AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782354081171
224 pages
Mnémos (30/11/-1)
3.69/5   143 notes
Résumé :
Six mois ont passé depuis la fin de Chien du Heaume. La guerrière est terrassée par la perte de ses cinq doigts gelés. Son salut vient de Bréhyr, la femme à la griffe de fer, qui lui fait forger un artefact identique au sien. Elle lui promet également de l’aider à retrouver son nom si elle l’accompagne d’abord dans sa quête. Ainsi, partent Bréhyr et Chien du heaume sur le long et âpre chemin de la vengeance, qui rencontrera celui des Croisades.

Tel F... >Voir plus
Que lire après Mordre le bouclierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 143 notes
Quelque part dans son lexique, Justine Niogret déclare avec autodérision : « des fois aussi, on est malheureux mais je ne vous apprends rien, déjà vous avez lu ce livre, c'est franchement pas de chance ».
Eh bien je suis tenté de la prendre au mot.

Non, lire ce bouquin c'était vraiment pas de chance. Rarement j'ai bu une potion aussi concentrée d'ennui parfumé de lassitude.

Je veux bien qu'on m'explique que l'auteure veut avant tout instaurer une atmosphère d'un Moyen-âge filmé par Sergio Leone – pour les gros plans sur les détails comme le flocon de neige fondant sur le sourcil d'un bonhomme – Quentin Tarantino pour la violence stylisée et Shakespeare pour les tirades. Que l'action, que l'histoire même doivent ici s'effacer devant l'ambiance. Je veux bien qu'on appelle un Jean-Philippe Jaworski à la rescousse dans la postface pour qu'il nous explique à quel point le bouquin qu'on tient dans les mains est énorme. Je respecte ce point de vue car il y a visiblement des gens que j'apprécie qui ont adoré.

Mais fallait-il vraiment sacrifier pratiquement toute velléité de construire une histoire apte à intéresser le quidam ? Chien du Heaume était fondu dans le même moule mais il s'y passait quelque chose. Il y avait de véritables pourritures que j'étais heureux de voir découpées par Chien. Justine Niogret aurait pu rester à ce niveau 1 de l'épique et je l'aurais accepté. Mais non. Elle prend un temps dingue à sculpter des personnages supposés frustes mais qui sont capables de déclamer des thèses sur leur propre inutilité dans ce monde ; des personnages de pièce de théâtre, puissants et vivants, et elle se contente de les faire se promener sur les routes, faire du shopping en ville, manger des gâteaux et faire du feu en déclamant. Parfois ils racontent un bout de leur histoire mais cela n'aide guère à faire avancer un récit qui est perdu dans un labyrinthe et ne sait pas quelle direction prendre. Parce qu'il n'y a pas de récit, pas de direction, seulement des tableaux.

Certes certains de ces tableaux sont percutants, comme la fosse aux enfants. Certes on saisit un peu plus qui est Chien et qu'en se laissant aller on lui attribuerait bien un peu de sang de ces Berserkir des sagas scandinaves. Certes Bréhyr m'a fait penser à une Arya du Trône de Fer, vieillie et qui atteindrait enfin la fin de sa liste de personnes à tuer. Mais qu'est-ce que le chemin est long et monotone pour aller d'un tableau à l'autre, au point que j'ai pris souvent des raccourcis.

Combien de fois j'ai cru que ça allait décoller et que le soufflé retombait aussi sec ! le pire, je crois, c'est quand le voyage vers le Sud commence et qu'on se dirige grosso modo à la suite d'une de ces Croisades de l'Histoire, probablement la première. Mes papilles frétillaient à l'idée de rencontrer l'exotisme de l'Orient sous la plume Justine… et je n'ai même pas eu droit aux effluves salés de la mer Méditerranée. Frustrant !

Au milieu de cet ennui, de rares moment de joie : un coup de hache de Chien sur les guibolles d'un soldat, une citation du « chant des séries » récemment découvert dans le tome 2 des Compagnons du Crépuscule de Bourgeon, une autre citation liée à Ragnar Lodbrock (dont je suis fan depuis la série Viking), le retour si attendu de la Salamandre
et le lexique bien sûr, le lexique suffit.
Commenter  J’apprécie          4618
Je poursuis joyeusement la bibliographie de Justine Niogret et j'attaque son deuxième roman au titre peu commun : Mordre le bouclier.

