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EAN : 9782365352536
120 pages
Warum (09/11/2016)
3.12/5   12 notes
Résumé :
Trois histoires gothiques issues de l'oeuvre d'un maître de la littérature sud-américaines, Horacio Quiroga. Fantômes, suicides, meurtres sont au rendez-vous de ces trois histoires, servies par le dessin somptueux de Lucas Nine. Un petit bijou noir comme l'enfer, par deux représentants marquant de la jeune scène bd argentine.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Merci aux éditions Warum et à Masse Critique pour cet envoi.

Les Contes du Suicidé est composé de trois nouvelles de l'écrivain urugayen Horacio Quiroga- dont les textes ont été adaptés - : "L'Oreiller de plumes" , "au-delà" et "Le Portrait".

Le graphisme vaporeux de Lucas Nine convient parfaitement à l'ambiance de ces récits fantastiques où l'amour défit la mort.
Mais si je suis contente d'avoir eu cette première introduction aux textes de Quiroga, il m'a tout de même manqué un petit quelque chose, comme si la véritable intensité du récit était restée engoncée dans l'aspect cotonneux des graphismes et de la ré-écriture de ces histoires.
Toutefois cette remarque ne s'applique pas à la dernière nouvelle dont les seule planche valent la lecture.
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La validation de ce choix, lors des Masses Critiques Babelio, s'est faite simplement sur la couverture de l'album et non sur la connaissance des trois auteurs. Après ma lecture, pour mieux comprendre l'inspiration morbide de ces histoires, il a été indispensable que j'aille me renseigner sur l'auteur Uruguayen, Horacio Quiroga. J'ai alors découvert, (sur « Wiki »), un auteur torturé, fasciné par la mort, qui a souvent côtoyé, dans son entourage le plus proche, la face la plus tragique du trépas (suicides, accident mortel).
L'adaptation de trois de ses nouvelles à travers cette bande dessinée est réalisée avec beaucoup de finesse, de poésie et de beauté.

L'amour reflète systématiquement la mort et va bien au-delà.
« L'oreiller de plumes » raconte une jeune épousée qui se meurt d'un mal inconnu. Dans une maison aux marbres froids, aux silences étouffés, aux gargouilles sinistres, elle dépérit de jour en jour sans que les médecins puissent la guérir. Son mari, un homme plus mûr, d'aspect sévère, souvent absent pour ses affaires, est impuissant et désespéré. Ce n'est pas la mélancolie qui la plonge dans le coma, c'est autre chose… Les dessins soulignent les ombres et offrent des silhouettes fantomatiques, des visages grotesques aux regards cavés remplis de noir. C'est glaçant, angoissant, avec une intrigue dramatique pleine de suspense dans la veine gothique de « Carmilla » de Joseph Sheridan le Fanu.
Le récit suivant a aussi une part fantastique, mais transposé dans un temps plus contemporain. Des parents n'approuvent pas l'homme que leur fille a choisi d'aimer. Pour elle, l'instigatrice, il n'y a qu'une échappatoire possible… Ils vont se donner la mort pour vivre leur amour.
La troisième, « le portrait », aussi grave et funeste que les précédentes, parle d'un homme inconsolable qui cherche à retrouver sa fiancée décédée, sur des plaques photographiques. D'après ce scientifique, le lien qui les unissait était si fort qu'il aurait capturé avec ses yeux, comme on le fait avec un objectif, le visage de sa bien-aimée sur son lit de mort. Il peut ainsi la retrouver sur le papier… La vie se dématérialisant.

