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3,67

sur 111 notes
Le monde des rêves est fascinant, complexe. Il m'a toujours attirée. Il est au coeur de ce premier roman de l'auteure, et comme l'indique le très beau titre, intimement lié à la mer.

Nous sommes dans les années 1980, en Bretagne, près de Dinan, dans un village de la côte bretonne. Enogat a quatre fils, à qui elle a interdit d'apprendre à nager et même d'approcher la mer. Pourtant les nuits de ses enfants sont perturbées par des cauchemars mettant en jeu des marins de la fin du 19eme siècle, ainsi qu'un soldat de la première guerre mondiale, et ils se retrouvent hagards le matin, horrifiés par leurs visions nocturnes de crimes, de chevaux sanguinaires sur un champ de bataille, de noyés...

Le texte entrelace donc ces rêves horribles et la réalité. Le lecteur entre très vite dans cet univers étrange, la beauté du style y est pour beaucoup. C'est ce que j'ai le plus apprécié.

Cependant, j'ai moins adhéré à l'idée développée dans l'histoire, exprimée sous forme interrogative par l'un des personnages:" Les blessures et les tragédies pouvaient-elles se transmettre d'une branche à l'autre de l'arbre généalogique, à travers les rêves?" Pourquoi pas, après tout?

Ce qui est un peu agaçant aussi, c'est le fait que les cauchemars sont repris d'un chapitre à l'autre, certes pour les approfondir et en révéler les secrets, mais cette répétition est assez pénible, au fil des pages. De plus, l'enquête menée par Lunaire, un des garçons, est peu crédible.

Néanmoins, j'ai découvert une écriture magnifique, poétique et expressive, et cela me donne envie de lire le roman le plus connu d'elle :"La part des flammes"...
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Benoît , Lunaire , Guidoux et Samson sont les quatre fils de la famille bretonne les Guerendel .
Depuis leur tendre enfance ils ont l'interdiction de s'approcher de la mer , d'apprendre à nager , ce qui n'est tout de même pas chose facile quand on habite Dinan .
L'aîné Benoît pense souvent au moment où il pourra quitter sa famille , les interdictions lui pèsent , le fait d'être l'aîné aussi , il a souvent envie d'un peu plus de légèreté , de liberté , de ne pas toujours devoir être responsable de ses frères .
Mais ce n'est pas tout , les trois grands frères , Samson est encore trop petit et est épargné , font des cauchemars terrifiants , on sent leur mère à la fois aux aguets et impuissante , comme s'il s'agissait d'une malédiction .
Les jeunes garçons vivent une vie normale la journée , la nuit c'est autre chose , ils rêvent de naufrages , ou même pour Guidoux de scènes de guerre .
Petit à petit , quelques indices nous sont donnés , à toutes petites touches , ah quand on évoque la couleur des cheveux d'un des quatre frères , oh on ne comprendra pas tout et c'est là un des points forts du roman , je m'en rends compte après l'avoir lu .
Quand j'ai lu sur la quatrième de couverture le mot litterature fantastique , j'ai eu un apriori et puis au cours de ma lecture , oui je me suis dit qu'il fallait se laisser guider par l'auteur sans trop se poser de questions , et puis oui je me suis laissée entraînée par cette histoire , j'ai été littéralement envoûtée , impossible de lâcher le livre .
Il est question de Bretagne , de marins irrésistiblement attirés par la mer , oh comme ce passage est juste , mais aussi sur les liens familiaux, les amours qui ne tissent malgré les différents entre les familles .
J'ai été avec ces marins jusqu'à Terre - Neuve , je les ai accompagné dans leurs conditions de vie épouvantables mais j'ai ressenti aussi leur soif de liberté , et tout ça par la magie de l'écriture de Gaelle Nohant dont il s'agit du premier roman , j'ai vraiment été étonnée par la qualité de l'écriture , par l'originalité du thème abordé
Gaelle Nohant m'a bluffée et c'est à souligner car j'avais , oui je l'ai déjà dit plus haut , un apriori pour ce genre de litterature .
Je vous le recommande chaleureusement, et la lecture de ce livre m'a donné envie de relire Sébastien et la Marie- Morgane , enfin je ne pense pas que je le ferais mais c'est ça aussi la lecture , créer des ponts , donner envie de lire autre chose et oh j'oublie le principal , comme j'ai envie de retourner en Bretagne , à Saint Lunaire peut - être .
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Les quatre enfants de la famille Guerindel font d'horribles cauchemars depuis des années.
Toujours les mêmes personnages, les mêmes situations.
Grâce au recherches de l'un d'eux, Lunaire, quatorze ans, on va rentrer dans es secrets de famille et s'apercevoir que tous ces rêves sont liés aux ancêtres de la mère.
On est en plein dans l'inconscient transgénérationnel.
C'est une histoire angoissante, complexe. de quoi appréhender de fermer les yeux ce soir !
Entre Dinan et Saint-Malo, on entre dans la vie des marins pêcheurs de la famille.
De vieilles personnes font ressurgir leur passé pour éclairer Lunaire.
Il est difficile de croire que les quatre enfants d'une même famille puissent être aussi fortement impactés par leurs ancêtres, mais l'histoire est prenante et bien menée.
On est dans un univers étrange et captivant servi par une belle écriture au rythme particulier.
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" Les rêves sont nous, parce qu'ils nous parlent de nos désirs et de nos peurs. "

