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Gunther Stuhlmann (Éditeur scientifique)Marie-Claire van der Elst (Traducteur)
EAN : 9782253046233
527 pages
Le Livre de Poche (01/04/1988)
3.87/5   52 notes
Résumé :
Ce que je préfère chez moi, c'est mon audace, mon courage. La manière dont je reste fidèle à moi-même sans trop blesser les gens ni leur nuire... Ce que je déteste par-dessus tout, c'est ma vanité, mon besoin de briller, d'être applaudie et ma sentimentalité. J'aimerais être plus dure. Je suis incapable de faire une plaisanterie aux dépens de quelqu'un sans en éprouver du regret.
Que lire après Journal, tome 2 : 1934 - 1939Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Nous retrouvons ici Anais traverser les prémisses de la guerre, mais surtout se découvrir dans son aide envers les autres: elle devient en effet l'assistante d'un célèbre psychothérapeuthe, et s'y investit totalement. J'ai un peu moins aimé ce volume que le précédent, peut-être que les rencontres et les personnages qui l'entourent sont moins "flamboyants' que dans le premier tome. Quoi qu'il en soit je suis toujours estomaquée par la fidélité et la profondeur de son introspection.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
août 1936 : Conflit avec le journal. Tant que j'écris dans le journal, je ne peux pas écrire de livre. J'essaye de couler d'une manière double, de continuer à consigner, et d'inventer en même temps, de transformer. Les deux activités sont antithétiques. Si j'étais un véritable auteur de journal, ainsi que Pepys ou Amiel, je me contenterais de consigner, mais ce n'est pas le cas, je veux remplir les intervalles, transformer, projeter, étendre, approfondir, je veux cette floraison ultime qui vient de la création. A mesure que je lisais le journal, je prenais conscience de tout ce que j'ai passé sous silence, qui ne peut être dit que grâce à un travail créateur, en s'attardant ; en développant, en insistant.

855 - [Le Livre de Poche n° 3902, p.177]
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Il n'y a que toi mon journal, qui saches que c'est ici que je montre mes craintes, mes faiblesses, mes récriminations, mes désillusions. Je sens que je ne peux être faible extérieurement, parce que d'autres s'en remettent à moi. Je pose ici ma tête et je pleure. Henry m'a demandé de l'assister dans son travail. Rango me demande de participer à des révolutions politiques. Je vis à une époque de dissolution et de désintégration. L'art lui-même, aujourd'hui, n'est pas considéré comme une vocation, une profession, une religion, mais comme une névrose, une maladie, une « fuite ». J'ai appelé ce journal « à la dérive ». Je crois que, moi aussi, j'allais me dissoudre. Mais mon journal, semble-t-il, me garde entière. Je me dissous que pour un peu de temps, mais je finis par recouver mon intégrité.

724 - [p. 166]
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J'ai longtemps cherché la justification des colères d'Henry, de ses hostilités et de ses vengeances. Je pensais que c'était une réaction à la suite de souffrances exceptionnelles. Tellement d'écrivains américains font preuve de cette amertume, de cette haine.
Mais lorsque je compare la vie qu'ils ont eue et ce qu'ils ont enduré avec la vie d'écrivains européens (Dostoïevski ou bien Kafka), je constate que les Européens ont souffert bien davantage, et tous connurent une plus grande pauvreté, une plus grande misère sans jamais devenir hostiles ou furieux ainsi qu'Edward Dahlberg ou Henry. La souffrance était transmuée en oeuvre de littérature, et en confession. L'asthme de Proust, la Sibérie de Dostoïevski ont contribué à leur compassion pour l'humanité. Chez certains écrivains américain, n'importe quelle privation ou souffrance tourne à la mutinerie, à la colère criminelle et à la vengeance aux dépens des autres. Il y a une absence d'émotion quasi totale. Ils tiennent la société pour responsable, écrire devient alors un acte vengeur.
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(Juillet 1935)
REALITE. Lorsque vous êtes au cœur d'un jour d'été comme à l'intérieur d'un fruit, et que vous jetez les yeux sur vos ongles de pied vernis, la poussière blanche sur vos sandales récoltée le long de paisibles rues somnolentes. Lorsque vous regardez le soleil qui gagne sous votre robe et entre vos jambes, et la lumière qui fait briller les bracelets d'argent, que vous respirez des odeurs de boulangerie, de petits pains au chocolat, que vous contemplez les voitures qui passent remplies de femmes blondes sorties des photographies de Vogue, alors vous apercevez soudain la vieille femme de ménage, avec son visage brûlé, terreux, couvert de cicatrices, et vous lisez l'histoire de l'homme qui a été coupé en morceaux, et en face de vous s'arrête maintenant le tronc d'un homme qui repose sur un chariot à roulettes.
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Le monstre que je dois tuer chaque jour, c'est le réalisme. Le monstre qui m'attaque chaque jour, c'est la destruction. De ces duels sortent des transformations. Je dois transformer sans cesse la destruction en création.
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Videos de Anaïs Nin (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anaïs Nin
Avec Diglee, Sophie Daull, Héloïse Luzzati, Laurianne Corneille & Marielou Jacquard
La poésie est loin de n'être qu'une affaire d'hommes ! Avec son anthologie très personnelle "Je serai le feu", Diglee nous emmène dans ce qui a été pour elle un voyage, une épiphanie : la découverte d'un matrimoine littéraire oublié et méconnu d'oeuvres de poétesses, principalement du 19e et 20e siècles. Cinquante femmes, devenues sa famille, dont elle exhume les écrits pour leur redonner une seconde vie. À l'image de l'autrice, la violoncelliste Héloïse Luzzati est une « passeuse ». Avec l'association Elles women composers, regroupant un collectif d'artistes, elle travaille à la réhabilitation du matrimoine musical et à la diffusion des répertoires de compositrices invisibilisées, effacées de l'histoire… Il n'y avait donc qu'un pas pour réunir ces deux univers artistiques en une création originale et inédite réalisée pour la clôture du festival Hors limites 2021, qui a pris la forme d'une lecture musicale dessinée, hautement poétique.
Mis en scène, incarnés et incantés par la comédienne Sophie Daull pour lesquels elle prête sa voix, les vers des poétesses Anaïs Nin, Marie Nizet, Marceline Desbordes-Valmore, Louise de Vilmorin ou encore Claude de Burine (re)trouvent leur correspondance musicale. Alternant entre duo ou trio, la violoncelliste Héloïse Luzzati, la pianiste Laurianne Corneille, et la chanteuse mezzo-soprano Marielou Jacquard jouent ces compositions inconnues de tou·te·s, sous la plume de Diglee qui, quant à elle, dessine en direct et redonne un visage à toutes ces poétesses injustement oubliées. __________ Une coproduction de l'Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, les bibliothèques de Montreuil et Elles women composers Une création réalisée dans le cadre du festival Hors limites 2022 et enregistrée à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil à partir de l'ouvrage "Je serai le feu" (La Ville brûle, 2021) de Diglee. Captation vidéo : Wael Sghaier & Thomas Dudan Production : Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis Crédit photo d'illustration : Charlène Yves
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