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Critique de Crossroads


Aaaah, le Mexique !
Sa richesse historique, son p****n de chanteur de Mexiiiiiico, ses fêtes débridées aux couleurs chatoyantes. Sur papier glacé, ça vend du rêve en barre.
Dans la réalité, ce serait plutôt en poudre.
De cocaïne, pour être précis.
Un fléau mortifère aussi bien chez les innombrables consommateurs que dans la guerre que se livrent moult cartels avides de parts du gâteau bien plus juteuses.

Quatrième de couv', on entre direct dans le vif du sujet, sans échauffement:
"Chaque mois, plus de 2500 personnes sont assassinées au Mexique."
Lorsque l'on découvre, ébaubi, le nom de l'auteur, Noël, l'on se dit que les fêtes de fin d'année ne sont plus ce qu'elles étaient...

Ce livre est aussi intéressant qu'il est plombant.
Narrant par le menu l'explosion du trafic de drogue et sa mainmise par nombre de parrains plutôt avares en dragées autres qu'en plomb léthal, cette guerre des cartels fascine autant qu'elle tourmente.

Fin des années 70, début des hostilités.
La cocaïne déferle en masse, aiguisant les appétits les plus féroces.
Une localisation géographique en faisant un point de passage incontournable, une interminable frontière commune avec les USA, principal actionnaire, le Mexique apparaît comme le pays idoine à même d'assurer un développement exponentiel et durable.

El Chapo comme parrain emblématique, ils seront finalement bien plus nombreux à s'essayer comme macro-entrepreneur, connaissant majoritairement des trajectoires courtes aux fins violentes, voire définitives.
El Jefe de Jefes, El Diego (même pas de la vega), El Mayo, El Azul, El Icopter (surnommé le roi des airs pour d'obscures raisons), une liste sans fin mais une faim de pouvoir insatiable.
Et là, vous vous dites "mais kéké fait la police ? Jamais là quand on a besoin d'elle..."
Tut, tut, tut rétorquerais-je, tout de go.
Les organismes pullulent. DEA , FBI, DFS, PJF...
De l'acronyme par paquets de douze pour des résultats, disons, mitigés.
Une guerre aux narcos ouvertement déclarée, certes, mais parasitée par bon nombres de hauts dignitaires ripoux et agents de terrains plutôt réceptifs à l'appel du biffeton.
Dans ces conditions, non seulement les cartels essaimeront mais s'en donneront à coeur joie lorsqu'il s'agira de faire montre d'inventivité débridée en matière d'intimidation. Les Sicarios, véritables machines à tuer oeuvrant H24, qui usant de l'acide, qui démembrant, qui torturant, un festival d'horreurs journalières au vu et au su de toute la populace.

L'historique se veut précis, factuel.
S'il séduit de par son argumentation étayée, les nombreux cartels et surnoms de parrains se succédant à un rythme effréné ont bien failli me perdre malgré un glossaire des plus détaillés.

Je ressors de ce roman avec un besoin moyennement pressant de découvrir le Mexique.
Pas que je craigne l'éviscération mais j'ai l'intestin grêle fragile...

Grand merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Vendémiaire pour l'envoi de ce "comment devenir un parrain de la drogue pour les nullos."
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