AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 124 notes
5
8 avis
4
9 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Voici une BD tout en bichromie adapté d'un roman de Claudie Hunziger. A noter que cette autrice alsacienne est également une artiste plasticienne. La nature est au centre de son oeuvre.

On assiste à une histoire vraie où je reconnais les lieux de ma région natale à savoir l'Alsace. Il est vrai que les massifs vosgiens recèlent encore de beaux cerfs qui tentent de survivre face à la chasse et à la politique pour le moins destructeur de l'ONF que dénonce d'ailleurs l'auteure plus ou moins subtilement.

J'ai beaucoup aimée ce rapport à la nature que je n'avais pas ressenti depuis un film nommé « Into the Wild » qui m'avait beaucoup marqué en son temps. Il y a quelque chose de vraiment puissant qui se dégage de ce récit et de ces images impressionnantes de beauté.

C'est une lecture qui sort des sentiers battus mais qui n'en demeure pas moins très intéressante pour peu que l'on s'intéresse à Dame Nature et aux derniers animaux sauvages. La fin de ce récit est juste horrible dans le genre boucherie de viande sauvage et nous pose beaucoup de questions qui demeurent légitimes. le rôle de régulation de l'ONF est remis en cause assez sérieusement sur fond de petits arrangements entre notables et chasseurs.

Cette BD est une belle procession à l'état sauvage pour peu que l'on soit à l'affût de l'observation dans des caches au milieu des bois. le chant du brame n'aura plus aucun secret pour vous après cette lecture.
Commenter  J’apprécie          580
Je n'ai pas spécialement aimé le roman, qui faisait à mon goût, trop documentaire mais la couverture du roman graphique m'a attirée et je ne le regrette pas. de majestueux cerfs en mouvement en fondu bleu qui donne la sensation au lecteur d'être dans dans le décor et d'y faire fonctionner ses cinq sens. le questionnement restera le pour ou contre à réguler ces cervidés. Une illustration magique et inoubliable !
Commenter  J’apprécie          320
Une magnifique immersion dans la faune des Vosges. Un enthousiasme encore augmenté par le fait que je n'avais pas du tout entendu parlé de ce roman graphique sorti en août 2021 malgré ses atouts !

Pour commencer, c'est une adaptation du roman de Claudie Hunzinger portant le même titre, avec lequel elle avait remporté le prix Décembre en 2019, donc avant d'être mise en avant avec le prix Femina qu'elle a reçu en 2022. La lecture de cette adaptation et des extraits de l'émission radiophonique l'heure bleue en fin de livre donnent envie de découvrir cette autrice.

Ensuite, les dessins sont superbes, notamment sur les représentations d'animaux sauvages. Ils sont intégralement réalisés en bleu et blanc avec quelques pointes de rose en raison d'une observation souvent nocturne. Ce choix chromatique donne un sentiment de calme, hors du temps.

Enfin, le discours permet de mieux comprendre les intérêts en jeu dans la préservation ou destruction des écosystèmes des forêts entre ONF, chasseurs et autres acteurs prêts pour certains à faire des compromis pouvant aller jusqu'à la compromission. A découvrir !
Commenter  J’apprécie          259
Après deux jolis moments de lecture avec « La langue des oiseaux » et « Un chien à ma table », je m'étais promise de revenir vers Claudie Hunzinger avec « Les Grands Cerfs ». Quelle n'a pas été ma surprise de voir son adaptation en bande dessinée.
Préférant les mots des auteurs et mes propres images, c'est un genre littéraire que je lis peu. Mais en feuilletant le livre, j'ai été attirée par la douceur des couleurs à dominante de bleu, par la couverture où deux cerfs observent le lecteur nous invitant à les suivre et l'économie de mots justement.

*
Cette histoire se passe au coeur des forêts vosgiennes, dans une ancienne métairie isolée dans la forêt qui surplombe la vallée.

Pamina décide de quitter Paris avec son compagnon Nils et de se réfugier à la campagne, loin du stress, du bruit et la promiscuité de la capitale.

« Donc, nous nous situons entre la forêt, la vie sauvage, et le village qui est en bas. Nous sommes entre ces deux mondes... Au départ, on se dit que c'est une position inconfortable. Mais c'est un inconfort essentiel, parce qu'on ne quitte pas le monde humain, parce qu'on approche le monde animal et l'on s'aperçoit qu'entre les deux, il n'y a pas de mur, pas de frontière. »
Claudie Hunzinger, L'Heure bleue

Là vit une harde de cerfs que photographie Léo. Très discrets, Pamina n'entend que leurs brames qui résonnent dans la forêt. Elle aimerait s'en approcher et les observer.

