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EAN : 9782207259733
352 pages
Denoël (06/09/2007)
3.74/5   35 notes
Résumé :
Charles Lutwidge Dodgson, révérend, photographe amateur et professeur de mathématiques à l'université d'Oxford, n'a jamais songé à prendre pour pseudonyme Lewis Carroll. D'ailleurs, il n'a jamais songé à écrire des contes pour enfants.

Mais il a rêvé d'Alice, trop sans doute, plus que la société n'est prête à tolérer : le voilà contraint de s'embarquer pour Novascholastica, une colonie anglaise entre Afrique et Océanie, avec, pour seul compagnon ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'Angleterre de la deuxième moitié du XIXème siècle est un éducaume dirigé d'une main de fer par la Grande Rectrice Victoria. La scolastique y est fondatrice et il n'est pas bon d'aller à l'encontre des innombrables règles qui le régissent. Alors quand Charles Lutwidge Dodgson est soupçonné d'aimer un peu trop les petites filles, surtout depuis qu'il a demandé à Miss Liddell l'autorisation de photographier sa fille Alice en petite tenue, la sanction ne se fait guère attendre ; il est envoyé à l'autre bout du monde, dans la colonie britannique de Novascholastica, pour y instruire les autochtones. A Novascholastica justement, Kematia est une jeune chasseresse empewo à peine pubère. Elle ère dans un sombre et curieux territoire qui s'avère être le royaume des morts. Ces deux destins parallèles vont finir par se croiser…
L'univers de Jérôme NOIREZ est donc dual. Il y a d'abord cette Angleterre victorienne uchronique, qui a vu la consécration de la scolastique au détriment de la monarchie parlementaire au tout début du XVIIème siècle. Dans cette Angleterre, Charles Lutwidge Dodgson, plus connu sous le pseudonyme de Lewis CAROLL dans la véritable Angleterre, rencontre bien des problèmes pour s'intégrer dans une société où l'éducation spirituelle est l'axe fondamental, sinon unique.
Il y a ensuite Novascholastica, cette colonie britannique lointaine, faisant office de purgatoire pour les parias de la nation souveraine, mais aussi pour les indigènes qui la peuplent. On y trouve en effet Lankolong, un au-delà dont la frontière avec le monde des vivants est pour le moins floue et mouvante, et dans lequel Kematia est en quête d'une réponse quant aux circonstances de sa mort.
Derrière une intrigue aussi simple en apparence que difficile à présenter, se cache finalement un roman d'ambiance éminemment singulier. Il ne s'agit pas d'un simple hommage à Lewis CAROLL, mais bel et bien d'une appropriation très personnelle, et beaucoup plus sombre, de son Alice au pays des merveilles. Il ne s'agit pas non plus d'une pure uchronie, ni d'un roman de Fantasy comme on a l'habitude d'en lire, puisque les thèmes abordés par Jérôme NOIREZ sont eux fortement ancrés dans le réel, et d'actualité de surcroît. Des méfaits d'une politique éducative trop rigoriste, à ceux de la colonisation, en passant par des sujets comme le racisme ou l'excision, l'auteur aborde des problèmes graves et difficiles sur le mode du non sens qu'il manipule parfaitement bien.
L'écriture de Jérôme NOIREZ allie en effet de nombreuses qualités. Elle est bien entendu très travaillée, l'exercice du non sens étant particulièrement difficile lorsque l'on veut que l'absurde ne soit qu'apparent. Mais elle est aussi poétique et pleine d'humour, même si ce dernier est le plus souvent noir. Et tout cela est d'une fluidité incroyable considérant les richesses de l'intrigue et de la prose.
Leçons du monde fluctuant est finalement une oeuvre remarquable. Jérôme NOIREZ est quant à lui un auteur français à suivre de très près.
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alors voila un livre qui pourra faire débat, j'ai autant l'impression qu'on pourrait crier au génie ou au navet... Mais je suis sur qu'il ne pourra pas faire l'unanimité d'un côté comme de l'autre.

L'univers m'y parait prodigieusement riche, les personnages tous plus déroutants les uns que les autres, il ya pas mal d'humour également et de belles réparties.

Si j'ai particulièrement apprécié les points de vue des personnages "occidentaux", j'ai eu nettement + de mal avec les personnages "africains". Non qu'ils ne soient pas intéressants mais on les suit au travers une histoire et un périple qui m'a parru "sans queue ni tête".

Clairement on voit l'hommage que veut rendre l'auteur à Lewis Carrol, mais j'ai bien peur qu'il n'ait pas compris les différents message cachés d'Alice ou alors il ne les a compris que via le prisme de la méga-corpoation Disney.... Ca me gène prodigieusement de dire ca, qui suis-je moi simple lecteur après tout ? mais c'est vraiment mon ressenti.

et pour autant ce périple est extrèmement dépaysant

un regret sur le personnage du "chien en tissu", j'aurais aimé que son histoire personnelle soit un peu plus détaillée.
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C'est en flanant dans ma librairie préférée, que je suis tombée, au hasard des rayons, sur ce livre étrange. Intriguée, j'ai lu la quatrième de couverture. Sur le coup, j'ai beaucoup hésité à le prendre. Mais ayant quelques temps devant moi, j'ai décidé d'en commencer la lecture.