Difficile de critiquer comme il convient un tel ouvrage quand on vient de terminer sa lecture en découvrant l'avis du cador qu'est Jean-Philippe Jaworski en postface (auteur qu'il me tarde de lire prochainement). Celui-ci a tout parfaitement résumé, mais malgré tout, tentons de cerner quelques grandes lignes de Mordre le bouclier.

Dans cette suite directe de Chien du Heaume, Justine Niogret dévoile davantage la quête de l'héroïne pour retrouver son nom et marcher sur les traces de son père. La première partie de cette quête est bouclée très rapidement dans ce roman, la seconde en revanche s'éternise un peu plus. Nous pouvons déjà remarquer qu'à l'inverse du premier tome, celui-ci prend un départ plus poussif avant d'accélérer nettement la cadence vers la fin (peut-être cet avis est-il dû en partie au fait que j'ai lu le deuxième tome de manière plus saccadée).
Dans tous les cas, Justine Niogret réussit habilement, par de belles scènes tantôt épiques, tantôt très personnelles, à vanter son amour des livres, à aborder des sujets aussi philosophiques que le « corps blessé » ou le « corps-objet », voire même à nouer son histoire dans un onirisme désormais complètement assumé. C'est d'ailleurs par ce dernier élément que le peu de magie du roman apparaît. Un personnage mystérieux du premier tome fait alors son retour et scelle une nouvelle fois le destin d'un ou plusieurs personnages. Ce couperet fatidique semble inéluctable et rend certaines situations particulièrement tristes et touchantes.
À ce premier niveau de lecture, d'innombrables autres peuvent se dévoiler au gré des idées du lecteur, c'est là l'astuce de cette auteure, je crois, et Jean-Philippe Jaworski le souligne très bien en postface. Tome relatant la peur de tomber dans une folie personnelle, Mordre le bouclier prend aux tripes sans forcément qu'on se rende compte d'où vient ce mal. Malgré tout, on se prend au jeu et en creusant encore davantage, on comprend l'incroyable prégnance de la mythologie au sein de ce récit. Sans aller jusqu'à invoquer les totems et les héros divinisés comme Jaworski, je dirais que c'est l'histoire en elle-même qui pourrait faire office de mythe dans le sens où on voit sous nos yeux un monde nouveau se construire et où on suit un personnage qui découvre un monde qu'elle pensait connaître mais qui se révèle particulièrement complexe pour elle. Et finalement même, ne pourrait-on pas se questionner sur l'intérêt de la quête de Chien ? À tourner en rond dans le premier tome et à suivre Bréhyr dans le deuxième, l'héroïne peut apparaître tout au long du récit comme en train d'accomplir une non-quête, comme si elle se voilait continuellement la face. Les dernières réflexions avec Saint Roses et les dernières lignes du récit viennent un peu contredire cette idée qui avait germée en moi en lisant Mordre le bouclier. Toutefois, on peut remarquer le pied de nez de la toute dernière phrase : « Un nom ne vaut pas toute une histoire » ; l'auteure semble se moquer d'elle-même (ce qui semble être dans son caractère) et c'est assez rare chez beaucoup d'auteurs pour être souligné et apprécié à sa juste valeur.

Mordre le bouclier est donc une nouvelle preuve du style passionnant et atypique de cette auteure, surtout quand on le met en perspective avec le ton volontairement détendu et enjoué adopté dans le lexique, rendez-vous désormais attendu et ô combien jubilatoire (Justine Niogret fait des blagues sur des poètes presque inconnus et cite une recette en latin : rien que pour ça, elle a toute ma considération !).
La fantasy française, portée notamment par Justine Niogret, a de beaux jours devant elle…

Commenter  J’apprécie          330
Livre lu dans le cadre d'une lecture commune avec Aelinel et Relax.

Quel fiasco cette lecture !! Abandon à 50p de la fin car je n'en pouvais plus de ces descriptions sans fin qui n'apportent rien du tout à l'histoire. de toute façon, il ne s'y passe rien ou pas grand chose.