« Les voir, c'est voir l'invisible. »

*
La grande place faite aux illustrations, les tonalités de bleu, l'économie de mots, apportent une douce sensation de sérénité, d'apaisement, de silence.
Je me suis prise à observer minutieusement les dessins, l'harmonie des couleurs pastel, et tout doucement, j'ai dérivé vers un espace hors du temps où j'ai été sensible aux odeurs délicates des bruyères, au bruit du vent dans les feuillages, au chant des oiseaux, aux craquements des branches, à la caresse froide des flocons de neige sur mon visage.
Consciente d'être seulement invitée, je me suis fondue dans la forêt et là, un monde plein de magie et de mystère s'est dévoilée.

« Il faut savoir disparaître pour que l'autre s'approche de vous. Et là, tout un monde apparaît. »

Léo explique à Pamina comment se rendre invisible pour ne pas les déranger et les contempler à loisir. La jeune femme, fascinée par les cerfs, va s'engager dans un combat contre les chasseurs et L ONF qui soutient l'industrie du bois en fixant les quotas de cervidés à tuer.

*
Par des teintes d'un bleu tendre allant jusqu'à l'indigo et le bleu-nuit, Gaétan Nocq restitue remarquablement l'atmosphère contemplative et douce du récit, la beauté de cette nature sauvage qui évolue suivant les saisons, la sensation d'espace et de liberté, la majesté des cerfs. Les dessins sont magnifiques, la douceur du tracé et les couleurs vaporeuses presque translucides, entraîne le lecteur vers un univers onirique et poétique.
C'est un récit instructif sur le roi de nos forêts, on apprend beaucoup sur son comportement, sa vie sociale, son mode de vie, ses habitudes, son habitat, le cycle de ses bois, …

Mais l'atmosphère s'alourdit au fil des planches dont certaines se recouvrent de rouge et viennent rompre ce lyrisme visuel et montrer aussi la réalité : elles instaurent alors un climat radicalement différent, angoissant, brutal. Elles dénoncent la gestion ambiguë des forêts par L ONF, l'objectif de rentabilité des propriétaires forestiers, l'exploitation irresponsable des ressources de ces espaces naturels.
Tout cela entraine la dégradation et la destruction des écosystèmes, la disparition des espèces et la réduction de la biodiversité.

Léo initie Pamina à l'affût mais entre la jeune femme et le photographe animalier, un mur va se dresser au sujet de la chasse. Un débat intéressant où il est question de respect de la vie animale, de préservation des espèces sauvages, de laisser la Nature s'autoréguler ; ou, au contraire, de contrôler et de réguler la faune en surnombre par la chasse.
Pourtant, certaines dérives comme la chasse aux trophées amènent les chasseurs à « prélever » les plus beaux spécimens. En agissant à l'inverse de la sélection naturelle, en éliminant les meilleurs reproducteurs et les animaux en bonne santé, ils désorganisent complètement les groupes sociaux et fragilisent l'espèce.

« Alors tu penses que les chasseurs régulent … Eh bien moi, je suis pour le renard qui emporte le faisan ou le petit lapin dans sa gueule. Je suis pour le blaireau qui, en creusant, capture le campagnol ou la taupe… »

*
« Les grands cerfs » est un magnifique récit initiatique, touchant, poétique, instructif où l'on sent derrière les dessins de toute beauté de Gaétan Nocq, les idées et le combat de Claudie Hunzinger pour une meilleure coexistence entre l'homme et la faune.
Un très beau plaidoyer pour la vie sauvage que je vous invite à découvrir.

***
Un grand merci à Fanny (@Fanny1980) qui m'a fait découvrir ce bel album.
Commenter  J’apprécie          140
J'ai été séduit par le graphisme, c'est réalisé au crayons de couleurs, sans doute aquarellables, ou rehaussé d'aquarelle, cela donne une ambiance feutrée, on est dans les Vosges, en pleine campagne. La gamme de couleur bleuté, les teintes subtiles appuient le silence des lieux, les bruits de la forêt, le graphisme nous incite à tendre l'oreille, entendre le brâme d'un cerf au loin, qui résonne dans la haute vallée, transformé par la neige et la brume, absorbant les aigus.
C'est l'histoire d'une rencontre avec la faune, Pamina découvre cet univers sauvage, la faune qu'il faut apprendre à approcher, c'est comme un récit initiatique, mais il faudra remettre les pieds sur terre. Pamina va découvrir un univers finalement très règlementé, codifié, où le sauvage n'a pas sa place : société de chasse et d'exploitation forestière se cotoient, s'allient ou s'oppose, régulation des espèces, les fameux prélèvements, et les animaux n'ont rien à dire, même là où l'humain semble absent, c'est lui qui domine tout.
Cette bande dessinée est l'adaptation du roman du même nom de Claudie Hunzinger. C'est un récit naturaliste et zoologiste en apparence et finalement, c'est surtout un cri de colère, un livre militant. l'initiation au monde sauvage va être brutalement interrompue, parce qu'il n'est plus qu'une façade.
Cette lecture remue, j'ai aimé cette façon de nous amener, tout en douceur dans le monde des Vosges, dans la nature, pour mieux nous secouer et nous émouvoir, c'est un récit écologique fort, mais qui ne tombe jamais dans la caricature, au contraire, il reste toujours sur le sensible, il écoute les différents points de vue, il ne cherche pas à donner de leçon, il raconte les choses simplement telles qu'elles sont.
Une lecture belle et qui donne à réfléchir, un bande dessinée à découvrir.
Commenter  J’apprécie          140
Absolument fantastique, belle histoire et la nature rentre en nous …
Les grands cerfs sont posés dans chaque vignette, imposants, intrigués et prêt à fuir, c'est ce que l'on voit du guet, de l'affût construit pour les photographier.
Pamina apprend tout de ces cerfs grâce à Léo, au coeur de ces montagnes des Vosges, de ces forêts impalpables, de ses rencontres avec des chasseurs et malheureusement à la trahison de l'homme.

