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Citations sur La part des flammes (158)

Quand elle entendait dire que les romans étaient de dangereux objets entre les mains d’une jeune fille, elle ne protestait plus. Puissants et dangereux, oui, car ils vous versaient dans la tête une liberté de penser qui vous décalait, vous poussait hors du cadre.
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Violaine la dévisagea avec émotion. Elle ne savait comment lui dire : " Vous me sauvez, Mary, quand je suis près de vous je sens les ombres noires de ma mélancolie se dissoudre dans votre vivacité, et votre audace me rappelle un temps où la solitude n'était pas un supplice mais un infini de liberté."
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"Dans ce monde, il n'est pas de bonheur possible. Le croire est une illusion."
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- Je trouve que le courage, c'est plutôt de survivre quand on voudrait mourir…
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Sa bouche s'était imperceptiblement tendue comme pour cueillir un baiser, et il eut envie de lui donner ce baiser, d'entrer dans cette douceur, d'être l'inconsolable qui consolerait cette femme.
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Hyacinthe Brunet observait la jeune fille qu’il venait de plonger dans le sommeil hypnotique. La facilité avec laquelle les hystériques se laissaient suggestionner l’émerveillait toujours. Quelle aubaine pour les aliénistes ! Cette voie royale vers l’expérimentation leur avait permis de recréer chaque symptôme de l’hystérie, d’en définir les nuances, de constater la variété des attitudes passionnelles, l’éventail des névroses prenant vie sous leurs yeux comme un théâtre de marionnettes. Hystérie religieuse, pulsions nymphomanes ou criminelles, paralysies disparaissant sur commande, convulsions domptées par un simple murmure… Ils s’étaient tenus impassibles et ironiques devant la scène qu’ils dirigeaient de leurs mots, de leurs gestes, provoquant des hémorragies, des stigmates, des sanglots et des poussées de fièvre. Tels des enfants ouvrant le ventre des poupées, pour chercher le cœur à travers la cire, ils avaient pu ausculter la psyché des femmes, les observer à leur insu, effaçant ensuite les traces de ces effractions de leur mémoire latente. Ils avaient créé ce grand théâtre où les hommes venaient en voyeurs – disculpés par la recherche médicale – se repaître de cette folie des femmes à travers laquelle éclatait toute l’imperfection de leur nature, les vices et les faiblesses inhérents à leur sexe. Bien entendu, il s’agissait de les guérir, de les rendre dociles au rôle que leur assignait la société, et de discipliner les secousses sismiques de leurs corps par la maternité et une sexualité rigoureusement contrôlée.
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Quand elle entendait dire que les romans étaient de dangereux objets entre les mains d’une jeune fille, elle ne protestait plus. Puissants et dangereux, oui, car ils vous versaient dans la tête une liberté de penser qui vous décalait, vous poussait hors du cadre. On en sortait sans s’en rendre compte, on avait un pied dansant à l’extérieur et la cervelle enivrée, et quand on recouvrait ses esprits, il était trop tard. La terre était pleine de créatures saturées d’elles-mêmes qui prenaient plaisir à vous foudroyer pour les fautes qu’elles s’interdisaient, les libertés qu’elles prenaient dans l’ombre, les extases qui venaient mourir près d’elles sans qu’elles se soient permis d’y goûter. Châtier était le tonique qui ranimait leur cœur exsangue.
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Pour les hommes, le risque infectieux venait de la luxure.
Pour les femmes, de ce christianisme qui ordonnait d'aimer les pauvres. Plus la peur des pauvres asphyxiait le haut de la société, creusant l'abîme entre les hôtels particuliers et les taudis, et plus l'injonction de charité se faisait impérieuse, tyrannique.
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Quand le coupé du comte de M. vous avait ramenée chez vous, quelques heures plus tard, votre père ne s’était pas aperçu que vos yeux n’abritaient plus cette lueur d’enfance qui s’attarde jusqu’au soir des noces. Vous vous étiez précipité sur le prie-Dieu de votre mère, implorant Son pardon pour avoir eu foi en cet homme qui venait de vous arracher brutalement ce que nul amour ne pouvait excuser. L’instant d’après vous hantait toujours, quand il avait essuyé quelques larmes hypocrites en jurant qu’il n’avait fait que voler un acompte sur une félicité promise. Il vous épouserait, la chose était entendue, et personne ne devinerait en vous voyant marcher vers l’autel qu’on vous avait dérobé cette part précieuse qui fait la valeur marchande d’une fiancée. Il ajouta qu’il n’avait pas été difficile de vous l’extorquer, qu’il avait connu des victoires plus escarpées et incertaines.
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Tout lire lui avait donné le vertige et une faim grandissante du monde. Elle y avait perdu le peu de déférence qu'on lui avait inculquée. Les livres lui avaient enseigné l'irrévérence et leurs auteurs, à aiguiser son regard sur ses semblables; à percevoir, au delà des apparences, le subtil mouvement des êtres, ce qui s'échappait d'eux à leur insu et découvrait des petits morceaux d'âme à ceux qui savaient les voir. Mais la lecture avait aussi précipité sa chute.
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