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Jean-Christian Bouvier (Traducteur)
EAN : 9782862151045
251 pages
Clancier-Guénaud (21/12/1989)
3.61/5   45 notes
Résumé :
Que diable Maigret, Ellery Queen et Hercule Poirot sont-ils allés faire à Tôkyô ? En les invitant, M. Sato a son idée : se faire voler deux millions de dollars, sous leurs yeux. Quel plaisir d'offrir à ses détectives favoris le luxe d'une enquête sur le vif...

Bien entendu, un vieux détective japonais est de la partie : Kogoro Akechi, le héros d'Edogawa Ranpo.
Que lire après Les grands détectives n'ont pas froid aux yeuxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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L'intelligence collective. Il peut aussi lui arriver de sombrer dans l'absurde.
Concept managérial à la mode à rapprocher parfois de l'esprit d'équipe de Coluche qui disait qu'il y avait un esprit pour toute l'équipe. Alors, ils partagent !
Dans le même genre: seul on va plus vite, à plusieurs, on va plus loin. C'est beau, j'en pleure. Des ondes de psychologie positive m'inondent. Vite, ma séance d'équicoaching, cette technique qui consiste à parler à l'oreille des chevaux pour faire avancer des ânes.
Oups, je ne suis pas sur mon compte Linkedin de manager du futur innovant mais sur Babelio. A quand mes photos en maillot d'Instagram sur une critique d'un Zola ?
Tant pis, j'ai un bon transit côté transition.
Côté Intelligence collective, l'excentrique M.Sato fait venir à Tokyo le commissaire Maigret et sa pipe, Hercule Poirot et ses petites cellules grises, Ellery Queen et son dandysme, Kogoro Akechi, régional de l'étape mis à disposition par son auteur, Edogawa Ranpo.
Tous ses héros de romans policiers sont exfiltrés de nos bibliothèques surchargées et invités au pays de soleil levant pour assister au vol de deux millions de dollars. Cet argent appartient à monsieur Sato qui a élaboré un plan pour se faire dépouiller afin de comprendre la méthode du voleur et retrouver ainsi l'auteur d'un précédent vol. Un peu tordu comme trame.
Pour corser l'histoire, sauce soja, un meurtre intervient en présence de toutes ces stars de la déduction magique et rois du Cluedo, qui vont relever le défi et additionner leurs compétences pour confondre l'assassin.
L'auteur, Kyotaro Nishimura, ne faisait pas partie de mes connaissances mais c'était une célébrité au Japon. Comme Alain Delon, mais lui, je connais au moins le nom. Spécialiste des romans de gare puisque la plupart de ses romans à enquête se passait dans des trains, l'écrivain rend ici un vibrant hommage aux mythes du genre. On sent que le romancier s'est nourri de cette littérature policière (et de poisson cru), les références aux aventures des héros de Simenon, d'Agatha Christie ou de Ranpo foisonnent et raviront les connaisseurs.
Le récit est léger, il joue avec les caractères aussi affirmés que connus des différents personnages qui malgré des égos surdimensionnés peuvent se "saké" pour la bonne cause. du management innovant qui date de 1971.
On ne voit pas Hercule tailler des bonsais et Maigret s'empiffrer de sushis mais comme l'histoire est narrée par un traducteur nippon, choqué par les manières occidentales des enquêteurs qui ne se laissent pas mener à la ba... non plutôt aux baguettes, la lecture est aussi drôle que plaisante.
Le dénouement de ce séminaire de fins limiers importe peu. C'est dans les échanges entre les différents enquêteurs que repose l'intérêt du livre et celui du lecteur.
Un bel exemple donc d'intelligence collective… sauf que l'auteur a écrit son livre tout seul. Serait-ce une fiction ?
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Voilà un bon roman policier palpitant et malicieux écrit par un romancier extrêmement populaire au Japon.
