Lorette Nobécourt reçoit une bourse pour aller sur les lieux de son roman en cours: la Patagonie. Il y a pire! Elle part donc, seule, et observe son voyage.
Le titre remplit bien son rôle car ce voyage, justement, est autant intérieur que physique et le texte passe sans cesse d'une observation ou une sensation à une réflexion, comme si la narratrice se devait sans cesse d'expliquer, analyser, tout ressenti, et c'est d'ailleurs ce qui m'a gênée, bien que je sois d'habitude intéressée par l'introspection.
Presque tout au long de ce long voyage en direction de la Terre de Feu, où elle finira par abandonner un moment toute critique, elle se trouve dérangée par ses compagnons de route: famille nombreuse, Américains envahissants, jeune fille rieuse, fou, bavard... tout est prétexte à agacement, critique, moralisation et je n'avais qu'une envie, c'était de lui dire de se détendre, de faire abstraction, de RESPIRER ce voyage, le goûter,
nous le donner à sentir, à voir,
nous donner ce goût de liberté et d'espaces que malheureusement, je n'ai pas ressenti un instant en lisant ce texte.
Personnellement, je n'ai pas pu vivre ce voyage comme je l'aurais voulu, qu'il soit extérieur et intérieur, car même si j'ai trouvé quelques-unes de ses réflexions intéressantes, les autres m'ont soit déplu soit laissées de marbre, peut-être par incompréhension.
Elle cite
Cendrars et donc je finirai en disant que
Cendrars éveille beaucoup mieux en moi l'esprit du voyage.