Troublantes nouvelles ! On les lit dans un souffle, avec des sentiments partagés, car c'est à la fois beau, si sombre, et dérangeant. L'écriture est incisive, les histoires mystérieuses, et le graphisme, qui évolue dans la dernière partie, est superbe. Cet album est une réussite mais on ne peut pas le recommander à tout le monde.
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Merci tout d'abord aux éditions Warum et à l'opération Masse Critique de m'avoir permis de découvrir ce livre (et un peu moins merci à la poste pour l'avoir bourré dans ma boite aux lettres... il n'en est pas sorti tout-à-fait indemne).
La nouvelle est un genre tombé en désuétude chez nous. La norme est au roman et le court récit, exercice moins facile qu'il n'en a l'air, rare en francophonie, alors qu'il reste un genre vivace dans d'autres cultures. Par contre, les sud-américains ont conservé un goût pour ce genre littéraire. Les noms de Cortazar et Borgès (qui possédait en plus un sens de la brièveté parfois vertigineux) me viennent directement à l'esprit.
Par contre, je ne connaissais pas l'uruguayen Horacio Quiroga.
Étrange destin que celui de cet homme qui vit la mort rythmer son existence. Son père meurt accidentellement lorsqu'il est enfant. Son beau-père ainsi que sa première femme se suicident. Lui-même abattit accidentellement son meilleur ami lors d'une partie de chasse. Il n'est donc pas étonnant que son oeuvre, considérée comme fondatrice du réalisme magique, soit marquée par l'amour et la mort. L'un de ses livres les plus célèbres s'intitule d'ailleurs Contes d'amour, de folie et de mort.
Trois nouvelles extraites de ce recueil ont été adaptées en bande dessinée par les argentins Lautaro Ortiz, rédacteur en chef de la revue de BD Fierro, et Lucas Nine, fils du dessinateur Carlos Nine (mais qui vaut bien plus que de n'être que le fils de...).
Trois récits baroques.
Trois récits d'amour et de mort.
Alicia étouffe dans un mariage morne. Elle espérait une union romantique et passionnée. Elle doit se contenter d'un mari froid et souvent absent. Est-ce pour cela qu'elle commence à s'étioler ?
Deux amants maudits se suicident et espèrent pouvoir enfin vivre leur amour dans la mort.
Un savant tente de retrouver l'image de celle qu'il a aimé.
Edgard Allan Poe n'est pas loin. On retrouve cette ambiance baroque, cette poésie morbide...
Optant pour un format très allongé, les personnages prennent l'allure de spectres qui déambulent dans un univers étriqué. Lucas Nine opte pour une approche surréaliste qui n'est pas sans rappeler le travail de Frédéric Bézian sur La Danse des morts (mais en couleur) ou celui d'Alberto Breccia, le génial auteur argentin qui a livré quelques unes des plus belles planches adaptées de l'univers de EA Poe. Comme le maître argentin, il mélange les techniques et s'appuye sur des photos et collages, essentiellement dans le dernier récit de ce recueil.
Les éditions Warum continue de proposer de beaux livres, tant pour l'objet que pour la qualité des oeuvres. Ce recueil m'a séduit. Il s'en dégage une beauté particulière et vénéneuse. On le referme en ayant furieusement envie de découvrir Horacio Quiroga.
Une très belle surprise.
Lien : http://labdmemmerde.blogspot..
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Adaptation graphique de 3 nouvelles de l'écrivain uruguayen Quiroga.
Lucas Une retranscrit parfaitement l'ambiance gothique, mélancolique et morbide de ces histoires, au travers de dessins aux traits abstraits, non aboutis, tout en suggestion, vaporeux à souhait.

Le fait qu'on s'attarde plusieurs minutes sur une planche pour tenter de deviner ce qu'on voit, met encore plus en exergue cette ambiance particulière.

Dans les contes du suicidé, Quiroga s'attache à démontrer que bien souvent l'amour et la mort vont de pair.
Sans doute influencé par son histoire personnelle puisque les suicides et les morts accidentelles ont entouré l'auteur depuis sa plus tendre enfance jusqu'à sa propre mort, il avait de quoi faire pour écrire sur le sujet.

Une oeuvre à part qui m'a laissé dubitative d'une part parce que les dessins sont particuliers et d'autre part par manque de textes explicatifs (de Lautaro Ortiz). Tout est dans la suggestion mais parfois on peut se demander si on a interprété correctement.
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Une jeune femme se meurt lentement dans son lit, deux amants ne peuvent se résoudre à se séparer même au delà de la mort, un homme obsédé par son amour disparu tente de la retrouver via les techniques de la photographie naissante...

Si vous êtes amateur des histoires fantastiques d'Henry James, d'Edgar Allan Poe ou de H.P Lovecraft vous devriez apprécier celles d'un contemporain de ce dernier, l'Uruguayen Horacio Quiroga.

Variation sur le vampirisme, l'amour plus fort que la mort, la possession...autant de thématiques classiques du genre revisitées avec inventivité.

Adaptés par L. Ortiz, éditeur et spécialiste de la BD argentine, les trois récits présentés dans Les Contes du Suicidé se démarquent surtout par le graphisme imparable de Lucas Nine, qui fait ici une infidélité aux Rêveurs (chez qui nous l'avons croisé il y a une paire d'années).

Dans un style pictural aux influences et techniques mixtes (pour le dernier notamment et son thème photographique, l'artiste mélange dessins et prises de vues réelles retouchées) qui n'est pas parfois sans faire penser à celui de son talentueux et regretté paternel (croisé ici aussi), Nine donne une profondeur inattendue aux scénarios glaçants de ce recueil à la forme atypique et soignée que tout amateur de fantastique gothique se doit de lire.


Une B.O à vous glacer le sang: http://bobd.over-blog.com/2016/11/les-contes-du-suicide-vs.le-golem.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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critiques presse (2)
BDGest
22 novembre 2016
Avant tout une curiosité pour s'intéresser à la jeune scène argentine en attendant de la voir se frotter à un autre jeu que celui de l’adaptation.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
15 novembre 2016
Mettre en lumière cet auteur méconnu en France est une riche idée.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ce qui avait vécu en nous, plus fort que la mort même, continuait avec la promesse d'un amour éternel.

(dans "Au-delà")
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