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EAN : 978B0000DN7MG
Paris : Arthème Fayard & Cie, S. d. ( (30/11/-1)
3.71/5   7 notes
Résumé :
Noailles Anna de – Les Innocentes ou la sagesse des femmes : L’homme, la femme et l’amante : Anna de Noailles nous propose quinze nouvelles d’inspiration autobiographiques : des dialogues (ou monologues), des lettres imaginaires, des pensées intimes et des anecdotes. Leur contenu ? Amour, passion, attachement (in)fidélité, mensonges et aveux, douleur et vengeance… l’homme, l’amant…et la mort. Certains hommes détesteront ces textes pour leur féminisme, quelques femme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La seconde nouvelle "conte triste avec moralité" est exquise : du grand Anna de Noailles. L'auteure sait transmettre dans une langue magique la subtilité du sentiment amoureux mais aussi sa part sombre et l'implacable égoïsme dont les êtres humains sont la proie.
Et quand "ils cherchent à serrer leur bonheur ils le broient", et quand ils veulent agir avec noblesse de coeur et intelligence, ils se fourvoient dans les méandres d'une grandeur d'âme où ils mirent en fait leur orgueil.
Il y a du La Rochefoucauld là-dedans : on se regarde agir noblement, on veut se distinguer du vulgaire (pas de cris, pas de jalousie, de la grandeur...) et on dévoie la nature en soi.
L'homme est un ange aux ailes embourbées dans le limon : qu'il l'oublie et son sort est scellé.
(Son sort est scellé de toute façon...)
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C'est un coup de coeur un peu particulier que je vous présente aujourd'hui… Souvenez-vous, lors de la session 2019 du baccalauréat, les élèves de première ES et S ont planché sur la poésie. Suite au corpus du texte où plusieurs poèmes étaient présentés (dont La vie profonde d'Anna de Noailles, et un poème d'Andrée Chédid), les candidats ont ensuite eu le choix entre le commentaire, la dissertation et l'invention. le sujet demandait de commenter le poème d'Andrée Chédid. La dissertation s'appuyait elle sur le dernier vers d'Anna de Noailles “Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise…” et devait répondre à la question suivante : « pensez-vous que ce vers puisse définir l'attitude du poète face au monde ? ». Les élèves ont été déstabilisés par ces poétesses inconnues d'eux et ont d'ailleurs cru qu'Andrée Chédid était un homme. Or, depuis que je possède un recueil de poésies du XXème siècle (Gallimard), La vie profonde d'Anna de Noailles est mon poème préféré entre tous. Mais je ne connaissais rien, jusqu'à la lecture de ce recueil de nouvelles que je vous présente aujourd'hui (formidablement documenté en préface et postface), de la femme qu'était en réalité Anna de Noailles. Et qu'elle n'a pas été ma surprise de constater qu'elle a côtoyé les plus grands, qu'elle a été une poétesse publiquement reconnue de son vivant, alors qu'elle sombre aujourd'hui dans l'oubli. Cette femme, pourtant, à la vie à la fois hautement romanesque, ambitieuse et délicate, féministe, mériterait bien plus d'attention. Née en 1876, Anna épouse à l'âge de 19 ans le comte Mathieu de Noailles dont elle aura un fils. Mais, Anna de Noailles fut surtout une muse et une grande amoureuse. Au début du XXème siècle, elle attire chez elle l'élite intellectuelle, littéraire et artistique de l'époque (Edmond Rostand, Paul Claudel, Colette, André Gide, Maurice Barrès, Robert de Montesquiou, Paul Valéry, Jean Cocteau, Pierre loti, etc…) Elle crée avec d'autres femmes, en 1904, le prix « Vie Heureuse », qui deviendra en 1922 le prix Fémina. Elle fut la première femme commandeur de la Légion d'honneur. En 1920, son premier recueil de poèmes (Le Coeur innombrable) est couronné par l'Académie française. En 1921, elle en reçoit le Grand prix de littérature. Plus tard, l'Académie française créera d'ailleurs un prix en son honneur. On ne peut donc pas dire qu'Anna de Noailles soit véritablement une inconnue. Mais alors pourquoi n'est-elle pas étudiée ? Est-ce parce que sa poésie traite principalement de nature, d'amour et d'éphémère ? Anna de Noailles était pourtant une femme résolument moderne. Et c'est ce qui m'a marqué dans ce recueil de nouvelles, qu'elle a publié à 47 ans, et dont j'ai eu envie de retenir de nombreux passages, passionnés, grandioses, et peut-être un peu grandiloquents, mais surtout plein de lucidité sur l'amour. Voici en effet quatorze variations sur les relations amoureuses (jalousies, tromperies, intérêts et indifférences), via lettres « jamais envoyées » et historiettes « entendues de sources sûres », qui sont autant de déclarations à l'homme qui lira peut-être un jour ce livre… Je vous préviens, c'est un peu désuet, sentimental, poétique, certains diront sans doute affreusement classique, mais moi je me suis délicieusement régalée.