S'en m'en apercevoir, je suis vite arrivée à la soixantième page, et c'est à ce moment là que je me suis rendue compte que je ne pouvais plus partir sans.

Leçons du monde fluctuant, c'est un peu le Alice au pays des merveilles dont Charles Dodgson (alias Lewis Carroll, l'auteur qu'il ne deviendra jamais) est le héros. Sauf qu'au lieu d'être balancé dans un endroit pseudo onirique, rappelant de très loin les contes de Fées (en apparence seulement), l'auteur choisit d'envoyer le pauvre homme dans un endroit cauchemardesque, peuplé de personnages complètement fous, non sans rappeler les personnages de Lewis Carroll, qui mettent en exergue tous les travers de la société victorienne.

En parallèle à cette histoire, on rencontre Kémetia, une jeune indigène qui pourrait être la Alice de ce livre, et qui, tout au long de cette aventure, va se poser beaucoup de question sur cette société anglaise pleine de conventions absurdes. Plusieurs fois je me suis surprise à rire toute seule devant ces pages.

C'est la première fois depuis longtemps que j'ai pris autant de plaisir à lire un livre autant pour le style que pour l'intrigue.Jérôme Noirez a une maîtrise du verbe qui ferait que l'on pourrait rapprocher ce livre du livre original.

Ce livre est vraiment une très bonne surprise, alors si vous avez le temps de tomber dessus par hasard en librairie, n'hésitez pas une seule seconde, et perdez vous dans les dédales de l'imagination grotesque, absurdes et fantasmagorique de Jérôme Noirez!

Lien : http://labiblivore.blogspot...
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Création très originale inspirée de Lewis Caroll. Bien écrit avec un humour subtile. Un univers imaginaire dont l'histoire finit en apothéose ... de couleurs.
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Pour l'écrivain, conteur et musicien français Jérôme Noirez, l'auteur britannique Lewis Carroll, célèbre pour son Alice au Pays des Merveilles, présente une véritable fascination. En effet, d'un côté il s'agissait d'un révérend solitaire, professeur de mathématiques, affligé de bégaiement, et qui d'un autre côté, comme dans un univers parallèle et merveilleux, a réussi à créer un monde unique peuplé de monstres des plus drôles qui prennent plaisir à y confondre une jeune fille en mille et une aventures. ...

