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"Deviens qui tu es". Telle est la quête de Laurence Nobécourt (qui pour l'occasion se réapproprie son prénom, renonçant au "Lorette" qui la désigne depuis toujours). Mal dans sa peau depuis l'enfance, au propre comme au figuré puisqu'elle a longtemps souffert d'un eczéma envahissant, elle a trouvé sa voix, sa voie, celle de la guérison, dans l'écriture. Née dans une famille bourgeoise et rigide, elle adore sa mère qui pourtant ne la désirait pas et lui manifeste bien peu d'attention, incapable d'assumer ce rôle maternel. Sans savoir à ce moment qu'elle serait son viatique, la petite se réfugie déjà dans l'écriture : "on ne guérit jamais tout à fait de ses blessures, mais l'écriture les désactive". Le chemin est encore long et éprouvant avant de découvrir le sens de la vie, et il sinue entre la dépression, les champignons hallucinogènes, l'aliénation sexuelle, les lectures, l'amour. Et toujours l'écriture, le Verbe et la foi chrétienne, qui ne font qu'un et la soutiennent inlassablement dans sa lutte pour se trouver elle-même et pour enfin opérer la séparation salvatrice qui fera d'elle une individualité à part entière: "Plus je vieillis, plus il m'apparaît à quel point – et même de façon extravagante – l'enfance nous conditionne et nous marque. Qu'il faut peut-être toute une vie pour s'en libérer et devenir alors seulement soi-même, enrichi de tout ce dont on s'est défait, qui nous a constitués et modelés", ou encore : "Il est bien difficile à qui n'a pas visité en profondeur la nature de ses propres enjeux psychiques de comprendre et d'admettre que la seule possibilité qu'il reste parfois de manifester son amour à l'égard d'autrui est de mettre ce dernier à distance. Quand bien même il s'agirait de sa propre mère".
Laurence Nobécourt se livre dans une mise à nu totale, impressionnante de sincérité : une histoire de vie entre exaltation et mélancolie, ombre et lumière. Son parcours est une quête de la connaissance de soi à la fois philosophique, psychologique, spirituelle voire mystique, qu'elle nous offre dans un récit intense et émouvant. Un texte (un peu trop) exigeant, à l'image du chemin qu'elle a parcouru vers l'amour et la liberté. "De roman en roman, à travers la force de la fiction, j'ai mis au jour un récit de mon histoire dont la vérité a fait sens au point que le corps la reconnaisse et ouvre le passage au vivant et à la guérison. [...] Devenir auteur, c'est s'affranchir de l'esclavage d'un récit qui nous enferme et nous fixe de façon mortifère. C'est, phrase après phrase, ouvrir le passage de la mer Rouge qui nous libère chaque fois d'une fiction plus ancienne pour, de texte en texte, atteindre progressivement à la vérité de nous-mêmes".
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Qu'il est paradoxal et frustrant d'avoir tant de mal à parler d'un livre qui m'a tant parlé.

C'est qu'elle vole haut cette Lolo là, et quand elle murmure que notre prénom commun signifie « l'or en soi » dans la langue des oiseaux*… je me dis qu'on va faire dans le perché, c'est sûr.

Depuis toujours Lorette Nobécourt écrit. Pour elle. Quête de reconnaissance, quête de vérité, système de survie fondamental. Et puis, au sortir de la nuit, une fois énoncées les violences du passé et apaisées les distorsions en son être, voici enfin l'écriture de Laurence, comme un don de transmission d'harmonie et de lumière.

« J'ai tout perdu, mais j'ai retrouvé mon nom ». Dans cette merveille de témoignage inspiré, Lorette redevenue Laurence revient sur sa longue traversée spirituelle. Une lumineuse réflexion sur son lien à l'écriture, à la fois intime et d'une profonde universalité, que je ne suis pas près d'oublier.

Ҩ

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour ce ça-crée* cadeau.



* Mais qu'est-ce donc que cette "langue des oiseaux" ? Pour ma part j'en ignorais tout. Amoureux des mots, jetez un œil, c'est amusant et passionnant :
https://www.projet-voltaire.fr/origines/le-sens-cache-des-mots-ou-langue-des-oiseaux/



Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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"J'ai échangé mon enfance contre mes livres. Chaque fois que j'écris, j'en récupère des bouts, des bouts d'enfance qui me restaurent dans mon intégrité." (p. 171)

Lecture coup de poing...d'une exigence et sincérité confondantes !....

