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EAN : 9782917718094
238 pages
Griffe d'Encre (30/05/2009)
4.05/5   20 notes
Résumé :
Au diapason des mots et des misères, l’existence dissone, le silence a un écho, la folie tient la baguette, le désir grelotte, les morts pourrissent au grand air, les araignées se mêlent de téléphonie, les enfants sont au supplice, la nostalgie est une atrocité, et tes aïeux te font payer le simple fait d’être né.

Ce diapason, tu ne t’accorderas jamais avec lui. Tu ne l’étoufferas pas non plus entre tes doigts. La musique qu’il désordonne n’... >Voir plus
Que lire après Le diapason des mots et des misèresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
D'après Catherine Dufour, qui signe la postface du recueil, la noirceur habituelle de l'auteur est ici condensée, exacerbée, comme si la contraction des pages en avait retranché toute la gaieté : les enfants ne véhiculent pas la joie de vivre, ils attendent dans l'angoisse la mort qui viendra les délivrer d'aïeuls leur reprochant d'être nés ; il n'y a pas de forêts luxuriantes - à une exception près -, mais de vieilles bâtisses croulantes aux murs lépreux. La nuit tombée, Prague n'est plus qu'une banquise fendillée de façades éparses, hantée par l'écho des Skoptzy et leurs gardiens inquiétants. Les jeunes lecteurs ne sont pas oubliés, l'auteur leur concocte trois nouvelles – disposées à la fin – qui sauront les effrayer. Si Shirley's Doll et La Leçon de piano (dans le style de Balthus) n'ont pas tellement retenu mon attention, c'est sans conteste L'Enfer des enfants pas sages qui les torturera, tout comme il l'a fait avec moi.

Néanmoins le sieur Noirez sait, entre deux nouvelles funestes, nous remonter le moral avec un humour décapant. La Grande nécrose en est un bon exemple avec son histoire de zombie loufoque où se mêle un peu de policier qui ne l'est pas moins, mais c'est notamment avec L'Apocalypse selon Huxley, où l'on suit quelques potes complètement déglingués prompts à la défonce, embarqués dans un trip foireux aux states, que l'auteur se montre sous un excellent jour. Il semble d'ailleurs que cette nouvelle ait remporté le prix de la meilleure nouvelle au GPI 2010. Feverish Train se montre également un digne représentant de l'humour noirezien, avec son train de tous les dangers et ses voyageurs atypiques.
Lien : http://foudre-olympienne.ove..
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Un recueil de nouvelles absolument terrifiantes qu'il est impossible de refermer avant la dernière ligne. Encore une fois, Noirez est éblouissant dans sa capacité à manier les mots, dans sa poésie et dans son imagination. Parfois, j'ai l'impression d'avoir saisi son écriture, son style, et je me demande si je n'ai pas "tout" lu, et puis j'ouvre des recueils comme celui-ci et l'auteur me montre avec délicatesse et fermeté que j'étais bien naïve. Noirez ne cesse de se réinventer, pour le meilleur et c'est tout !
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Le diapason des mots et des misères est un recueil de sons, d'images, de sentiments, souvent contradictoires. C'est un recueil qui donne la nausée, mais c'est une nausée dont on ne peut pas se passer, qu'on aime avoir. C'est de l'horrible raconté avec beauté, le beau mélangé au laid, un mélange de sons contraires qui fusionnent pour former une musique parfaitement rythmée : le diapason des mots et des misères.
[Lire la suite sur Over-booked]
Lien : http://www.over-booked.net/l..
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Quinze facettes de la folle imagination de l'une des plus belles écritures contemporaines.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/05/09/note-de-lecture-le-diapason-des-mots-et-des-miseres-jerome-noirez/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Des récits sombres et une écriture lumineuse donnent au final des nouvelles étonnement belles. On ne peut pas y être insensible et je suis sûre que tout le monde appréciera ces textes, mais il faut seulement le lire par une belle journée ensoleillée avec les oiseaux qui chantent tout autour ...
Lien : http://bookenstock.blogspot...
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
On voudrait en avoir, on voudrait croire qu’on en a, de distincts, de précis, mais il faut, lorsque le jour chavire, se rendre à l’évidence : les souvenirs de notre petite enfance nous échappent pour toujours. C’est une chose plus délétère, plus indicible, et si je devais la nommer, cette chose vague, cette demi-conscience, je l’appellerai souvenance : fragrance de souvenirs, rêve de souvenir, souvenir de souvenirs, une mémoire de salpêtre, encore que, du salpêtre, où je vis, je n’en vois jamais, car où je vis, c’est un monde sec. J’essaye toutefois, dans la pénombre d’un soir de printemps, aux senteurs de terre humide et de mimosa, de capturer des bribes de cette mémoire, de compléter cette esquisse tracée avec une baguette torve, en m’astreignant à ne pas mentir plus que nécessaire.

La souvenance, c’est tout ce qui me reste de mes premières années qui font, lorsque je me retourne en moi-même, comme une flaque de chaleur mouillant le bitume d’une route rectiligne.

