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3/5   8 notes
Résumé :
Tuer le temps : un roman policier, imprégné de références littéraires, parcouru de dérives hallucinatoires. Le lecteur, bousculé à chaque page, entre dans l’esprit de Marie, professeur de Français peu ordinaire, cynique et misanthrope, et suit son épopée sanglante commencée depuis des années. Mère divorcée de trois enfants à la vie en apparence bien rangée, elle comble son ennui en tuant au hasard, sans mobile, sans remords, laissant à chaque fois derrière elle la p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai été gentiment et amicalement poussée par "les agentslittéraires" à reprendre la lecture de "Tuer le temps" publié aux éditions de l'abat-jour, que j'avais entamée il y a quelques semaines et interrompue.

Marie est prof et tueur en série, à l'occasion, pour se sentir vivre, se réveiller de son profond ennui. Elle veut enseigner à travers ses carnets tenus durant plusieurs années la meilleure façon de tuer sans laisser d'indices, le crime étant la seule échappatoire possible pour elle et la meilleure façon de précipiter la désorganisation d'une société jugée étouffante et en train de se détruire elle-même.

J' ai stoppé la reprise de cette lecture de «Tuer le temps» à la page 140 car ce livre, loin de me choquer, m'a ennuyée et j'avais vraiment l'impression de perdre mon temps. le principal reproche que je lui fait c'est qu'il n'y a pas de place pour la lecture qui est une respiration.
Il y a une telle accumulation d'adjectifs, de mots évoquant l'horrible, le glauque, la mort ,la décomposition physique et morale, l'ennui que ce qui devrait en faire la richesse fait qu'on est très vite saturé et que cela annule tout effet. Pourtant il y a une réelle qualité d'écriture mais elle disparaît, enfouie dans un trop grand foisonnement, une recherche permanente de l'effet et une envie irrépressible de discourir, de donner des leçons aux pauvres gens idiots qui acceptent tout.
J'ai trouvé dans Wikipedia des renseignements sur un Nimzovitsch joueur d'échec professionnel dans les années 1920 à 1930 qui a remporté quelques tournois et est surtout connu pour ses talents de pédagogue. Il est l'auteur d'un ouvrage didactique toujours étudié de nos jours «Mon système» suivi de «Pratique de mon système»
Lors d'un tournoi officiel où il était interdit de fumer, un joueur posa un cigare sur le bord de l'échiquier. Aaron Nimzowitsch qui en était l'adversaire se lève alors, et se dirige vers l'arbitre pour lui signaler le fait, et lui demande d'appliquer le règlement. L'arbitre rappelle alors au joueur qu'il est interdit de fumer, et le joueur de répondre "mais je ne fume pas" !
L'arbitre à Nimzowitsch : "C'est vrai, il ne fume pas !"
Nimzowitsch répond alors : "Mais vous savez très bien qu'aux échecs la menace est plus forte que l'exécution !".
Peut-être la suite de ce livre correspond-elle à cette réponse du joueur d'échec (au final Marie ne tue peut-être pas) mais je n'ai pas eu envie de continuer.
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Marie est professeur de français, elle est divorcée, élève seule ses trois filles et s'ennuie. Pour s'évader de cette vie insipide où rien ne lui donne satisfaction, elle tue. Et consigne ses crimes dans un journal qui pourra aussi être un guide pour les assassins potentiels. Ses écrits, d'abord découverts par sa fille Cécile, vont se retrouver entre les mains d'Hideo Nashima, un japonais converti dans l'aide au suicide.

Sanglant, malsain, dérangeant...Voilà les premiers mots qui me sont venus à l'esprit en lisant ce livre de l'auteur mystérieux nommé NIMZOVITSCH. Mais ce serait réducteur de s'arrêter là.
Ce serait ignorer l'imagination prodigieusement fertile de l'auteur. Les meurtres s'enchaînent, singuliers et variés, tous différents. Et quand Marie ne tue pas, elle rêve d'apocalypses, d'hécatombes, de tsunamis, de charniers, de fins du monde. Et là, l'auteur s'en donne à coeur joie! Une visite à l'aquarium de la ville et ce sont les cages en verre qui explosent, l'eau qui se répand, les plantes aquatiques qui prolifèrent, l'humain qui doit s'adapter à une autre façon de vivre. Une journée de cours ordinaire au lycée devient un massacre de tous les élèves, de tous les profs où les corps en décomposition offrent un lieu de vie à toutes sortes d'insectes nécrophages et de plantes exubérantes. Et Marie n'est pas la seule à rêver, sa fille Cécile invente des vies hors du commun à ses voisins . Et même si le morbide n'est jamais loin, NIMZOVITSCH offre là une gallerie de personnages invraissemblables entre un réparateur de matelas prêt à tout pour exercer son art et des physiciens siamois que l'amour d'une femme va séparer.