Nous retrouvons Chien accompagnant Bréhyr dans une quête de vengeance vieille de 40 ans. En chemin, elle rencontre sa mère et apprend enfin son vrai prénom. Mis à part ça d'intéressant, elles prennent le temps de découvrir le monde et de discourir sur Dieu et les croisades avec de nouveaux compagnons de route. Sinon certains passages m'ont semblé plus violent et macabre que dans le précédent tome, « Chien du Heaume ». J'ai d'ailleurs un meilleur souvenir du précédent que de celui-là. le style est toujours aussi déjanté mais je me suis demandée plusieurs fois le but de ce second tome car même si les deux femmes se déplacent, l'action reste statique et aussi bien Bréhyr que Chien nous décrivent le monde qui les entoure avec force détails. J'ai abandonné ma lecture mais je ne me souviens déjà plus du début et surtout de l'histoire. Heureusement que tous les goûts sont dans la nature car certains lecteurs ont mis 5 étoiles à ce livre.

Comme vous l'aurez compris, lecture très décevante pour ma part où je rejoins Aelinel et Relax dans leurs appréciations. Ce roman n'est quasi constitué que de descriptions : d'une ville, de ses habitants, du monde, de Dieu, des croisades, d'une tour de guet... Pas trop passionnant en mon sens, surtout avec le style si particulier de Mme Niogret. Je ne sais pas si je relirais de sitôt de son oeuvre littéraire. Je vous conseille néanmoins de découvrir ce second tome pour vous en faire votre propre avis.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          388
Suite directe de « Chien du heaume », on retrouve avec « Mordre le bouclier », second roman de Justine Niogret, notre rude mercenaire toujours obnubilée par la quête de son nom et qui va s'embarquer dans un nouveau voyage aux côtés de la guerrière Bréhyr que l'on avait déjà pu rencontrer dans le tome précédent. On retrouve ici tout ce qui fait le charme de la plume de l'auteur : le souci du mot juste ; une ambiance à la fois sombre, brutale mais aussi onirique ; un décor très épuré ; des personnages complexes et torturés... Il faut dire que le voyage entreprit par les deux protagonistes est avant tout introspectif, « ce que les personnages cherchent, affrontent ou fuient relevant essentiellement du paysage intérieur », comme l'explique parfaitement Jean Philippe Jaworski dans la postface du roman.

On suit donc avec fascination le cheminement intérieur de ces deux femmes qui nous entrainent tour à tour dans leur passé afin de nous faire comprendre le pourquoi de leur quête en revenant sur leurs vieilles blessures. Les personnages sont, certes, peu nombreux et rarement très loquaces mais leurs rares interventions donnent toujours lieu à des passages d'une profondeur et d'une poésie bouleversante, comme le récit des croisades relaté par Saint Roses (« Je ne voulais pas forcer d'autres bouches à dire Son nom, je voulais simplement le crier, moi, sous ces murailles étrangères. La foi ne se force pas, elle ne peut que s'abandonner là où l'on passe »).

Comme dans le roman précédent, le lexique proposé à la fin du livre et contrastant nettement avec celui-ci par l'humour déployé par l'auteur pour nous (re)familiariser avec le vocabulaire médiéval, est un véritable régal. Justine Niogret est sans aucun doute un auteur que j'aurais plaisir à relire.
Commenter  J’apprécie          180
J'ai lu Mordre le bouclier de Justine Niogret, la suite de Chien du heaume, dans le cadre d'une Lecture commune avec Relax67 et Witchblade. du premier opus, j'en garde un souvenir très mitigé. Qu'en est-il donc du second?

Là encore, je reconnais que Justine Niogret possède un style d'écriture incomparable, d'une excellente qualité. Je comprends donc pourquoi le roman a obtenu autant de prix (Prix Elbakin 2012, Prix Européen des Utopiales 2012 et Meilleur roman français). Mais alors, qu'est-ce que je me suis ennuyée! Les deux cent pages m'ont paru loooooongues! C'est simple, j'ai sauté des passages, ne me sentant nullement concernée par ce que je lisais. Les personnages m'ont laissé de marbre et même le fait d'apprendre (enfin!) le vrai nom de Chien, dans les premières pages, cela ne m'a strictement rien fait! Je pense d'ailleurs que l'auteure aurait même pu le dévoiler dans le premier tome.

Seuls le lexique (très amusant) de Justine Niogret et la postface de Jean-Philippe Jaworski ont éveillé ma curiosité mais cela représente les vingt dernières pages du roman.