1970. M.Sato, un milliardaire excentrique a invité quatre grands détectives à Tokyo. Ellery Queen, le beau dandy américain, manteau gris Oxford, chapeau feutre Hambourg et canne glissée sous le bras. le commissaire Maigret, fraîchement retraité, lourd pardessus noir et pipe au bec. Hercule Poirot, crâne d'oeuf et moustaches modestement dressées. Et enfin, le régional de l'étape, le détective consultant Gokoro Akechi cher à l'ami Edogawa Rampo. Celui-ci est un expert en déguisement et a mis en échec Arsène Lupin lui-même, au grand étonnement du commissaire Maigret qui se demande ce que Lupin pouvait bien faire au Japon. Mais il ne l'a pas bien connu, il était trop jeune. Enfin bref. Pourquoi ont-ils été réunis par Monsieur Sato ? Eh bien voilà le 10 décembre 1968 au matin, trois cent millions de yens ont été dérobés, représentant les primes de fin d'année d'une importante société. La police japonaise a remué ciel et terre interrogé plus de dix mille suspects mais elle a fait chou blanc. Sato leur propose de réunir leurs talents et de résoudre l'affaire. Ils refusent, malgré l'argent proposé : ils sont étrangers, ils ne connaissent pas les règles du jeu local, ils n'ont pas de moyens techniques. le milliardaire leur propose alors de se faire voler sous leurs yeux deux millions de yens par un cobaye trié sur le volet...
J'ai beaucoup aimé ce roman. D'abord il est construit magistralement. le rythme est enlevé, les dialogues sont vifs, il y a plein de rebondissements et une chute réussie. C'est un vrai bon roman à énigme. Ensuite, il est plein d'humour. L'auteur connaît sur le bout des doigts les méthodes et le caractère de ses quatre pittoresques détectives. Il leur rend hommage en jouant astucieusement avec certaines de leurs enquêtes. Ce roman
m'a donné l'envie de lire d'autres Nishimura et de découvrir également Ellery Queen.
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J'ai posé mes valises au Japon et le moins qu'on puisse dire c'est que j'étais bien accompagnée : Maigret, Ellery Queen, Hercule Poirot et Kogoro Akechi était eux aussi du voyage.
Un pari complètement fou que l'auteur japonais Kyotaro Nishimura relève aisément. On fait la connaissance de M. Sato, un millionnaire un peu farfelu, qui souhaite se faire voler deux millions sous les yeux des quatre célèbres détectives. Ces derniers vont devoir résoudre l'enquête et jusqu'à a la dernière page, pour le plus grand bonheur du lecteur, nous allons de rebondissements en rebondissements.

J'ai donc rencontré Ellery Queen et de Kogoro Akechi que je ne connaissais pas, je dois l'avouer, j'ai retrouvé par contre Maigret avec beaucoup de plaisir : "Maigret reposa le journal sur la table et porta a la bouche sa pipe préférée. [...] Mais, malgré tout cela, il lui était difficile, arrivé a l'âge de la retraite, d'imaginer pour lui-même, une autre occupation que son métier de flic, avec sa mauvaise conscience et son incapacité a haïr les coupables. C'est que par-dessus tout, il aimait se coltiner a une affaire bien coriace. Et, sur ce point, la retraite ne le changerait pas. S'il se trouvait maintenant au Japon, c'est que l'étrange lettre reçue du lointain archipel avait réussi a toucher en lui la corde sensible."
Hercule Poirot, lui m'a paru ici assez antipathique, pourtant ce n'est pas le souvenir que je gardai de lui. Il va falloir que je me replonge dans l'une de ses aventure prochainement.
"- Merci beaucoup d'être venu tout exprès de la lointaine Angleterre, dit poliment Mishima.
Depuis qu'il avait rencontré des trois célèbres détectives, ce petit vieillard qui s'appelait Hercule Poirot, lui semblait le plus difficile a cerner. Rien que dans leur allure. Ellery Queen et Maigret avaient déjà quelque chose de séduisant. Ce Poirot, par contre, c'était une autre affaire ! Il était plutôt ridicule avec son crane en forme d'oeuf et ses moustaches immodestement dressées de chaque coté. En outre, le fond des ses yeux n'était pas bleu, mais tirait sur un vert opaque assez lugubre. Bref, il était finalement peu ragoûtant. Cet homme qui avait par ailleurs la réputation d'être un galant homme, n'avait a peu près rien de ce qui plaît aux femmes d'aujourd'hui."

