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A l'avance, je me régalais de lire cette variation romanesque sur une thématique peu exploitée en littérature (et pourtant riche en potentialités littéraires), le syndrome de Clérambault, érotomanie décrite au XIXème siècle comme l'illusion délirante d'être aimé, par le Docteur Gaëtan Gatian de Clérambault, psychiatre un peu zinzin lui-même, aux méthodes très controversées, qui a fini suicidé après avoir mangé un homard, le homard n'étant pas responsable de son suicide. C'est sûr, personne ne connaîtrait cette gravissime maladie psychiatrique fort gênante, voire létale, pour celui ou celle qui en est la victime, si Ian McEwan, en 1999, n'avait pas livré Délire d'amour, un roman que j'ai a-do-ré. Le thème choisi est suffisamment rare pour qu'une comparaison entre les deux romans et auteurs s'impose tout naturellement. Malheureusement pour son ouvrage, Florence Noiville arrive en 2ème position (pas la peine de gaspiller une photo à l'arrivée), bien loin derrière Ian McEwan, qu'elle cite dans son machin, à qui il a fallu 75 pages d'introduction relatant un accident de montgolfière pour saisir l'exact instant où le malade jette son dévolu sur sa proie après un regard dont il pense être l'exclusif et définitif destinataire. Tout chez Florence Noiville atténue, amoindrit, je n'ose pas dire ridiculise, la gravité de cette maladie qui finit souvent dans le sang. On a affaire ici à un syndrome de Clérambault 2.0 et wikipédien (je suis branchée!), qui se déroule via Facebook ou Gmail, sans réel contact entre les deux femmes, et Florence Noiville ne relate que l'état d'esprit de la victime, qui a les moyens financiers de fuir en Amérique du Sud puis de faire l'intéressante en provoquant son harceleuse. L'épilogue est grand-guignolesque et invraisemblable. Pour les fans du regretté Johnny, Florence Noiville évoque l'une de ses fans, foudroyée en plein concert par un clin d'oeil du rocker-biker. C'est peut-être le seul intérêt du roman ! Enfin, pour les fans de Johnny. Bof, ce roman périssable peut être lu ou pas. Il décevra forcément ceux qui ont apprécié Délire d'amour pour sa rigueur et son écriture. Perso, il a eu un effet positif : je vais relire toutes affaires cessantes Ian McEwan, car son roman est parfait et bien écrit avec des phrases bien tournées, ce qui ne gâche rien ! + Lire la suite |