Comment faire quand nos nuits sont traversées de part en part par des mondes souterrains violents et pénétrants ?

Force est de constater que certains détails ramenés de nos cauchemars parviennent à rendre fous de douleur par le biais d'une filiation d'angoisses et de non-dits nos existences délicates. C'est ce qui constitue les existences de quatre frères aux noms improbables : Guerindel, Benoît, Lunaire et Samson dans ce roman singulier qui prend pour décor la côte bretonne actuelle.

Entre récit fantastique et enquête, entre roman intimiste et conte initiatique, il y est avant tout question de démons et d'êtres innocents bloqués dans leur développement.

Le récit de Gaëlle Nohant, comme son titre l'indique, navigue donc entre réalité et rêves, et j'ai mis près d'une centaine de pages à rentrer dans l'histoire tant j'ai trouvé  certains passages longs.
Mais le rythme particulier  voulu par son auteur peu à peu m'a pénétrée et il faut bien reconnaître que l'énigme de  cette famille atypique m'a touchée, émue même.

J'ai donc apprécié ce roman aux effluves d'embruns et de gros sel, parce qu'il m'a emportée bien plus loin que je ne le pensais. Au delà des rêves ....   ceux des personnages et ceux du lecteur.
Lien : http://justelire.fr/l-ancre-..
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J'ai lu la critique de Sabine59 et je n'ai pas grand chose à ajouter. Comme elle, j'ai beaucoup apprécié l'écriture de Gaëlle Nohant mais les passages où les cauchemars sont réécrits plusieurs fois en y apportant de nouveaux éléments ( certes ), je les ai trouvés ennuyants. Je n'avais pas non plus envie de replonger dans ces horribles cauchemars car ils sont costauds et bien traumatisants pour cette fratrie.
Le silence de cette famille, où chacun garde pour soi son vécu réel ou fictif, assombrit aussi l'histoire. Il y a de l'amour, pourtant, mais le poids du silence prend le dessus et il est bien lourd à porter pour les enfants.
Si je dois tirer un enseignement de cette lecture, ce serait celui-ci : parlons à nos enfants de notre passé car nous savons le mal que peuvent créer les secrets de famille trop longtemps tus.
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belle écriture mais trop de tristesse
suite aux cauchemars d'enfants
aux malheurs des familles bretonnes dont
les marins meurent si vite
histoire très compliquée qui rend morose
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Très bon premier roman, j'ai été stupéfaite par la construction de ce livre. Je m'explique il y a de nombreux personnages, ils ont tous un lien, généalogie, histoire de famille complexe. L'auteur aurait pu se perdre ainsi que le lecteur.
Et bien non !!! pour un premier roman chapeau, la construction est claire cela n'a pas du être simple. BRAVO ! Gaëlle a dû passé de nombreuses nuits blanches et faire de nombreux cauchemars ! pour écrire un livre pareil. C'est pas facile d'en parler ... tellement c'est dense ...
