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Paul Adolphe van Cleemputte (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782842056117
62 pages
1001 Nuits (05/09/2001)
3.5/5   14 notes
Résumé :
Conte à la sensibilité délicieusement enfantine et cruelle, Trilby appartient à l'œuvre fantastique de Charles Nodier (1780-1844).
Inspiré par son voyage en Écosse, il puise dans les légendes populaires pour créer le personnage attachant du lutin amoureux et facétieux, Trilby, qui fait le bonheur d'un foyer de pauvres pécheurs. Par cette rêverie romantique, Nodier réinvente la quête du paradis perdu.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Et voilà un conte fort sympathique, que j'ai choisi dans le cadre de l'un de mes cours de licence et que je propose du même coup pour ma première participation au challenge Ecosse. Auriez-vous oublié ce brave Charles Nodier ? le pauvre homme ne suscite pas toujours l'enthousiasme des lecteurs, c'est bien dommage. C'était un Romantique, ami de Dumas et Hugo, qui avait eu la bienheureuse idée de tenir un salon littéraire très prisé à l'époque, le Cénacle. Dans le prologue de la femme au collier de velours, Dumas parle de Nodier en des termes très touchants.

L'écrivain était aussi un naturaliste passionné et amoureux de l'Ecosse qu'il avait eu l'occasion de parcourir. Tout pour me plaire en quelque sorte.

Ce Trilby est donc inspiré par le folklore écossais découvert au cours d'un voyage, et dit-il par une note d'un roman de Walter Scott, lui aussi grand oublié des lecteurs aujourd'hui.

Trilby est un lutin facétieux, se présentant sous les traits d'un enfant, puis d'un viril guerrier, et qui vit dans les cendres du foyer de Jeannie et son mari, le pêcheur Dougal.

Les lutins étaient tenus en haute estime, leur présence au foyer garantissaient une vie simple mais plus facile et plus heureuse car ils effectuaient les menus travaux indispensables à la prospérité de la maisonnée.

Trilby est heureux car il est amoureux de la belle Jeannie, laquelle se laisse parfois troubler par le lutin. Mais la jeune femme, écartelée entre son devoir et la passion qu'elle ressent pour Trilby, se laisse convaincre de faire appel à un moine, lequel prononcera contre le pauvre lutin une formule d'exorcisme. Car pour cet homme religieux, une manifestation du merveilleux est fatalement l'oeuvre du Malin.

Il n'est pas bien facile de déceler quelles furent les réelles intentions de l'auteur en écrivant ce très court conte. C'est une belle histoire d'amour tragique qui peut se lire à plusieurs niveaux. Comme tant d'autres écrivains avant et après lui, Nodier évoque cette éternelle insatisfaction des rêveurs : la vie réelle, si prosaïque et souvent décevante est-elle finalement moins intéressante que la vie rêvée, celle des songes et de l'imagination ? le christianisme (et là aussi c'est un thème souvent repris en littérature) a étouffé et cherché à faire disparaître les vieilles croyances, les divinités païennes et le Petit Peuple, nous privant ainsi d'une part de notre merveilleux, nous amputant d'une partie de notre pouvoir d'imagination. A vous de voir...