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Mais peut-être ces confidences, ce franc aveu ne te satis-font pas. Je ferai davantage pour toi. Infidèle au pacte de silence que les femmes observent toutes ensemble envers l’homme, je te livrerai leur secret. Sache-le, si hautaines d’aspect qu’elles soient, si fringantes souvent, depuis leurs souliers lustrés qui les arment de sombres éclairs, jusqu’à leur tête haussée de plumage et de fleurs, elles ne possèdent rien sans toi, elles attendent tout de toi. Le secret que je t’ai promis et qui trahit les femmes, le voici, mon amour : S’il te plaît de t’assurer de leur passion, de leur attachement, retire-leur un instant ton coeur, tourmente-les, rends-les jalouses, infuse en elles le doute, fais-les souffrir, fût-ce un peu, fût-ce à peine, et ces fronts contents et fiers ploieront sans force sous le joug affreux de la confiance perdue, et des pleurs calmes et stupéfaits descendront sur ces beaux visages, et tu ne verra, plus devant toi que l’Ève lamentable qui est née humblement du corps généreux d’Adam.
N’abuse pas du secret que je t’ai livré ; sois bon. Aime comme tu peux, pauvre homme, toi si ardent mais si pauvre en amour, et laisse-toi aimer selon la sagesse des femmes, dont « l’instinct de puissance est un instinct de protection», comme l’eût pensé Pascal, et songe qu’elles donneraient leur vie avec une véhémence allègre pour ne jamais voir, même quand tu as tort, sur ton visage digne d’orgueil, l’expression décontenancée de la confusion, de la tristesse, et les larmes du petit garçon que tu fus… (p164/165)
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Et la porte s'ouvrit, et tu vins, et tu fus là. Dans l'ombre tu me tendis ta main timidement, et moi aussi je t'offris la mienne avec tristesse et confusion, et nous fûmes comme ceux qui vont mourir, qui se confessent tout l'un à l'autre en silence, s'emparent spirituellement l'un de l'autre, et par anticipation se sont tout avoué et tout pardonné.
Et c'est en effet un grand aveu et un grand pardon d'être seuls ensemble, avec l'intention du bonheur, dans une chambre secrète, fermée comme un tombeau.
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… C’est un beau mystère, mon amour, qu’un visage qui, par son naturel, sa gravité, son enjouement, se donne l’air aux yeux de tous de s’allier à la vie présente, aux circonstances du moment, alors qu’enveloppé de son obsession il est éloigné de l’univers et s’en va sans cesse regoûter à un secret bonheur, – précis et limité comme la lune ronde sertie d’obscur indigo, – mais dont il se nourrit avec une infatigable répétition. C’est ainsi que par la mémoire et le délice je suis plongée dans notre heure heureuse, autant que le pigeon affamé dans son écuelle rayonnante de grains radieux. Je fais avec minutie et avec ordre ce repas de l’âme. (p3)
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Au seuil des paradis, à l'entrée de tout bonheur, aux portes des chambres heureuses, ne croyons-nous pas voir toujours cet énigmatique ange italien, qui cri. le doigt posé sur les lèvres, le regard engagé dans le splendide avenir, et, sous sa longue robe aux plis pesants, un pied qui déjà, mais à peine, se soulève, car le fallacieux promeneur sait bien que la persuasion et l'insistance sont immobiles là est son charme, sa dangereuse magie.
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D'une manière confuse, il concevait qu'à son âge, partir pour le bonheur, cela offrait d'inquiétantes difficultés. Le bonheur, pays attirant, certes, d'un appel irrésistible mais nulle part indiqué ! Sans horaires, sans gares, sans trains se dirigeant vers ces ineffables contrées, il ne voyait plus bien le lieu du départ ni le lieu d'arrivée.
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Vidéo de Anna de Noailles
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Jeanne Perdriel-Vaissière 1:17 - Marguerite Burnat-Provins 1:54 - Hélène Picard 4:05 - Jean Dominique 5:16 - Lucie Delarue-Mardrus 6:11 - Anna de Noailles 8:25 - Renée Vivien 9:41 - Générique
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Référence bibliographique : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908.
Images d'illustration : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908. Marguerite Burnat-Provins : https://christianberst.com/en/artists/marguerite-burnat-provins
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
Site : https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html
#PoétessesFrançaises #PoèmesDeFemmes #LittératureFrançaise
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