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EAN : 9782072484841
192 pages
Gallimard (19/03/2013)
2.96/5   13 notes
Résumé :
" On pouvait l'aimer, cette ville, et en mourir.
Aimer ses étoiles absentes et son ciel de ciment.»
À Portobello Road, une vieille femme, Mary Grimes, s'accroche à ses dernières certitudes et au souvenir de Howard, son amour de jeunesse depuis longtemps disparu. Le monde qu'elle devine derrière ses portes closes ne lui appartient plus : elle fait désormais partie des invisibles. Une rencontre avec Cub, un jeune garçon de Brixton, provoque en elle une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Londres, ce soir-là, par la fenêtre, avait rigolé en la voyant manger

« Les ombres qui le masquaient étaient un présage de détresse, creusaient la distance physique qui les séparait, lui rappelaient sans ménagement qu'il n'y avait eu qu'une nuit, une seule, même pas, une demi-nuit, un fragment de nuit, et qu'elle n'avait jamais pu voir son visage ».

Mary Grimes a vieilli. Un souvenir de jeunesse lui permet de se composer une vie. le souvenir d'Howard et d'une nuit d'amour. Mary fait des statuettes, comme mots, gestes de la présence de cet hier, à peine entrevu, « Mais elles lui permettaient de se sentir vivante, de poursuivre son étrange exploration du monde, de s'imaginer qu'elle faisait partie des choses et qu'elle n'était pas cette forme transparente que les miroirs et les glaces lui reflétaient fortuitement ».

Londres, longtemps après cette guerre qui lui avait enlevé Howard, rongé l'avenir, laissé « trop de place dans sa vie, trop d'espaces à remplir ». Londres, une ville en transformation, « la cité s'étalait et engloutissait ceux qui ne savaient pas nager. La ville entrait en guerre, les jeunes dieux la chevauchaient pour aller cueillir leurs rubans de vainqueurs, pour prendre tout ce qui pouvait être pris, bouche ouverte pour capter l'air, le temps, la vie, le grondement de destruction, de construction, et, au milieu des mâchoires de fer, les invisibles broyés »

Une rencontre. Un jeune garçon nommé Cub. L'amour, le désir contre le vieillissement, l'abandon. La transformation du visage, du corps de l'être. Et un trou au plafond, le retour d'Howard. Tout devient flou, réalité et invention se mêlent dans une danse macabre sur fond de haine, de racisme.

Mot, « Les mots, dit-elle, efface mes mots, puisque je n'ai plus rien à dire qui vaille la peine d'être écouté. A toi, je peux parler sans mots », image, sentiment, l'auteure crée le sentiment d'incertitude. « Une pupille rétractée sur son infini, qui ne contemplait plus la réalité mais percevait la couche de mensonge qui recouvrait chaque visage, chaque mot, chaque image, chaque sentiment. L'épingle de ce regard ponctionnait la membrane élastique étirée entre son passé et son avenir – ou ce qu'il en demeurait », la présence-absence d'Howard.

Se barricader pour aimer, refuser, inventer une autre réalité, « tu m'as caché la vérité de ma propre mort » ; se rendre plus vivante au milieu de « mille fleurs de glace ».

Un beau roman.
Lien : http://entreleslignesentrele..
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Le roman débute à la veille de la guerre. Comme beaucoup de jeunes vont partir, des couples se forment un peu à la va vite. Mary fait l'amour pour la première fois avec un jeune homme qui ne lui laisse que son prénom. Toute sa vie et jusque à ses 75 ans, elle vivra dans ce souvenir. A Londres, elle fait la connaissance d'un jeune de 13 ans et découvre une autre vie « Les jours vivants ». C'est un récit sur la vieillesse, sur la misère, sur plein de réalités de ce monde de violence, de solitude. On ne sort pas indemne de ce livre. H.S.
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Mary est une vieille fille qui vécut toute sa vie dans le souvenir d'une brève rencontre qu'elle eut avec un jeune partant à la guerre et qu'elle ne reverras jamais. Bien des années après sa rencontre avec un enfant d'origine jamaïcaine va bouleverser son existence.
Si le bonheur n'est jamais loin on n'en perçois que les contours, un malheur ne venant jamais seul. C'est un peu le leitmotiv de ce court roman et de l'oeuvre d'Ananda Devi qui est une habituée des récits tristes dans lesquels elle exprime tout son talent d'écriture à la fois raffiné et brute. Cet ouvrage possède ces mêmes qualités, mais part vite dans une ambiance onirique, fantomatique qui ne m'a pas convaincu et laissé sur le carreau une fois n'est pas coutume avec cette auteure qui garde toute ma confiance.
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Mary est une vieille femme qui vit seule. Toute sa vie s'est déroulée dans l'attente d'un homme qu'elle a connu la veille de son départ en France lors de la guerre et qui n'est jamais revenu. Mort ou parti voguer sous d'autres cieux. Mary a toujours vécu sans faire de bruit, sa maison s'est délabrée, elle ne comprend plus rien à la vie autour d'elle. Un jour, elle rencontre Cub, jeune hommes d'une famille immigrée qui vit dans un quartier difficile. Commence alors une relation. Une histoire étonnante entre deux personnages que tout séparait au départ. Mais pour moi, ce n'est pas le meilleur livre de l'auteure.
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http://sabariscon.wordpress.com/2013/11/28/les-jours-vivants-dananda-devi/
Lien : http://sabariscon.wordpress...
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critiques presse (1)
Lhumanite
18 mars 2013
On éprouve à la lecture ce moment de basculement où quelqu’un, qui semble être né pour ne rien vivre, peut connaître une floraison inexpliquée. [...] Toute vieillesse est une violence intime. Ananda Devi en décrit les symptômes inéluctables tout en laissant entrevoir un printemps illusoire.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est plus la peine, plus la peine d'entreprendre quoi que ce soit quand on est si proche du terme de sa vie et que le prochain instant risque d'être le dernier.
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la cité s’étalait et engloutissait ceux qui ne savaient pas nager. La ville entrait en guerre, les jeunes dieux la chevauchaient pour aller cueillir leurs rubans de vainqueurs, pour prendre tout ce qui pouvait être pris, bouche ouverte pour capter l’air, le temps, la vie, le grondement de destruction, de construction, et, au milieu des mâchoires de fer, les invisibles broyés
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Une pupille rétractée sur son infini, qui ne contemplait plus la réalité mais percevait la couche de mensonge qui recouvrait chaque visage, chaque mot, chaque image, chaque sentiment. L’épingle de ce regard ponctionnait la membrane élastique étirée entre son passé et son avenir – ou ce qu’il en demeurait
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Les ombres qui le masquaient étaient un présage de détresse, creusaient la distance physique qui les séparait, lui rappelaient sans ménagement qu’il n’y avait eu qu’une nuit, une seule, même pas, une demi-nuit, un fragment de nuit, et qu’elle n’avait jamais pu voir son visage
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Mais elles lui permettaient de se sentir vivante, de poursuivre son étrange exploration du monde, de s’imaginer qu’elle faisait partie des choses et qu’elle n’était pas cette forme transparente que les miroirs et les glaces lui reflétaient fortuitement
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