Et puis ce serait aussi ignorer l'humour qui se dégage des cahiers de Marie. Professeur consciencieuse, mère dévouée, catholique pratiquante, Marie cache ses pensées meurtrières sous des dehors de femme bien sous tout rapport. Misanthrope et cynique, elle fait fi du politiquement correct et n'épargne rien ni personne. Les vieux, les étrangers, les enfants, les bébés, les handicapés, les malades, rien ne l'arrête dans sa guerre contre le genre humain. Son ironie mordante prête à sourire et même à rire si toutefois on aime l'humour noir, très noir.

Ce serait ignorer encore que, au delà des meurtres en série et des pulsions sadiques, c'est aussi un roman sur la solitude, le désarroi, l'ennui, la place que l'on a au milieu des autres. Même si Marie tue sans scrupules, on ne peut pas ignorer sa fragilité, son sentiment d'abandon. Un travail qui ne la fait plus vibrer depuis longtemps, une vie de famile harassante et une vie sentimentale inexistante ont fait de cette femme un être vide qui va trouver trouver un épanouissement passager dans l'exécution de crimes odieux. C'est une sorte de fuite en avant, une manière d'échapper à sa routine quotidienne...

En bref, malgré quelques longueurs dans les descriptions (mais rien n'interdit la lecture en diagonale quand le propos devient répétitif), j'ai apprécié sans honte ce roman au style inhabituel mais je conçois facilement qu'il va en choquer plus d'un. Certaines scènes sont à la limite du soutenable. A réserver aux lecteurs avertis.
Encore une fois je remercie les agents littéraires ainsi que les Editions de l'Abat-jour .
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De nos jours. Marie, professeur, mère de famille en guerre contre les autres et avant tout contre elle-même ; pour cette guerre, toutes les armes sont bonnes pour trucider à tout va, et comme le temps passe vite, que la mémoire est faible, comme la chair, elle tient un journal de ses crimes et châtiments. Hideo Nashima, un assistant au suicide, une manière comme une autre de rendre service, trouve sa trace. Leurs destins se croisent.
*************
Invitée par les Editions De l'Abat-Jour (que je remercie) à lire ce livre annoncé comme un "policier", j'avoue avoir été globalement déçue par l'histoire et avoir eu du mal à avancer dans ma lecture (le format électronique ne me convient décidemment pas pour lire un roman et je n'ai pas pu imprimer 499 pages).

Ce que je lui reproche : trop de meurtres ignobles ! des répétitions de scènes macabres. Marie est une femme horrible dont on se demande si elle existe vraiment tellement elle semble inhumaine.

extrait
Marie ne comprenait pas. Elle aurait préféré être ailleurs, ne le pouvait pas, elle se serait exclue d'elle-même et mise en danger. Les filles étaient assises à côté, pour faire bonne figure. Elles avaient droit à la messe mais pas au catéchisme : Marie ne tenait pas à faire du zèle, et ne faisait absolument pas confiance au curé. Ces soupçons n'étaient peut-être pas fondés, il ne tripotait pas nécessairement les gosses. Elle se foutait qu'il le fasse ou non. Si c'était le cas il devait y aller sans capote, rien à redire, la loi de Dieu était respectée. Plus elle regardait ce sale ratichon, plus elle était sûre qu'il avait déjà dû y penser. Y penser souvent. Y penser encore. Comme elle avec les meurtres. Lui ne passerait pas à l'acte. Ou maladroitement. (p 17)

Au bout d'un moment, on a envie de trouver des "circonstances atténuantes" à Marie, même si elle est la seule à s'accuser (elle rêve quand même de tuer ses filles !)

