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EAN : 978B00SK9NJ74
(20/01/2015)
2/5   3 notes
Résumé :
Chez les Sioux - Voyages, explorations, aventures - Volume 16
Que lire après Une Française captive chez les Peaux RougesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans la famille "auteurs tombés dans l'oubli", je demande Louis Noir ! Mauvaise pioche....

Ancien militaire dans l'unité des Zouaves, il devient journaliste avant de devenir romancier. Ses écrits paraissent principalement sous forme de feuilletons dans les journaux du XIXème siècle. Ca, c'était brièvement pour le contexte.

Le récit quant à lui, se lit très vite (bon, il faut dire qu'il est aussi très court) mais je dois dire qu'il m'a laissé perplexe.

L'histoire, plutôt rocambolesque, relate les enlèvements et "contre-enlèvements" d'une française Mlle de Pelhouër, et de son ordonnance Nadali, une ex-amazone de béhanzin (que j'ai supposé être l'actuel Benin!) S'il n'y a qu'une française (cf. le titre de l'ouvrage), il y a deux captives! Ainsi que des brigands et des indiens qui pactisent... au début.

Personnellement, j'ai trouvé que le style était sommaire voire bâclé, fruste et sans concession. Il parait que l'auteur écrivait au rythme d'un livre par semaine. Ceci explique-t-il cela ? Les personnages sont quant à eux très caricaturaux, à la limite du super-héros parfois. Nos captives en sont un exemple flagrant. Elles manient le fusil avec une telle adresse que même Lucky Luke aurait du mouron à se faire! le passage ou elles jouent toutes deux à Guillaume Tell est à mourir de rire tellement la scène est dépouillée et ridicule. Je dois également avertir que les propos peuvent choquer, on y parle de "sauvages", de "nègres", de races. Nadali n'est autre que la "négresse" de la française. Et l'auteur manifeste un antagonisme particulièrement virulent envers la "race anglo-saxonne" qu'il tient pour intégralement responsable de l'extermination du peuple indien. Mais pas que. Qu'il se révolte contre l'extermination systématique des indiens est tout à fait légitime, la manière dont il s'y prend est parfois plus tendancieuse. Je n'oublie pas que nous sommes au XIXème siècle, le colonialisme et l'impérialisme sont à leur apogée, mais quand même. C'est parfois très limite.

En revanche, au delà de l'intrigue et du style, là où ca devient intéressant, c'est qu'il s'attache à évoquer la vie et la survie des derniers Sioux. Les coutumes et le quotidien des Sioux y sont décrits avec moult anecdotes qui rendent le récit vivant. On y sent la fascination qu'il éprouve pour ce peuple dur, fier mais droit et sincère. Il établit aussi un rapprochement amusant entre la culture indienne et celle des arabes bédouins. Et surtout, surtout, vous y découvrirez le secret du fumage du bouclier et la recette du tannage des peaux de bisons et de daims à la mode Sioux! INDISPENSABLE si vous souhaitez un jour porter les mêmes culottes que le général Grant! Ha!Ha! Tout de suite je sens un regain d'intérêt!