J'avais lu avec enthousiasme de cette auteure, deux autres textes qui avaient retenu mon attention: "Patagonie intérieure", et "La vie spirituelle", avec quelques thèmes récurrents que nous retrouvons dans son dernier ouvrage, qui semble toutefois beaucoup plus personnel ou intimiste... L'écriture qui l'a sauvée de la maladie, du suicide, un eczéma invalidant pendant sa petite jeunesse et durant de longues années..
des dysfonctionnements familiaux , un milieu bourgeois , rigide et toxique...la souffrance intense d'une enfant pas désirée...Et la passion des histoires, des mots pour survivre, se construire en dépit de...et malgré que ...!

L'écriture, outil vital de résilience...et de reconstruction ainsi que deux autres axes qui ont maintenu à la verticale, l'auteure blessée: la naissance de sa fille , de son fils, ainsi que sa foi...L'Ecriture reste toutefois sa colonne vertébrale première , avant de devenir "mère"..à son tour,.dans le très noble sens du terme !

"Sans aucun doute a-t-il, lui comme d'autres, nourri ma colère. Ce que cette vive émotion peut porter de beauté, je voudrais le dire ici. Lorsque la colère est colère de survie. Et qui est peut-être celle à partir de laquelle j'ai écrit faute d'être capable de la dire." (p. 106)

Des années de mal de vivre, d'eczéma ( un corps manifestant la douleur d'une enfant non désirée, en manque d'amour et de reconnaissance ), de quête, de thérapies multiples, jusqu'à la lecture de Castaneda, la prise de champignons hallucinogènes...pour trouver un début de sérénité , aller au bout de cette quête, connaissance de soi , qui demanda à l'auteure
tant de temps, de doutes, de périodes dépressives et de travail sur soi!!...Et l'Ecriture, le Verbe qui sauvent littéralement Laurence Nobecourt, ainsi que ses lectures, ses auteurs de prédilection, qui se révèlent être comme des alliés, des "tuteurs" indispensables et indéfectibles !...

"Il est bien difficile à qui n'a pas visité en profondeur la nature de ses propres enjeux psychiques de comprendre et d'admettre que la seule possibilité qu'il reste parfois de manifester son amour à l'égard d'autrui est de mettre ce dernier à distance. Quand bien même il s'agirait de sa propre mère. "(p. 71)

Une mise à nu exigeante...qui ne peut que forcer l'admiration , tant cette longue bataille éprouvante pour se connaître "soi"...et avancer, Laurence Nobecourt l'a vécue dans "ses tripes"..peut à notre tour, tous nous éclairer, sur une meilleure connaissance de soi comme affiner notre compréhension de l'Humain...!!

"Les mots me protègent en même temps qu'ils m'exposent. A cause des mots et grâce à eux, je me sépare et je m'unis. (...)
Car l'écriture rend visible l'indicible, elle découvre le double fond, traque le secret, débusque le non-dit, dévoile cet outre-monde qui nous regarde par les fenêtres de la nuit.Par elle surgit tout ce qui fut perdu. Elle est miracle, et je lui dois la vie." (p. 9-10)