Vous ignorez tout du chaos qui est en moi. (p 30)

Marie écrit une sorte de journal de bord dans lequel elle relate ses modes opératoires de meurtres.
Il n'y avait rien chez elle, rien hormis les cahiers dont elle refusait de se séparer, cachés là où ils n'auraient aucune chance de mettre la main dessus. (p 44)

Ce que je peux souligner, et admirer : l'auteur, dont on ne sait si c'est un homme ou une femme (et je serai personnellement bien incapable de formuler un avis) a du style, on reste subjugué par tant d'imagination ! des propos qui fleurtent avec la poésie ou même la philosophie. Beaucoup de passages caustiques et qui, après tout, font sourire.
Le monde est un roman, c'est l'avis de tous les romanciers. J'imagine que les charpentiers le perçoivent comme un bout de bois et les putes comme une MST. Ce sont sûrement elles qui sont les plus proches de la vérité. Chacun conçoit la réalité selon ses propres critères ; pour moi, le monde est une scène de crime à nettoyer, un charnier à la propreté clinique, incapable de transmettre à quiconque la moindre information sur l'identité des génocidaires. (p 112)
Un regret cependant : avec une si belle plume, un si large vocabulaire, j'aurai préféré que l'auteur soit plus concis : beaucoup de passages qui se ressemblent, de pensées tourmentées, la vie est une ordure etc...

Une lecture à réserver aux amateurs de gore, morbide, de second degré (on a souvent l'impression que l'auteur passe des messages personnels, règle quelques comptes à coup de mots, à défaut de couteaux), de mauvais sentiments, d'humour plus que noir (est-ce que cela existe ? avec ce livre on en a la preuve), ou encore de sang pour sans (mobile).

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Contactée par les éditions pour proposer un billet, j'ai vraiment été prise au dépourvu par l'histoire de Marie, cette jeune femme au destin plus que banal. Pourtant, c'est de là que cette fiction tire sa puissance : ce professeur de français dont les trois filles occupent tristement les journées, est un tueur en série des plus ignobles. du moins, c'est ce que laissent penser les cahiers dans lequels Marie consigne les meurtres qu'elle a commis pour tuer son ennui. Pétris de nihilisme, d'hallucinations morbides et de cynisme, ses textes sont le fruit d'un esprit délirant. Cette tueuse aux allures débonnaires cache des secrets indicibles qu'elle nous livre au fil de ses écrits. Signant ses meurtres en semant des incipits au gré de son humeur, notre meurtrière à la plume acerbe et vénéneuse trompe son monde et sème le doute. Elle m'a horrifiée car ses confidences sont d'une violence inouïe et d'un réalisme affolant...

Nimzovitch, l'auteur anonyme de cette fiction, nous propose un texte franchement subversif qui bouleverse toutes conventions. Mais ne nous y trompons pas : on n'y trouve rien de vulgaire, bêtement provocateur ou déconstruit. le style est somptueux. Les images évoquantes. On frise la prose... macabre. En ceci, les Editions de l'Abat-Jour ont pour cette première publication, largement réussi leur défi. L'anticonformisme dont elle se veulent le porte-parole s'exprime ici au plus haut niveau et même si l'on ressort de cette lecture vidé, mal à l'aise ou déstabilisé, on est tout de même curieux de connaître ses prochaines publications. Petit bémol tout de même : le roman est long et les nombreuses descriptions bien que rédigées dans un style enlevé, nuisent parfois à la fluidité du récit.

