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EAN : 9791090175716
201 pages
Serge Safran éditeur (17/08/2017)
3.62/5   81 notes
Résumé :
La jeune et rousse Sonja, traumatisée par son expérience d’infirmière militaire en Afghanistan, a rompu tout contact avec sa famille. Fuyant son passé et luttant contre ses cauchemars, elle se déplace et dort dans un van. Elle erre dans le sud de la France tout en enchaînant des petits boulots. Echouée à Mèze, elle rencontre Pierre, ancien champion olympique de saut à la perche, homme aux rêves brisés reconverti dans la vente de poulets rôtis. Puis se lie d’amitié a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 81 notes
Un premier roman, c'est toujours une gageure.

Celui-ci est inspiré librement de la vie de Pierre Quinon, champion olympique de saut à la perche, en 1984, qui, après l'echec de sa carrière sportive, devint le proprietaire d'une rôtisserie et un peintre amateur, influencé par Pollock et De Stael, puis revint sous les feux de l'actualité en se défenestrant, le 18 août 2011, en un dernier saut fatal.

Ludovic Ninet avait là un beau sujet et un beau personnage: c'est d'ailleurs celui , dans le roman, auquel on croit et on s'attache le plus. Mais il a voulu faire se croiser, en moins de 200 pages , quatre destins cabossés qui auraient mérité chacun un roman - quatre vies à la dérive en quête d'espoir, de considération, d'amour , d'envie de (re)vivre.

C'était trop.

Je n'ai pas accroché à cette rencontre et me suis sentie débordée par un tel concentré de situations mélodramatiques.

Sonja, Sabine, Abbes et même le beau Pierre tué par le retour trop violent du désir dans sa vie solitaire, ne sont pas arrivés à m'emporter dans la tourmente de leurs sentiments.

Autant en emporte le van...

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****
Lorsqu'elle revient d'Afghanistan, Sonja n'est plus la même... Elle s'est engagée en tant qu'infirmière aux côtés de compagnons d'armes qui ne reviendront pas tous avec elle. Et c'est bien là toute la souffrance de cette belle jeune femme. Pourtant épouse et mère, elle n'arrive pas à se raccrocher à la vie de tous les jours, elle est perdue, blessée, meurtrie... De ses cauchemars, personne ne comprend rien et la patience de ses proches arrivent à s'essouffler. Ne reste plus que la fuite pour ne pas sombrer en entraînant avec elle les siens. De retour dans sa région natale, elle va rencontrer des personnages tout aussi fragiles qu'elle. Mais de ces êtres frêles va naître une force, qu'ils tenteront les uns les autres de d'insuffler...
Quel beau premier roman !!! Ludovic Ninet nous entraîne avec beaucoup de force et de sensibilité auprès de ses personnages tellement attachants. La vie n'est simple pour personne mais pour eux le sort s'acharne... Et pourtant... le destin va les unir. De leurs blessures cumulées naîtra une lueur d'espoir, bien fine et vacillante mais qui ne demande qu'à grandir... Un roman fort, où chaque mot est à sa place, où chaque note sonne juste et où chaque larme n'est jamais de trop...
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Sonja, était infirmière militaire. En Afghanistan, elle s'est battu contre l'horreur du quotidien, elle a serré les dents pour ne pas hurler, pour soigner, pour sauver. Elle a tenu le coup, courageusement, jour après jour.
C'est au retour en France que tout a basculé, incapable de surmonter le traumatisme et les cauchemars, Sonja est partie, abandonnant son mari et son enfant.
Au volant de son véhicule elle a roulé, sans but, dans une fuite en avant désespérée, jusqu'à une petite ville du sud de la France ou elle s'est garée, sans véritable raison, mais il faut bien se poser quelque part.
C'est Pierre qui va lui redonner peu à peu, le courage de continuer. La dépression, il connait, après avoir dû renoncer à ses rêves de champion olympique.
Ce roman est fait de belles rencontres comme Sabine et Abbes, eux aussi accidentés de la vie, mais qui s'accrochent à des idéaux qui les aident à avancer.

J'ai tout aimé dans ce roman. Ludovic Ninet nous présente des personnages attachants et profondément humains.
Il réussit parfaitement grâce à une écriture brutale à nous faire comprendre le quotidien des soldats sur le théâtre des opérations.
Il pose la question de la puissance de l'amitié dans une possible reconstruction.
« La fille du van » est un grand livre qui parle avec simplicité des gens et des rapports qu'ils nouent entre eux, de la façon dont ils se sauvent les uns les autres et se sauvent eux-mêmes.
Un coup de coeur.
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Je découvre La Fille du van de Ludovic Ninet dans le cadre des 68 premières Fois et le lis dans sa version numérique. L'auteur présente son roman comme « un livre lié au passé, avec cette envie de savoir comment les gens digèrent un vécu qui les a brisés ».
C'est l'histoire de Sonja, une infirmière militaire de retour d'Afghanistan, en quête d'elle-même et en fuite d'un passé traumatisant ; elle a pris la route et vit, au jour le jour de petits boulots et d'expédients. Elle rencontre Pierre, rôtisseur sur le parking d'un supermarché, Abbes, fils de harki au casier judiciaire chargé et Sabine, une femme solitaire aux rêves brisés, ancienne toxicomane, toujours abandonnée.
Le personnage de Pierre est librement inspiré de Pierre Quinon, premier champion olympique français de saut à la perche, qui s'est suicidé en 2011 ; voilà qui n'a rien d'anormal venant d'un nouvel auteur, ancien journaliste sportif.