Un livre qui va bien avec le temps breton du jour (pluie toute la journée), mais la pluie et le brouillard sont au rendez-vous aussi dans le livre.
Dans un village de la côte bretonne chaque nuit les enfants Guérindel : Benoît, Lunaire, Guinoux et le petit Samson font des cauchemars terrifiants, de grosses angoisses nocturnes. Leurs ancêtres viennent leur rendre visite dans leur sommeil. Ils sombrent dans des histoires de marin. Des secrets de familles remplissent leur nuit. Ces secrets viennent du côté de leur mère Enogat qui interdit à ses enfants de s'approcher de la mer. J'ai eu beaucoup de sympathie pour ce personnage fil rouge Ebenezer, archiviste passionné, gardien de mémoire de la famille Guérindel . C'est grâce à lui que nous avons des informations sur les ancêtres de Lunaire et de ses frères. Et c'est grâce à lui qui va faire la connaissance d'Ardélia dont il est parente sans le savoir. le livre est enchevêtré entre le temps présent et le temps passé. Ce livre fait référence à la littérature fantastique et au merveilleux, c'est un livre remplit d'un bel univers. J'ai beaucoup aimé ses enfants attachants, j'ai été captivé par ces histoires maritimes avec ses odeurs iodées J'ai adoré le personnage d'Ardélia j'ai trouvé que c'était une vieille femme délicieuse comme j'aurai adoré rencontrée. Mon passage favoris, quand Ardélia parle de son frère Abel avec émotion. Ce frère fragile qui a été emporté lors d'une sortie en mer sur la Marie Louis. Avant sa mort, il était fiancé à Héloïse . Et cette femme fut enceinte d'un enfant qu'elle a nommé Abel le Faou le grand père de Lunaire.
J'ai trouvé très orignal de la part de Gaëlle dans son livre, comme sujet d'explorer les rêves dans la fiction. Pour ma part, j'ai bien aimé l'idée que des personnes qui ne sont plus là viennent nous rendre visites dans nos rêves.
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Les quatre garçons de la famille Guérindel redoutent tous les soirs l'heure du coucher. Chacun d'entre eux est tourmenté par d'horribles cauchemars récurrents. Pourtant, ils n'en parlent pas à leurs parents, surtout pas à leur mère, Enogat, qui leur a toujours interdit de s'approcher de la mer, qui n'a pas voulu qu'ils apprennent à nager. de quel secret veut-elle les protéger ?
Lorsque Lunaire, le cadet découvre une sorte de « perméabilité » entre le réel et le rêve, il décide d'essayer d'intervenir sur son rêve, de ne plus se laisser terroriser par les images qui reviennent immuablement, chaque nuit.
Avec l'audace de l'adolescence, Lunaire se lance dans une enquête des plus singulières. Il va trouver l'aide de personnes âgées qui pourraient l'épauler dans sa recherche sur le navire qui hante ses rêves et le capitaine Morvan qui le terrifie.