En conclusion, j'ai bien conscience d'être extrêmement sévère vis à vis de ce roman d'autant plus qu'il possède une gouaille remarquable et que de nombreux autres lecteurs l'ont beaucoup apprécié. Mais, j'ai tranché et ce roman s'est avéré être, pour moi, une véritable déception. Dommage...
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          2210


critiques presse (2)
Elbakin.net
27 juin 2011
En quelques pages à peine, l’auteur brosse la puissance des thématiques du roman, revient sur son cadre mythique, l’importance du sacré notamment à travers les personnages féminins bien sûr, leur nature fragile et terriblement humaine… Tout est dit.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
SciFiUniverse
14 juin 2011
Mordre le bouclier est une excellente suite. Justine Niogret passe un cap avec ce roman. A ce rythme, d'auteur en devenir, elle se fait une place de plus en plus importante dans l'imaginaire français, et nul doute, vu ce roman, qu'elle fera partie des écrivains majeurs dans un futur de plus en plus proche. C'est un joyau plus tout à fait brut.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Les hommes et les femmes se frottent trop souvent le ventre en imaginant qu'il suffirait à l'autre de se transformer un peu pour être tout comme on désire. Alors, ils attendent de le voir mieux, plus fragile, plus tendre, plus chaud, le détail ou l'envie qu'ils se sont fourrée dedans la tête, comme si on choisissait son humain à la façon d'un ruban à l'étal d'un marchand. Les gens ne muent pas, jamais, ils ne savent que montrer, ou pas, ce qu'ils sont au fond d'eux. Tout le monde se cache parce que tout le monde a peur des yeux de l'autre, Chien, et ceux qui hurlent le contraire le font sans doute encore plus que ceux qui se taisent.
Commenter  J’apprécie          240
- Je préfère la nourriture du Nord, termina Bréhyr. Elle nourrit mieux, elle est belle et grasse, chaude de ses porées, de sa viande et de ses crèmes. Celle du Sud ne vaut rien ; elle pue la fleur et l'amande, elle est blanche et convient mieux à la marmaille et aux vieillards. Mais je te l'accorde, ils savent faire les gâteaux.
Commenter  J’apprécie          403
Et aussi la femme se surprit à voir le chemin continuer à s’élargir ; il prenait de la place, il demandait ses aises et les champs les lui offraient. Parfois, deux canaux caillouteux coulaient de chaque côté de ces herbes que le vent caressait autant que l’eau le fait des algues. Et ils coulaient, si fait, tout comme une rivière roulant sous les pieds des deux femmes et qu’elles descendaient un peu plus chaque jour. C’était comme suivre un ru au creux d’un champ herbu, un ru dont le castel de Broe aurait été la source, arriver à un bras de rivière, et le suivre encore jusqu’à l’affluent, puis au fleuve, et parvenir à une ville qui serait semblable à une mer.
Chien la redoutait, cette mer ; elle avait déjà vu des villes, et elle l’avait dit à Bréhyr. Mais la grande guerrière avait ri, et répondu simplement : « Oh Chien, pas comme celle-ci. Naje, pas comme celle-ci. » Alors Bréhyr, sentant la méfiance de sa compagne de route, lui présenta ce qu’elle savait de ce bourg gigantesque ; et elle avait beau parler tout le long du jour, il y avait tant à dire que Chien se demanda si la femme se tairait à nouveau. Avec la parole de Bréhyr, la guerrière comprit que pour les habitants des rues et des maisons, le dehors de leurs murailles semblait menaçant et brutal autant qu’il était possible. Il leur fallait ce rideau de pierres pour cacher les routes et les forêts, et le reste du monde. Ce territoire, pourtant plus grand que n’importe quelle ville, était nommé désert comme si tout ce qui s’y trouvait pouvait disparaître sans que les véritables gens de bien en sachent quelque chose ou s’en soucient. Ce désert était saleté et pourrissement, champignons et boue, là où les murs et les toits collés les uns aux autres devaient présenter la droiture, la propreté et les tissus chauds jetés en surplus sur les couvertures des lits. C’était tout un système de monnaies passées de main en main que découvrait Chien en écoutant l’autre femme, elle qui n’avait jamais vécu que d’échanges et de dons, dans un sens comme dans l’autre, et pour qui une pièce d’argent représentait encore un objet trouble, bâtard, une possession ne servant qu’à en acheter une autre qu’elle aurait pu troquer. Et pourtant elle écoutait bien et fort, touchant sa hache, la sortant de son anneau, la prenant en main comme une enfançonne saisit sa poupée quand on la sermonne pour y chercher un réconfort. Elle se rendit compte que, écoutant Bréhyr, marchant d’un pas rapide, elle commençait à tourner son arme dans ce qui restait de ses mains ; son corps s’ennuyait de sa lame, la réclamait. Ces histoires de pierres et de cheminées semblaient exciter son corps à la façon d’une fièvre, comme si, dans ces murs pas encore atteints, se lovaient une menace ou une insulte, contre laquelle il faudrait se défendre.
Au début elle fit tomber son fer, et la grande guerrière, attendant la petite, gardait ses mots le temps que l’autre se baisse, ramasse sa hache et fasse les trois pas en avant pour la rejoindre ; puis elle continuait son histoire comme si rien ne l’avait arrêtée. Elle avait vu de la ville et du pays, Bréhyr, et elle avait compris ce que Chien, elle, n’avait jamais pensé imaginer. Les rivages du monde de la mercenaire étaient tout petits, tant elle avait vécu dans le sombre à la frontière brumeuse du monde des hommes. Elle avait toujours regardé par un trou de serrure rouillé et la porte s’ouvrait maintenant pour lui montrer la salle immense. Bréhyr, elle, savait les couleurs des robes des bourgeois, et l’odeur du métal d’argent des échoppes des changeurs de monnaie ; la forme de la tête des genettes qu’on trouvait les plus belles, et comment les armes étaient tournées, dans ces endroits où l’acier ne servait plus qu’à se montrer à la ceinture ou à manger à table. Elle connaissait le prix des auberges bien famées, et comment le drap des hôtels grattait à la chair ; que les filles des étuves cachaient trop souvent un gros ventre sous leurs anciennes chemises de pucelles, et que certains hommes des tavernes louaient parfois leur bouche aux voyageurs fatigués. Elle pouvait même écrire un peu, et lire beaucoup, et compter assez pour dire combien il y avait de choses moultes comme les mûres ou les noix, ou encore de ces objets qui semblent toute une foule. Chien l’écoutait en silence, et le matin où elle lança sa hache en l’air et la reprit d’une main presque sûre, elle en fut si heureuse qu’elle la planta dans le tronc d’un noyer qui se penchait sur la route, par simple bon plaisir.
Commenter  J’apprécie          20
Rutebeuf est un poète. Il m’a toujours plu. Je l’ai toujours lu avec plaisir. « L’amour est morte, il ventait devant ma porte », disait-il, et le vent emporte les amours comme papiers gras mais ça je l’ai rajouté un jour que je passais devant un Quick, je me suis dit : « Punaise, on dirait du Rutebeuf », mais en fait les vigiles m’ont tabassée.

