AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les enfants tristes (20)

Ils s'émerveillent d'avoir tenu si longtemps, d'avoir sauvegardé leur mise. Ils arriveront devant Dieu et montreront leur vie dont ils n'ont rien fait, ils lui diront comme ils furent économes. (...).
La trahison perpétuelle de chaque jour qui passe et n'a point apporté de remède à l'ennui.(...). Mais les héros de romans vous regardent tristement. Ils ne l'entendent pas de cette façon. De vous, ils attendent autre chose.
Commenter  J’apprécie          192
- Qu'est-ce que c'est comme marque ?
- C'est une Aston-Martin.
- Quelle marque ?
- Aston-Martin.
- Ça n'est pas connu. Ça ne doit pas être fameux.
- Ne dites pas d'imbécilité.
En quelques secondes, il roulait à 70 à l'heure, puis à 100. Il gagna un passage souterrain qui tournait et pris le virage à 140 ; Catherine appuya sur le klaxon pour l'entendre résonner et cria :
- C'est merveilleux, Olivier ! Merveilleux !
- Il faut bien que je vous donne quelques sensations, dit-il simplement.
(...).
Puis il sortit. La nuit était si belle, une sage et magnifique nuit de décembre. Olivier monta dans la voiture et la mit en marche. Il s'aperçut au bout d'un quart d'heure qu'il avait oublié d'allumer les phares. Il se trompa sans doute de chemin, car il n'entra pas dans Paris par la porte qu'ils avaient prise pour venir. Olivier lança la voiture à 130, brûlant les feux rouges, évitant de justesse des camions, des cyclistes. Après avoir roulé quelque temps à cette allure sur les boulevards extérieurs, il trouva ce qu'il était venu chercher dans un grand chantier où l'on avait creusé des fosses profondes.
Commenter  J’apprécie          185
Il tourna les boutons de la T.S.F., qui finit par cracher quelques informations. Il n'y avait le choix qu'entre la guerre et la révolution. M. Le Barsac souffrit de cette alternative, en avalant un café brûlant, en sifflotant, en reniflant et désespérant. D'un côté, la Russie, visage haineux du peuple, la paresse et la fin du monde. De l'autre, un bruit de bottes insupportable, la parole laissée à de jeunes goujats vêtus de noir, rien pour la plaisanterie, rien pour le confort, cette Allemagne devant l'Europe comme un puritain de vingt ans devant une vieille femme qui sort du bain, montre ses bijoux et ses rides. L'industriel assurément hait les instituteurs, redoute les Juifs, mais il ne déteste pas moins tout ce qui touche les curés et les épaulettes. Il lit le grave journal "Le Temps" et hoche la tête quand il voit les extrêmes condamnés.
Commenter  J’apprécie          120
- Je voudrais bien venir vous voir. J'arriverais vers trois heures du matin, en pantalons noirs ou en robe du soir, indifféremment. L'essentiel serait d'être nue en dessous et...
- Oh ! la barbe !
- Comment la barbe ? Tu as un de ces toupets. Je suis très bien, toute nue. De visage, j'ai l'air trop douce, mais une fois déshabillée, ça change.
- Ça suffit comme ça. Je n'ai pas l'intention de tomber amoureux de toi. Inutile de m'envoyer des prospectus ou des modes d'emploi.
Commenter  J’apprécie          80
- Se coucher à trois heures du matin, voir n’importe qui, admirer n’importe quoi… C’est un vice de l’esprit ou un vice tout court.
Commenter  J’apprécie          50
Dominique possédait par cœur la science du monde. Elle savait marcher, elle dansait admirablement, elle écoutait au besoin. Personne comme elle ne savait habiller ce qu'elle portait. Enfin on croyait fermement à son intelligence. Par un étrange malheur, elle se conduisait mal d'une façon assez gauche. Dès qu'elle montrait ses jambes ou perdait une de ses robes sur l'épaule, on s'apercevait tout d'un coup de son âge. Ce n'était plus une vamp, mais une écolière mal élevée. les excentricités ne démentaient pas sa timidité. Elle avait, à la fois, besoin d'être remarquée et passionnément horreur d'être dévisagée. Ces deux familles de sentiments font assez bon ménage. On aurait retrouvé ce couple chez Olivier qui détestait attirer l'attention et qui ne songeait pourtant qu'à la gloire. On peut dire de ceux-là qu'ils sont des amoureux platoniques de la plus abstraite des passions. Ombre sur ombre, néant sur néant, ils accumulent l'impossible et, dans cette atmosphère raréfiée, ils parviennent à brûler sans se consumer, spectaclke qui étonne à distance.
Commenter  J’apprécie          40
Elle se leva, passa un vieux pull-over gris, une jupe noire et entra ses pieds nus dans ses tongues . Elle adorait montrer ses orteils et sortir ainsi en plein hiver.
Commenter  J’apprécie          40
Comme j'étais trop malheureuse, je me suis couchée sur ton lit. Et puis, j'ai eu peur qu'on vienne, je me suis glissée pieds nus sous le drap. J'étais comme dans une tente. Là, je me suis sentie bien. Tu étais avec moi seule, et la pièce c'était le monde entier. La nuit est venue. Je me suis réveillée à six heures du matin.
Commenter  J’apprécie          30
« Aller au peuple », pour la plupart des bourgeois, ressemble étrangement à la visite que les vaches font au taureau.
Commenter  J’apprécie          20
A Limoges, il déchanta. Limoges n'était nullement une ville dans la manière de San Francisco, Honolulu ou Singapour. Faite de pentes et de montées, mal équilibrée sur elle-même, grisâtre, pleine de cafés où coulait la bière chaude, la capitale du Limousin débordait d'affiches rouges, jaunes et blanches.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (129) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3656 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}