Dès les premiers chapitres, les personnages sont à fleur de peau, cabossés par la vie ; même sans savoir encore d'où ils viennent et pourquoi ils sont là, leur fragilité émeut et touche. Tout annonce un récit fort et sans concession. En une trentaine de pages, les quatre protagonistes principaux sont installés dans le récit, avec leurs failles à peine évoquées. Puis la trame narrative s'intensifie, autour de courts chapitres qui nous en apprennent de plus en plus sur leur passé difficile à porter et entremêlent les points de vue ; des rapprochements se développent ou s'opèrent, issus du passé entre Pierre et Abbes, nouveaux entre Sonja et Sabine, Sonja et Abbes, Sonja et Pierre, jusqu'à former un trio avec Sonja, Abbes et Pierre, la jeune femme servant toujours de point de focalisation diffractée.
Le lieu aussi prend son importance ; l'étang de Thau, zone lagunaire entre eau de mer et eau douce, paysage empli de douceur, devient symbole de passage du passé au présent, de dilution des souvenirs ; la ville de Sète représente le retour à la maison, aux origines, la sécurité.

Les quatre personnages sont prisonniers d'un passé qui les stigmatise et rêvent tous d'un ultime nouveau départ.
Sabine est prête à tout pour ne plus être quittée ; Abbes ne veut plus être « l'Arabe ex-taulard-braqueur-irrattrapable et fils de harki », mais devenir enfin un citoyen lambda pour « s'inventer sa propre histoire » ; Pierre cherche un ailleurs ou partir sans regret, loin « des espoirs intenables et des vides béants » ; Sonja doit accepter d'avoir vu mourir des enfants et pourtant d'être mère et de porter la vie. Ils ont tressé des liens forts entre eux : l'amitié virile entre Abbes et Pierre se mue en fraternité, Abbes considère Sonja comme sa fille, Pierre et Sonja ont retrouvé un élan commun pour se projeter ensemble dans l'avenir, Sabine se révèle une amante et une amie loyale.
Mais, «il y a toujours des malheureux qui paient pour le bonheur des autres ». La Fille du van ne promet pas de happy end pour tout le monde.
L'originalité de ce roman vient sans doute du fait que le rôle du militaire, victime de stress post-traumatique est une femme infirmière et non un soldat combattant, comme c'est souvent le cas dans ce type de récit. La descente aux enfers de Sonja, entre alcool et médicaments, hallucinations et cauchemars, n'en est que plus forte et plus émouvante. Ludovic Ninet explore avec finesse toutes les facettes de la personnalité féminine, dans la maternité, entre stérilité et fécondité, dans la sexualité, entre frigidité et jouissance, dans la culpabilité et enfin, dans la résilience.

Selon la formule consacrée, je ne sors pas indemne de ma lecture.
C'est lourd, dense, glauque.
C'est amer, injuste.
Des personnages en devenir, que je n'oublierai pas.
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Sonja a perdu le contrôle de sa vie depuis qu'elle est rentrée d'Afghanistan.
Elle navigue entre Pierre et Sabine. Elle essaie en vain d'oublier qu'elle a quitté le domicile conjugal.
Un roman aux phrases courtes, aux personnages en perdition.
Restent les rêves, les moments de plaisirs et de rencontres.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
C'est l'instant fou. La seconde et demie en suspension avant que tout, d'un coup, réaccélère en sens inverse sous l'effet de la gravité, qui impose aux pieds de déjà redescendre vers la terre ferme, entraînant dans leur chute les jambes, le buste, les fesses, la tête qui bascule en arrière comme celle d'un nourrisson le cou insuffisamment musclé et, pour finir, les bras. Avant ce retour à la réalité, là-haut , tu es libre, totalement, dans l'air.
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Après la médaille d’or ? C’est la fin du voyage. Il y a le grand saut. Puis tu retombes. Et ça peut faire très mal… Je suis aspiré vers le haut mais dessous je sais qu’il y a le vide.
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Ils jouaient dans leurs fauteuils roulants, dans les couloirs et dans les ascenseurs, ils se chambraient, ils étaient fiers, diraient-ils, d'avoir accompli leur devoir, il y avait bien ces cauchemars, en pleine nuit, le trou béant dans leur regard d'enfant effarouché mais rien de pire que les accidentés de la route, te dirais-tu, et ils le répétaient, leur sacrifice avait été utile.
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Le soleil du soir, plein ouest et enfin doux, arrive rasant sur les contours du toit de tuiles roses. La brise tombée, l'étang assagi vire au bleu clair azurin avant de basculer dans les profondeurs nocturnes. Tout le paysage semble se retirer, fatigué de lumière et de chaleur.
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S’envoyer en l’air, commence-t-il alors en se replongeant, c’est assez dingue, et le voilà qui déroule son rituel, en bout de piste, la perche sur l’épaule, le compte à rebours lancé. Le saut, explique-t-il à Sonja, vient après l’ultime inspection du réglage des poteaux et de la barre, après l’enregistrement des dernières consignes du coach ; puis après la course d’élan, une quarantaine de mètres à parcourir au sprint, la perche de cinq mètres et quatre kilos portée à la force des bras, des épaules, du dos, des abdos, c’est déjà un jeu d’équilibre, Pierre se prenait souvent pour un chevalier en tournoi, lance armée pour dézinguer ses rivaux, un gamin, toujours, mais le jeu a ses règles, les appuis millimétrés, le nombre de foulées comptées à respecter, c’est ça ou, à cinquante centimètres près, tu te prends la perche en pleine figure au moment d’impulser, oui, tu t’embroches alors, au point de passage de 17,20 mètres, à pleine vitesse, quasiment 30 km/h, il analysait ce qui pouvait clocher pour rectifier le tir, la longueur de ses dernières foulées par exemple.
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