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Béatrice Commengé (Traducteur)
EAN : 9782234064461
1392 pages
Stock (22/09/2010)
4.36/5   11 notes
Résumé :
Ce journal couvre la jeunesse d'Anaïs Nin jusqu'à sa rencontre avec Henry. Miller : une enfant naïve et avide de compliment et d'amour, une jeune fille tiraillée entre son individualité et les attentes de la société et de sa famille. En même temps, les anecdotes et témoignages, mêlés aux questions existentielles de la jeune fille dresse un tableau d'une époque qui étouffe la femme.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai lu ces Journaux de jeunesse 1914-1931 avec la ferme intention de lire l'ensemble du Journal jusqu'à 1974, ce que j'ai fait.
Avant de m'attaquer au Journal j'ai commencé par lire la biographie d'Elisabeth Barillé "Anaïs Nin, masquée si nue" ainsi que cette synthèse d'interviews et de pensées d'Anaïs Nin sur sa vie et son parcours "Ce que je voulais vous dire".

Avec ce point de départ, la connaissance de l'auteur et l'objectif de lire le Journal complet, non seulement j'étais patient et tolérant à l'égard des naïvetés et des répétitions du début du Journal, mais ma curiosité et ma sensibilité étaient déjà orientées, je savais ce que je cherchais, quelles réponses je voulais trouver. Ce qui m'intéressait avant tout c'était la vie affective et amoureuse d'Anaïs Nin, à qui elle s'attache et pourquoi elle s'attache, de qui elle se détache et pourquoi elle se détache, et suivre ainsi jusqu'à la fin de sa vie ses expériences, son parcours, son évolution. Dans ces journaux de jeunesse on voit parfaitement la construction psychologique de la jeune fille de 11 ans à 28 ans : la perte du père, une vision esthétique et idéalisée de la vie à travers les livres, une curiosité humaine insatiable, une capacité d'introspection exceptionnelle, des facilités à écrire, son amour de la vie, etc. Tout se met en place.

Ces journaux de jeunesse sont indispensables pour qui veut apprécier les journaux suivants, ce qui n'empêche pas de lire en diagonale certains passages des premières années, notamment tout ce qui est purement descriptif de ce qu'elle fait pendant ses journées. Personnellement c'est ce que j'ai fait. Je m'aperçois que mes notes de lecture commencent réellement à partir de 1919, à l'âge de l'adolescence et donc des premiers émois sentimentaux, mais aussi des premières réflexions de la maturité.

Pour illustrer l'existence, dès les premières années du Journal, des grandes intuitions d'Anaïs Nin, j'ai mis en citation quelques passages de l'année 1919 (Anaïs Nin a 16 ans). On voit notamment apparaître cette idée qu'on verra confirmée toute sa vie, de l'enthousiasme-illusion lors des rencontres humaines puis de la déception quand la personne est percée à jour. Souvent Anaïs Nin s'enflammera pour des personnes qui la décevront ensuite, que ce soit en amitié ou en amour.

Au final, la lecture de l'ensemble du Journal d'Anaïs Nin est une entreprise de très longue haleine qui inclut cette étape. Mais si on ne doit lire qu'une partie du Journal, je ne recommande pas cette période 1914-1931, je vous incite sans hésitation à lire le journal de l'amour non expurgé de 1931 à 1939 qui comprend "Cahiers secret Henry et June" de 1931.
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Pour être honnête, c'est un livre long. Très long. Et pas toujours passionnant. J'ai fait plusieurs pauses durant ma lecture, et vers les dernières centaines de pages, j'ai réparti ma lecture en deux mois, à raison de 14 pages par jour. Parce que je saturais.
Est-ce que ça en fait un mauvais livre ?
Certainement pas.
C'est un livre qui m'a bouleversée à plusieurs reprises, qui m'a impressionnée par la quantité d'encre utilisée quotidiennement par l'auteure, qui m'a fait me sentir proche d'elle (comme si ce n'était pas déjà assez le cas auparavant). Je pense réellement que c'est un livre à posséder.

Points positifs
-Ce livre est terriblement émouvant. On plonge au coeur des sentiments d'Anaïs, on la comprend, et personnellement je me suis surprise à pleurer plusieurs fois.
-Anaïs Nin a une remarquable faculté d'introspection et de réflexion, noircissant des pages et des pages tous les jours pour parler d'elle, de son entourage, de ses pensées, de ses sentiments. J'envie cette faculté.
-Sa modestie et sa dévotion sont attendrissantes. Même si cela s'amenuit avec l'âge, où elle prend peu à peu confiance en elle, j'ai été touchée par ses doutes.