Une lecture très dense, tonique, constructive... qui nous offre le parcours exigeant d'une auteure, dans une quête spirituelle, psychologique, intellectuelle, affective et littéraire ... et tout cela à travers l'exigence suprême de son travail d'ECRIVAIN !....
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Première lecture pour moi de cet écrivain (elle tient au genre neutre et je respecte cela) ce ne sera sans doute pas le dernière. Outre que le fil conducteur de ce livre (qui n'est pas un roman ni un essai mais plutôt une introspection très argumentée) s'appuie sur l'écriture comme moyen de survivre et de vivre, j'ai trouvé son style riche et foisonnant, et ses réflexions toujours pertinentes et très riches, ouvrant sur de nombreux domaines. D'ailleurs j'ai souligné ou coché moult lignes et paragraphes, tant parfois je me reconnaissais (comme auteure ou comme humaine) dans ses mots ou dans ses pistes de recherche. Je ne vais pas évidemment les citer tous, mais j'ai été admirative devant la façon dont elle mettait en lien l'écriture et la résilience, la désactivation des blessures d'enfance, la présence/absence au monde de celui ou celle qui écrit, la réalité créée par le récit, et tant d'autres aspects de cette exploration intime qui ne peut que faire écho à toutes les questions que se pose un écrivain. Ce texte, toujours plein de finesse et de précision, essaie d'aller au fond des choses, avec le plus d'honnêteté possible, et cela le rend souvent très émouvant, et surtout authentique. Il est impossible d'évoquer en seulement quelques lignes la diversité des sujets abordés par Laurence Nobécourt, qui livre ici plus que son expérience, c'est-à-dire son âme et sa construction au fil des années. Une phrase pour finir qui me semble dire bien plus en peu de mots : "Les livres sont des portes qui ouvrent des mondes à l'intérieur de soi". Merci à Masse Critique pour cette magnifique découverte.
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Rendons grâce à l'écriture, car elle a sauvé Laurence Nobécourt. Victime d'un départ malheureux dans l'existence lui causant des troubles psychiques et physiques, cette dernière s'est réfugiée très tôt dans l'écriture, la fiction et l'imaginaire pour tenter d'échapper à un univers familial tourmenté dans lequel elle ne s'est pas sentie accueillie ni reconnue. "Le chagrin des origines" raconte comment la voie du verbe que sont l'écriture et la littérature lui a permis d'échapper à la folie ou au suicide, d'accéder à une profonde connaissance d'elle-même et comment cette voie l'a conduite à l'apaisement et à la douceur d'une paix intérieure. J'ai aimé la langue puissante, intense et fluide de ce texte autobiographique. Bâti sur un subtil équilibre entre douleur et joie, le récit est le témoignage d'un écrivain doté d'une conscience aigüe de la réalité et d'une profonde connaissance de soi. Laurence Nobécourtnous raconte avec sincérité, justesse et mesure les multiples épreuves qu'elle a endurées. J'ai été impressionné par les nombreux passages sur l'écriture, « ce fil écarlate du vivant », et les paradoxes qu'elle implique. Écrire « ce qui ne peut se dire, ni se taire », écrire pour rendre « visible l'indicible », ou encore « qu'à se retirer du monde pour écrire, on n'est jamais autant présent à lui. » Tout aussi intéressant, l'écrivain nous parle de l'écriture comme outil de connaissance de soi. « Plus on se connait, moins on fait chier les autres », lance-t-elle, car moins les autres sont une menace et plus on les reçoit. Depuis notre enfance, on est sous l'influence d'un discours porté sur nous par nos parents ou d'autres adultes. On est tellement pris dans leur projection qu'on peut se demander si l'on connait nos propres désirs. Il est fondamental de récupérer sa parole, sa langue, son désir et l'écriture est un formidable outil pour cela. Je terminerai en parlant de la force spirituelle du verbe qui a tant nourri l'écrivain dans sa longue renaissance à l'écoute du divin. C'est l'occasion de nombreux passages relatant ses expériences mystiques qui évoluent de l'exaltation vers une ferveur authentique et apaisante. En raison d'une défiance toute personnelle envers les gens d'Église, j'ai été moins séduit par cet aspect du récit, mais y reconnais néanmoins une dimension essentielle dans l'accomplissement et l'épanouissement de tout être humain. "Le chagrin des origines" qui se transmue au fil des pages en l'amour de ce qui va advenir est une formidable façon de nous faire aimer l'écriture et celle de son auteur en particulier.
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Je vis le même paradoxe que "LoloKili", une incapacité à mettre des mots sur ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre. Et pourtant il m'a ébranlé car il s'est adressé à quelque chose de profond en moi. Mais quelle frustration à ne pouvoir le faire ressortir. La même frustration et incapacité que l'ai ressenti, il y a des années, à la double lecture du livre "Je est un autre" de Maurice Zundel.
Il me semble que de livre en livre, l'auteure se découvre, grandit et ... se sauve.
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Limpide, lumineuse, ancrée, l'écriture de Laurence Nobécourt (et non plus Lorette comme mentionné sur la page de présentation Babelio) va droit au coeur et aux tripes. Je n'ai jamais rien lu d'aussi pertinent sur la nécessité d'écrire pour tenir debout, pour élever l'âme et l'esprit. Laurence nous confie sa vie, ses tourments, ses victoires, sa liberté conquise à la souplesse du poignet, toujours animée par une quête inlassable de sens.
Que de résonances avec ma motivation à écrire depuis mon plus jeune âge, la feuille blanche étant le refuge indéfectible des joies et des peines. Presque chaque page recèle une phrase, une idée, une vérité qui nourrissent la pensée, suscitent le questionnement, apparaissent comme une évidence. Ce livre est un cadeau, un encouragement à prendre la plume, à plonger en soi et à réémerger délesté d'une trace destinée à soi-même ou à autrui. Écrire suppose une volonté d'introspection, absolument recommandée à une époque où nous nous essoufflons à vouloir saisir le temps qui nous échappe encore et toujours.
Après l'exaltation, le silence intérieur d'un plein profond.Le feuillet inséré entre les pages est couvert de numéros, codes de passages vers une approximation de l'être que l'écriture ne cesse de préciser sans jamais y parvenir. Mais le chemin aguiche, intrigue, saisit.
J'ai terminé la lecture, la progression continue. Le livre refermé, tant de voies ouvertes, tant de voix possibles. Une pensée me vient : que saura encore écrire Laurence Nobécourt après ce texte complet? Heureusement, je suis entré dans son Uni-Vers avec Le chagrin des origines. J'ai rencontré un écrivain dans sa quintessence, légère d'avoir traversé tant de tempêtes.
Je vous confie une clé du code -170-,
"On ne guérit jamais tout à fait de ses blessures, mais l'écriture les désactive."