Finalement, je crains de devoir mentir un peu.
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C’est vrai, j’ai pu la balancer, ma casquette, et mon poinçon aussi. En civil, que j’allais accomplir ma divine mission, et flingue réglementaire en poche. Enquêteur ferroviaire officiel, pleins pouvoirs entre deux gares ! Sur le trans-bayou, on ne contrôle pas les billets, voyez, d’ailleurs il n’y a pas de billet. On paye à l’entrée, en montant. C’est le mécano qui encaisse avec des airs d’ouvreuse de cinéma licencieux. On ne risque pas de descendre ou de monter en marche, et des gares, il n’y en a que le strict nécessaire, c’est-à-dire deux : un point de départ, gare centrale, mais sur un quai un peu à l’écart, du côté du fret, et un point d’arrivée, plutôt vague, flou, une espèce de fosse d’aisances tropicale qui change de dénomination assez régulièrement, mais que par convention tout le monde appelle Silthy… Entre les deux… Deux mille kilomètres de marécages purs juteux fangeux.
Le train, faut que je dise un mot sur le train, ce n’est pas n’importe quel bouffe-cock. C’est un fleuron, n’est-ce pas, un fleuron de l’industrie, de la science, de la vanité… Bon sang, ce train, c’est d’abord de la rouille, un beau manteau de renard mité de vitres cradingues, et puis, quand on se penche, non pas des roues, car vous imaginez bien, vous qui n’êtes pas intellectuellement flapi par la fièvre paludéenne, il faut autre chose que des roues pour tracer sa route à travers les giclures limoneuses des bayous, donc, pas des roues, mais, et c’est là que doit résider ce qui justifie le mot fleuron, des coussins d’air, ou plutôt boudins blancs, plutôt pipelines ayant débandé, plutôt anacondas gonflés à l’hélium.
("Feverish Train")
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Et puis y'a pas mort d'homme, malgré les apparences... Bon... elle est mignonne, cette Fanny... C'est vrai, j'ai constaté... Alors, entre deux battues, entre deux dictées de notes, bon... Un petit nichons, un petit cul, la main s'égare. On peut être prof de solfège, mais pas moins homme, c'est vrai... Je comprends... Je vais te dire, la fille de Tignard, celle qui redouble sa quatrième parce que la moitié de ses profs sont morts, ce qui fait que les cours, c'est plutôt pour les asticots. Bon... Gisselaine, elle s'appelle Gisselaine, deux trois fois, ma pauvre main a frôlé le fruit interdit... De l'attouchement subliminal pour ainsi dire... Toi, faut avouer, t'as abusé pour de vrai. On a la déposition ! Petit père, c'est pas dans l'egarement d'une chaude nuit d'été... C'est toutes les semaines depuis six mois. Bon... Elle dit qu'elle était consentante, mais tu sais bien que ça, c'est du vent. Va falloir t'expliquer, sérieusement, et t'appliquer, bien en rythme, staccato... En attendant, l'histoire avec Gisselaine, ça reste entre nous, hein ?
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Du plat de sa main gauche, il soulève sa verge, et ses doigts poussent ses bourses vers l'avant. Ses testicules ont pris une couleur de figue mûre. Déjà, ils ne lui appartiennent plus. Les fruits du diable ! Il place le tranchant du rasoir sous le garrot de cuir.
[…]
" Tranche ! "
Un geste. Rien de plus. Ni emphase ni labeur. La lame glisse contre le garrot.
Et ça tombe dans la paille. Presque pas de sang. La douleur, elle, ce n'est pas une douleur, plutôt un vertige, quelque chose qui saisit le corps tout entier, l'emporte.
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On voudrait en avoir, on voudrait croire que l’on en a, de distincts, de précis, mais il faut, lorsque le jour chavire, se rendre à l’évidence : les souvenirs de notre petite enfance nous échappent pour toujours. C’est une chose plus délétère, plus indicible, et si je devais la nommer, cette chose vague, cette demi-conscience, je l’appellerais souvenance : fragrance de souvenirs, rêve de souvenirs, souvenir de souvenirs, une mémoire de salpêtre, encore que, du salpêtre, où je vis, je n’en vois jamais, car où je vis, c’est un monde sec. J’essaye toutefois, dans la pénombre d’un soir de printemps aux senteurs de terre humide et de mimosa, de capturer des bribes de cette mémoire, de compléter cette esquisse tracée dans la poussière avec une baguette torve, en m’astreignant à ne pas mentir plus que nécessaire.
La souvenance, c’est tout ce qui me reste de mes premières années qui font, lorsque je me retourne en moi-même, comme une flaque de chaleur mouillant le bitume d’une route rectiligne.
Finalement, je crains de devoir mentir un peu.
(« 7, impasse des Mirages »)
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Vidéo de Jérôme Noirez
Jérôme Noirez - Brainless .A l'occasion du festival "Les imaginales" d'Épinal, rencontre avec Jérôme Noirez autour de son ouvrage "Brainless" paru aux éditions Gulf Stream. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/noirez-jerome-brainless-9782354882488.html Notes de Musique : Black Twig Pickers and Steve Gunn - Old Strange. Free Music Archive. Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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