Dans tous les cas, je conseille vivement cette lecture bien qu'elle ne soit pas à mettre dans les mains de lecteurs non avertis. Pour vous faire une idée, n'hésitez pas à venir lire les 26 première pages du roman en format PDF.
Lien : http://livresacentalheure-al..
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[ Cette critique a été rédigée par Avalon, auteur du blog Les fleurs d'Avalon : http://avalon-blossom.blogspot.com/]
Rien ne m'avait préparée à ce que j'allais découvrir. Dès le prologue, je me suis demandée dans quoi je m'étais aventurée. Nous savons déjà à quoi nous attendre pour la suite du roman. En effet, l'auteur utilise un langage assez cru et la vision de la réalité quotidienne et même de la vie en général est assez sombre. Pour la narratrice, Marie, l'être humain est totalement insignifiant. Pour continuer sur le style de l'auteur, j'avoue qu'il m'a beaucoup perturbée et même ennuyée. L'auteur use et abuse des adjectifs, des juxtapositions de groupes nominaux, de verbes conjugués… Cela donne des phrases qui sont parfois excessivement longues. En temps normal, ce n'est pas spécialement un élément qui me dérange beaucoup, mais dans ce cas-ci, oui.
Lire la suite : http://www.les-agents-litteraires.fr/tuer-temps-nimzovitsch-1
Lien : http://www.les-agents-litter..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
On dit que l’espoir fait vivre, c’est peut-être vrai, je m’en moque : ce qui est sûr, c’est qu’il ne fait pas exister. La colère si. Les gens l’ont oublié, ils n’ont plus de rage, ce sont des animaux inoffensifs.
Il y aurait pourtant d’autres voies, qui ne réclameraient que quelques homicides, un peu de poudre et du courage
Il y aurait pourtant d’autres voies, qui ne réclameraient que quelques homicides, un peu de poudre et du courage. On tuerait deux ou trois gendarmes, abattrait des militaires en permission, accomplirait des carnages dans les commissariats, ouvrirait le feu durant les réunions des conseils municipaux, exploserait les P.D.G avec leurs usines, mettrait à mort les agents des impôts, les directeurs de banque, les gardiens de prisons, traquerait les élus... Constatant l’inertie des masses, trop occupées à comparer le prix des écrans plats et à parier sur les canassons, j’ai décidé de prendre les devants, de frotter la crasse omniprésente, de décaper un bon coup.
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Je hais les superlatifs. Aujourd’hui plus personne ne se donne la peine d’utiliser correctement les mots : à écouter les logorrhées insanes de la télévision, tout est culte, génial, fabuleux, magique, extraordinaire, exceptionnel, en somme tout est hors du commun puisque plus rien ne l’est et que ceux qui en parlent croupissent tous dans la même inculture. Je crois que c’est à travers les matchs de football et les jeux olympiques que ces pratiques verbales douteuses se sont généralisées. Elles sont devenues des tics de langage, il suffit d’écouter parler les gens dans la rue. Les commentateurs sportifs sont la lie de l’humanité. Je ne voudrais pas faire dans la surenchère, mais si je considère avec lucidité mon parcours, je suis forcée d’admettre l’escalade de la violence dans les meurtres commis. L’humanité est un stock d’individus à abattre, d’identités à effacer. Les hommes sont faits pour mourir. Je les vois. Je les comprends. Ils marchent autour de moi, subissent leur vie et disparaissent.
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p6 Si vous aspirez à tuer votre prochain, à le torturer patiemment, à étouffer des enfants dans un sac en plastique, à occire, à abattre, à empaler, à poignarder, à mutiler, à défenestrer, à énucléer, à émasculer le cas échéant, à violer votre voisin, son gosse, son chien ou son cadavre, à enfoncer des lames dans la chair des nouveau-nés, à violenter des ancêtres, à faire sauter des crânes, à patauger dans le sang, à y plonger votre visage, à assassiner avec préméditation, à détruire sans raison, à détruire au hasard, à détruire toujours, alors vous êtes au bon endroit. J’ai ce qu’il vous faut ; il suffit de lire et de prendre des notes. Je suis une science de la guerre, l’expérience a fait de moi un maître dans l’art du massacre invisible.
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La mémoire n'est pas la vérité. La conscience n'est pas la vérité. Le réel n'est pas la vérité. Ce que nous percevons n'en est qu'un fragment, une interprétation trop humaine de quelques conséquences, sans qu'il nous soit possible d'estimer le faisceau complet des causes, des facteurs et des possibilités. Il est impossible de résoudre une équation en n'en voyant que le résultat. Nous sommes de piètres mathématiciens. Nous sommes des savants aveugles prétendant disséquer le monde et l'analyser au microscope, découpés en milliards de lamelles humectées d'une goutelette d'eau colorée. Nous ne voyons rien. Nous ne savons pas voir. p.88
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p80 Il avait besoin d’une tragédie, d’un désastre, d’une apocalypse johannique. Ils en ont tous besoin. Que des types à capuche et à couteau entrent dans les salles de classe, avancent avec détermination et lardent leur victime choisie depuis longtemps. Chacun aura la sienne : il y aura autant d’agresseurs que d’élèves, les assassins s’enfuiront par les fenêtres, dans toute les directions. On ne pourra les rejoindre ni empêcher le sang de couler, encore et encore, de se répandre dans les couloirs....
... Au milieu de la carcasse éventrée, des flammes, des cadavres, il y aura un éclat de rire forcé, factice, partagé, et ce sera le plus effrayant.
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