Les quatre détectives vont donc participer a l'enquête et aider la police japonaise :
"L'inspecteur Yoshimuta faisait une tête longue comme un procès-verbal en plusieurs exemplaires. Les Grands Détectives commençaient a lui taper sur le système avec leurs méthodes ridicules : Ellery Queen ne pensait qu'a son chapeau haut de forme et Hercule Poirot qu'a la position du fauteuil ! Quand a Maigret, n'en parlons pas , le célèbre détective du quai des Orfèvres, en face d'un cadavre et de la disparition de trois cents cents millions, ne voyait pas le mobile ! Des mobiles de meurtres, il n'y en avait pourtant pas beaucoup. Son expérience personnelle lui avait appris que l'on pouvait presque toujours les ramener a trois : la peur, le profit ou les femmes. Dans le cas présent, ce n'était pas sorcier, il suffisait de rayer les mentions inutiles !"

Bref, c'est une enquête très bien menée (en même temps avec quatre grand détectives, il ne peut en être autrement). Malgré qu'elle est été écrite dans les années 70, cette enquête n'a pas pris une ride. Pendant tout le roman, l'auteur nous entraîne sur de fausses pistes et honnêtement il est très dur de trouver un suspect car tous peuvent l'être.

Vous l'aurez donc compris, je pense, Les grands détectives n'ont pas froid aux yeux est un vrai coup de coeur.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Roman policier japonais qui réunit quelques uns des plus grands détectives mondiaux du 20ème siècle afin de résoudre une enquête n'ayant jamais été dénouée .
Mr Sato, homme d'âge mûr et richissime invite, le commissaire Maigret, Hercule Poirot, Ellery Queen et Kogoro Akechi pour remettre en scène un vol de 300 millions de yens qui eut lieu l'année précédente et dont l'auteur n'à jamais été retrouvé.
Les petites cellules grises de nos détectives sont mises à rude épreuve, non pas par la complexité de l'énigme, mais plutôt pour adapter leur logique au Japon et à sa culture.
Mais rien ne résiste à nos têtes pensantes et bien pris celui qui croyait prendre.
Une lecture ludique et didactique.
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Ecrivain japonais né en 1930, Kyōtarō Nishimura n'a guère été traduit en français mais on peut cependant apprécier son très divertissant LES DUNES DE TOTTORi qui renouvelle le principe de la « disparition impossible » en l'appliquant à un…train entier rempli de voyageurs ! Un joli tour de force littéraire.
LES GRANDS DETECTIVES N'ONT PAS FROID AUX YEUX constitue un autre exercice de style puisque cette enquête à « huit mains » convie Ellery Queen, Hercule Poirot, Maigret et (moins connu des Occidentaux) Kogoro Akechi (détective imaginé par Edogawa Rampo). Les quatre « plus grands détectives du monde », certes vieillissants (ils sont à présent largement sexagénaires) mais toujours prêts à résoudre une énigme. Or voici que le millionnaire Sato les convie dans le but d'enquêter sur la disparition de trois cent millions de yens (environ deux millions de dollars). Les détectives refusent, prétextant que ce type d'investigation échappe à leurs compétences et relève de la police scientifique. Mais Mr Sato a réponse à tout : il va transformer l'affaire afin que les détectives puissent la résoudre. Pour cela il imagine un plan astucieux : brosser le portrait psychologique du coupable, trouver un individu qui réponds aux critères retenus et se laisser voler trois cent millions de yens. Les quatre enquêteurs pourront, dès lors, observer le comportement du voleur et élaborer les hypothèses pouvant mener à l'arrestation du premier criminel. Evidemment tout ne se déroule pas comme prévu et, à mi livre, le voleur est découvert poignardé. L'argent, évidemment, a disparu. Un simple meurtre pour faciliter le vol pensent les policiers. Mais les grands détectives, comme chacun le sait, ont leurs manies et leurs méthodes, pas toujours très conformes aux attentes. Ainsi, sur la scène du meurtre, « Ellery Queen ne s'intéresse qu'à un chapeau haut de forme et Hercule Poirot qu'a la position du fauteuil ! Quand à Maigret, n'en parlons pas, le célèbre détective du quai des Orfèvres, en face d'un cadavre et de la disparition de trois cents millions, ne voyait pas le mobile ! »
Hommage / pastiche littéraire de haute volée, LES GRANDS DETECTIVES N'ONT PAS FROID AUX YEUX s'inscrit dans la tradition du TROIS DETECTIVE de Léo Bruce ou du TROP DE DETECTIVES de Jacques Sadoul ainsi que du film « Un cadavre au dessert ». Bref, nous avons droit à quatre enquêteurs pour le prix d'un. Et non des moindres. Avec leur défauts et qualités évidemment : la suffisance de Poirot, l'humanisme de Maigret, l'entrain de Queen, etc.