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Un conte fantastique du romantique Charles Nodier.
C'est bien écrit mais un peu trop léché, cela en devient ennuyeux.
Quelques belles trouvailles cependant !
Page 27 par exemple quand Ronald le moine parle de la condition monastique. le moine est fait de chair comme les autres hommes et soumis à la tentation.
Et quand il parle des lutins qui chassés par exorcisme des maisons des simples humains viennent hanter les cellules monastiques.
L'histoire d'amour entre le lutin Trilby et la jeune batelière est très fade en comparaison.
L'histoire a bien vieilli à mon goût.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce n'est pas tout que de craindre l'obsession d'un démon et que de prier le Ciel de nous en délivrer. Il faut encore le maudire ! Savez-vous que la charité peut être un grand péché ?
- Est-il possible ? répondit Dougal.
Jeannie se retourna du côté de Ronald et le regarda d'un air plus assuré qu'auparavant.
- Infortunés que nous sommes, reprit Ronald, comment résisterions-nous à l'ennemi acharné à notre perte si nous n'usions pas contre lui de toutes les ressources que la religion nous a réservées, de tout le pouvoir qu'elle a mis entre nos mains ? A quoi nous servirait de prier toujours pour ceux qui nous persécutent, s'ils ne cessent de renouveler contre nous leurs manoeuvres et leurs maléfices ! La haire sacrée et le cilice rigoureux des saintes épreuves ne nous défendent pas eux-mêmes contre les prestiges du mauvais esprit ; nous souffrons comme vous, mes enfants, et nous jugeons de la rigueur de vos combats par ceux que nous avons livrés. Croyez-vous que nos pauvres moines aient parcouru une si longue carrière sur cette terre si riche en plaisirs, dans une vie si recherchée pour eux en austérités et en misères, sans lutter quelquefois contre le goût des voluptés et le désir de ce bien temporel que vous appelez le bonheur ? Oh ! que de rêves délicieux ont assailli notre jeunesse ! que d'ambitions criminelles ont tourmenté notre âge mûr ! que de regrets amers ont hâté la blancheur de nos cheveux, et de combien de remords nous arriverions chargés sous les yeux de notre Maître, si nous avions hésité à nous armer de malédictions et de vengeances contre l'esprit du péché !...
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"L'autre jour, à l'instant où le cercueil d'un de nos frères allait toucher le sol du caveau mortuaire, la corde se rompt tout à coup en sifflant comme avec un rire aigu, et la châsse roule, grondant, de degrés en degrés sous les voûtes. Les voix qui en sortaient ressemblaient à la voix des morts, indignés qu'on ait troublé leur sépulture, qui gémissent, qui se révoltent, qui crient. Les assistants les plus rapprochés du caveau, ceux qui commençaient à plonger leurs regards dans sa profondeur, ont cru voir les tombes se soulever et flotter les linceuls, et les squelettes agités par l'artifice des lutins jaillir avec eux des soupiraux, s'égarer sous les nefs, se grouper confusément dans les stalles ou se mêler comme des figures bouffonnes dans les ombres du sanctuaire. Au même moment, toutes les lumières de l'église... Ecoutez !
On se pressait pour écouter Ronald. Jeannie seule, les doigts passés dans une boucle de ses cheveux, l'âme fixée à une pensée, écoutait et n'entendait plus.
- Ecoutez, mes frères, et dites quel péché secret, quelle trahison, quel assassinat, quel adultère d'action ou de pensée a pu attirer cette calamité sur nous. Toutes les lumières du temple avaient disparu. Les torches des acolytes, dit Ronald, lançaient à peine quelques flammèches fugitives qui s'éloignaient, se rapprochaient, dansaient en rayons bleus et grêles, comme les feux magiques des sorcières, et puis montaient et se perdaient dans les recoins noirs des vestibules et des chapelles. Enfin, la lampe immortelle du Saint des Saints... Je la vis s'agiter, s'obscurcir et mourir. Mourir ! La nuit profonde, le nuit tout entière, dans l'église, dans le choeur, dans le tabernacle ! La nuit descendue pour la première fois sur le sacrement du Seigneur ! La nuit si humide, si obscure, si redoutable partout ; effrayante, horrible sous le dôme de nos basiliques où est promis le jour éternel !... Nos moines éperdus s'égaraient dans l'immensité du temple, agrandi encore par la profondeur de la nuit ; et trahis par les murailles qui leur refusaient de tous côtés l'issue étroite et oubliée, trompés par la confusion de leurs voix plaintives qui se heurtaient dans les écho et qui rapportaient à leurs oreilles des bruits de menace et de terreur, ils fuyaient épouvantés, prêtant des clameurs et des gémissements aux tristes images du tombeau qu'ils croyaient entendre pleurer sur leur lit de pierre. L'un d'eux sentit la main glacée du saint Duncan, qui s'ouvrait, s'épanouissait, se fermait sur la sienne, et le liait à son monument d'une étreinte éternelle. Il y fut retrouvé mort le lendemain. Le plus jeune de nos frères (il était arrivé depuis peu de temps, et nous ne connaissions encore ni son nom ni sa famille) saisit avec tant d'ardeur la statue d'une jeune sainte dont il espérait le secours, qu'il l'entraîna sur lui, et qu'elle l'écrasa de sa chute. C'était celle, vous le savez, qu'un habile sculpteur du pays avait ciselée nouvellement, à la ressemblance de cette vierge du Lothian qui est morte de douleur parce qu'on l'avait séparée de son fiancé. Tant de malheurs, continua Ronald en cherchant à fixer le regard immobile de Jeannie, sont peut-être l'effet d'une pitié indiscrète, d'une intercession involontairement criminelle ; d'un péché, d'un seul péché d'intention...
- D'un seul péché d'intention !... s'écria Clady, la plus jeune des filles de Coll Cameron.
- D'un seul ! reprit Ronald avec impatience.
Jeannie, tranquille et inattentive, n'avait pas même soupiré. Le mystère incompréhenseible du portrait voilé préoccupait toute son âme.
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Jeannie aimait les jeux du follet, et ses flatteries caressantes, et les rêves innocemment voluptueux qu'il lui apportait dans le sommeil.
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Quand tu respires une touffe de thym enlevée au rocher, et que tu sens tout à coup tes lèvres surprises d'un mouvement subit, comme l'essor d'une abeille qui s'envole, c'est un baiser que je te ravis en passant. Les songes qui te plaisent le mieux, ceux dans lesquels tu vois un enfant qui te caresse avec tant d'amour, moi seul je te les envoie, et je suis l'enfant dont tes lèvres pressent les lèvres enflammées dans ces doux prestiges de la nuit.
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Vidéo de Charles Nodier
D'abord érigé à des fins militaires, le bâtiment de la Bibliothèque de l'Arsenal a basculé dès la seconde moitié du XVIIIe siècle dans le champ de la sociabilité savante et mondaine, sous l'égide du marquis de Paulmy qui y constitua une remarquable collection encylopédique à partir de 1756. À sa suite, d'autres hommes et femmes s'illustrèrent à l'Arsenal comme passeurs pédagogiques et culturels, à l'instar de Madame de Genlis, Charles Nodier ou José Maria de Heredia.
Anne-Bérangère Rothenburger, conservatrice à la Bibliothèque de l'Arsenal, vous invite sur les pas de ces illustres, à travers une promenade dans les représentations iconographiques variées (gravures, statues, peintures, photographies…) conservées dans les collections de la BnF.
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