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EAN : 9782234073692
109 pages
Stock (19/08/2015)
3.59/5   51 notes
Résumé :


« Une évidence. Une évidence aussi tangible qu'une pierre au milieu d'un jardin : C. est persuadée que je l'aime, que je l'ai toujours aimée. Comment puis-je faire semblant d'avoir oublié ? »

L'illusion délirante d'être aimé est une maladie, chronique, dangereuse, et parfois mortelle, nommée syndrome de Clérambault, car elle fut découverte par le célèbre psychiatre. 

C'est aussi un roman implacable, un thriller des senti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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C. est une amie toxique, trop disponible, trop gentille, trop intrusive, trop aimante. En un mot, elle en fait trop et Laura ne le supporte plus. Insidieusement, C. est devenue omniprésente au milieu des amis, de la famille et du travail. Cette relation est étouffante et malsaine et Laura a l'impression qu'on lui vole sa vie.
La réponse est médicale: C.est atteinte du syndrome de Clérambault ou l'illusion délirante d'être aimé.

Par curiosité de romancière, par intérêt journalistique, Laura cherche à en savoir plus, fait des recherches sur le délire psychotique de son "vampire", pense à un roman, pour comprendre et en même temps pour se protéger. Mauvais choix, mauvaise appréciation de la réalité.
C'est la descente aux enfers...qui va imposer de prendre des décisions les plus radicales.

En réflexions concises et écriture efficace, l'auteur fait un savant cocktail avec la rivalité, la jalousie, la manipulation, le narcissisme, l'emprise, dans une partie à deux destructrice, qui fait perdre concentration et confiance en soi. Un petit livre percutant, bien construit, porté par une montée d'adrénaline et une audace incisive par des paragraphes courts qui symbolisent bien l'urgence, le stress et la névrose.
Troublant et percutant!
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« On peut devenir fou parce qu'on s'est retrouvé du jour au lendemain otage d'un cerveau détraqué qui n'est pas le sien. »

La discrète Laura et la volubile C. sont devenues amies en intégrant une prépa littéraire parisienne, puis se sont perdues de vue. Elles se retrouvent quelques années plus tard (par hasard ?) au cours d'une séance de signature. Journaliste TV et romancière, Laura Wilmote vit ses heures de gloire, tandis que C. végète comme pigiste pour un magazine féminin. C., fascinée par Laura, resserre les liens au point d'étouffer sa 'proie' - la relation prend vite des allures de prédation.

Si le début du roman ressemble beaucoup à 'D'après une histoire vraie' de Delphine de Vigan, il s'en éloigne peu à peu, tout en restant dans le registre 'thriller psychologique' (façon Tatiana de Rosnay, c'est-à-dire assez léger). On apprend beaucoup sur l'érotomanie, cette « conviction délirante d'être aimé » décrite par le psychiatre Clérambault à la fin du XIXe siècle et c'est l'attrait principal de cet ouvrage, dont l'intrigue elle-même, bien que prenante et oppressante, m'a semblé manquer d'envergure et de subtilité.
___

Pour l'anecdote : la couverture de l'édition poche (Points) est à peu près la même que celle de 'Le choeur des femmes' (Martin Winckler, Folio, édition 2017).
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Ce roman se lit vraiment rapidement, du à sa centaine de pages, à tout casser... Mais pas que... Il nous amène au coeur du Syndrome de Clérambault, ou l'illusion délirante d'être aimé. J'ai adoré que l'auteur nous mette au-travers de l'histoire de ce roman les notes cliniques de celui qui a donné le nom à ce syndrome. J'ai toujours trouvé fascinant les études de cas en psychologie qui nous aide à comprendre les mécanismes psychiques d'un être humain hors réalité. le seul bémol que je vois à ce livre, et c'est mon humble avis, c'est que l'ensemble de l'histoire se déroule du côté de la personne qui a déclenché le syndrome et non chez la personne qui le vit. J'aurai adoré vivre de l'intérieur le sujet chez la personne tourmenté. Mais, ce livre m'a tout de même captivé...
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Rare sont les romans qui nous entraînent autour d'une maladie encore peu connue qu'est le syndrome de Clerembault, aussi appelé érotomanie ou encore illusion délirante d'etre aimé.
L'histoire commence quand Laura retrouve C une copine de lycée. Cette amitié va être petit à petit transformé quand Laura va se rendre compte que C a toujours été amoureuse d'elle, au sens platonique du terme, mais qu'elle est complètement obsédée par elle au point de croise qu' elle l'a toujours aimé en secret. Cette obcession va très loin car C ne peut vivre sans Laura et pense qu'il y a réciprocité. Questionnnant son ami medecin Laura se rend compte que C est atteinte du syndrome de Clerembault. Comme celle-ci est journaliste culture elle va entrer dans le jeu de C. Sortirons t-elles indemme de cette maladie qui peut aller au meurtre ou au suicide de l'une des deux parties?
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Journaliste très appréciée à la télévision, romancière, heureuse en couple, Laura Wilmote affiche un bonheur resplendissant, semble faire partie de ceux à qui tout réussi. Ce n'était pourtant pas gagné. En effet, hypersensible, tétanisée par le regard des autres, sauvage, il lui aura fallu un long travail sur elle-même pour s'affranchir du jugement d'autrui, pour oser s'affirmer, libre, en paix avec elle-même. Une victoire à laquelle son amie C., rencontrée en classe préparatoire, n'est pas étrangère. C'est en effet cette dernière qui l'a aidée à sortir de sa bulle. Vive, intelligente, solaire, cultivée, C. a su apprivoiser la timide Laura et l'aider à prendre confiance en elle.

