, ceux traitant de spiritualité et d'alchimie, mais dont d'autres étaient sans pitié confinés dans les tréfonds du palais car portant les signes maudits du calcul profane et des « ekwatios » menant au mal.
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