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Critique de Tostaky0


Quand Fred débarque au Palais des orties, en cet été caniculaire, c'est un vent de fraîcheur qui semble entrer dans la maison, comme quand, au matin, on ouvre les fenêtres pour changer un air déjà trop lourd.
Fred est woofeuse.
En voilà un joli mot me direz-vous ?
J'explique.
Contre gîte et couverts elle vient donner un coup de main aux travaux quotidiens.
Sous son apparence fragile, la jeune métisse ne manque pourtant ni de courage ni d'énergie.
Nora, Simon, leurs enfants Anaïs et Noé et même le chien Cheese sont sous le charme.
Pourtant, en arrivant avec un jour d'avance, elle avait un peu contrarié la mère de famille.
C'est un beau roman, c'est une belle histoire, ainsi disait la chanson, et c'est sous la plume de Marie Nimier que s'écrit cette romance d'aujourd'hui.
La romancière aurait pu choisir de vertes prairies ou d'immenses champs de fleurs pour y poser sa ferme, mais non, là on ne cultive pas la luzerne, les céréales ou.... l'oeillet, là,  pousse l'ortie.
Il fallait y penser tout de même, écrire une histoire d'amour au milieu des orties.
Avouez qu'il y a plus poétique, non ?
Cette plante que nous autres habitants des campagnes fuyons à toutes jambes.
Marie Nimier en fait un produit magique, ses fermiers exploitent l'ortille, comme certains l'appellent,  sous toutes ses formes, et s'ils manquent d'idées pour multiplier la gamme offerte, comptez sur Fred pour en trouver.
Au moins, pas besoin de se faire de soucis pour la cultiver, ça pousse tout seul et ça envahit le terrain, bien en-dehors des limites, jusqu'à venir conquérir les terres voisines au grand dam des riverains qui ne sont pourtant pas nombreux.
Mais au-delà des multiples propriétés de cette urticacée c'est une autre histoire que l'auteure déroule sous nos yeux.
Tout en douceur, au fil des pages, ses personnages se transforment.
Quand on se frotte à l'ortie, notre premier réflexe et de nous soulager là où ça démange.
Fred serait-elle comme ces urticas (orties dans le langage savant) ?
Parce que, qui s'y frotte, s'y pique.
Elle est belle, elle est séductrice, comment résister.
Marie Nimier n'en fait pas trop, si l'herbacée est urticante,  l'amour ne pique pas. Les corps se frôlent, les lèvres s'aimantent, les mains caressent, les coeurs chavirent.
C'est léger, sans tabou mais sans excès.
Elle fait de son lecteur un spectateur, pas un voyeur.
On ne peut rester insensible à ce qu'elle offre à nos yeux, elle le fait avec talent.
Une lecture envoûtante, comme son personnage.
Devant la fenêtre, dans ma Bresse bourguignonne, je guette. Peut-être la verrai-je passer, sac sur le dos, souriante, lumineuse...
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