Points négatifs
-C'est une lecture très longue et très dense. Difficile de ne pas l'entrecouper après un certain temps.
-Son format est conséquent : hauteur de 20 cm et 1400 pages. Presque impossible à transporter dans un sac à main.
-Ce livre est une intégrale de plusieurs journaux, certaines notes en bas de page reviennent donc parfois. Il aurait peut-être mieux valu les supprimer.
Lien : http://vaste-blague.blogspot..
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La naissance d'une femme et d'un auteur...L'un de mes journaux intimes préférés...
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Encore un acrostiche que m'inspire l'oeuvre d'Anaïs Nin


A u commencement est l'in-
N ocence d'Anaïs Nin
A ses lettres pour un père
I nsensible, qu'elle vénère
S uccédera son Journal

N aïf sans être banal
I nstants d'une jeune vie
N arrés sur la feuille amie.


Pat
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
26/05/1916 (Anaïs a 13 ans)
Aujourd’hui, j’ai fait une nouvelle découverte : je suis pleine de confiance dans l’avenir. J’ai appris qu’il ne faut pas désespérer et j’ai confiance en la fortune, le bonheur, l’avenir et la vie. La vie est comme un grand monde où l’on souffre, où l’on jouit et pleure. On vit, on travaille et on découvre. Il y a bien des choses à redécouvrir car chaque homme est un mystère, chaque grain de sable, chaque fleur, chaque passion est un mystère. On doit découvrir toujours et toujours apprendre.
Chaque découverte est un escalier qui lentement mène à l’éternité, le ciel pour ceux qui en profitent, l’enfer pour ceux qui font des crimes. A moi, il me manque beaucoup d’escaliers, et devant moi s’étend un long désert sans horizon, plein d’embûches, et dont je dois découvrir le nom ou plutôt les feuilles de cet aride désert que l’on nomme la Vie.

17/12/1916
Je sais que tout est mauvais en moi, et plus que jamais je comprends que si je veux vivre, il faut que je conserve ce coin d’infini que je me suis ouvert avec la clé des rêves, ce soin d’infini où tout est amour, bonheur, union et beauté.

26/06/1919
Tante Lolita m’a offert un morceau de sa philosophie : qu’il ne faut pas espérer de la vie plus que ce qu’elle nous donne. Aussi je comprends que je suis lancée sur le mauvais chemin. À force de lire je me suis fait un monde, un idéal. J’ai beau croire que je ne suis pas romantique, il faut avouer que je le suis trop. Je prends les personnes de mon entourage, et j’en fais des héros. Aussitôt que je les connais ils ressemblent plutôt aux pires caractères de mes livres qu’à autre chose. On a toujours dit avec raison que les comparaisons sont fatales, et je compare toujours. Peut-être qu’après tout les héros parfaits n’existent plus et je devrais abandonner tout espoir de le trouver et ne plus y penser. Je ne vais plus lire tant de livres, je vais lire les gens. Mais oh ! Quel contraste !

21/08/1919
Oh ! Pourquoi y a-t-il tant de différence entre ce que j’ai lu et ce que je vois ! Les voix parlent et me font rêver, je rêve du prince qui va venir me chercher et voilà que je pense en même temps à ce que Maman dit. Et alors je cesse d’écrire et je pense, mais je ne peux plus rêver. Oh, comme je voudrais savoir la vérité, savoir si les gens qui me disent que la Vie est cruelle ont raison, ou bien si les livres qui disent que la Vie est comme moi je le crois me trompent !
Et les gens qui semblent savoir déjà la réponse à ma question ont tous des rides, des cheveux grisonnants, la tristesse dans le regard et ils peuvent être comparés avec l’automne après l’été. Serait-ce ça les résultats de la Grande Découverte, les ravages que font la sagesse et l’expérience ? Mais alors la réponse à ma question ? Les livres trompent donc, ce sont les gens comme Charles qui ont raison… Et j’attends mon Prince, même si l’univers entier m’assurait qu’il n’existe pas !

17/11/2019
Chère Francès, Oui, cela vaut la peine d’explorer la nature humaine, à moins que l’on ne veuille traverser la Vie les yeux bandés pour tomber à la fin dans un Précipice d’étonnement. Si l’on explore, on découvre en quantité de l’argent et du clinquant, mais cela permet d’apprécier l’or à sa vraie valeur et pour sa rareté !
« Mais promets-moi, oh promets-moi de ne pas croire ce que l’on te raconte, car c’est un monde rempli de préjugés et d’envie. Si tu poursuis ta propre quête tu connaîtras la vérité. De cela je suis sûre, oh ! si sûre !
« Crains-tu de rencontrer des désillusions ? Oui, c’est cela la crainte du Rêveur. Toi et moi nous avons des illusions, des rêves d’une infinie beauté, une confiance illimitée dans la beauté du Monde, la Foi, mais c’est là que moi aussi j’hésite. Pourrons-nous conserver toutes ces choses toute la Vie ?
Pourquoi y a-t-il de la tristesse dans le regard des gens âgés ? Pourquoi y a-t-il du doute dans leurs paroles, un manque de Foi dans leurs conseils ? Pourquoi ? Pourquoi ? Je crois parfois que nous attendons trop de la Vie.