Comme le roman a été écrit en 1971, nos enquêteurs ont, grosso modo, leur âge réel, soit entre 60 et 70 ans. Insistons sur cet âge réel car, sous la plume de Kyōtarō Nishimura, Poirot, Queen, Maigret et Kogoro Akechi existent bel et bien et les romans qui relatent leurs exploits respectifs sont d'authentiques compte rendus d'affaires criminelles célèbres. A l'image de Sherlock Holmes, nos détectives sont des « créatures » autonomes qui se sont extirpées des bibliothèques pour devenir charnel et poursuivre leurs exploits dans le Japon en pleine transition des seventies. Et ce qui a débuté comme une sorte d'expérience psycho-sociologique devient une véritable enquête sur un meurtre. A ce moment tous deviennent suspects car, comme le souligne Queen : « à partir d'une certaine somme d'argent chacun peut être coupable ». Nos détectives mènent donc l'enquête, chacun à leur manière, et désorientent la police officielle qui ne comprend rien à leurs élucubrations. Les rebondissements, eux, ne manquent pas, certains prenant même nos héros au dépourvu tant de nouvelles découvertes (les billets carbonisés) remettent en cause toute leur patiente construction mentale. Mais n'ayez crainte, les détectives résoudront le mystère, Ellery Queen insistant même, à la désolation de ses collègues, pour insérer son traditionnel « défi au lecteur ».
L'auteur, manifestement, connait son sujet et se révèle un passionné du roman d'énigme qui se désole, avec les réflexions de Queen, de la prédominance de la série noire. Il brosse en quelques phrases la personnalité des détectives, rend hommage aux auteurs européens, américains et japonais et défend l'universalité du whodunit. Les dialogues sont vifs et la confrontation entre les protagonistes aboutit à un ping-pong verbal réjouissant entrecoupés de nombreuses références aux enquêtes antérieures de nos héros. Attention, donc, les balises « spoilers » n'existent pas dans ce récit qui évoque, notamment, le dénouement de L'ARCHE DE NOÉ d'Ellery Queen, LE CRIME DE L'ORIENT EXPRESS d'Agatha Christie ou LA TÊTE D'UN HOMME de Simenon.
Après la résolution de l'énigme, bien pensée et dans la pure tradition de l'Age d'Or, le lecteur aura même droit à une ultime pirouette qui achève de faire de ce roman un divertissement cinq étoiles. Recommandé et même incontournable pour les amateurs !

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le roman policier serait le vrai mythe de notre époque. Le mythe étant le conflit entre Dieu, le Malin et les hommes, le détective serait Dieu, le criminel le Malin et la victime l'humanité.. C'est une hypothèse séduisante, mais qui ne ne convainc pas.
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[...] la plupart de ceux qu’on appelle « les grands criminels » ne sont en réalité que les victimes de leur faiblesse.
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La plupart des être humain sont faibles. C’est la nature qui veut ça. Toi et moi, par exemple, nous sommes des assassins ou des criminels en puissance et si nous ne passons pas à l’acte, ce n’est pas tant grâce à notre force de caractère qu’à cause de notre éducation et de la morale sociale.
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(à propos de mobiles de meurtre)
Son expérience personnelle lui avait appris que l’on pouvait presque toujours les ramener à trois : la peur, le profit ou les femmes.
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