AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Piotr Kowalski (Illustrateur)
EAN : 9781684053094
144 pages
IDW Publishing (25/09/2018)
2.5/5   1 notes
Résumé :
Bitter cold, endless night, and hungry shadows: the horror franchise that upended the classic vampire story is reimagined for the modern era!

As the sun sets over an isolated Alaskan township--not to rise again for a month--a new evil emerges from the shadows to terrorize the town... But after a series of strange events and horrific killings, the question becomes what lurks in the shadows? 30 Days of Night is reborn in an all-new reimagining of the se... >Voir plus
Que lire après 30 Days of Night (2018)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète indépendante de toute autre, qui ne nécessite pas de connaissances préalables. Il comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018, écrits par Steve Niles, dessinés et encrés par Piotr Kowalski, avec une mise en couleurs réalisée par Brad Simpson, et des couvertures réalisées par Ben Templesmith. Il comprend également les 6 couvertures alternatives réalisées par Kowalski, celle réalisée par Ashley Wood, et les 2 par Gabriel Rodriguez.

La ville de Barrow en Alaska abrite la communauté le plus au Nord de l'Amérique du Nord, à environ 550 kilomètres au nord du cercle arctique. Un individu costaud vient d'y arriver à la recherche d'un boulot, alors que l'hiver va commencer que le soleil va se coucher le 18 novembre pour ne se relever que le 24 janvier de l'année suivante. L'habitant auquel il s'est adressé lui suggère d'aller demander à la pêcherie Gibson. le lendemain, les époux Stella et Eben Olemaun sont tirés de leur sommeil à 05h00 par leur réveil. Après s'être habillé, Eben Olemaun appelle le standard du commissariat pour s'enquérir des faits survenus pendant la nuit : quelques vols, et la destruction de plusieurs motoneiges. En tant que shérif, c'est à lui d'organiser les enquêtes, en mettant sa femme, policière, à contribution. Dans leur foyer, Rich Conner a recommencé à picoler (malgré l'interdiction de possession d'alcool à Barrow) et à crier sur sa femme Martha. À l'extérieur de la ville, Walt fait un tour en motoneige et observe la présence d'une ourse blanche et de son petit, ainsi que d'une silhouette qui s'éloigne furtivement dans la neige.

Ayant été appelé par Earle, un voisin, Eben Olemaun se rend chez Martha et Rich Conner. Ce dernier lui ouvre la porte, puis la lui claque au nez. Olemaun refrappe et c'est Martha qui ouvre (avec un oeil au beurre noir) indiquant que Rich vient de sortir par la porte de derrière. Stella Olemaun a rejoint Walt à l'extérieur de la ville et il lui montre une petite tente en rondins de bois, ce qui est pour le moins étrange. Eben Olemaun recommence à patrouiller dans la ville avec son véhicule de service et il repère Rich Conner. Il descend de son véhicule et se met à lui courir après. En ayant tourné le coin d'une maison, il se heurte à l'étranger nouveau venu qui lui indique dans quelle direction est parti le fuyard. Walt continue d'emmener Stella Olemaun un peu plus loin de la route, en plein dans la neige, vers la découverte qu'il a faite. En voyant ce qu'il montre, elle comprend qu'elle va devoir assumer seule la responsabilité de shérif pendant quelques temps.

Si le lecteur n'a jamais entendu parler de cette série, il découvre une histoire qui se lit rapidement, avec un point de départ original et un déroulement parfois déconcertant. Il voit une petite ville d'environ 4.000 habitants qui est peu à peu coupée du reste du monde, à la fois par sa situation géographique, mais aussi par des actes de malveillance et de sabotage. Il sent la tension qui monte progressivement. Cela commence avec le constat que tous les habitants ne sont pas satisfaits de leur sort, et certains doivent être encadrés. Cela continue avec l'arrivée de ce mystérieux étranger dont la stature physique est menaçante par elle-même. Ça se confirme avec le premier meurtre. Des individus non identifiés s'en prennent à la communauté en les isolant, pour pouvoir les tenir à leur merci. Les dessins de Piotr Kowalski s'inscrivent dans un registre réaliste avec un niveau descriptif assez élevé, permettant au lecteur de se projeter dans chaque environnement et de croire en leur plausibilité.

Bien sûr, le premier défi pour le dessinateur est de donner à voir Barrow, de recréer les conditions de vie dans une ville isolée et exposée au grand froid. Cela commence avec un zoom sur la ville de Barrow depuis une carte satellite, permettant de la situer précisément, de voir son isolement, puis ses rues enneigées. Par la suite, le lecteur peut voir les constructions, à la fois des bâtiments en maçonnerie, à la fois des constructions préfabriquées plus légères. Il n'est pas toujours possible de distinguer les précautions prises en matière d'isolation et prévention de déperdition de chaleur. le lecteur observe également les tenues vestimentaires des personnages : les parkas, les capuches et les gants sont de mise, ainsi que des gilets matelassés. Les motoneiges ressemblent à ce qu'elles sont dans la réalité, et les habitants se déplacent dans des véhicules adaptés aux conditions climatiques. Il n'y a que lorsque les personnages se mettent à courir dans des champs de neige, avec seulement des bottes, sans jamais s'enfoncer que le réalisme en prend un petit coup.