Article complet : CLiquez sur le lien ci-dessous !!!!
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
«Dis-moi, chasseur, demanda soudainement le lapin, les cartouches, là... Il y a une poudre dedans, n'est-ce pas ?
— De la poudre noire, c'est exact.»
Les dents du lapin s'entrechoquèrent.
«De la poudre... Veux-tu m'en donner une ? Ou peut-être deux ?
— Tu veux faire quoi avec des cartouches ? Jouer au lapin chasseur ?»
[...]
Le lapin poussa fébrilement les billes de plomb qu'il jugeait trop grosses puis il enfonça sa truffe dans la poudre et prit une large inspiration.
«Mon dieu ! Tu es fou ! Ça ne se prise pas !
— Ça se prise ! La preuve ! s'exclama l'olukos avant d'éternuer un peu de sang. Mmmmm... C'est même... mmmmm... bon ! Kilampu ne m'avait pas fait goûter de cette poudre-là... Finalement je ne suis pas mécontent de vous avoir rencontrés.»
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Vêtu d’une longue jaquette noire, portant une casquette de la même couleur et tenant fermement dans sa main gauche une canne au lourd pommeau d’argent, Jab Renwick se promenait dans le parc de Christ Church. Il avançait à petits pas en balayant de sa canne, avec des mouvements de faucheur, les feuilles mortes qui jonchaient les allées.
À son passage, les promeneurs s’écartaient ou détournaient les yeux. Il s’amusait de leurs réactions et pensait en les regardant à des cloportes qui s’égaillent lorsqu’on ouvre le couvercle pourri d’un vieux cercueil.
Renwick était né dans le giron fortifié de la Tour Blanche et son imaginaire ne s’était nourri ni de fleurs ni d’oiseaux, plutôt de poux et de moisissures. Petit enfant, il jouait dans les salles basses où les arracheurs d’aveux exerçaient leurs talents. Son biberon était rempli de cris, son ourson n’était pas en peluche mais en dépouilles d’écorchés et en nœuds de cordes de pendus, ses osselets étaient humides de sang, et à cinq ans il connaissait mieux l’anatomie humaine que la plupart des médecins et chirurgiens.
Il n’était pas sorti du ventre d’une femme (l’on est en droit de s’en réjouir) mais de la fente d’un mur de cachot. La légende prétend en effet que les prisonniers, hantés par de coupables désirs, s’accouplent parfois avec les murs de leurs cellules. C’est un accouplement stérile la plupart du temps, mais de temps à autre, après neuf mois d’une gestation à laquelle personne ne cherche à donner un sens, vient au monde un bébé emmailloté de salpêtre, un bébé qui ne braille pas, qui ne dort pas, qui préfère une bonne soupe de champignons au lait de la nourrice… et que même la camarde hésite à adopter.
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Dans son dos, l’un des gardiens remarqua son manège et lui cria :
« Pressez-vous, sir ! Vous êtes déjà en retard ! »
Le professeur eut alors la conviction que les cancrières n’avaient pas été fondées par charité, mais bel et bien dans le seul dessein d’infliger un long tourment aux professeurs coupables.
Coupables de quoi d’ailleurs ?
Sous l’aiguillon de la réprimande, il pressa le pas, discipliné, et surtout résigné à subir sa peine.
Sa main se posa sur la poignée. Des brouhahas de porcherie retentirent.
Il entrouvrit la porte, fit un pas en avant…
Et se retrouva en enfer.
Vautrés sur des pupitres, des enfants, des centaines d’enfants, attendaient leur professeur, dans l’agitation la plus calamiteuse.
La salle de classe était un immense amphithéâtre dont les murs de brique suppuraient d’humidité, et dont le parquet, assemblé à hue et à dia, ressemblait au pont d’un bateau naufragé. Suspendues à des poutres, pendaient des cartes de géographie aux informations périmées depuis plus d’un demi-siècle, des planches anatomiques que la poussière avait transformées en esquisses malsaines, des historiettes édifiantes aux vignettes décolorées, des planches zoologiques qui laissaient juste entrevoir ce qui est nécessaire à l’imagination pour engendrer des monstres…
Plusieurs plafonniers jetaient sur ce cirque hideux la lumière maladive typique des éclairages au gaz.
Les enfants, comme des forçats, avaient les chevilles entravées par du hauban, sans doute récupéré sur les docks. Cinq espèces de matrones patrouillaient entre les pupitres et tapaient sur les têtes, sur les mains ou sur les épaules avec de grosses règles en bois.
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Kematia demanda au gnou comment il se faisait qu’un cadavre pût exister dans le Lankolong.
« Si les Safunés m’avaient attrapé, ils m’auraient tué, découpé, cuit et mangé et ils auraient ensuite jeté mes os, répondit calmement le gnou. Je serais alors devenu termite… ou fourmi… ou sauterelle. C’est ainsi.
– Tu veux dire que les termitières que j’aperçois là-bas sont peuplées de « deux fois morts » ?
– Oui. Et ensuite l’herbe, puis la terre, puis le vent, la goutte d’eau qui tombe du ciel, l’ombre de l’herbe…
– Tout ce qui nous entoure ici n’est donc fait que d’esprits morts ?
– Tu ignorais ça aussi ? »
Kematia, d’un geste rageur de la main, brouilla son reflet à la surface de l’eau. Le gnou poursuivit :
« Les esprits s’approchent petit à petit du néant, mais ils ne l’atteignent jamais, car c’est là un domaine réservé. Nous, les gnous, naissons avec ce savoir. Nous en avons hérité, il y a bien longtemps, lorsque les reptiles ont cessé de rêver le monde. Nous l’avons plus tard donné aux loups en échange d’une bonne fourrure pour nous couvrir l’échine. C’était un troc honnête, je crois. »
Les corbeaux volaient en cercle au-dessus de leurs têtes, attendant qu’ils abandonnassent la place pour reprendre leur repas. Ils croassaient sans arrêt :
« Chacune de nos plumes est un esprit, chacune des barbes de nos plumes est un esprit, chacun de nos battements d’aile est un esprit.
– Il exagèrent un peu », observa le gnou avant de mâcher de nouveau ce qu’il venait juste d’avaler.
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Les laralis soulevèrent leurs paupières. Les femelles grognèrent et les mâles s'étirèrent en bâillant. Ils avaient le ventre plein de crapauds, un faon pourrissait sur les racines de leur arbre (il serait à point d'ici une semaine), et ils ne tenaient pas à dépenser leur énergie en s'attaquant à de grosses proies.
Ils changèrent toutefois d'avis quand Chister commença à les bombarder de cailloux.
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Vidéo de Jérôme Noirez
Jérôme Noirez - Brainless .A l'occasion du festival "Les imaginales" d'Épinal, rencontre avec Jérôme Noirez autour de son ouvrage "Brainless" paru aux éditions Gulf Stream. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/noirez-jerome-brainless-9782354882488.html Notes de Musique : Black Twig Pickers and Steve Gunn - Old Strange. Free Music Archive. Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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