Aussi, quand C. sollicite Laura quelques années plus tard, pour la faire entrer dans son entreprise, Laura accepte. Elle y voit l'occasion de rendre service à celle qui lui a tendu une main salvatrice autrefois. Mais C. n'entend pas juste s'emparer de sa main. C'est rien moins que son coeur et son esprit sur lesquels elle entend régner en véritable dictateur, jour et nuit. Car C. en est intimement convaincue : Laura est folle amoureuse d'elle, quand bien même elle le nie. C'est alors le début d'un terrible engrenage, d'une descente aux enfers.

Dans ce thriller psychologique d'une efficacité redoutable, à la tension permanente, Florence Noiville aborde un thème fascinant : l'érotomanie, aussi appelée syndrome de Clérambault. Un trouble délirant construit autour de la conviction que l'on est aimé par une personne en secret. La pression monte tout au long du roman, prend le lecteur à la gorge, tandis que l'érotomane, persuadée que Laura est éperdument amoureuse d'elle, élabore des scénarios où tous les faits et gestes de l'autre sont interprétés comme des preuves d'amour. Et alors qu'elle s'enferre dans son délire, que le piège se referme sur Laura, le lecteur s'interroge sur le déclencheur de cette histoire, sur son terme. Quel choix reste-t-il à Laura : se donner la mort ? La donner ? Fuir ? Et si elle tirait profit de cette situation folle en en faisant un roman ? Mais n'est-il pas illusoire de penser pouvoir s'approcher du feu sans se brûler ?
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critiques presse (1)
LePoint
04 août 2015
Florence Noiville décrit dans ce roman glaçant la passion dévorante, l'infime limite entre amour et destruction, l'angoisse de perdre totalement le contrôle de son existence.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Petite, je ne m'exprimais guère, je ne riais jamais. réfugiée dans les livres, la rêverie, la nature, j'aimais marcher seule, pieds nus, sur l'herbe tiède. Contemplative... Entre deux émissions, je redeviens un peu comme ça. Peut-être parce que j'ai trop de respect pour le langage, je souffre des conversations où rien ne se dit, où les mots tournent sur eux-mêmes comme dans le tambour vide d'une machine à laver. Délavés, déteints, déformés, sans plus de couleurs ni d'éclat. Je préfère le retrait alors. (p. 15)
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Mon père aussi était un taiseux. Avant de mourir, il m'avait cité cette phrase merveilleuse : 'Ce n'est pas une preuve de bonne santé que d'être parfaitement à l'aise dans une société malade.' Il me voyait, souffrant des mêmes malentendus que lui, traînant partout mon hypersensibilité, paralysée par le regard des autres, baissant les yeux, rasant les murs, fuyant le contact et m'en voulant. Il m'aura fallu des années de travail sur moi-même pour surmonter cela. Sans doute est-ce difficile à comprendre pour quelqu'un qui n'est jamais passé par là. Mais soutenir le regard de quelqu'un sans que mon coeur batte à tout rompre, accepter d'être moi sans faire semblant, telle quelle, pacifiée... Oui, il m'aura fallu des années pour parvenir à cet équilibre.
(p. 15-16)
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Reprendre mes esprits. J'essaie de m'expliquer pour mieux lui expliquer ? - Ce qui, dans le comportement de C., me cause une telle angoisse. Luc a peut-être mis le doigt sur le fond du malaise: l'idée d'être exproprié (e) de soi-même, mis(e) hors de soi. Pensé(e) par autrui.
Toute ma vie, j'ai cru au libre arbitre. Bataillé pour être maître de mon destin. " On est ce qu'on veut", répétait ma mère quand j'étais petite. Cela voulait dire qu'on était seul maître à bord. Et qu'en cas d'échec, on n'avait pas d'excuse. On n'avait pas voulu assez fort. Essayé assez fort. (...)
J'ai toujours trouvé difficile de savoir exactement ce que je voulais. Mais voilà que quelqu'un d'autre faisait irruption dans ma vie et me disait soudain : " Tu es ce je veux" (p. 95-96)
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Cette semaine-là, je travaillais sur le thème de la jalousie. Passion toxique. Inavouable aussi. On peut dire : je suis heureux, triste, déprimé, amoureux, furieux, déçu, anxieux, préoccupé… personne ne vous dira volontiers : je suis jaloux. C’est un sentiment indicible. Parce qu’au risque d’être délaissé ou moins aimé, s’ajoute celui d’être ridicule, on n’en parle pas.
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Je me dis soudain que cette certitude qu'ont les croyants que quelqu'un les aime, quelqu'un qu'ils n'ont jamais vu, une abstraction qu'ils ont eux-mêmes créée...le fait que cette certitude, aussi massive et solide que les pierres de cette chartreuse, oriente toute leur vie...tu ne trouves pas que cela ressemble à une vaste "illusion délirante d'être aimé" ? Un syndrome de Clérambault géant qui aurait duré des siècles et qui vous aurait conduits, vous les Européens, à nier, à harceler, à torturer, à brûler vif- notamment dans mon pays, le Mexique...Et au nom de quoi, sinon d'une "orgueilleuse construction de votre imagination" ? Une construction collective devenue dominante à un point tel que nul, même aujourd'hui, ne s'en étonne plus... (p. 172)
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Vidéo de Florence Noiville
“Ni communiste, ni dissident, ni de gauche, ni de droite”, l'auteur tchèque Milan Kundera a toujours refusé d'être assigné à une seule identité. Il se dit avant tout “romancier”. Comment alors écrire l'histoire de celui qui a toujours souhaité préserver son oeuvre de regards biographiques ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : - Florence Noiville, journaliste, critique littéraire, écrivain - Christian Salmon, écrivain et chercheur au CNRS
#litterature #biographie #kundera
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