27/11/2019
Enfin, pour mille raisons, je vais prier tous les soirs pour Ma Grande Aventure ! Dorénavant je ne vous ferai plus le portrait de mon Prince, jusqu’à ce que je l’aie vu, parce que je change tous les jours. C’est pour ça que je suis femme ! Beaucoup de gens vivent, mais peu semblent voir, À moi, au moins, il me semble que presque tout le monde préfère parler. Alors il leur arrive comme aux gens qui vont au cinéma, et qui causent tout le temps : ils ne voient rien et n’apprennent pas plus.
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Que de pouvoir a un livre simple et beau ! Il me semble que j'avais soif et que tout à coup j'ai trouvé un petit ruisseau délicieusement frais et joyeux pour me rafraîchir.
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18 janvier 1915

J'ai honte de penser que j'ai manqué d'écrire tant de jours ! Et pourtant, combien de choses j'avais à écrire. Hier dimanche, nous avons été à Kew mais je n'y ai trouvé aucun charme car il pleuvait et je ne pouvais pas faire mes muettes promenades champêtres. Maintenant c'est la seule chose que j'aime, la villa ne me paraît pas aussi riante, je ne trouve que des figures tristes, mais avouons que je suis triste moi-même, et voilà pourquoi : on apporte de bien mauvaises nouvelles de la France, je veux dire de la guerre, les Allemands ont pris plusieurs villes en France et il y a beaucoup à craindre pour la gloire française. Hélas ! Peut-être l'héroïne arrivera trop tard ! et alors, plus de France !! Oh, non, non, non, cela ne peut pas être, si l'héroïne ne vient pas, nous tous ensemble, nous la remplacerons, moi si petite en pensant à cela je me sens si forte, si forte, mais c'est trop peu. Ah, si je pouvais sauver la France, ah, si je pouvais rendre le sourire aux pauvres mères en repoussant les barbares sans nom qui détruisent des villes entières, qui tuent, enfants, vieillards, femmes, et pauvres soldats à jamais regrettés ! Mais je vois bien que ce n'est pas à moi que cette place est réservée, et pourtant si personne ne vient, il faudra bien que j'aide à la remplacer. Telles sont mes illusions, mais je comprends comme cela est impossible, et je fais taire mes pensées, cela me coûte car moi je ne vis pas, c'est mes pensées qui vivent pour moi...
Anaïs
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1914 25 juillet
Derniers regards dans Barcelone et dernières pensées

Les montagnes s'élèvent avec uns majestueuses beauté. Le soleil couchant laisse voir ses dernières et pâles lueurs. Le ciel bleu est taché de-ci de-là de petits nuages blancs.
Parmi ces paysages, les pensées viennent en foule.
Nous allions quitter Barcelone, ce pays si joli. Nous ne verrions plus ce ciel bleu, l'objet de mon charme. Je ne pourrai plus contempler avec loisir ces magnifiques paysages. Je ne pourrai plus me livrer à mes pensées sans nom qui me venaient toujours le soir que, accoudée au balcon, avec le silence de la nuit, je m'y livrais. Et enfin je m'attriste en pensant que nous allons quitter un pays qui a été pour nous une mère et un porte-bonheur.

ANAÏS
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Videos de Anaïs Nin (29) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anaïs Nin
Dans Grand seigneur, Nina Bouraoui se tourne vers l'écriture pour conjurer la douleur de la mort de son père, entré en soins palliatifs en 2022. Entremêlant les souvenirs de sa vie et le récit de ses derniers jours, elle illumine par la mémoire et l'amour un être à l'existence hautement romanesque. Le désir d'un roman sans fin rassemble quant à lui de nombreux écrits de l'autrice, portraits, nouvelles, chroniques, parus dans la presse ou publiés entre 1992 et 2022. Une oeuvre à part entière, qui pourrait se lire comme un roman racontant la vie, ses arrêts, ses errances. Ces deux parutions récentes prolongent l'oeuvre prolifique et lumineuse d'une romancière majeure de la littérature contemporaine. Elle reviendra sur son parcours d'écriture à l'occasion de ce grand entretien mené par Lauren Malka, dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
Nina Bouraoui est l'autrice de nombreux romans et récits dont La Voyeuse interdite (Gallimard, prix du Livre Inter 1991), Mes mauvaises pensées (Stock, prix Renaudot 2005) ou Otages (JC Lattès, prix Anaïs Nin en 2020). Elle est commandeur des Arts et des Lettres et ses romans sont traduits dans une quinzaine de langues.
Rencontre animée par Lauren Malka dans le cadre de l'enregistrement du podcast Assez parlé.
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