Le choix de ce livre repose sur des billets lointains qui m'avaient fait noter ce roman, depuis perdu de vue, sur sa superbe couverture sortie à la rentrée 2017, et aussi sur l'intérêt porté au dernier roman de Gaëlle Nohant, Légende d'un dormeur éveillé. J'ai donc choisi de lire d'abord celui-ci avant de, peut-être, découvrir plus avant l'auteure. 
Et pourtant… je ne suis pas du tout fan des romans où les personnages racontent leurs rêves, je trouve le procédé des plus ennuyeux, pour tout dire. Je n'adhère pas toujours non plus aux légendes et autres histoires de fantômes. Pour preuve, je suis restée quelque peu hermétique à Ar-Men, la bande dessinée d'Emmanuel Lepage, qui évoquait les légendes bretonnes.
Mais j'ai senti dès les premières pages que, cette fois, les rêves s'inséreraient parfaitement dans le roman, s'ancreraient dans la réalité, d'où le titre qui a pris immédiatement sa signification… et la lectrice a été ferrée ! Je n'ai dès lors presque pas lâché le livre. Il fallait parfois respirer un peu, car les visions de Benoît ou de Lunaire dans leurs cauchemars sont assez épouvantables. de quoi être en empathie avec les adolescents qui doivent les retrouver toutes les nuits.
La réussite de ce premier roman est d'avoir construit le livre comme une enquête, qui devient petit à petit une enquête généalogique. A ce sujet, l'arbre généalogique judicieusement placé à la fin du livre n'est à consulter qu'à la fin de la lecture, pour garder le frisson de la découverte ! J'ai vraiment aimé l'écriture, parfaitement en adéquation avec le réalisme magique à la bretonne qui imprègne ce roman d'initiation original.

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J'ai découvert Gaëlle Nohant avec " La part des Flammes", puis " la légende d'un dormeur éveillé" . J'ai apprécié la plume incisive et curieuse de cette auteur.
Elle se renseigne, décrit, approfondit et nous offre ses romans avec générosité. Ah oui, on apprend bien des choses avec cette lecture!!!!
Les quatre fils d'Enogat et Ewan sont nés près de la mer, en Bretagne mais leur mère a interdit qu'on leur apprenne à nager, pourquoi?
Cette maman aimante et caline refuse de parler de son passé. Pourquoi?
Cependant Benoît, Lunaire, Guinoux et Samson, chaque nuit, sont victimes de cauchemars souvent liés à la mer, au naufrage, en proie à la terreur, et réveillent leur mère en criant. Pourquoi?
Lunaire , adolescent taiseux, se met en recherche et rencontre de curieux anciens, à la mémoire solide, qui le mettent sur des pistes.
C'est un livre étrange, qui parle de mer et de pêche lointaine, mais aussi de secrets de famille.
Je n'ai pas été aussi enthousiasmée par ce roman que par les autres, mais je ne m'arrêterai pas là. Je viens d'emprunter " La femme révélée".
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Mon arrivée plus que tardive sur cette page Babélio me dispensera sans doute de devoir résumer ce premier roman de Gaëlle Nohant, après les cinq critiques qui précèdent : voilà déjà presque quatre ans que l'encre des éditions Pocket a noirci le papier recyclé de l'Ancre des Rêves.
Noirceur et recyclage ne viennent pas par hasard dans la phrase qui précède : même pour un lecteur masculin, supposé moins sensible (mais n'entamons pas le débat !), il faut avoir le coeur bien accroché pour se rendre là où nous entraîne l'auteur, dans les noirs cauchemars, on ne peut plus réalistes, qui hantent les nuits de cette fratrie bretonne. Cauchemars dont on devine, peu à peu, partiellement, les subtils ressorts. Ressorts, comme « re-sort » : ce qui sort à nouveau d'histoires malheureuses vécues par les générations précédentes, ce qui se transmet par des fils très mystérieux, dans lesquels l'ADN ne prend pas part. Sans que le mot ne soit jamais prononcé, nous voguons ici dans les profondeurs du « transgénérationnel ». Ce roman fait plus qu'une étude scientifique pour montrer les effets, sinon les explications rationnelles, de ce qui ressurgit d'histoires oubliées d'ancêtres inconnus, ou pensés comme tels, comme un retour de balancier, comme la roue qui tourne. Mais un cycle qui parfois se rompt, fort heureusement, comme ce qui se produit ici.
Un livre à lire, et peut-être à reprendre une fois encore pour en saisir ce que le premier passage a laissé échapper...
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