Un voyage de bleu, des dessins ouatés, des silences, du crayonné coloré, de la vigueur et du rythme font de ce roman graphique une belle synthèse de notre environnement.
Sur les traces de ces magnifiques animaux, qui disparaissent trop vite.
Un récit sur la fin de l'auteure, un entretien avec Laure Adler dans son émission radio l'heure bleue.
Elle est sortie du bois accompagnées de ses amis arbres et animaux dans ce studio car eux ne pouvaient pas parler !
Commenter  J’apprécie          120
J'ai beaucoup aimé le dessin : Les planches sans paroles ; Les ambiances de forêts ; et le petits dossier en fin de BD. Un pur régal pour mes yeux.
Par contre je n'ai pas été emballée par l'histoire ni le ton très professoral; j'ai trouvé tout cela trop abrupt, trop factuel. Et ça cassait toute la poésie visuel.
Une lecture en demi teinte
Commenter  J’apprécie          70

Avez-vous déjà goûté au plaisir inégalable de l'affût ?

A l'excitation de l'attente silencieuse, tous vos sens en alerte au moindre mouvement, au moindre pépiement, à l'osmose qui se crée avec la nature au sein de laquelle vous vous êtes blottis, à cette envie irrésistible de vous fondre dans le paysage et enfin à la beauté magique de cet instant de la rencontre.

Quelque soit la réponse, de toute façon ce livre est pour vous.

Les grands cerfs de Gaëtan Nocq est un album merveilleux tout en bleu pour rendre hommage non seulement à celle que l'on surnommait justement la "ligne bleue", mais aussi à des animaux parmi les plus majestueux qui soient, ces fameux grands cerfs.

Avant de tomber sur cette belle couverture dans ma librairie, je n'avais même jamais entendu parler du roman éponyme de Claudie Hunziger.

L'histoire nous emmène dans les pas de Pamina, jeune femme qui vient s'installer au fin fond des Vosges. Elle va croiser sur sa route Noé un photographe animalier qui va l'initier à l'affût. Pamina va alors être totalement fascinée par une harde de cerfs.

Une histoire qui nous parle évidemment de l'impact des actions de l'homme que ce soit par la chasse ou par l'exploitation forestière sur l'équilibre précaire de ce milieu naturel qu'est la forêt.

Mais bien plus que cela, le point fort de cet album reste la force et la beauté de ses fabuleuses illustrations qui se révèlent fascinantes page après page.

Un magnifique album à ajouter à sa bibliothèque.
Commenter  J’apprécie          70
Une oeuvre bleue. Presque comme des cyanotypes.

C'est la couleur qui m'a attirée avant tout. Ensuite je me suis plongée dans cette forêt bleue - la fameuse ligne bleue des Vosges ? - , sur les traces de Pamina, à la recherche des grands cerfs. J'ai admiré cette nature sauvage régie par l'homme et son système administratif. Je me suis émue de la disparition des cervidés sylvestres. J'ai vu rouge, quand la couleur des planches rougeoyait au gré de l'humeur de la narratrice. Enfin j'ai découvert les témoignages de Claudie Hunzinger - l'autrice du roman d'origine - dans l'émission de Laure Adler, l'Heure… BLEUE !

Une ode à la nature servie par un dessin splendide, à la limite de l'aquarelle. Beau.
Commenter  J’apprécie          60
Quelle beauté ! J'ai adoré cette bd aux dessins majestueux. Quel bel hommage à la nature, aux animaux, aux insectes et aux plantes sauvages. Ce livre parle du vivant qui disparaît. N'oublions pas que ce sont aussi nos racines, profondes, et trop souvent méprisées, détruites, sacrifiées sur l'autel de ce grand maléfice, que sont les bénéfices, de l'argent.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (213) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5219 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}