Bref, une découverte déconcertante, sans être désagréable. Certains passages m'ont même franchement fait rire, un peu à l'image d'un film d'horreur de seconde zone dont les trucages seraient tellement mal faits que cela en deviendrait comique. Ceci dit, l'auteur reste le témoin d'une époque et ses récits sont inévitablement le reflet d'un mode de vie, de pensées et de préjugés d'une époque. Un livre qu'il convient de lire en gardant l'esprit ouvert et faisant la part des choses. J'ai cru voir qu'un de ses livres concernait les esquimaux. Je le lirai peut être à l'occasion car je serais curieuse de connaitre le regard de l'auteur sur ce peuple, qui à cette époque, vient tout juste d'être colonisé par le Danemark après avoir été presqu'entièrement décimé par des famines successives.
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De temps en temps j'aime à exhumer d'anciennes gloires.
Mauvaise pioche cette fois.
Je ne connaissais pas Louis Noir avant de lire cette médiocre historiette.
Quelques éléments biographiques glanés sur le WEB m'apprennent qu'après une carrière militaire il devint journaliste avant de se consacrer à l'écriture.
Ce récit qui se voudrait d'aventure tient du très mauvais roman de gare.
L'auteur n'a vraisemblablement jamais mis les pieds en Amérique du Nord et les prétentieuses et naïves précisions ethnographiques dont il sature son texte semblent issues de revues de presse à sensation enrichies de détails documentés pour faire plus "vrai".
Cette compilation de niaiseries dans laquelle une jeune française et son improbable servante africaine rivalisent de dextérité en massacrant la faune locale sous les regards médusés de Sioux de pacotille est agrémentée de charges violentes contre les "anglo-saxons" et de théories fumeuses sur l'origine prétendument sémite des Indiens.
Seul point positif à surnager dans cet insipide pantalonnade, une prise de position radicale en faveur des populations autochtones d'Amérique du Nord.
Prise de position dont on peine d'ailleurs à évaluer la sincérité au regard du discours réservé aux autres populations colonisées.
Je laisse à Louis Noir le bénéfice du doute, il est comme tout un chacun le reflet d'une facette de son temps.
D'autres, et de plus reconnus, ont aussi farci leurs oeuvres de considérations pour le moins inappropriées pour reprendre un terme à la mode.
Jules Verne lui-même n'est pas exempt de ce type de reproche mais contrairement à Louis Noir, la qualité de son travail lui a jusqu'à présent garanti une certaine immunité.
Je n'ai néanmoins pas le sentiment d'avoir perdu mon temps car si le texte en lui-même ne vaut pas "un pichet de cidre", pour reprendre une expression chère à Vincent Moscato, il laisse transpirer, en creux, une époque, une société, ce qu'elle aimait lire, ce qu'on lui donnait à lire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La Providence qui tue les Indiens, c’est la race anglo-saxonne. Dès qu’une tribu est signalée comme ne mourant pas assez vite de l’eau-de-feu, on lui envoie des marchandises infectées du virus de la petite vérole ; puis, pour aller plus vite, on lui cherche noise, elle se révolte, on l’extermine. Cattelin a raconté cette sinistre histoire des tribus que les États-Unis ont fait disparaître par ces moyens ignobles. Dès que le flot montant de l’émigration approche d’une réserve d’indiens, territoire assigné par le gouvernement à une tribu, si cette tribu ne fuit pas dans les solitudes glacées du Nord, elle est perdue.

Parmi celles qui survivent parce qu’elles ont fui le contact des Anglo-Saxons, la plus belle, la plus nombreuse est celle des Sioux. Elle compte encore environ vingt mille âmes divisés en clans plus ou moins nombreux, une quarantaine, d’environ cinq cents hommes chacun, un peu plus, un peu moins. Le nom indien des Sioux est en réalité Dakotas.
Chaque bande nomme son chef et celui-ci fait partie du Grand Conseil.
C’est le Sénat indien.
C’est le système représentatif.
[...]
Nous allons voyager dans ce volume avec les Sioux. Nous dirons leurs mœurs curieuses. Le lecteur, en nous suivant, verra cette vie bien pittoresque en migration. Elle erre sans cesse. Elle ressemble beaucoup aux tribus arabes du Saraha. Mais elle n’est point pastorale. Elle vit uniquement de chasse. Il nous a paru intéressant, après que Fenimoore Cooper a écrit le Dernier des Mohicans, de décrire les derniers Sioux.
Ce peuple, pourtant, mériterait de survivre ; mais aura-t-il cette bonne fortune ? Hélas non, si c’est la Providence anglo-saxonne qui règle ses destinées.

Préface de Louis Noir.
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Le mot médecine a une très large signification chez les Indiens. La médecine comprend la religion, les sortilèges, et les remèdes magiques. Car pour les remèdes réels qu’ils emploient, tous les Indiens les connaissent. Le quinquina est une de leurs découvertes et non des moins précieuses. La coca qui rend maintenant de si grands services dans la thérapeutique était connue d’eux depuis longtemps. J’en passe et des meilleurs. Mais cependant je dois dire que l’on vient de découvrir, dans la tête même des vipères, le remède à la piqûre de la vipère. Or, le sauvage, après avoir au-dessus de la piqûre ligaturé le membre atteint, après avoir sucé la plaie, le sauvage écrasait la tête du serpent et l’appliquait avec une compresse sur la blessure. On se moquait de lui. On n’en rit plus aujourd’hui.
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Pour voir des Peaux-Rouges, il faut se hâter, j’entends de vrais Peaux-Rouges, de ceux de l’Amérique du Nord que Fenimoore Cooper a immortalisés.
Peaux-Rouges vivant de chasse et non des aumônes du gouvernement.
Peaux-Rouges en liberté.
Ils vont se réduisant sans cesse en nombre et en force.
C’est une race qui s’en va.
Il n’y en a pour ainsi dire plus aux États-Unis, presque plus au Canada.
Si ceux du dernier pays durent encore, ils le doivent à la rigueur du climat dans le Haut-Canada, où les froids descendent à trente et quarante degrés. […] Sans les mocassins, sans le manteau-chape, l’Indien ne saurait passer des hivers de sept mois par des gelées effrayantes. Mais il les supporte assez facilement et voilà pourquoi une partie de ce peuple réfugié dans le Haut-Canada solitaire se survit à lui-même. Mais si le Canada finit par se peupler, le dernier Peau-Rouge disparaîtra. C’est fatal.
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