(Définition du lexique final, à l’entrée « Rutebeuf »)

Commenter  J’apprécie          210
J'ai toujours trouvé l'amour mesquin. La plupart jouent, la plupart profitent, la plupart se mentent. Et passe le carnaval avec ses masques et ils repartent pour un autre amour oubliant ce qu'ils avaient juré, ce qu'ils avaient fait, ce qui explique à quel point ils le pensaient. Les serments de guerre sont autre chose. Ils se tiennent et savent leur engagement. Je ne crois jamais l'homme ou la femme parlant d'amor, mais je donne mon cœur et mes tripes à celui qui me chante l'honneur à la guerre.
Commenter  J’apprécie          150

Videos de Justine Niogret (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Justine Niogret
Présentation de Quand on eut mangé le dernier chien de Justine Niogret par l'autrice. Parution 24 août 2023. Découverte en littérature ! Un roman tranchant comme une lame dans l'étendue glacée de l'Antarctique. Inspiré par l'expédition Aurora dirigée et rapportée par l'explorateur australien Douglas Mawson en 1911 pour explorer et cartographier les confins de l'Antarctique, ce roman sous tension est une plongée immersive aux côtés de ces aventuriers dans un environnement grandiose et mortel, le froid, le blizzard, la neige et la faim, l'épuisement et l'implacable hostilité de la nature. L'écriture organique, d'une précision sans fard, de cette autrice révélée et suivie en imaginaire, transfigure l'histoire réelle pour restituer, hors du temps, la violence et la dureté des éléments et écrire un inoubliable roman de femme sur le courage de survivre.
+ Lire la suite
autres livres classés : fantasyVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (258) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2486 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..