Piotr Kowalski représente des individus avec des morphologies normales, sans exagération de leur musculature. Lorsqu'ils portent des parkas, il est visible qu'elles augmentent leur corpulence. Sans être extrêmement expressif, le langage corporel rend bien compte de l'état d'esprit de chaque personnage, et les expressions des visages sont variées avec un niveau de nuance satisfaisant, parfois évoquant le travail de Dave Gibbons. Il n'y a que les larmes en train de couler qui manquent de conviction. Malgré le scénario parfois un peu léger, l'artiste s'attache à montrer ce que font les personnages, l'endroit où ils se tiennent, pour éviter une enfilade de cases avec uniquement des têtes en train de parler. Il se montre un bon metteur en scène pour que le déroulement de chaque séquence soit clair et que les protagonistes ne se marchent pas sur les pieds. Ses dessins présentent la consistance nécessaire pour que l'apparence d'un même bâtiment soit cohérente d'une page à l'autre. Les scènes d'action sont concrètes et réalistes, jusqu'à temps que les meurtres généralisés ne commencent. Après lors du massacre généralisé, la mise en scène tourne progressivement au grand guignol. Brad Simpson effectue un travail de mise en couleurs pour rendre compte du crépuscule qui s'installe. le lecteur retrouve donc les qualités de Piotr Kowalski qu'il avait déjà pu observer dans Terminal Hero avec Peter Milligan, The Steam Man avec Joe R. Lansdale, ou la série Sex avec Joe Casey.

Le lecteur se projette donc facilement dans cette petite ville isolée, et se prête au jeu de savoir qui organise ainsi cette forme étrange de siège. Il découvre leur identité en constatant la logique et l'intelligence de l'idée qui a germé dans l'esprit de Steve Niles. Il est pris au dépourvu par la résolution très soudaine, ou plutôt par l'incroyable ellipse narrative de près d'un mois. Tout se passe comme si l'attaque commence au 18 novembre et qu'il s'écoule peut-être 24 heures, 48 tout au plus, puis l'action saute à 28 jours plus tard. le lecteur peut comprendre ce choix narratif, mais il a du mal à croire qu'il reste encore des survivants après un tel massacre, 4 semaines plus tard. Il retrouve bien les caractéristiques narratives des scénarios de Steve Niles : une idée fascinante, une narration très rapide, un dénouement sans fioriture, avec un développement des personnages trop succinct et des raccourcis trop fulgurants. Éventuellement, il peut d'ailleurs établir la comparaison avec l'original : 30 days of night (2002), illustré par Ben Templesmith.

En fait ce recueil n'est pas une remise à zéro de la série 30 days of night : c'est exactement la même intrigue, à un personnage secondaire ou deux près, avec un autre dessinateur. Piotr Kowalski effectue le travail demandé : raconter l'histoire de manière plus naturaliste. En cela il perd la dimension mythique et bestiale de l'original. S'il a lu l'original, le lecteur se souvient bien que le choc tenait à la fois de l'idée de situer l'action à Barrow, mais aussi de la forte identité graphique des pages de Ben Templesmith. En surface ses illustrations ne font pas très sérieux. Elles oscillent entre des gribouillis, des dessins enfantins et des cases difficilement déchiffrables. Pourtant, il réussit à créer une ambiance enneigée, ténébreuse et glauque. Ses pages reposent plus sur les couleurs que sur les contours : des grosses masses avec des halos de couleur, et beaucoup de floutage. En accolant des éléments dessinés avec précision et des impressions rapidement gribouillés, Ben Templesmith déclenche la participation active du lecteur, le provoque, ce qui conduit à une immersion dans un univers de sensations. Ainsi, le scénario de Steve Niles prenait des allures de mythe et de conte horrifique, ce qu'il perd avec une narration plus naturaliste. En outre, la version originale de cette histoire ne comprenait que 3 épisodes, c'est-à-dire la moitié de cette nouvelle version.

Difficile de savoir ce qui a conduit Steve Niles à vouloir disposer d'une nouvelle version de 30 days of night. Il n'a quasiment rien changé à son histoire initiale toujours aussi simple et efficace, mais maintenant racontée en 2 fois plus de pages. Piotr Kowalski effectue un bon travail de narration visuelle, mais il perd l'impact des illustrations très subjectives et impressionnistes de Ben Templesmith. du coup, cette version n'est à recommander qu'aux lecteurs allergiques aux pages de Ben Templesmith.
Commenter  J’apprécie          50


Videos de Steve Niles (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Steve Niles
30 jours de nuit (2007) - Bande annonce VF
autres livres classés : arctiqueVoir plus


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}