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Je ne connaissais pas l'auteur (e). le titre de l'ouvrage : « Le chagrin des origines » est une invitation à découvrir le livre en même temps que par association s'impose à notre mémoire le titre des belles pages de Stig Dagerman : « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier. » La bande-annonce conforte notre intérêt avec le beau visage épanoui de l'écrivain, en contraste avec des photos antérieures plus tourmentées. Il ne s'agit pas d'un roman, mais bien d'un récit et la quatrième de couverture nous confirme que cette sérénité acquise l'a été au terme (?) d'un long chemin douloureux dont les étapes sont déjà inscrites dans des publications antérieures sous des noms différents : Lorette Thibout, puis Lorette Nobécourt, avant de devenir Laurence Nobécourt.

On comprend alors qu'il s'agit bien d'un livre initiatique, marqué par l'écriture d'une vie à la recherche de son sens au prix d'une grande souffrance qui ne peut être transformée que par l'écriture même, et c'est là le fil conducteur, le message essentiel de l'auteur qui n'a de cesse de vouloir le faire partager à ses lecteurs , et dont on sait qu'elle anime depuis des ateliers d'écriture. Nul doute que l'ouvrage trouvera un écho chez beaucoup de nos contemporains, d'autant que l'épine irritative initiale, l'épine dans la chair est bien physique sous forme de démangeaisons intolérables qui ont d'ailleurs fait l'objet d'un premier roman (La Démangeaison, 2009). La mise à nu s'imposait avec la volonté exprimée tout au long du livre de mettre les maux en mots.

Rien à voir avec l'autofiction, mais plutôt avec l'auto-analyse. Evidemment cela n'est pas très nouveau, mais les références dans la littérature passent plus souvent par l'intermédiaire d'un « tiers instruit »,et l'on a en tête le livre de Marie Cardinal : « Des mots pour le dire », ou encore celui de Pierre Rey : « Une saison chez Lacan », et tant d'autres, avec par exemple pour leur qualité pédagogique ceux plus récents d'Irvi Yallow, psychiatre qui avec l'art du romancier montre l'intérêt du psychothérapeute pour prendre des raccourcis dans ce chemin douloureux de la quête des origines. Mais ici ,on comprend vite que l'invitation est celle d'un « travail personnel » qui multiplie les expériences guidées par les rencontres et les lectures : la philosophie (de Lao Tseu à Jean Louis Chrétien en passant par Spinoza, et curieusement Henri Maldiney, plusieurs fois cité et non référencé, la poésie (avec deux références essentielles, l'autre soi japonais : Yazuki,et le poète argentin Juarroz Roberto), les mystiques
(Hildegarde de Bingen), les champignons hallucinogènes... La liste des ouvrages utiles et très éclectiques se trouve à la fin du livre. On y retrouve un grand classique sur le sujet des rapports entre le corps et la psyché de Joyce Mc Dougall, et on n'est pas surpris d'y retrouver Groddeck et Jung, dans une approche qui est en réalité au fond très syncrétique, ce qui en fait à la fois l'intérêt par l'expérience des détours, et la fragilité par le flou des mots justement : Vérité, Lumière,Spiritualité…

Les mots ont leur importance, même s'il faut parfois utiliser des mots-valises dans la recherche d'une vérité qui reste toujours en tension entre les extrêmes : ainsi les rapports avec sa mère que l'on qualifierait volontiers de « hainamour » pour reprendre les termes de Lacan.

Au total, véritable guide du routier, marqué par une personnalité attachante, sur le chemin de la vie chaotique avec pour conclure, deux lectures qui pourraient le compléter : « Ecrire »  de Marguerite Duras, cité en exergue pour reprendre l'invitation à l'écriture, Saint-Augustin pour le viatique final : « Aime et fais ce que tu veux » et : « Deviens qui tu es. »
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